Accueil > Non à la complicité avec la dictature marocaine

Non à la complicité avec la dictature marocaine

Publie le lundi 6 août 2012 par Open-Publishing
5 commentaires

Français, ne laissons pas dire n’importe quoi en notre nom !
Lettre ouverte à Monsieur Jean-Louis Debré, Président du Conseil constitutionnel français

Par Solidarité Maroc 05 Gap, 30/7/2012

Monsieur le Président

Je me permets de m’adresser à vous au nom de notre association Solidarité Maroc 05, de tous les citoyens français et des citoyens du monde qui se retrouvent dans notre indignation.

La lecture de vos paroles rapportées par "journaux.ma" probablement filière de la MAP, débordantes d’enthousiasme à l’égard du Roi du Maroc et de son régime suscite en nous perplexité, indignation, colère !

A partir de votre qualité de président du conseil constitutionnel français et compte tenu de vos responsabilités en politique extérieure, nous supposons que vous parlez au nom du peuple français, mais sachez que tout le peuple français, tous les citoyens français n’ont pas pour le roi du Maroc la même admiration, loin s’en faut ! Nos amis marocains et sahraouis se sentiront blessés par ces déclarations qui font l’impasse sur toutes leurs années de souffrances.

Votre source d’informations semble être la MAP, l’agence de propagande aux ordres du roi et de son Makhzen. Peut-être a-t-elle déformé vos paroles ? Quoi qu’il en soit, merci de prendre connaissance des informations ci-dessous.

Non, Monsieur Debré, le Maroc n’a pas toujours été "une terre de respect des droits de l’homme". N’avez-vous jamais entendu parler de Hassan II et des années de plomb ? Ces années de déni de tous les droits ont été terribles pour les peuples marocains et sahraouis.

Non, le Maroc n’est toujours pas "une terre de respect des droits de l’Homme" ! On ne peut pas parler du respect des droits de l’Homme dans un pays classé internationalement parmi les plus corrompus, dont le roi se situe parmi les plus riches monarques de la planète alors que son peuple se trouve parmi les plus pauvres. Un monarque qui dilapide l’argent de son « cher peuple » en se montrant très généreux envers d’autres pays, comme la France, ou pour des projets pharaoniques, tel celui du TGV que ne fréquenteront que les riches, alors que de nombreuses régions oubliées n’ont qu’un mauvais chemin d’accès aux douars où chaque année des habitants meurent de froid, ou faute de pouvoir se rendre au moins à un dispensaire.

Non, Monsieur Debré, le Maroc n’est pas "une terre de respect des libertés" ! Depuis des décennies la police traque en toute impunité les manifestations pacifiques d’associations qui ne revendiquent que le droit de vivre dignement. La police frappe, tabasse, matraque, parfois jusqu’à la mort, étudiants, diplômés chômeurs, ouvriers, paysans… Et, depuis le 20 février 2011 sont particulièrement ciblés les militants du Mouvement du 20 février dont le crime est précisément de revendiquer inlassablement, chaque dimanche, la liberté, la dignité, la démocratie et la fin de la corruption . Un mouvement exemplaire de maturité et de vision, que le roi veut casser par tous les moyens. Une douzaine de jeunes févriétistes ont payé de leur vie ce combat pour les droits de l’Homme. Au moins deux cents de ces militants ont été emprisonnés pour leurs idées.

La liberté de culte n’existe pas, "la liberté de vote" n’existe pas. Lors du Référendum constitutionnel, la presse aux ordres et les imams ont été mobilisés pour dicter leur devoir sacré aux sujets de sa majesté : le roi a dit de voter « oui ». Pourtant malgré le risque de répression, le boycott de ces élections était massif, et les résultats truqués.

La liberté de la presse est inexistante. Arrestations arbitraires, incarcération et amendes exorbitantes menacent les journalistes qui osent ne pas flatter le roi et son entourage mafieux. La liberté d’opinion n’existe pas. Le Commandeur des croyants règne et gouverne à travers la pensée unique qui considère le peuple comme Sujets et non comme Citoyens !

Non, Mohammed VI ne mène pas à "davantage de démocratie". Cette monarchie dont le roi détient tous les pouvoirs n’est pas une démocratie. Le chef de gouvernement, nommé par le roi, n’a aucun pouvoir. Un monarque de droit divin qui ne supporte aucune critique sous peine de prison, qui n’a de comptes à rendre à personne, n’est en fait qu’un despote. S’il fait si bon vivre au Maroc, pourquoi donc tant de Marocains fuient-ils leur pays pour chercher ailleurs une vie plus digne, plus libre et plus juste ?

Mohammed VI, après Hassan ll, impose l’annuel folklore de l’allégeance à ses sujets encapuchonnés de blanc et embabouchés de jaune, obligés de se prosterner devant « Sidna » (notre Seigneur) monté sur un cheval blanc. Ce ridicule spectacle, comme le baise main royal , est la risée des pays environnants, et la honte pour tant de Marocains !

Non, le Maroc ne peut pas être "un modèle en matière de justice constitutionnelle". Quels que soient les termes employés dans la constitution en matière de justice, c’est toujours une justice aux ordres. La Constitution fait partie de la vitrine du régime, mais n’est pas appliquée à ses sujets. Les belles phrases sur les droits des femmes n’ont pas empêché le suicide de la très jeune Amina, victime de l’archaïque article 475 du code pénal, selon lequel un violeur de mineure n’est pas puni s’il épouse sa victime. Cette fillette de 14 ans n’a pas supporté la violence de son « mari ». Son drame a fait le tour du monde. Des Amina il y en a toujours eu, et il y en aura encore. Mais la loi continue à être jugée bonne par le gouvernement.

Arrestations, emprisonnements, basés sur des aveux arrachés sous la torture, procès sans avocats et sans témoins, la police de sa majesté a tous les droits et peut pratiquer ses forfaits en toute impunité. Un texte de loi est d’ailleurs en préparation pour légaliser cette immunité garantie aux militaires.

Des villages, des régions oubliées qui manifestent pour crier leur refus de la misère sont envahis par les forces de l’ordre envoyées en masse pour les terroriser. Tels des voyous, ils tabassent, volent, violent, vandalisent, dévalisent des magasins. N’avez-vous jamais entendu parler de Sidi Ifni, Taza, Beni Bou Ayach, et récemment Douar Chlihate ? Et de l’exemplaire résistance des paysans d’Imider ? Et de la répression qui est le quotidien des Sahraouis sur une terre que le Maroc occupe en toute illégalité ? et des Subsahariens victimes du racisme le plus odieux ?

Pour protester contre la torture banalisée et les traitements abjects en prison, des étudiants incarcérés de Fès et de Taza, ont commencé au début de l’année un mouvement de grève de la faim qui s’est étendu à travers les prisons du Maroc. Des grèves illimitées qui pour certains ont duré trois et même quatre mois, maintenus à la limite de la vie par perfusion forcée. On peut imaginer dans quel état ils en sortent. Grâce à leur détermination et à une forte mobilisation internationale le pouvoir a accordé quelques améliorations à la vie des prisonniers dont certains ont mis fin à la grève.

"Cette lumière qu’offre le Maroc" est un leurre pitoyable entretenu par une propagande digne des pires dictatures. Piètre lumière d’un monarque qui emprisonne les artistes qui ne chantent pas ses louanges : rappeur, poète, caricaturiste, blogueur, chanteurs, tous considérés comme ennemis du régime, croupissent dans les prisons. La lumière du Maroc ressemble à des ténèbres.

Non, S.M. le Roi Mohammed VI ne "demeure pas un homme exceptionnel, sage, averti et visionnaire" si ce n’est pour exceller quand il s’agit d’augmenter sa fortune personnelle, et celle de sa clique qui le flatte.

Ces qualificatifs d’"homme exceptionnel et sage" pourraient s’appliquer à un roi qui aurait vraiment le souci du bonheur et du bien-vivre de son peuple, mais Mohammed VI ne semble pas préoccupé par la misère grandissante, les bidonvilles qui s’étendent, le manque d’écoles, d’hôpitaux et de tant besoins élémentaires. Il y aurait tant à dire sur ce chapitre.

Monsieur Debré, prenez le train de Casablanca à Fès, et regardez par la fenêtre, tout au long de ce trajet, pour voir comment sont faits les bidonvilles. Vous comprendrez pourquoi nous, les adhérents de Solidarité Maroc 05 , et avec nous nombre de militants des droits de l’Homme, nous trouvons vos propos inacceptables.

Nous vous invitons à lire ces deux livres parus dernièrement : « Le Roi Prédateur » (de Catherine Graciet et Eric Laurent) et « Paris Marrakech » (d’Ali Amar et Jean-Pierre Tuquoi) vendus avec grand succès, dans toutes les bonnes librairies françaises, mais interdits au Maroc. Peut-être ne direz-vous plus jamais que le Maroc est une démocratie sous le règne du « roi prédateur ».

Veuillez agréer, Monsieur le Président, nos respectueuses salutations.

Pour Solidarité Maroc 05
Marie-José Fressard

Solidarité Maroc05
E’changeons le Monde
17 rue Jean Eymar
05000 GAP
solidmar05 (at) gmail.com
http://solidmar.blogspot.com


Si vous êtes d’accord avec cette mise au point, écrivez vous aussi pour exprimer votre indignation à
Monsieur Jean-Louis Debré
Président du Conseil constitutionnel français
Palais Royal
Paris
(en recommandé avec AR, c’est mieux !)

Messages

  • Sauf que, bien sûr les Droits Humains ne font pas partie des "délices" du capitalisme ! Les Droits de l’Homme s’entend pour ce régime sur toute la planète : Tous les droits pour les riches et très peu pour les pauvres et miséreux y compris le droit de mourir plus tôt pour mal-nutrition ou de faim, de manque de soins, etc....!

  • Pas trop d’accord avec vous !
    J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises d’aller à Casablanca. Si il est vrai qu’il y a encore des bidonvilles notamment en direction de l’aéroport à la sortie de la ville ou à la campagne, on ne peut pas dire que les Marocains soient si malheureux que ça surtout quand on voit les voitures Europénnes quasi neuves ou les nombreux 4x4 de luxe qui circulent. On se croirait à Paris ou à Marseille.
    Il y a 20 ans, on ne voyait pas ça au Maroc. Faudrait admettre que cela a bien changé depuis. Même les taxis rouges évoluent, c’est dire !
    Cela évolue peut-être doucement mais ça évolue.

    • On se croirait à Paris ou à Marseille.

      OUI car chacun sait que la misère d’un peuple ne s’évalue qu’au nombre de" 4X4 de luxe" !...et aux Européennes( les voitures..) "quasi neuves"
      La notion de"quasi neuve" est très subjective selon les couches sociales..
      Un PDG dira« je viens de bazarder ma dernière Mercedes, qui commençait à devenir vétuste, avec ses 3754 km et déjà vieille de 6 mois.. »
      Un de ses ouvriers au SMIC avant licenciement expliquera à ses gosses" « Elle est pas pourrie du tout, notre"caisse" ! Une clio de 1984, bien entretenue même à263700 km, c’est comme neuf !" »

      Connerie mise à part,il y a effectivement au Maroc des RICHES et des malheureux

      Puisque le Maroc est situé sur une planète dont le système s’appelle CAPITALISME

      Souvent les bagnoles de luxe sont aux mains de Français .
      Dont je rappelle qu’ils sont nombreux à vivre grassement dans une ex colonie , de tradition accueillante, -donc non rancunière !- ou la situation du pays leur semble-compte tenu du pouvoir d’achat- plus favorable que dans d’autres pays comme le notre, ou pourtant on compte plus de 8 millions d’habitant qui vivent au dessous du seuil de pauvreté !

      Vous osez déclarer

      On ne peut pas dire que les Marocains soient si malheureux que ça

      Cette expression appréciant le "bonheur" de son bus climatisé qui traverse un pays , rempli de bobos émerveillés par la "couleur locale" des enfants nus, maigres mais souriants !(preuve du bonheur intérieur et de la capacité à se"contenter e peu" ) est à gerber !

      Je le dis sans nuance, tel que je ressens ce qui n’est même pas un troll !

      Surtout pour qui lit cette étude de 2007 et qui sait qu’en 2010 , le taux est passé à 28 pour cent de la population , mettant le Maroc..derrière le Guatemala et l’EGYPTE

      25% des Marocains vivent sous le seuil de pauvreté !

      Au Maroc, environ 15 % de la population vit actuellement en situation de pauvreté, deux tiers vivant en milieu rural, mais avec des poches de pauvreté tant en milieu urbain que rural. 25 % de plus de la population vit au seuil ou en dessous du seuil de pauvreté ; ceux qui vivent à 50 % au-dessus du seuil de pauvreté étant considérés comme « économiquement vulnérables » aux maladies et invalidités, aux intempéries, ou à la perte d’un emploi.

      C’est ce que vient de dévoiler une récente étude de la Banque mondiale intitulée « se soustraire à la pauvreté au Maroc ». Les principales conclusions de cette étude de 119 pages concernent la jeunesse et les femmes.

      Sinon, je confirme : c’est super beau à visiter le Maroc...

      Certes, comme disait Guy BEDOS,

      il ya quand même des Arabes..!
      Même le roi

       :)

      Bonnes vacances l’an prochain en Somalie, ou en SIERRA LEONE.."lanterne rouge" des pays les plus pauvres

      espérance de vie:54 ans

      PIB par habitant 2010 : 326 $

      Mais ça bouge..On a constaté 2,64 pour cent d’amélioration en quatre ans !

      Vous verrez , vous allez croiserlà -bas, des voitures quasi neuves dans des rues ou circulent des gens quasi vivants !!

      Faut vraiment est ouf pour parler REVOLUTION, COMMUNISME et autres foutaises qu’on lit sur B.C..

      A.C

    • on ne peut pas dire que les Marocains soient si malheureux que ça surtout quand on voit les voitures Européenne quasi neuves ou les nombreux 4x4 de luxe qui circulent. On se croirait à Paris ou à Marseille. Il y a 20 ans, on ne voyait pas ça au Maroc.

      c’est ça continuez à lécher le c...l de la dictature , quelque chose me dit que lorsque vous allez au Maroc ce n’est pas pour dormir dans les bidonvilles et encore moins y apporter votre SOLIDARITÉ

      En france aussi y’à des 4x4 , y’à des bourges ....y’à des sdf , des personnes handicapées sans aucune aide ,

  • texte reçu de RV13

    http://www.rougemidi.org/spip.php?breve2686

    MAROC : ESCALADE DE LA RÉPRESSION
    lundi 30 juillet

    Depuis le 20 février 2011, des jeunes et des moins jeunes toutes couches sociales, convictions et appartenances politiques, syndicales, associatives, personnelles confondues descendent régulièrement dans les rues de plusieurs villes du Maroc. C’est toujours de manière pacifique qu’ils expriment leur désir de liberté, de dignité et de démocratie. Ils ne veulent rien lâcher pour que l’avenir de leur pays profite à sa jeunesse, pour que soit éradiqué tout signe de soumission et de mépris des peuples.

    Le pouvoir marocain, après avoir créé l’amalgame, instrumentalisé les convictions de chacun, utilise de manière progressive sa politique de répression par l’intermédiaire au début des baltagias et actuellement par une répression directe des forces de l’ordre de manière quasi systématique : hier à Tanger ou Fes, un autre jour à Rabat, aujourd’hui à Casablanca et dans différents villages, arrêtant des citoyens, des jeunes à la veille de leurs examens de baccalauréat, poursuivant des militants politiques ou de droits humains, les tabassant et laissant les marques de blessures et de violence que montre nettement. Un nombre important de vidéos circulant sur la toile

    Une série de procès sont planifiés, des procès iniques organisées à la va vite pour incarcérer des jeunes. Est-ce cette escalade de violence et répression que l’on constatait depuis octobre 2011 ? Au delà du mouvement du 20 février, ce sont des attaques sauvages contre des populations de village qui vivent dans la quasi indifférence des pouvoirs publiques.

    Exploitant une situation internationale de violence innommable, le régime marocain procède dans le silence des opinions nationale et internationale à une répression ciblée par moments et généralisée à d’autres.

    Ces derniers jours, à la manifestation du 22 juillet 2012 dans le quartier populaire de Casablanca à Sidi Elbernoussi, cette violence s’est accélérée : des dizaines d’arrestations et de blessés, le quartier a été quadrillé par les forces de répression. D’autres villes ont connu la même escalade de violence comme c’est le cas à El Jadida.

    Le mois dernier, les 16 et 17 juin 2012 : encore une fois, parce que les habitants de Chlihat s’étaient mobilisés contre l’oubli, le délaissement et les investissements étrangers qui les ont abandonnés, les forces de l’ordre arrivent en force ont envahi ce village, traqué et arrêté des jeunes, bousculé des femmes… Près de 32 citoyens étaient jugés ce 24 juillet 2012.

    Face à ces attaques et cette répression à répétition que l’on a toujours tenté d’occulter on ne peut plus dire aujourd’hui, grâce aux nouvelles formes de communication, « on ne le savait pas ». Face à cette recrudescence de la répression, la solidarité avec ses victimes est indispensable de même que la condamnation des attaques sauvages et des arrestations de jeunes du mouvement du 20 février.

    Le principe d’universalité des droits humains nécessite de chaque personne éprise de liberté et de droit à dénoncer les atteintes à la liberté d’expression dans chaque région du monde où celle-ci est remise en cause.

    SOLIDARITÉ AVEC TOUTES LES VICTIMES DE LA RÉPRESSION
    EXIGEONS LEUR LIBÉRATION IMMÉDIATE

    Premiers signataires : PADS-Europe-, ANNAHJ ADDIMOCRATI-Europe-, FTCR, AMF, ATMF, ASDHOM, FCSME, CRLDHT, FMVJ-France-, Union syndicale Solidaire, PCF, FASE, Rouges Vifs 13