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S.O.S Azawad : N’habitant pas les villes, ils sont les oubliés du moment (CTEA)

par CTEA

Publie le mercredi 29 août 2012 par CTEA - Open-Publishing
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S.O.S Azawad : N’habitant pas les villes, ils sont les oubliés du moment

Mardi, 28 Août 2012 19:51

L’Azawad fait une fois et demie les 5 régions du Mali et le district de Bamako réunis. Dans ce vaste territoire très vulnérable aux aléas climatiques, les observateurs faisaient déjà état d’un risque de crise alimentaire grave depuis 2011. Malgré les importants afflux des populations vers les pays frontaliers, la majorité a choisit de rester sur place ; certain fuyant les villes.

Confrontés à des conditions très difficiles, ils sont oubliés par les organisations humanitaires ; effrayés par les islamistes et ils ne peuvent plus accéder aux foires des villes pour s’approvisionner comme ils le faisaient traditionnellement.

Dans le conflit qui oppose traditionnellement l’Azawad au Mali, d’autres acteurs aux revendications illégitimes, avec des appuis puissants et inavoués s’y sont introduit. Depuis plus de 12 ans, le pouvoir central malien a laissé s’installer et se développer dans l’Azawad des poches très mobiles d’islamistes radicaux rattachés à Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI).

En 2011, des pays du champ ont même ouvertement accusés le Mali d’être le « maillon faible » dans la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne.

En janvier 2012 après plusieurs mois de tentatives de règlements pacifiques et d’ultimatums, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) lance ses opérations militaires contre les forces maliennes dans l’Azawad. En trois (3) mois de guerre, l’armée malienne y est complètement mise hors-jeu.

Pour marquer sa ligne de conduite, et prouver encore une fois qu’il n’entretient aucune relation de quelque type que ce soit avec les groupes narco-islamo-terroristes, le MNLA a quitté les villes de Tombouctou, Gao, et Kidal, sur proposition du Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad. Mais malgré cela, le mouvement révolutionnaire maintient ses forces sur des positions environnantes autours de ces villes tout en élaboration une nouvelle stratégie adaptée à la nouvelle réalité du terrain.

Les mouvements islamistes se sont réparti les trois villes où d’une main de fer, ils appliquent leur charia. AQMI à Tombouctou, le MUJAO à Gao et Ansar Eddine à Kidal.

Au début du mois d’août, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a estimé à plus de 420 000 le nombre des réfugiés et des personnes déplacées. Des réfugiés aussi qui reçoivent moins d’attention de la part des médias internationaux sur leurs conditions de vie et leurs raisons réelles de quitter préventivement l’Azawad. En Effet ces populations pour la plupart victimes ou témoins de la répression de l’armée régulière malienne durant les précédentes rebellions ont choisit d’anticiper leurs déplacements vers la Mauritanie, le Niger, l’Algérie et le Burkina Faso.

Le constat en est que, malgré leur nombre plusieurs fois plus important que celui des réfugiés syriens ainsi que le caractère historique de leur malheur, leur quotidien ne fait qu’objet de brèves superficielles de la part des médias internationaux. Dans les camps de réfugiés, l’UNHCR dit débloquer les moyens nécessaires pour leur permettre de vivre dans les normes mais sur le terrain les choses restent encore dérisoires dans la mise en œuvre. La question de cartes de réfugiés reste aussi sans issues proches dans certains pays.

Que dire donc de ceux qui sont inaccessibles aux caméras du monde ?

Ils restent les plus nombreux car estimés à des centaines de milliers de personnes. Leur seul contact est le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) qui, depuis quelques mois, a ouvert son volet humanitaire militaire sur le terrain pour les assister. Il s’agit de mettre ses médecins militaires et ses stocks de médicament à la disposition de ces populations, se charger du transport des provisions des frontières vers les sites, s’occuper des moyens de transfert des malades vers les centres de santé de l’intérieur ou dans les camps de réfugiés les plus proches...

Seules quelques ONG comme entre autres le CICR, MSF, MDM, ALIMA, étouffées par les djihadistes dans les villes, tentent tant bien que mal et de façon très limitée de leur apporter quelques soutiens précieux.

Depuis la perte de l’Azawad par le Mali, les aides des organisations internationales qui parviennent de Bamako sont, à cause de l’influence du Haut Conseil Islamique, remises aux islamistes qui occupent les villes. Ces aides sont utilisées par les djihadistes comme moyens de chantage auprès des populations sur place.

Les populations qui sont restées dans les villes occupées par les mouvements islamistes souffrent permanemment d’actes de barbaries. Voyant aussi les rapports très amicaux et coopératifs entre les djihadistes et le Haut Conseil Islamique malien, elles sont encore plus confuses.

A Bamako, les ressortissants de ces villes à travers des associations clientélistes montent des projets en leurs noms pour des fins personnelles.

Pourquoi les organisations internationales ne conçoivent-elles pas des programmes particuliers destinés à ces populations oubliées ? Le MNLA lui n’a jamais cessé de lancer des appels et de réitérer sa disponibilité à coopérer et à faciliter l’accès des humanitaires aux cibles. Il assure aussi ne pas vouloir s’impliquer ni dans la gestion des dons encore moins dans la détermination de leur destination.

La situation humanitaire dans ce vaste territoire a besoin d’une attention encore plus particulière de la part des organismes humanitaires qui se doivent d’être apolitiques afin de servir comme il se doit ceux qui en ont le plus besoin.

Fait le 27 août 2012

Par Attaye Ag Mohamed

chargé de mission information au sein du département information et communication du Conseil Transitoire de l’État de l’Azawad (CTEA)

http://www.mnlamov.net/

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  • Dernier communiqué du 30/08/2012

    COMMUNIQUÉ RELATIF AUX DÉMARCHES DU MALI DANS L’AZAWAD

    Jeudi, 30 Août 2012 19:53

    ETAT DE L’AZAWAD

    ***********

    Unité – Liberté - Justice

    *****************

    CONSEIL TRANSITOIRE DE L’ETAT DE L’AZAWAD

    C-T-E-A

    COMMUNIQUÉ

    Le Conseil Transitoire de l’État de l’Azawad (CTEA), réitère une fois de plus le respect de ses engagements vis à vis du peuple de l’Azawad, du peuple malien, de la communauté internationale et du médiateur de la CEDEAO à œuvrer dans la recherche d’une solution définitive au conflit qui oppose l’Etat malien au peuple de l’Azawad.

    Nous dénonçons avec la plus grande fermeté la procédure par laquelle l’État malien et certains responsables politiques essaient de régler le problème historique de l’Azawad. Cette procédure illogique ne ferait que compliquer davantage le processus de sortie de crise tant souhaité par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), le peuple azawadien et la communauté internationale à travers les efforts de médiation déjà entamés avec les acteurs légitimes.

    Les différentes tentatives de médiation entreprises par la partie malienne avec des organisations et des groupes non représentatives des peuples malien et azawadien constituent une réelle menace pour les efforts de cessez - le - feu unilatéralement décrété par le MNLA ainsi que son appel au dialogue maintes fois clamé.

    Le silence des autorités maliennes aux multiples appels du MNLA (depuis la création du MNA en Novembre 2010 et jusqu’au 15 Juin 2012, date d’investiture du Conseil Transitoire de l’État de l’Azawad, organe exécutif du MNLA) a favorisé l’émergence de certains groupes non azawadiens à présenter des doléances contraires aux aspirations du peuple azawadien au Gouvernement du Mali et à la communauté internationale.

    Nous rappelons au Gouvernement malien qu’il ne doit plus essayer de dévier de leur trajectoire les revendications légitimes du peuple de l’Azawad qui sont historiques et qui datent de plus de cinquante deux (52) ans.

    Par conséquent, nous condamnons toutes les actions visant à négocier avec des groupes non azawadiens la ré-installation de l’administration malienne sur le territoire de l’Azawad. Le peule azawadien, comme l’atteste le rapport de la Coalition pour le Mali (lors de sa mission du 17 au 24 Août 2012) ne veut plus de la présence de l’administration malienne sur son territoire. Cette tentative constituerait une violation du cessez - le - feu au lieu de la recherche d’une solution définitive.

    Nous rappelons aux autorités maliennes que tout dialogue dans le cadre de la recherche d’une solution définitive au conflit entre les représentants du gouvernement malien et ceux du peuple de l’Azawad doit se faire entre des interlocuteurs légitimes de ces deux parties sous l’égide du médiateur désignée par la CEDEAO et de la communauté internationale.

    Paris, le 30 Août 2012

    Hamma Ag Sid’Ahmed

    Porte parole du CTEA