Sarkozy mis en examen. Le principal syndicat des magistrats envisage de poursuivre Henri Guaino

Suite aux attaques lancées par Henri Guaino contre le juge ayant mis en examen Nicolas Sarkozy, l’Union syndical des magistrats (USM) a l’intention de demander à la ministre de la Justice d’engager des poursuites contre lui.

« Jeter le discrédit comme ça sur une décision de justice, c’est juste illégal et d’ailleurs nous envisageons de demander à la garde des Sceaux aujourd’hui d’engager des poursuites contre M. Guaino et nous allons saisir aussi (Claude) Bartolone, président de l’Assemblée nationale, parce que les limites ont été largement franchies », a précisé sur Europe 1 Christophe Régnard, président de l’USM, principal syndicat de la profession.

Henri Guaino « déshonore la République »

Député UMP et ex-conseiller spécial de l’ancien président de la République, Henri Guaino a estimé sur la même radio que le juge bordelais Jean-Michel Gentil avait « déshonoré un homme, les institutions, la justice ».

« J’ai envie de dire à M. Guaino qu’il déshonore la République et […] ses fonctions de député. C’est juste abject de tenir ce genre de propos », a rétorqué Christophe Régnard, président.

Des attaques jugées « inadmissibles »

La mise en examen de Nicolas Sarkozy correspond « au cours normal d’une information judiciaire, ce n’est pas de l’acharnement judiciaire », a-t-on également commenté au Syndicat de la magistrature (SM, gauche), en jugeant « inadmissibles » les « attaques contre l’indépendance de magistrats », a déclaré à sa secrétaire nationale, Sophie Combes.

Christiane Taubira soutien les magistrats

« Pendant longtemps, la justice n’a pas pu interroger Nicolas Sarkozy du fait du statut pénal du chef de l’Etat », a-t-elle rappelé, soulignant qu’il n’y avait désormais plus de raison de ne pas appliquer à l’ancien président, comme à tout autre justiciable, les règles de la procédure pénale.

La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a assuré les magistrats de son soutien.