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Combattre le FN par le maintien (sic) des "principes moraux" du PS et d l’UMP ?

par Antoine (Montpellier)

Publie le vendredi 31 mai 2013 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing
3 commentaires

Avignon : pourquoi le Vaucluse vote Front national ?

Recueilli par KATHY HANIN Midi Libre 30/05/2013

Pour l’Enseignante à l’université d’Avignon, Marion Fontaine : "La montée du Front national n’est pas inéluctable." (AFP - BERTRAND GUAY)

[voir nos commentaires pour le NPA 34 en fin d’entrevue]

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Enseignante à l’université d’Avignon, Marion Fontaine décortique les raisons d’un vote Front National qui s’ancre depuis le début des années 90 et se normalise. Interview.

Maître de conférence en histoire contemporaine, Marion Fontaine est spécialiste de l’histoire politique des classes populaires et des questions d’extrême droite dans le Nord-Pas-de-Calais. À Avignon depuis trois ans, elle a élargi son champ d’étude au Vaucluse, terreau fertile du Front national depuis une trentaine d’années.

Comment expliquer les scores très élevés du Front national en Vaucluse aux dernières élections ?

C’est un vote qui s’est normalisé au fil des ans. Voter Front national n’est plus tabou. Ce n’est plus un vote protestataire, c’est clairement devenu un vote d’adhésion pour les électeurs. Le Vaucluse compte désormais trois conseillers généraux d’extrême droite, deux députés , Jacques Bompard et Marion Maréchal Le Pen, et deux maires, c’est unique en France !

À quand remonte la percée du FN en Vaucluse ?

Le parti devient "visible" au niveau national en 1983. En Vaucluse, les bons scores du FN remontent au début des années 90. À l’élection présidentielle de 2002, Jean-Marie Le Pen, candidat du Front national, arrive légèrement en tête au premier tour avec 25,8 % des voix.

Sur quoi prospère le FN ?

Il y a eu un Vaucluse "rouge" fortement marqué à gauche. Le FN a trouvé un terreau dans sa déstructuration, dans la désindustrialisation aussi. Ce n’est pas un département très industriel mais certaines villes, comme Apt, ont concentré beaucoup de petites usines et de PME.

La pauvreté du département est-elle aussi une des causes de ce vote extrémiste ?

C’est vrai que la situation n’est pas très brillante. On retrouve là le triptyque chômage, délinquance, immigration. Même si le chômage est élevé à 12,8 %, il l’est moins que dans l’Hérault, par exemple, où le FN a fait "seulement" 19 % au premier tour des dernières législatives, alors qu’il est monté à 30,4 % en Vaucluse.

Même constat pour la délinquance : elle est, en Vaucluse, supérieure à la moyenne nationale mais il y a d’autres départements où c’est bien pire, l’Hérault encore ou les Bouches-du-Rhône. On note aussi, ici comme ailleurs, des formes de racisme colonial, cicatrices de la guerre d’Algérie. Ce ne sont donc pas des causes suffisantes pour justifier à elles seules le vote FN.

Quelle autre explication alors ?

Le Vaucluse est le département où la part des salariés du commerce est la plus élevée de France. Et le salaire moyen des ouvriers, beaucoup dans l’agriculture et le bâtiment, y est un des plus faibles du pays. Cette structure sociologique correspond au fondement historique des mouvements d’inspiration poujadiste contestant la légitimité des institutions. Le Vaucluse a d’ailleurs été le département dans lequel le parti de Pierre Poujade a obtenu son meilleur score en 1956.

Qui vote FN aujourd’hui ?

L’électorat du Front national assimile ces employés et ouvriers, la petite bourgeoisie du commerce, vivier idéologique ancien, et un vote populaire plus récent. Malgré la faiblesse de l’appareil militant. Même si, rappelons-le, le premier vote ouvrier, c’est l’abstention. Dans la partie occidentale du département, où le vote FN est particulièrement élevé, la présence des rapatriés d’Algérie, de leurs descendants et de garnisons militaires accentuent le phénomène.

Pourquoi vote-t-on FN ?

C’est un vote multiforme, nourri par la peur des nouveaux arrivants d’où qu’ils viennent, pas seulement les immigrés, plus prégnant dans les zones périurbaines et les petites villes - Avignon est épargnée - mais qui gagne les villages. Le message du parti est brouillé, le vote n’est plus, ou plus uniquement, idéologique. D’où l’enjeu de le remettre en perspective. Ce parti prône l’exclusion, ce qui pose un réel problème pour la démocratie.

Il y a un vrai enjeu avec les prochaines municipales ?

Le FN est dans une stratégie de conquête du pouvoir et désormais d’ancrage local, ce qui est inquiétant pour le jeu démocratique. Plus son score est élevé, plus les partis traditionnels ont peur de s’aliéner les électeurs et semblent tétaniser. Il faut qu’ils apportent des réponses claires. S’ils ne maintiennent pas leurs principes moraux, alors le FN a déjà gagné.

Le Vaucluse est une terre d’expérience unique pour le FN ?

Oui, on risque de voir s’y jouer une recomposition de la droite. La droite traditionnelle va se casser en deux, avec une droite très dure et un centre droit. Mais on peut aussi imaginer que c’est une terre d’expérience de la reconquête des électeurs du Front. Comment exclure 20 % des électeurs ? Il n’y a pas de fatalité. Le plus dangereux serait de considérer que la montée du Front national est inéluctable.

L’entrevue sur le site de Midi Libre

Note du blog NPA 34

Cette entrevue, au demeurant utile pour mieux cerner le FN, ne va pas jusqu’au bout de l’analyse des causes de l’existence du FN et nous semble ainsi passer à côté de l’essentiel. Le FN doit son renforcement politique (qui reste cependant encore à préciser par-delà les approximations médiatiques du phénomène) à l’alignement des forces principales de la gauche sur les credos néolibéraux. Cela s’est produit au début des années 80 sous la présidence de François Mitterrand et cela a été reconduit jusqu’à l’épisode calamiteux du gouvernement de gauche plurielle de Lionel Jospin (avec la collaboration active du PCF). Le pied de nez de l’histoire veut que ce soit précisément à la présidentielle de 2002 que Le Pen (le père) ait "sorti" le sortant, le candidat-premier ministre socialiste, champion toutes catégories des privatisations ! Ainsi était magistralement signée la contribution du PS à la renaissance du FN !

Ce parti, malgré des hauts et des bas, a réussi à se positionner durablement sur les débris politiques (et sociaux) induits par le bipartidisme droite-gauche alimenté au consensus sur les mesures libérales à prendre contre le monde du travail, contre les femmes, les immigrés, les pauvres, les jeunes... Dans le contexte de la grave crise capitaliste ouverte en 2008 et la confirmation que François Hollande poursuivait, de façon accélérée, la dégénérescence social-libérale du PS, nous ne croyons pas que le maintien "des principes moraux", qui plus est, chez des partis structurellement gangrénés par leur connivence avec le patronat, soit, comme le pense la professeure interviewée, la réponse à opposer au FN. Le PS comme l’UMP sont certes travaillés par un amoralisme, lui-même producteur de corruption, typiquement bourgeois (Cahuzac, Guéant...). Mais ledit amoralisme n’est que l’envers de la médaille d’une politique, nous disons bien politique, en faveur de l’argent, des profits, du capital, contre les salaires, contre les pensions, contre l’emploi, contre les droits élémentaires à une vie digne pour tous sur la base d’une autre répartition des richesses.

Ce primat du social "antisocial", car foncièrement asocial, chez ces gouvernants (masqué momentanément par la polémique instrumentalisation "sociétale" de la question essentielle de l’égalité des droits en faveur des LGBTI) étant ainsi repéré comme fonctionnel au système en place, il revient alors aux anticapitalistes et aux antilibéraux conséquents de retrouver la morale (non point le moralisme) de l’égalité des droits et ainsi de combattre ce gouvernement pour contribuer à battre l’extrême droite (et la droite) qu’il contribue à mettre en selle ! Autant dire aussi qu’il est plus que contre-productif de prétendre rassembler "la gauche", par infléchissement de la politique du PS, vers...la gauche, au prix par exemple d’un accès de Jean-Luc Mélenchon au poste de premier ministre de Hollande ! Infléchir une chimère de gauche ou combattre la réalité social-libérale, il faut choisir !

Antoine

Lu sur L’Hérault du jour (29 mai 2013)

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Combattre le FN par le maintien (sic) des "principes moraux" au PS et à l’UMP ?

www.npa34.org

Messages

  • Cher Antoine ,

    Il semble que le NPA 34-(ce n’est pas une polémique ) aie du mal à sortir de ce"jargon" inaudible pour les masses -travailleurs et jeunesse notamment- qui consiste à sans cesse inscrire toute perspective dans un clivage"droite-extrèeme droite - et"gauche" tel que tu le "ressers" en écrivant

    il revient alors aux anticapitalistes et aux antilibéraux conséquents de retrouver la morale (non point le moralisme) de l’égalité des droits et ainsi de combattre ce gouvernement pour contribuer à battre l’extrême droite (et la droite) qu’il contribue à mettre en selle ! Autant dire aussi qu’il est plus que contre-productif de prétendre rassembler "la gauche", par infléchissement de la politique du PS, vers...la gauche, au prix par exemple d’un accès de Jean-Luc Mélenchon au poste de premier ministre de Hollande ! Infléchir une chimère de gauche ou combattre la réalité social-libérale, il faut choisir !

    (gras assumé A.C)

     Certes , chaque initié pourra plus ou moins comprendre que" la réalité social libérale"(mais qu’es aco ?, s-tuparles ainsi aux prolos, aux chomeurs, aux jeunes en galère ?) qu’il faut combattre, c’est le Capitalisme...
    Cela va sans dire ?..tant mieux mais... autant le dire !

     Certes aussi, même les plus "naîfs" qui ont voté PS en croyant à un changement de politique (ils sont moins nombreux que ce sont qui ont surtoutvoulu chasser le nain bling-bling ) sont aujourd’hui furibards-cocus de voir Hollande chercher comment "merkéliser" ce pays, en obtenant consensus de syndicats CES de compromissions (ex ANI) , en profitant d’une stratégie FDG avec ses deux fers au feu :Mélenchon en espèce de Zorro prê tà assurer une relève à la sauce grecque, par suprématie à "gôche" compte tenu de ce que laissera d’amrtume la politique d’austérité...,
    et dans le même temps, PC chargé de négocier les miettes que redistribuera aux municipales l’allié sans lequel , financièrement, le "parti" actuellement mort(d’un point e vue de référence de la lutte et de la perspective) ne pourra pas se payer un caveau convenable..
    .
    C’est dire selon moi "Combattre le FN" c’est du thème de débat qui arrange toute la galaxie politicarde

    C’est totalement contre-productif pour une raison simple : les arguments de qu’on développe dans cet article, y compris ceux du au NPA34, ce n’est pas audibles..
     .Parce que ceux qui votent FN , souvent, ne sont hélas que des "gens" à bout, paumés, sans repères de classe Ils estiment qu’après tout, se servir d’un isoloir-dégueuloir, au moins, "ça" fera comprendre"aux autres" qu’il faut entendre leur misère, leur colère, voire la haine que suscite la"non écoute", la "politique" ou personne ne semble avoir bien saisi que des millions de gens ne font que"survivre", au jour le jour, dans ce qui est devenu une jungle..!

    Et dit sans jugement àl a donneur deleçon", un monde qui nous est, ici et majoritairement chez ceux qui pourtant se défoncent en militant, INCONNU comme l’est la planête Mars.

    Je sais que quelques lecteurs qui connaissent encore les escaliers d’HLM , et ce qu’il en est, objectivement, du "porte à porte" dans "les quartiers" , ne me contrediront pas

    Si la bataille idéologique patiente, couplée à des expériences concrêtes de RESISTANCE populaire, AUTO-ORGANISEE, sans passeports ,CV de"puretée" et sans instrumentalisation électoraliste(on est proche des "cipales") par des partis oucartels de partis dits "antilibéraux"( c’est quoi ?) , voire se déclarant"anticapitalistes,"

    .............. si un tel mouvement ne s’affirme pas, pour que "dedans"la classe ouvrière, les masses accouchent d’une une visée COMMUNISTE, à "travailler", une stratégie de prise de pouvoirS(del’usine àau sommet d’un ETAT qui ne dépérira que s’il est conquis par la Classe ouvrière) , avec dans ce processus de lutte de classes, la question de quel type d’Organisation révolutionnaire,

    alors, Antoine, je pense très sincèrement que"combattre le FN" sera agiter un chiffon rouge qui , in fine, conduit à ce que souhaite la bourgeoisie et ses personnels de gestion de toutes couleurs.

    Plus que du FN proprement(?!!) dit, c’est de tout ce qui vise à décourager l’esprit de rébellion qu’il faut s’occuper., tout ce qui vise à inscrire dans le marbre l’Alternance sans risques, , voire "lunion nationale, comme seules impasses dans le cadre de ce qu’on ose appeler la démocratie !

    Là, oui, je suis plus que préoccupé :

    A partir des réalités d’un danger énorme de voir le"moindre mal" de reculs humains, moins butalement imposé qu’en Grèce (selon moi terrain d’exercice du K pour tester le champ du"possible" sans révolte), cela tend conduire à la mort généralisée de l’ADN révolutionnaire( que je continue à prétendre "spécifique" à notre HISTOIRE quitte à passer pour un "national-coco tétu")

    Mais opinion est confirmée, pour moi, dans l’aveu d’un KESSLER ,alors n°2 du Medef qui ne s’embarrassait pas de langue de bois en..........2007

    Repris du blog :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/republicain/191211/denis-kessler-il-sagit-de-defaire-methodiquement-le-programme-du-cnr

    Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...

    A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !

    Il pourrait écrire ce papaier pour Hollande,en 2013, comme il le fit parlant de Sarko !
    C’est la même logique de"classe" qui faisait direau "candidat des riches"..dans sa campagne 2007

    ""Dans cette élection, il s’agit de savoir si l’héritage de mai 68 doit être perpétué ou s’il doit être liquidé une bonne fois pour toutes !"

    Pour conclure :
    Que ceux qui trouveraient que j’amalgame un peu vite me pardonnent.
     Alors justement qu’on célébrait le Programme du CNR avec ses avancées sociales que l’’engagement de la classse ouvrière dans la lutte antifasciste avait arrachée à une bourgeoisie obligée de se refaire une"virginité" après qu’elle ait été kollabo quasi unaniment , HOLLANDE, se servantdu prétexte des provocateurs fachos homophobes et de certains de leur mot d’ordre, osait, l’air de rien , balancer
    http://www.huffingtonpost.fr/2013/05/27/resistance-etat-fasciste-francois-hollande-condamne-slogans-manif-pour-tous-mariage-gay_n_3342709.html?utm_hp_ref=france


    ""Les mots ont toujours un sens. Il faut leur donner leur signification. La Résistance, c’était par rapport au nazisme, à l’Occupation",

    Le chef de l’État a aussi a condamné ceux "qui utilisent les mots de la Seconde Guerre mondiale, la lutte contre le nazisme, à des fins qui n’ont plus rien à voir avec ce que ces mots, justement, ont signifié".

    Désolé , monsieur le Président médéfien

    Vous vous rendiezil ya quelques jours en Allemagne sanctifier SCHRODER et son SPD, eux , qui ont pu réaliser ce que nous ne vous avons pas (encore) permis de faire ici -karchériser les acquis deLUTTE-

    OUi, nous sommes en GUERRE des classes et du camp des RESISTANTS.

    Tu excuseras la provocfinale :

    Ce n’est pas s en appelant au débat sur la façon de réduire l’influence des"miliciens bleu Marine " que nous unirons pour gagner et faire capituler l’ennemi:le CAPITAL

    Cordialement

    A.C

    • en accord avec la réponse de AC , je voudrais juste ajouter quelques commentaires :

      si on admet que le K est en crise systémique et que la sortie de crise n’a que deux issues possibles : SOCIALISME ou BARBARIE , il faut également admettre que la lutte contre le système doit être globale et qu’il est donc inutile et contreproductif de trier ceux qui dans le camp de la barbarie sont "moins pire que les autres " et par exemple privilégier le combat contre le FN , je dirais même que cela participe à l’enfumage des masses et retarde donc la chute du capitalisme

      Pour essayer de surmonter cette crise , et perpétuer sa domination , le capitalisme , s ’appuie selon les circonstances successivement ou simultanément sur toutes les forces contre-révolutionnaires , par exemple en FRANCE , sur la droite , l’extrème droite , la sociale- démocratie ( PS et FDG ) ...

      en conséquence , si l’on veut abattre le système , il faut donc combattre TOUS CEUX QUI LE SOUTIENNENT ou qui veulent seulement l’aménager ce qui revient au même .

      Il faut arrêter de raconter des histoires aux travailleurs , le danger ne vient pas du FN et de sa suposée implalntation dans les masses , sans la crise du capitalisme , le FN ne serait rien , il se nourrit du système et c est donc bien la capitalisme dans sa globalité , dans toute ses composantes politiques économiques , sociales qu’il faut combattre .