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Son patron israélien le jette sur le trottoir après une crise cardiaque

par Tel Aviv

Publie le lundi 23 septembre 2013 par Tel Aviv - Open-Publishing
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Un ouvrier du bâtiment palestinien, qui travaillait depuis 20 ans en Israël pour nourrir sa famille à Naplouse, a été porté et laissé mourir sur un trottoir de Tel Aviv par son patron, alors qu’il venait d’avoir une crise cardiaque. Lire l’éditorial du quotidien Haaretz.

"Ce n’est qu’un ouvrier palestinien en train de mourir

Un ouvrier palestinien du bâtiment a une attaque cardiaque à son travail. Au lieu d’appeler des secours, son employeur, un Israélien, accompagné d’une autre personne, le transporte dans la rue, le jette sur le trottoir, le livre à son sort et part en courant. C’est, selon les témoignages, la manière dont Ahsan Abu-Srur, 57 ans, père de six enfants, et venant du camp de réfugiés d’Askar près de Naplouse est mort.

Les témoins de la scène nous amènent à nous interroger non seulement sur la conduite de l’employeur mais aussi sur celle de la police. L’officier de police qui est arrivé sur les lieux a parait-il envoyé promener toutes les personnes qui tentaient de l’informer sur ce qui s’était passé. Il n’a voulu recueillir aucun témoignage, aucune preuve, et leur a juste demander de quitter les lieux.

Le lendemain de cet événément, son frère a indiqué qu’ d’Abu-Srur travaillait depuis 20 ans en Israël pour nourrir sa famille. Pendant un certain temps il eut un permis de travail, mais quand celui-ci a expiré, il a dû se débrouiller pour entrer en Israël par d’autres moyens, se cacher dans divers endroits, et ne rentrer chez lui voir sa famille que toutes les 2 ou 3 semaines. Abu-Srur fait partie de ces milliers de Palestiniens qui n’ont pas d’autres moyens de survivre, et qui doivent entrer illégalement en Israël pour y travailler au noir.

Son cas met en relief l’attitude scandaleuse des citoyens israéliens aussi bien que celle de l’Etat vis à vis des gens qui ont besoin de travailler à tout prix. Cela rappelle le cas du résident illégal Omar Abu-Jabarin, qui mourut en étant éjecté d’un véhicule de police sur une grande route en juin 2008. Les deux morts témoignent du mépris israélien à l’égard de la vie des travailleurs clandestins. Une attitude qui ne correspond à aucun critère légal ni moral, et qui fait honte à un Etat et une société qui se veulent démocratiques et respectueux des droits de l’Homme.

Après notre premier article dans Haaretz, la police de Tel Aviv a fait savoir qu’elle lancerait une enquête sur cette affaire. Etant donné la gravité des accusations, on espère que la police va la considérer comme importante. Il faudrait également se pencher sur la conduite de cet officier de police qui semble indiquer que la police ne traite pas les victimes de la même manière en fonction de leur origine ethnique ou de leur race."

Source : haaretz

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

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