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La France doit condamner les raids israéliens sur Gaza du 24 décembre

par PCF

Publie le jeudi 26 décembre 2013 par PCF - Open-Publishing
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À Noël, le gouvernement israélien bombarde Gaza, et tue. Une petite fille, palestinienne, est morte et six Palestiniens ont été blessés dans des raids israéliens de représailles sur la bande de Gaza, ce mardi 24 décembre. Le ministre israélien de la Défense a également ordonné la fermeture "jusqu’à nouvel ordre" du passage de Kerem Shalom, par où transitent les marchandises entre Israël et la bande de Gaza.

Ce redoublement de violence contre la population civile gazaouie, occupée et sous blocus israélien depuis septembre 2007, est insupportable. Le gouvernement Netanyahu le justifie en réplique à la mort du "premier civil israélien tué aux environs de la bande de Gaza depuis l’opération Pilier de défense" (14-21 novembre 2012).

Le cynisme du premier ministre israélien n’a pas de limite quand on sait que c’est la mort d’un jeune de homme de 22 ans, Saleh Abou Latif, membre de la minorité arabe bédouine d’Israël, qui sert d’alibi à ces représailles.

Le Parti communiste français (PCF) affirme son soutien à la population palestinienne de Gaza et de Cisjordanie, et condamne avec la plus grande fermeté les actes inhumains commis par l’armée israélienne à l’encontre des civils, adultes et enfants, et ce en totale violation de la Convention de Genève (1949).

Le PCF demande au ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, de protester solennellement auprès de son homologue israélien.

La France, qui préside pour ce mois de décembre le Conseil de sécurité de l’ONU, doit appuyer avec la plus grande vigueur l’action du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui vient, par la voix de son porte-parole, de rejeter "toute action visant des civils et appelle tous ceux qui sont concernés à faire preuve de la plus grande retenue pour éviter un nouveau cycle de violences".

Parti communiste français,
Paris, le 25 décembre 2013

Messages

  • un article interessant del’Huma :

    Ziad Medoukh.

    Le monde doit faire pression sur Israël pour la Palestine

    Ziad Medoukh, palestinien, est responsable du département de français à l’université Al-Aqsa et également 
coordinateur du Centre de la paix de Gaza. Il dénonce l’immunité d’Israël et le blocus exercé contre Gaza.

    Comment les Palestiniens vivent-ils aujourd’hui à Gaza  ?

    Ziad Medoukh. La situation est très mauvaise et ne fait qu’empirer. Il n’y a pas de carburant, il n’y a pratiquement pas d’électricité. La seule centrale électrique, qui a été bombardée à plusieurs reprises par l’armée israélienne depuis 2006 et jusqu’à la dernière guerre, en 2012, ne fonctionne qu’à 15 % de ses capacités. Le nombre d’heures pendant lesquelles les populations disposent de l’électricité est passé de huit heures à quatre heures. Les eaux usées ne sont plus évacuées, faute de carburant pour les usines de retraitement, et se déversent dans les rues de Gaza. Ce manque de carburant paralyse également les moyens de transport. Le carburant et le gaz qui entraient par les tunnels ne sont plus disponibles. Les Palestiniens sont forcés de les acheter à Israël à un coût de revient élevé. Le prix a presque triplé. Or, vu le taux de chômage et la situation économique désastreuse, beaucoup de Palestiniens ne peuvent en acheter. L’Autorité palestinienne à Ramallah tout autant que le gouvernement à Gaza ne parviennent pas à payer à temps les salaires de leurs fonctionnaires. L’UNRWA (l’organisme des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens depuis 1948 – NDLR) a beaucoup de difficultés pour distribuer des aides alimentaires aux pauvres. Et les frontières, à Rafah (vers l’Égypte) aussi bien qu’à Erez (vers Israël) sont fermées. Enfin s’ajoute à tout ça la division du mouvement national palestinien. On n’a jamais vécu une situation aussi dramatique, aussi catastrophique.


    Les habitants de Gaza se sentent-ils abandonnés par la communauté internationale  ?

    Ziad Medoukh

    . Cela fait longtemps que la bande de Gaza est abandonnée  ! En 2005, il y a eu le retrait israélien, en 2006, l’arrivée au pouvoir du Hamas, 2007 la division palestinienne, 2008 la guerre, 2010 le blocus, 2012 la guerre. Gaza est abandonnée malgré la succession des événements, malgré l’horrible situation. La communauté internationale ne bouge pas pour exiger d’Israël la levée du blocus inhumain qu’il impose depuis plus de cinq ans. Le monde doit faire pression sur Israël pour la Palestine, pour que le fuel entre dans la bande de Gaza et soit utilisé par la centrale électrique. Les Palestiniens veulent une solution politique, la fin du blocus, la fin de la division entre le Fatah et le Hamas.

    Il y a en ce moment des discussions entre Palestiniens et Israéliens, sous l’égide des États-Unis. On parle de négociations. Quel est votre sentiment sur ces rencontres  ?

    Ziad Medoukh

    . L’Autorité palestinienne est très impliquée dans le processus de paix. Elle est la première à savoir que ce processus de paix est un échec total, vingt ans après la signature des accords d’Oslo. Il y a une absence de perspectives, la situation est dramatique à Gaza comme en Cisjordanie. Nous sommes pour des négociations de paix mais des négociations dans la justice. Des négociations qui visent vraiment à créer un État palestinien. Mais tous les actes israéliens vont à l’encontre du processus de paix. La communauté internationale doit intervenir et ne pas laisser Israël faire ce qu’il veut dans les territoires palestiniens. Les négociations actuelles servent à améliorer l’image d’Israël, mais sur le terrain rien ne bouge, rien n’avance. Au contraire, à Gaza comme Cisjordanie, la situation empire. On est malheureusement en plein échec de ce processus de paix israélo-palestinien.

    Est-ce que cette situation remet en cause, à terme, une solution à deux États  ?

    Ziad Medoukh.

    Les Palestiniens acceptent d’avoir leur État à côté de celui d’Israël même si cela ne concerne que 18 % de la Palestine. Il faut respecter les espérances des Palestiniens. La majorité est pour une solution à deux États. Même si c’est difficile sur le terrain, notamment avec la colonisation. Les espérances avec la lutte politique et militaire sur le terrain, à l’intérieur comme à l’extérieur, l’admission de la Palestine à l’ONU comme observateur et à l’Unesco créent les conditions pour l’existence de cet État. C’est le sens du combat de l’OLP.

    Entretien réalisé par Pierre Barbancey