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Grèce : les armateurs vont bien

par lo

Publie le dimanche 18 mai 2014 par lo - Open-Publishing
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« Les armateurs grecs ont remarquablement bien traversé la tempête et réalisé de belles acquisitions qui se révéleront rentables (...) d’ici un à deux ans. » C’est un des leurs qui le disait en mars 2013. Et c’est fait. La flotte grecque est redevenue la première du monde, en tonnage.

Les armateurs grecs possèdent presque le quart de la flotte mondiale des pétroliers et plus de 18 % des vraquiers pour le transport des céréales et d’autres denrées en vrac. En 2013, ils ont acheté 275 navires neufs pour 9,4 milliards d’euros. Ils auraient déjà investi près de 5 milliards d’euros au premier trimestre 2014.

Passant de leur résidence d’Athènes à celle de Genève, Londres ou New York pour les plus riches, ils revendiquent cependant leur attachement à la Grèce, sans aller jusqu’à y payer des impôts, mis à part une taxe forfaitaire sur le tonnage des navires. En 2013, l’association des armateurs a signé avec le gouvernement un accord qualifié de « réellement émouvant » par le Premier ministre Samaras : ils acceptaient de verser une contribution volontaire sur trois ans, qui devrait rapporter cette année environ 80 millions d’euros. Cette somme, ridicule au regard des profits amassés, laisse intacts leur fortune, et leurs privilèges liés à l’immatriculation des deux tiers de leur flotte dans des paradis fiscaux.

Tout à leur service, le gouvernement met en œuvre ou cautionne toutes les mesures augmentant l’exploitation des marins, comme il le fait contre tous les travailleurs dans les autres branches de l’économie. Cela explique aussi l’accroissement des profits patronaux. Les marins ont vu ainsi leur convention collective démantelée, leurs salaires amputés et leurs caisses d’assurance sociale et de retraite mises en quasi-faillite, car les armateurs leur devraient des dizaines de millions d’euros.

Il paraît que la Grèce « sort de la crise ». Les armateurs et les banquiers certainement, si même ils y sont jamais entrés. Les travailleurs, eux, s’y enfoncent.

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