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Les Négristes (Toni Negri), les verts et les "Multitudiens" appellent, eux, à voter oui au TCE (Nous ne nous étonnons pas...)

Publie le mercredi 20 avril 2005 par Open-Publishing
25 commentaires

lire : Negrisme & Tute bianche : une contre-révolution de gauche

Trois bonnes raisons de voter oui au référendum de ratification du TCE

par Yann Moulier Boutang

Texte prononcé le 17 novembre 2004 lors d’une réunion des Verts du XIV ème arrondissement à Paris, et destiné à ouvrir une discussion sur la constitution européenne.

Les adversaires de la ratification du TCE soutiennent que l’Union Européenne qui s’exprime dans cette Constitution est non démocratique, qu’elle est aux antipodes de l’Europe fédérale pour laquelle les Verts se sont prononcés presque partout et enfin qu’elle est néo-libérale et antisociale. Laissons de côté l’argument d’une possibilité et utilité d’enclencher une crise salutaire, un sursaut. Je ne dirais là-dessus qu’une chose : le parti des Verts n’a rien à gagner en jouant le rôle tribunicien qu’a rempli le PCF longtemps, à savoir celui d’une opposition d’autant plus virulente que son caractère perpétuellement minoritaire lui épargne toujours la responsabilité éventuelle d’arriver au pouvoir et d’appliquer son programme. En exact contrepoint aux partisans du non, je vote trois fois oui au TCE, pour trois raisons.

I. Le TCE est un processus foncièrement démocratique et porteur de paix et d’équilibre à l’échelle planétaire dans le contexte dangereux d’un monde qui va subir quatre années supplémentaires de Bush et quelques guerres en cours ou à venir. Une Europe du Traité de Nice, où tout se décide à l’unanimité des Etats membres permettra à l’Amérique de se payer un droit de veto permanent en achetant un petit pays de la nouvelle Europe et de réaliser la catastrophe économique et politique d’une Europe faible et d’un Euro fort. Comment mieux désespérer les Lula qui apparaissent dans le Sud, les partisans d’une lutte urgente contre le réchauffement climatique, les adversaires de l’absolutisme policier et colonial de Poutine ?
La Convention constituante a réuni plus de 100 représentants de l’Europarlement élus au suffrage universel, des responsables de gouvernements légitimement élus, des parlements nationaux eux-mêmes élus. Les débats ont été publics. L’exercice était diaboliquement difficile car le projet de Traité devait être entériné et non défiguré par le Conseil Européens ; il suffisait du rejet d’un seul membre pour tout anéantir. On l’a vu avec l’opposition espagnole et polonaise. Comme citoyen du monde je vote la Constitution.

Comme citoyen partisan résolu d’un approfondissement de la démocratie jusque là inachevée , je vote pour cette constitution car j’y trouve des choses que ne contient pas notre propre Constitution. Le pas en avant considérable que représente cette première Constitution interne commune à 25 pays tient à sa modernité, c’est-à-dire à l’introduction de plusieurs dispositions à niveau constitutionnel comme l’interdiction de la peine de mort (voyez le contraste saisissant avec les Etats-Unis, la Russie, le Japon et la Chine) dans l’article II-2 , la reconnaissance de la lute contre toute forme de discrimination (raciale, religieuse, de sexe, de préférence sexuelle), pour la parité homme femme et pour les droits de l’enfant (§2 de l’article I-3 ; article II-21 et UU-23) , la stricte observance des Principes de la Charte des Nations Unies (article I-4), le droit de réclamer une loi de l’Union en vue de faire respecter la constitution pourvu qu’on réunisse un million de signatures dans un nombre significatifs d’Etat membres (art. I-46-4), la protection des données personnelles, sous la surveillance d’une instance indépendante (art. I-50-2), l’accès à ces données et le droit de rectification (art. II-8) ; l’interdiction de faire du corps humain ou de ses composants une source de gain financier (art.II-3-2-c).

Pour finir, et cela compte pour un parti écologique, la Constitution européenne reconnaît comme objectif économique : « un développement soutenable de l’Europe reposant sur une croissance équilibrée (...) et avec un haut degré de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement (art. art. I-3-3).

II. La Constitution jette les bases indispensables à la réalisation de l’Europe fédérale que nous voulons comme Verts. Le fait même que ce soit le terme de Constitution pour l’Europe qui ait prévalu est en soi une énorme victoire. Même si la Constitution avait été médiocre, voire même conservatrice, entre la Constitution et l’ordre infra-constitutionnel, il n’y aurait pas eu à hésiter une seconde, pour un fédéraliste sérieux.

A. Une démarche constituante dans sa forme :
C’est la première fois dans l’histoire de la Construction européenne que des parlementaires européens, nationaux, des chefs d’Etats, de Gouvernements, des membres désignés par les Gouvernements se sont réunis dès le départ pour élaborer directement un projet de constitution. Les précédents textes l’Acte Unique, Maastricht, Amsterdam, Nice avaient relevé d’une préparation entre les chefs de gouvernement, la Commission et leurs administrations, l’Euro-Parlement n’étant consulté que pour ratifier.

B. Une démarche dont le résultat est fédéraliste même si le mot n’est pas prononcé.
Malgré les réticences du Royaume-Uni et des plus nationalistes encore des Etats est-européens tout justes sortis du traumatisme soviétique, la logique fédérale a prévalu globalement dans la Constitution.

L’élargissement n’a pas dilué l’Union mais montré que l’accroissement du rôle du Conseil Européen des chefs d’Etat et du Conseil des Ministres (largement confédéraliste au départ) était de moins en moins viable à 15 puis à 25 membres. L’Europe passe ainsi à la personnalité juridique (art.I-7) ; elle se dote d’un Président du Conseil Européen, d’un ministre des Affaires Etrangères. Mais surtout le principe de représentation de chaque pays dans la Commission par un ou deux commissaires est abandonné tandis que l’adoption du principe de la majorité qualifiée (art. I-25) dans les compétences exclusives de l’Union (5) et des compétences partagées devient la règle ordinaire. La formule de la majorité est complexe.

On connaît les intenses marchandages auxquels elle a donné lieu, mais l’aspect complètement fédéral est l’abandon du droit systématique de veto par un Etat membre (y compris dans le lancement des coopérations renforcées art. I-44 [1]), qui caractérise les structures confédérales.

C. La Constitution ne bloque pas l’intégration ultérieure, c’est-à-dire une progression supplémentaire vers de plus en plus de fédéralisme.
Les souverainistes et les eurosceptiques espéraient arrêter le grignotage fédéraliste en définissant une fois pour toutes les compétences communautaires et celles des Etats membres. C’est raté. Le principe d’attribution (art. I-11-2) prévoit, comme le voulaient les anti-fédéralistes, que « toute compétence non attribuée à l’Union dans la Constitution appartient aux États membres » mais les deux alinéas suivants montrent le caractère toujours temporaire de cette délimitation.

« En vertu du principe de subsidiarité, dans les domaines qui ne relèvent pas de sa compétence exclusive, l’Union intervient seulement si, et dans la mesure où, les objectifs de l’action envisagée ne peuvent pas être atteints de manière suffisante par les États membres, tant au niveau central qu’au niveau régional et local, mais peuvent l’être mieux, en raison des dimensions ou des effets de l’action envisagée, au niveau de l’Union. Les institutions de l’Union appliquent le principe de subsidiarité conformément au protocole sur l’application des principes de subsidiarité et de proportionnalité. Les parlements nationaux veillent au respect de ce principe conformément à la procédure prévue dans ce protocole. » Les domaines de compétences exclusives ont cru dans la Constitution.

Et dans tous les autres (compétences partagées mais aussi domaines jusque-là de la compétence exclusive des Etats) si les objectifs de l’Union peuvent être mieux atteints en raison des dimensions ou des effets de l’action envisagée l. Dans le domaine le plus lié à la souveraineté nationale, la défense, l’article Art. I-40 [2] prévoit bien « l’identification des questions présentant un intérêt général et sur la réalisation d’un degré toujours croissant de convergence des actions des Etats membres ». La Constitution européenne présente dans sa codification le caractère ouvert d’un processus en train de se faire, que la réaction confédéraliste voulait justement bloquer. Ce trait est absolument crucial pour juger du caractère néolibéral ou non de la Constitution.

III. La référence au marché dans la Constitution et l’inclusion des traités précédents dans sa III° Partie, nous condamne-t-il au néolibéralisme ?
Ce raisonnement est faux dans tous ses compartiments. L’inclusion des traités précédents dans la partie III permettait de consolider la règle de l’acquis communautaire qui interdit aux nouveaux Etats membres d’exiger de renégocier tout depuis le début. L’aile la plus libérale de l’Europe et la plus anti-européenne aurait sauté sur l’occasion de détricoter toutes les politiques déjà fédéralisées.

Quant à la référence au marché, à la « concurrence libre et non faussée » Art. I-2 et 3, elle n’a aucune des conséquences que ses adversaires lui prêtent. Il est dit certes dans l’alinéa 2 de l’article 3 ( les objectifs de l’Union) que cette dernière « offre à ses citoyens un espace de liberté, de sécurité et de justice ET un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée » Il n’est pas dit tout d’abord que le marché est la seule chose qu’offre l’Europe a ses citoyens. De plus l’adjonction de « non faussée » au qualificatif de « libre marché » est la forme que prend dans la théorie néoclassique, qui est le langage économique courant, la justification de l’intervention de l’Etat pour combattre les monopoles.

L’alinéa suivant du même article montre à l’évidence que l’Europe se situe beaucoup plus près du modèle rhénan que du modèle des libéraux de l’Ecole de Chicago. Il vaut la peine de citer in extenso : « L’Union œuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement.
Elle promeut le progrès scientifique et technique. Elle combat l’exclusion sociale et les discriminations, et promeut la justice et la protection sociales, l’égalité entre les femmes et les hommes, la solidarité entre les générations et la protection des droits de l’enfant.
Elle promeut la cohésion économique, sociale et territoriale, et la solidarité entre les États membres.
Elle respecte la richesse de sa diversité culturelle et linguistique, et veille à la sauvegarde et au développement du patrimoine culturel européen. »

Autrement dit, si la référence à « l’économie sociale de marché » met en émoi les adversaires acharnés du néolibéralisme, ils décontextualisent le cadre global dans lequel se trouve inséré ce « marché non faussé ». Ils confondent le modèle allemand de « l’économie sociale de marché » inventé par Eucken, Ropke et surtout ratifié par la social-démocratie allemande au Congrès de Bade Godesberg en 1959, avec le néolibéralisme de Milton Friedman, de Hayek et des Chicago boys enragés.

Certes, l’Europe ne s’est pas proclamée adepte dans sa Constitution de l’économie centralement planifiée, des monopoles étatiques. Mais qui est partisan chez les Verts ou dans le pays du socialisme dinosaure. Certes, elle n’a pas fait l’éloge d’une économie très peu compétitive.

Autre signe que le vocabulaire de provenance libérale est sérieusement recadré dans des objectifs qui ne sont plus libéraux, l’apparition des mots égalité, lutte contre la discrimination, lutte pour la parité, plein emploi, progrès social, protection sociale qui étaient des tabous, jusqu’au droit de protection contre un licenciement injuste (II-30), au droit de grève et de négociation collective (II-28).

Enfin l’introduction dans le cœur de la Constitution de la Charte des droits fondamentaux (II° Partie) permet de dire que se trouve réaffirmé à niveau constitutionnel un modèle européen de protection sociale. Si cette Constitution est le monstre néolibéral que dépeignent ses opposants, j’aimerais bien que la Constitution de la République française le soit autant, pour nos libertés, pour la paix, pour un développement soutenable.

Quant à la protection sociale, nous savons qu’il dépendra des majorités politiques à l’Europarlement pour qu’une utilisation des possibilités offertes désormais par la Constitution nous permettent de contourner la résistance anglaise, eurosceptique et libérale.

Les Verts, fédéralistes européens et citoyens du monde ont la responsabilité écrasante à l’heure où les socialistes français se laissent attirer par les sirènes d’un populisme sans avenir, de sauver l’honneur de la gauche et l’avenir de l’Europe ( car le vote français aura une importance extrême comme au moment de la Communauté Européenne de Défense).

Le non relève d’un désespoir si respectable soit-il sur le plan psychologique, travesti en politique myope, l’abstention d’une erreur sur les enjeux et d’un manque d’audace. La politique des Verts ne peut pas se faire à cette corbeille là.

http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=1742

http://multitudes.samizdat.net/Trois-bonnes-raisons-de-voter-oui.html


[1Article I-44-1 et 2 : « Les coopérations renforcées visent à favoriser la réalisation des objectifs de l’Union, à préserver ses intérêts et à renforcer son processus d’intégration. Elles sont ouvertes à tout moment à tous les États membres, conformément à l’article III-418. 2. La décision européenne autorisant une coopération renforcée est adoptée par le Conseil en dernier ressort, lorsqu’il établit que les objectifs recherchés par cette coopération ne peuvent être atteints dans un délai raisonnable par l’Union dans son ensemble, et à condition qu’au moins un tiers des États membres y participent. Le Conseil statue conformément à la procédure prévue à l’article III-419. 3. Tous les membres du Conseil peuvent participer à ses délibérations, mais seuls les membres du Conseil représentant les États membres participant à une coopération renforcée prennent part au vote. L’unanimité est constituée par les voix des seuls représentants des États membres participants.

[2« L’Union Européenne conduit une politique étrangère et dee sécurité commune fondée sur le développement de la solidarité politique mutuelle des États membres, sur l’identification des questions présentant un intérêt général et sur la réalisation d’un degré toujours croissant de convergence des actions des Etats membres

Messages

  • les negristes ne représentent qu’eux mêmes et leur " reformisme " ce n’est rien d’autres que de s’engluer une fois de dans la compromission avec le libéralisme comme le font les partis et syndicats cogestionaires soit disant de " gauche "

  • à propos de l’abolition de la peine de mort Article2 paragraphe 2, je vous conseille de lire, les commantaires d’explication annexes où il est écrit noir sur blanc :"..la peine de mort n’est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d’un recours à la force rendu absolument nécessaire.....", suivent une liste des cas où la peine de mort est rendue possible.
    Comme abolition on fait mieux ! Il en est ainsi de tous les articles de la Chartre des droits fondamentaux qui sont réinterprétés dans les annexes d’explication.

    NON NON & NON À L’ARNAQUE.

    • Il faudrait quand meme se poser des questions sur A . Negri : j’ai lu Empire et je dois dire que j’ai quand meme ete choque par la vacuite des arguments economiques.

      La seule reference moderne en matiere economique par exemple dans la bibliographie elephantesque de ce bouquin est l’ouvrage de Francois Chesnais, la Mondialisation du Capital : l’ouvrage est interessant et novateur mais quand meme... C’est tout de meme un peu court pour proclamer la fin de la Puissance etatique et sa disparition face aux forces de l’Empire !

      Il me semble que l’analyse de Negri se base sur des presupposes theoriques faux empiriquement : aucunes statistiques ne vient prouver un affaiblissement durable des etats face aux Transnationales, du moins si j’en crois par exemple les theses de Robert Bloyer de l’Ecole de la Regulation ou d’auteurs americains comme Finkestein.

      Chesnais me semble t’il pense qu’un changement qualitatif a eu lien recemment du fait des progres technologiques qui met les Transnats en position de force. Mais formellement en terme statistique on reste en dessus par exemple des IDE des annees 1910/1914. De meme Chesnais souligne l’importance qu’ont les USA dans la reconfiguration du systeme capitaliste mondial et des rivalites qui en decoule au sein de la Triade : il prolonge ainsi une analyse classiquement trosko.

      Que Negri qui est philosophe et qui donc a la une bonne excuse se plante ok. Apres tout quand on verra un philosophe acceptant de se salir les mains beaucoup de choses changeront dans le monde. Mais que Boutang qui est sense etre economiste ne releve pas les grosses erreurs de Negri, ben ca ca me choque !

      Donc l’avis de Negri, a mon avis ca vaut pas tripette !

      A propos, Negri s’est assez mechament fait remettre a sa place dans la revue Agone !

    • tu peux donner l’URL de ces "commentaires annexes" stp ?

      Pour info voici le résultat de la recherche sur "peine de mort+" dans NotreConstitutionPointNet (charte et annexes)
      http://notreconstitution.net/index....

      et "violation force"
      http://notreconstitution.net/index....

      Olivier Auber

  • Le texte date novembre 04. Peut-être ont-ils changé d’avis depuis, vu l’état d’esprit des "multitudes" ?

  • REPONSE à Y-M-B

    L’argumentation de votre texte est un modèle achevé de rhétorique jésuitique.

     Le TCE serait un "processus foncièrement démocratique"

    Réponse : une convention ne s’établit pas avec une centaine de parlementaires (comment sont-ils sélectionnés ?) et représentants du gouvernement.
    Une convention est censée, en démocratie, être basée sur la volonté populaire.
    Donc c’est tout le parlement qui doit l’établir.

     Un espace de "liberté, sécurité, justice ET un marché intérieur".

    Décriptage :
    liberté = liberté pour les entreprises capitalistes, liberté du capital.
    sécurité = police partout, justice nulle part.
    justice = justice de classe, prison pour et pauvres et les "déviants", liberté pour les "entrepreneurs".

     Pourquoi le fédéralisme devrait-il nécessairement mener l’humanité au bonheur radieux ?

    réponse : le texte ne répond pas !

     le texte affirme que la théorie néoclassique est le "langage économique courant".
    Il faut précisément rejeter cette confusion entre l’économie en général, et une théorie économique particulière et particulièrement nocive socialement, la thérie néoclassique.
    Le "langage économique courant", parce qu’il est la langue et l’idéologie des dominants n’est pas le mien. Parce que je connais d’autres théories économiques, et d’autres langages économiques.

    En conclusion, ce texte se répand, comme d’habitude chez les "élites" du oui, en insultes sur les simples d’esprit votant "non".
    Je n’ai qu’un mot à dire : continuez comme celà, "élites" du oui.

    S.D, professeur de sciences économiques et sociales.

  • Yann M B ne représente que lui meme....
    Afficher que "les nègristes" et les "multitudiens" disent oui...c’est un peu fort !!!!A aucun moment T Nègri n’est cité !!!
    Si ce n’est pour discréditer et raccourcir(manipuler ??) la pensée du lecteur...
    De plus qui dit MUltitudes...

    • Yann M B ne représente que lui même....Pour mentir sont fort les "dissocié"....
      La position de Toni Negri est écrite sur Multitude même....


      http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=1947

      Les intellectuels français entre un oui critique et un non hésitant

      ...le philosophe italien Toni Negri, membre du conseil éditorial de la revue Multitudes, se dit ­ sans pouvoir voter ­ partisan du texte constitutionnel

      de Nicolas Weill

      Jusqu’à présent, on les a peu vus, peu entendus. A croire que le débat autour de la Constitution européenne, qui agite depuis des semaines les milieux politiques, mais aussi les milieux syndicaux, n’inspire guère ceux que l’on appelle les intellectuels.

      Seuls quelques-uns d’entre eux ­ comme les philosophes Bernard-Henri Lévy et Sylviane Agacinski, l’ancien ministre et dissident polonais Bronislaw Geremek, l’écrivain Philippe Sollers, les historiens Pierre Rosanvallon et Alfred Grosser, le journaliste Jean Daniel ­ se sont engagés franchement et publiquement. C’était il y a une semaine et c’était en faveur du oui, à l’occasion du lancement d’un comité de soutien à la campagne du PS (Le Monde du 23 mars).

      Les autres ? Leurs positions oscillent du oui critique au non hésitant. Les avis ne sont pas vraiment tranchés. Pourtant, certains témoignent d’évolutions notables par rapport aux discours formulés en 1992, lors du référendum sur le traité de Maastricht. Ils font aussi apparaître la question turque comme élément de fracture.

      Un intérêt limité pour les enjeux de la Constitution. "Ce qui me frappe, c’est l’indifférence" des intellectuels, déclare le politologue Zaki Laïdi, partisan du oui, directeur délégué d’En temps réel, association réformiste rassemblant chefs d’entreprise et hauts fonctionnaires.

      Pointant cette apathie, qui l’inquiète autant que la progression du non dans les sondages, la philosophe Monique Canto-Sperber appelle à une mobilisation des "intellectuels, qui ont une responsabilité particulière à l’égard de la culture européenne". En plein référendum interne au PS, à l’automne 2004, après l’appel au non de Laurent Fabius, elle avait signé avec le philosophe Paul Ricoeur un texte favorable au oui (Le Monde du 19 décembre 2004).

      "L’intelligentsia française ne songe encore qu’à s’inscrire dans des débats hexagonaux", analyse M. Laïdi. Elle ferait preuve d’une incapacité à "décentrer -son- travail" et à sortir des paradigmes de la guerre froide pour penser la mondialisation, selon le directeur de la revue Esprit, Olivier Mongin. Un philosophe comme André Glucksmann, qui indique que son suffrage sera positif, justifie son choix au nom de "ce qu’en pensent les Ukrainiens ou les Kurdes et ce qu’ils mettent dans l’Union européenne."

      Des repositionnements par rapport à Maastricht. Dans les discours, la comparaison avec le référendum sur le traité de Maastricht est omniprésente. Les clivages ont toutefois évolué et certains repositionnements sont parfois inattendus.

      Certes, des personnalités de sensibilité "républicaine", comme l’historien Max Gallo, longtemps compagnon de route de Jean-Pierre Chevènement, se prononcent à nouveau pour le non. Mais l’un des plus farouches adversaires à Maastricht, le démographe Emmanuel Todd, penche désormais pour le oui à la Constitution. A l’inverse, l’économiste Jean-Paul Fitoussi qui jugeait que "derrière Maastricht, il y avait le projet de monnaie unique, donc quelque chose de neuf", se veut aujourd’hui critique vis-à-vis d’une Constitution qui, selon lui, "ne règle que des problèmes marginaux".

      Chez les intellectuels proches de la gauche radicale ou critique, le paysage s’est aussi compliqué. Si Yves Sallesse, président de la fondation Copernic, fait depuis longtemps campagne pour le non, le philosophe italien Toni Negri, membre du conseil éditorial de la revue Multitudes, se dit ­ sans pouvoir voter ­ partisan du texte constitutionnel.

      Au sein de la revue Mouvements (mars-avril 2005), le rédacteur en chef Gilbert Wasserman se prononce "pour un non européen", alors que le sociologue Yves Sintomer (université Paris-VIII), membre du comité de rédaction, recommande un "oui de gauche, parce qu’il n’y a pas de scénario alternatif crédible à l’échelle européenne".

      Du côté des revues d’inspiration plus réformistes, on retrouve les mêmes fractures. Ainsi Paul Thibaud, l’ancien directeur d’Esprit, publication longtemps en pointe dans la lutte antitotalitaire et le soutien à la dissidence est-européenne, se tient-il sur une ligne fortement souverainiste, tandis que l’actuel directeur, Olivier Mongin, estime qu’une victoire du non ramènerait au traité de Nice, "plus défavorable au modèle social et économique français".

      Des clivages sur la question turque. Si les oppositions entre tenants de la démocratie post-nationale et amoureux de la nation, entre europhiles et souverainistes, qui ont marqué les années 1990, demeurent, des polarités nouvelles se sont ajoutées, compliquant le tableau des approches au projet de traité constitutionnel. Ainsi en va-t-il avec la question turque.

      Le directeur de la revue de centre droit Commentaire, Jean-Claude Casanova, affirme qu’il dira oui, le 29 mai, invoquant la position de l’UDF, mais qu’il s’opposera à l’entrée de la Turquie dans l’Union.

      "Si on avait dit non à l’ouverture des négociations avec la Turquie, c’en était fini de l’idée de l’Europe ou du patriotisme constitutionnel", considère, au contraire, Jean-Marc Ferry, qui enseigne la philosophie à l’Université libre de Bruxelles et est l’auteur de La Question de l’Etat européen (Gallimard, 2000) et de L’Europe, l’Amérique et le monde (Pleins feux, 2005).

      Nicolas Weill

      Article paru dans l’édition du 30.03.05

      http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=1947

      http://www.lemonde.fr/web/imprimer_...

  • Si les oligarques européens ne sont pas contents du traité de Nice, pourquoi ils n’en font pas un de plus ? c’est eux qui l’on fait. Quant à la constitution c’est l’affaire des peuples, si des Etats Généraux sont organisés on verra si les peuples veulent abandonner leurs services publics, travailler 65 heures, voir leurs prestations sociales, retraites, chomages, droits de grève, etc..., remis en cause, vivre dans le stress de la compétition, menace de licenciement, se faire tirer dessus en cas d’émeute, ou mettre en prison si ils préfèrent le vagabondage, etc... On retrouve les mêmes arguments très légers, ou bidons, de la propagande officielle dans ce texte.

  • Tony Negri, c’est pas ce réfugié politique qui était tranquille en France, et qui est retourné en italie pour "payer sa dette à la société" et qui, depuis, doit la payer un peu plus chaque jour en disant n’importe quoi pourvu que ça plaise au pouvoir ? !

    A-t-on le droit ici de dire que Tony Negri est un CON ?

    • Yann Moulier-Boutang est un personnage étonnant. issu d’une grande famille bourgeoise (il est issu du Boutang, philosophe maurassien, royaliste et pétainiste), ayant accompli une brillante carrière universitaire, c’est aujourd’hui un véritable mandarin, diposant d’un pouvoir universitaire réel et sérieux. Il a pu traverser toutes les années 70 en compagnie de relations les plus "compromettantes" : les autonomes italiens, puis français, les napap français, les BI, les fondateurs d’action directe... sans qu’aucunes gouttes de pluie répressives ne viennent en rien mouiller ses beaux habits universitaires. Il est vrai que c’était à la belle époque de la "démocratie avancée" de Giscard d’Estaing, puis de l’"état de grâce" mitterrandien ( un ancien pote à pépé). Depuis lors, on retrouve Monsieur dans tous les combats de la post-modernité libérale : l’écologie d’Etat, le libéralisme libertaire, l’américanisation des esprits (il a d’ailleurs longuement séjourné et étudié là-bas, et il y est régulièrement invité. Manifestement il ne craint nullement les foudres du "Patriot Act", à la différence de certains de ses ex-amis des 70’, pourtant aujourd’hui bien rangés à l’intérieur de l’appareil d’Etat français.). Qu’il ait été l’un des premiers au sein des Verts (dont les électeurs et même les adhérents, sont aujourd’hui à 60 / 75 % contre le TCE) à pousser de tout son poids et de toute son énergie pour que les Verts appellent activement à l’adoption du traité, est en parfaite cohérence avec toute l’oeuvre de sa vie. Les chiens ne font pas des chats.

  • Ce type, Moulier-boutang est soit un idiot, soit un menteur, soit les deux. Citons un paragraphe et commentons :

    "Le pas en avant considérable que représente cette première Constitution interne commune à 25 pays tient à sa modernité, c’est-à-dire à l’introduction de plusieurs dispositions à niveau constitutionnel comme l’interdiction de la peine de mort (voyez le contraste saisissant avec les Etats-Unis, la Russie, le Japon et la Chine) dans l’article II-2 , la reconnaissance de la lute contre toute forme de discrimination (raciale, religieuse, de sexe, de préférence sexuelle), pour la parité homme femme et pour les droits de l’enfant (§2 de l’article I-3 ; article II-21 et UU-23) , la stricte observance des Principes de la Charte des Nations Unies (article I-4), le droit de réclamer une loi de l’Union en vue de faire respecter la constitution pourvu qu’on réunisse un million de signatures dans un nombre significatifs d’Etat membres (art. I-46-4), la protection des données personnelles, sous la surveillance d’une instance indépendante (art. I-50-2), l’accès à ces données et le droit de rectification (art. II-8) ; l’interdiction de faire du corps humain ou de ses composants une source de gain financier (art.II-3-2-c)."

    Sur les 7 "pas en avant considérables", 6 sont déjà inscrites depuis déjà forts longtemps dans tous les traités européens et/ou internationaux : Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, convention internationale des droits de l’enfant. Elles sont toutes inscrites dans les contitutions des 25 états membres. A l’inverse, c’est un "plus petit dénominateur commun", très en retrait par rapport à tel tel droit garanti par tel ou tel constitution (par exemple le droit à l’avortement dans certains des états de l’union). Quant à la protection des données personnelles sous la surveillance d’une instance européenne, quand on voit l’incapacité de la CNIL française à faire respecter ce principe, pourtant simple à faire respecter, on ne voit pas trop ce que le TCE apporterait de plus.
    Quant à la 7ème avancée "considérable" "le droit de réclamer une loi de l’Union en vue de faire respecter la constitution pourvu qu’on réunisse un million de signatures dans un nombre significatifs d’Etat membres", c’est un simple gadget, qui risque même, s’il doit avoir un quelconque effet, d’avoir des retombées extrêmement pernicieuses. Du fait de la très grande imprécision juridique de certaines dispositions (qui auront pourtant une autorité supérieure aux législations nationales), le lobby catholique, sans doute le plus puissant en Europe, pourra très bien mener de vastes offensives contre le droit à l’avortement par exemple, et obtenir des jugements européens allant dans ce sens.

    Mais prenons maintenant quelques exemples pervers :
    Le droit à l’objection de conscience n’est reconnu que "selon les lois nationales qui en régissent l’exercice". Autrement dit, dans un pays européen en guerre, les objecteurs de conscience insoumis ayant franchi la frontière pour échapper à la guerre, seront traités par le pays hôte comme des délinquants, et pourront être extradés !, ce qui n’est aujourd’hui pas le cas ! En voilà des "pas en avant considérables" !

    • Rappelons que si YMB est un farouche partisan du OUI au TCE (et utilise un style injurieux, mégalo : on a envie de terminer ses pharses par un amen divin devant le Saint Yann...) Toni Negri lui ne s’est pas prononcé clairement.
      Ce sont les journalistes du Monde, Caroline Monnot et Nicolas Weil qui affirment sans preuves son positionnement !
      Je ne crois pas qu’il faille se référer à la "littérature secondaire", surtout quand il s’agit du Monde !

      Je ne suis pas un fan invétéré de monsieur Negri, en particulier (au niveau de l’analyse éco du capitalisme qui comme le dit un des messages est très lapidaire et peu rigoureuse), mais je me refuse à tomber dans les pièges tendus par les ouiouistes médiatiques et le Grand Journal du Soir. Je refuse aussi à tomber dans les vieux réflexes social traitres qui ne portent à rien que renforcer des sentiments identitaires et bourgeois !

      Je préfère donc m’en remettre directement à l’auteur lui même : Le dernier séminaire de Negri, lundi dernier, portait sur les modes d’intégration des droits subjectifs dans les consitutions ; il appuyait son propos à partir de cas de constitutions sans citer toutefois le TCE.

      Ce séminaire donne lieu à de nombreuses interprétations ; ayant lu de façon approfondie la constitution, et suivi ce séminaire, je trouve confirmation de mon positionnement fort et militant pour la victoire du Non, et pour la mise en place d’un pouvoirconstituant permanent !

      Cela dit, effectivement, Negri ne dit rien explicitement à propos du TCE. Comme François Matheron, je pense que sa position est celle du silence, ce qui est, en effet, une position. Et puis qu’est ce qu’on s’en fout au fait de ce que pense Negri ! Ni dieu , ni maître !

    • L’excellent article d’Isabelle Sommier publié aujourd’hui sur Bellaciao à propos de la dissociation et des repentis en Italie, éclaire sous un jour plutôt blafard et lugubre l’attitude de Toni Negri alors. Le document dit des "51" ou de l’"aire homogène" sorti de la prison de Rebbibia à l’été 1982, co-rédigé et signé par Negri, théorisait et prônait la "dissociation" en écho à la première loi sur les repentis du 29 mai 1982, dont tout le monde s’accorde, vingt ans après, à reconnaître que c’était un monstre juridique. Le théoricien Negri ne s’est jamais réellement expliqué "théoriquement" là-dessus. Il a même à l’automne dernier, lors de ce séminaire auquel il est fait allusion dans le commentaire précédent, nié qu’il ait été un "dissocié", sous l’argument spécieux qu’il n’a pu, personnellement, en bénéficier (la loi "Negri", officialisant la "dissociation" n’a été voté qu’en 1987, et seuls ceux qui en faisaient la demande cette année-là pouvait en bénéficier. Negri était en fuite en france, et n’est rentré volontairement qu’en 1997 : aussi n’a-til pu bénéficier de ce statut, dont il était l’un des principaux initiateurs). En tout état de cause Negri n’est pas un honnête homme.

  • YANN BONJOUR
    en tant que Directeur de publication de la revue multitudes, tu engages toute l’équipe de la revue dans tes prises de position publiées dans la revue elle-même. Tu engages aussi ceux qui y écrivent. Si tu VEUX mener un débat sur le TCE, pourquoi pas ? mais ce n’est pas ce que tu as fait malheureusement. Sur les 7 articles DU FORUM SUR LE TCE qui prennent position , il y en a 6 qui sont favorables au oui.
    L’affaire est entendue.On est très loin du minimum de rigueur qu’implique une revue de réflexion sur la politique et la culture. Ou alors tu fais un édito collectif sur la prise de position de la revue .
    Pour le dire jovialement tu as raté trois bonnes occasions de te méfier de ton emballement pour
    ta propre rhétorique.
    C’est pour le moins un peu triste : dans la guerre de basse intensité , en europe, qui est aujourd’hui engagée ,il faut être clair, yann. Merci .

  • Il n’y a rien de plus instructif que de lire des comptes-rendus de « séminaire » de la revue « Mutltitudes » où officient Yann Moulier Boutang (YMB) et Toni Négri (consultable sur leur site web samizdat-multitudes). Florilège :

    « Yann expose la situation du mouvement : Tout d’abord, il dure par rapport aux coordinations habituelles : on n’est pas dans un précariat total, le mouvement a du temps, représente une intelligence collective et est national. Comme dans le mouvement anti mondialisation (Brian). Il se propose des objectifs déterminés : Il produit sa propre expertise : la Coordination des Intermittents et Précaires (CIP) nationale propose un nouveau modèle d’indemnisation de l’UNEDIC en général, et des annexes VIII et X en particulier, comme alternative à la casse du gouvernement. La Coordination veut générer une expertise citoyenne. Deux régions Paca et IDF ont voté une subvention de 100000 euros ( rapport intermédiaire en novembre).
    Le collectif « pollen », auquel participent Maurizio, Antonella, Laurent, Yann, Jeanne., pose plusieurs types de questions dont : Quel revenu garanti proposé par ce modèle alternatif ? Au-delà du code du travail, quelle transformation de l’impôt et ses assises posée par son financement ? Il faut arriver à obtenir les données de l’Unedic- ce qui est loin d’être acquis- pour montrer à partir des fichiers : Quel est le champ réel de l’intermittence ? qui est payé ? pour quel temps de travail ? qu’est ce qui est défini comme artistique ? Qui devrait payer ? les sous-traitants ? les entreprises utilisatrices ? (Radio France devrait doubler son budget). Quel est le champ d’intervention de la culture par l’État ? La question se pose d’imaginer un suivi et une participation à cette contre expertise citoyenne (Yves).

    Laurent propose une vision plus critique. Il pense que l’outil du comité de suivi inventé par la coordination se retourne contre elle. Il a permis de créer un consensus politique favorable aux intermittents, mais n’a pas débouché sur l’abrogation du nouveau dispositif pour n’accoucher que d’une série d’annonces pour le gouvernement ; La CGT spectacle est décidée selon lui à sortir du conflit sans remettre en cause le nouveau protocole, le tiers des intermittents techniciens tomberait dans le régime de l’intérim. »
    (Compte-Rendu du séminaire du 12 juin 2004)
    100 000 euros pour payer ces pignoufs d’ « experts » multitudiens , autoproclamés « contre-expert citoyen », qui ne disposent même pas des données UNEDIC sur l’intermittence (alors que les syndicats l’ont. Ils ne réclamaient tout de même pas les données nominatives ?! Mais allez savoir !?)

    En septembre 2004, ils se réunissent à nouveau, mais là, plus vraiment traces de tout ce beau programme de contre-expertise citoyenne sur l’intermittence ! Les 100 000 euros ont sans doute été bouffés ; l’été des intermittents n’a pas été chaud. Exit les intermittents.
    L’heure est à un exposé sur « complexité, résistance, démocratie et clôture nationale chez Spinoza » ; un exposé de Maurizio Lazzarato « sur le besoin de repenser les multiples traditions de la pensée de la multiplicité » (il fallait y penser, certes !), un exposé de Didier Debaise « sur la pertinence actuelle de la problématique pragmatiste de la politique comme expérimentation ». Je passe sur le charabia des trois exposés en question (destinés, en réalité, à former la trame des demandes de subventions des colloques, séminaires… de la saison 2004/2005 ; l’échec de la « contre-expertise citoyenne » étant patente, on revient au jargon thématique « collège international de philosophie ». Anne Querrien, dans la discussion qui suivra s’en désole un peu : « AQ questionne la transformation de Multitudes en revue de philo ; elle ne s’y sent pas à l’aise et se trouve bloquée en devant par exemple envisager le No Architecture, les noms de praticiens qu’elle a proposés ayant été écartés d’un revers de main (apparemment comme pas assez intelligents). Où en sont les dispositifs pour écouter les paroles “ du bas ”, plutôt que les pontes philosophants ? » Apparemment, elle n’a pas compris.) Suit donc la discussion ; j’invite le lecteur à se rendre sur cette page, c’est surréaliste :
    « YMB souligne que ce cadre de programme de recherche va au-delà du questionnement philosophique : il ouvre à des réflexions sur les agencements expérimentaux, sur des enquêtes sur les mouvements, sur le rapport de la revue à la politique. Une articulation aux questions politiques concrètes immédiates est nécessaire : nous n’avons pas pris de position sur les débats chauds du moment (délocalisation, mariage gay, etc.) Il faut y revenir par le détour d’une réflexion de fond qui nous permette de dire des choses plus acérées. »
    (compte-rendu séminaire multitudes septembre 2004)
    Les débats chauds du moment : le mariage gay, les délocalisations. Apparemment, fraîchement rentré de vacances méditerranéennes, toujours munificentes, YMB n’avait pas encore été « briefé » sur le projet de TCE
    Mais tout de même cette question pointe le bout de son nez quelques temps après : YMB :
    « Pendant un siècle, il y a eu domination de fait de la pensée de l’économie politique, mais les questions de différence, de minorité et de diversité ont été pensées depuis longtemps par cette école allemande. Ce qui la rend problématique, c’est qu’elle s’est enfermée dans une tradition nationaliste, alors que Jevons et les marginalistes étaient universalistes. Le schéma proposé par TN est très pertinent pour ce qui concerne le constat de la situation générale, mais il reste du travail à faire dans le problème proprement politique d’orienter des choix concrets face à des questions précises (l’Europe) : se décider pour ceci, faire tel compromis, telle alliance dans tel but, etc. La réflexion devrait se déplacer depuis la problématique abstraite du “sujet politique” vers les agencements et dispositifs concrets qui caractérisent les cadres d’invention dans lesquels nous travaillons. »
    (…/…)
    « YMB souligne que dans nos démocraties, le majoritaire est fait de sujets en pluri-appartenance ; les majorités sont fluctuantes, et c’est aussi de la que naissent les expérimentations ; il ne s’agit pas de fonder des institutions, mais de penser l’usage des institutions, les rapports de forces, la capture, etc. »
    (…/ …)
    « YMB rappelle que pour lui le seul vrai droit fondamental, c’est le droit de fuite. La résistance est un mauvais modèle parce qu’on est alors en pleine dialectique, en homologie, en symétrie des forces, ce qui fait qu’on tend à penser qu’au commencement était l’Etat, etc. En réalité, il n’y a pas d’homologie entre la fuite et les institutions ; les fuites agissent sur les institutions, mais elles ne créent pas des institutions, elles les utilisent ; il y a quelque chose d’ininstitutable dans la fuite. Le droit de fuite déclenche ensuite des captures, qui requièrent des institutions. La coordination des Intermittents n’est pas une institution : conformément à la distinction que proposent les sociologues, c’est une organisation ce qui n’est pas la même chose qu’une institution ; entre les deux, il y a le droit. »
    Il est clair que les résistants sous la seconde guerre mondiale étaient en pleine homologie, en pleine symétrie des forces, en pleine dialectique avec les forces d’occupation nazie : Certes ils étaient partie prenante d’un projet de restauration d’un régime étatique, républicain et démocratique, loin du seul « droit fondamental… le droit de fuite » ! Le plus stupéfiant dans cet incroyable bouilli intellectuelle c’est le « droit de fuite déclenche des captures, qui requièrent des institutions » ? Si l’on doit prêter sens à une telle assertion ce serait en quelque sorte : la fuite des fugitifs (fuyant les persécutions par exemple) déclenchent des captures (déclencher : provoquer la mise en mouvement de), en est en quelque sorte la cause, et ces captures requièrent (requérir : 1. demander, réclamer justice 2. sommer en vertu de son droit légal.3. demander, exiger comme comme nécessaire) des institutions. On dirait du Hegel dans la philosophie du droit expliquant que la peine est « réclamée » par le délinquant. Comme on est anti-étatiste (en théorie, pas en pratique pour M. YMB et ses amis, quasiment tous fonctionnaires), on ne se propose pas de modifier les institutions, ce serait trop vulgaire, et trop simpliste. On invoque le « droit de fuite », qui déclenche des « captures » (on ne peut laisser les gens « fuir », déserter), qui requiert l’intervention des institutions. Le sans-papier ou le déserteur militaire se retrouvent en prison ; l’ouvrier fuyant l’usine, le RMI, et nos intellectuels « inorganiques » des subventions !

    Ce lumineux séminaire se conclue à la façon du père Ubu :
    « ML pense que la revue doit elle-même être pensée comme un dispositif pensant à partir de dispositifs. Il faut avoir le dispositif pour penser des questions comme l’intermittence ; on peut le faire avec le rapport de contre-expertise. Nous n’avons pas les dispositifs adéquats pour nous exprimer sur tous les sujets : quel dispositif pour approcher la question de l’Europe ? Sans cela, ça devient de la parole dans le vide ; comment penser une thématique à partir d’un dispositif ? Voilà ce qu’il faut nous demander en préparant des dossiers.
    YMB estime que chacun est impliqué, à des niveaux très différents, dans des dispositifs, eux-mêmes de natures très différentes, qui peuvent donner lieu à ce type de réflexion/dossier.
    La réunion est ajournée sur le projet de consacrer une deuxième séance dans un mois environ à discuter des projets concrets de dossier pour les No à venir.
     »
    On peut conjecturer que le mot « dispositif » doit être entendu au double sens de « subventions »(« dossiers » à préparer dans le jargon), et apparence de « mouvements » à manipuler (cà c’est le boulot du « soutier » du groupe, l’inénarrable Laurent Guilloteau).
    Il est à noter que c’est l’unique occurrence de tout ce séminaire de septembre où l’on revient sur le thème quasi unique du séminaire de juin, l’intermittence du spectacle. Les dada de ces gens là sont également « intermittents ».

    Vient l’année 2005, et le nouveau séminaire, le 15 janvier, principalement consacré à un véritable quiproquo philosophique entre une certaine Sandra Laugier ( thésarde sur le sujet du transcendantalisme d’Emerson et de Thoreau, mâtinée de Wittgenstein) et Toni Negri (cf. la version sonore disponible sur le site, ou le Negri semble débarquer de la planète mars, et ne comprend rien à cette redoutable offensive idéologique américaine), suivi des commentaires à propos de l’embrouille :

    «  Laurent Guilloteau se demande qui évoque « les gens » (the people), « ceux qui vivent ici », dans le discours politique actuel : Le Pen ? Badiou ? Il nous renvoie à trois références : le livre de Muriel Combs sur Simondon (pour destituer l’individu par en-dessous) ; les travaux du lacanien Jean Oury (pour nous rappeler les vertus du cri, sur les divans, dans les prisons) ; Kierkegaard (pour remettre nos pendules à l’heure du concept d’angoisse)."
    Guilloteau, comme d’habitude ne comprend rien, mais prend la défense du maître TN, et attaque la malheureuse thésarde ayant commenté le « we the people… » de la constitution américaine.
    « Yann Moulier Boutang distingue entre une approche « macro » qu’a en tête Toni et l’approche « micro » qui caractérisait la présentation de Sandra : l’approche moléculaire de Sandra, comme celle de Maurizio dans l’interview du prochain No de Multitudes, ne peut pas être projetée telle quelle au niveau molaire. Il remarque ensuite qu’il y a DES communs (à mettre au pluriel : ceux des domestiques [Boutang connaît cet univers], ceux que crée la force, ceux que crée la raison, etc). Il en arrive enfin à se demander comment, en quoi, sous quelles modalités la politique est un lieu de langage : les transformations historiques passent par des évolutions de vocabulaire ; des mots sont créés, abandonnés, rejetés, ressuscités, redéfinis, comme en témoigne notre travail autour des mots « peuple » et « multitude(s) ». Il y a un usage des mots qui n’est pas réductible à des questions de formes de vie, il ne suffit pas d’ouvrir une zone rouge pour produire un vocabulaire nouveau qui permette de mobiliser de nouvelles forces de pensée.
    Toni Negri remarque qu’il faudrait se mettre au travail sur une nouvelle encyclopédie du vocabulaire politique qui a fait surface au cours des quelques dernières années, et il cite une série de noms devenus soudainement magiques : puissance (intraduisible en power), discipline, gouvernance, croissance, interdépendance, frontière, etc.
     »
    (../…)
    « Yann Moulier Boutang remarque que les innovations de vocabulaire permettent de frayer de nouveaux sens. Ces mots doivent servir à des opérations qu’il faut bien identifier : cliver des fausses convergences, regrouper des fausses scissions, faire apparaître des revendications d’appartenance, etc. Il y a dans cette créativité langagière un travail d’invention des formes de politique, une dynamique constitutive, une vertu de la sophistique qui produit des effets d’illumination et a son efficience propre, une propriété des « machines fabriquant des énonciations qui clivent » (de Guattari) : tout cela est à analyser et à comprendre plus finement. Ce travail est nécessaire pour éviter de faire tomber la référence à « la multitude » dans les litanies de l’idéologie, pour penser tous ces mécanismes au sein de conjonctures particulières, et pour lutter contre l’analphabétisme de la gauche contemporaine, qui ne propose souvent que des solutions simplistes (couper plans de mais, refuser de payer sa dette pour un pays comme le Brésil, etc.). »

    Pour mettre tout le monde d’accord, il n’y a rien de mieux qu’une nouvelle définition des mots. Nos compères, après avoir participé à la surinflation de néologismes, constatent que ces mots ne veulent plus rien dire. Belle réussite philosophique !
    Notons enfin au passage, les remarques sur l’ « analphabétisme de gauche », qui consisterait à ne proposer que des solutions simplistes (« refuser de payer sa dette pour un pays comme le Brésil » ! Et à propos de l’Argentine, que dit notre génial économiste-théoricien de la multitude ?)

  • TCE déjà c’est répugant on dirait l’objet d’un staff de ministère non un objet commun.

    TCE mon cul -dirait zazie.

    Moi je parle de l’Europe sans cette saleté de constituion qui veut imposer d’unifier par la force aunom de la puissance contre les réalités. Sion la vote votre constitution ce sont des emeutes réprimées dans le sang à cinq ans. Et si vous ne le comprenez pas c’est que vous ne comprenez rien. Vous sentez rien. Vous etes enfermé dans votres systèmemental comme si vous étiez sous prozac. Vous êtes stone de vous-même à force de vous flatter en humiliant vos ennemis.

    Des vertus du désir contre le pouvoir jusqu’en métapolitique : voilà le désir qui revient comme un petit soleil et vous voulez le mortifier pour que le nuage l’étouffe ?!!! Pauvre irresponsable. Allez donc faire ou refaire une psychanalyse au lieu de récupérer la publication non favorable à la constitution de Jacques Alain Miller pour la retourner contre son sens simplement en l’affichant au sommaire de vos actes !

    Cet article constitue une désinformation politique sur Negri, qu’il utilise comme un logo commercial. Qu’on apprécieou pas Negri c’est très clair. C’est absolument abject. La manipulation est grossière et relève du pur stalinisme qui prend "les auditeurs" pour des c...

    Negri est vivant et quel que fut le déroulement de son séminaire, il est notoire que les occasions publiques pour lui de s’exprimer pour le référendum ou contre ne lui ont pas manqué. Or justement il n’y donne pas suite...

    Deux bonnes raisons permettent de supposer que malgré les arguments développés ici il soit contre, parce qu’il l’a écrit dans un texte en 2002 (contre le principe d’une constitution pour l’Europe ) et pour cause s’il est logique du point de vue philosophique ’multitudinesque, même si ça défrise vos théories économiques ou alliances de parti et institutionnelles, ainsi que votre statut d’expert sur les alternatifs à Bruxelles (oui il paraît que nous sommes l’objet de votre expertise représentative - mais avons-nous jamais "bu" ensemble ?!!!

    Nous par vous !!! (sic) - mais on rêve là ! et vous voulez que ça continue :)

    Ensuite, parce que le contexte italien où se joue un renouvellement de la scène actuellement, et notamment d’abord pour l’amnistie (pour ce qui nous concerne ici en propre n’étant ni nomenklatura ni aparatchiks) où se joue le sort de certains de ses amis... comment ne le sauriez vous pas ?

    Enfin, comment pourrait-il vous faire le mal de vous faire passer pour un jobard abuseur sachant ce qui vous lie et ce qu’à un moment il vous devait comme à d’autres compagnons ou camarades en France ? ET VOUS AVEZ LE CULOT D’EN PROFITER COMME EXERCANT UNE SORTE DE CHANTAGE, EFFECTUANT L OTAGE PAR LE PASSAGE A L’ACTE DE VOUS SUBSTITUER A LUI ! Il est vieux, il profite de la vie après qu’elle lui fut rude, il fait son oeuvre appliqué en politique, qui peut convoquer des ennemis, vous n’avez pas besoin de lui en ajouter si vous vous prétendez son ami ! Car là je peux vous dire que vous êtes en train de le descendre grave pour qui déjà lui en voulait -un peu !!!

    Alors tel le Grand indifférent il vous laisse faire mais à votre place je me méfierais du boomerang de vos avancées aux noms des autres : parce que c’est vous-mêmes qui le lancez, monsieur Y M.B.

    Et si personne ne vous répond, méfiez-vous, c’est qu’il va vous revenir en pleine figure car en fait vous êtes seul !!!

    Votre acharnement pour la constitution de la honte et des lobbies - y compris institutionnels - ne fait qu’accélérerer notre désir de dire non NOUS N EN VOULONS PAS. ET CEUX QUI NOUS L IMPOSERONT PAR LA FORCE ELA MANIPULATION ET LE MONOPOLE DE LA PRESSE Y COMPRIS QUI VIENNENT TENIR TRIBUNE DANS DES MEDIAS ALTERNATIFS QU HABITUELLEMENT ILS VOMISSENT, TEL QU ICI, SERONT CLAIREMENT DES ENNEMIS ET DES FLICS (c’est plus fort que Nizan c’est nouveau c’est Orwell qui au moins dans son oeuvre sinon dans sa vie ne s’est pas trompé)

    Qui se trompe ici ? vous ou nous ? Je vais vous dire simplement que dans l’histoire moderne et postmoderne mémorable des Etats et des peuples au temps encore récemment des nations, le peuple insoumis ou dissident ne s’est jamais trompé, bien au contraire et là je ne vais pas vous donner des leçons de résistance, car vous devez bien en avoir dans votre famille : URSS, EUROPE NAZI, etc... ce sont les pouvoirs qui se sont plantés...

    Vous feriez mieux d’aller signer et de renvoyer par email la pétition qui se trouve dans ce site et qui vogue maitnenant sur toutes les listes y compris européennes et en plusieurs langues, pour l’amnistie en soutien de la grève de la faim d’ORESTE SCALZONE, et d’abord pour son ami PAOLO PERSISHETTI (n’était-il pas lui aussi votre ami avant que d’être extradé puis incarcéré ?), que vous avez publié opportunément dans Multitudes quand les italiens vous permettaient de la fonder de façon crédible !!! Vous ne cessez de trahir pour votre pouvoir paranoïaque et stalinien (dans les pratiques et le ralliement à l’oligarchie post-démocratique) ceux dont vous servez.

    Nous ne crédibilisons pas M.B. pour représenter la parole de N. quand N. se tait, alors que N sait très bien publier dans Libé ou ailleurs quand il veut, comme sur l’amnistie à propos de Battisti il y a un an - et justement s’il se tait en tous points maintenant, pour ne pas entrer dans le jeu des malentendus et des conflits, ce n’est pas par hasard.

    Refrain :

    Très ambigu et pour cause, car s’il se formulait clairement en Non comme pourrait laisser supposer son texte en 2002 contre une constitution, il pourrait interférer de façon négative dans les progrès italiens vers l’amnistie actiellement, puisque l’Italie - le parlement - a dit Oui.

    O.

    • Bonsoir Orphée !

      tu es en plein forme ce soir, mais il y a peu de chances que tes insultes ne servent ta cause, et que ton message ne reste sur le site

      tu parles de psychanalyse... tu connais ?

      et pourquoi Tony Negri ne reagit pas sur la greve d’Oreste ?????

    • Ben... mon message apparemment est resté sur le site : c pas Multitudes ici.

      D’autre part Negri n’est pas mon ami ni mon modèle. Je constate qu’il se réserve en tout actuellement et que Scalzone en lui en veut pas, ce qui m’édifie. Et je le dis. Que savez vous réellement des communications à l’instant même entre Negri et Scalzone ? Moi : rien. Le silence publique ne s’interprète pas, il règne en énigme.

      Il a co-écrit un article publié dans Libé sur l’amnistie l’an passé. En gros, c’était la seule solution pour résoudre non seulement le cas Battisti, mais tous les autres.

      C’est exactemetn là-dessus que se bat Scalzone et de plus en plus d’italiens aujourd’hui dont des grandes organisations avec lesquelles il est négocié.

      Quand je dis vous je parle à Yann Moulier Boutang, il est étrange que vous ayez pris cette personne pour sa forme plurielle...

      Ne me dites pas que vous débattiez avec vous-même, ce serait un cas plus grave que celui de Howard Hughues après son accident d’avion :)

    • Moi je comprend très bien la réserve de négri actuellement à ne pas interférer dans la (tentative) campagne pour l’amnistie en italie. Et en France que Negri se taise sur la constitution n’est pas mauvais, au sens où il aura beaucoup mieux à faire passer après le scrtutin, quel qu’il soit. Je pense tout comme O, que YMB manipule depuis de longues années negri, grace, en effet, aux "aides" que YMB a finalement pu "monayer" ces 20 dernières années. le problème finalement vient moins de Negri, que des pseudo-radicaux français et pseudo-intellos post doctorants, qui cautionne YMB, et lui donne un magister type entrisme du nouvel observateur dans l’altermondialisme et les mouvances libertaires. Tout cela est en outre parfaitement ridicule, car l’impact sociétal de toutes leurs agitations est pour le coup à une échelle micro-moléculaire.

    • c’est d’un humour douteux. qui vise quoi ? à faire accroire que M. Boutang ne serait pas "douteux" ; non pour les flics et les forces de répression. De ce point de vue il n’a pas mauvaise réputation. Mais pour n’importe quel militant un tant soit peu "révolutionnaire", M. Boutang ne peut être considéré qu’avec la plus extrême circonspection. Certains vieux prisonniers en france, pourront peut-être un jour aborder le sujet, d’une réunion en 1978, rue Belgrand, où il fallait mieux ne pas se rendre, même si vous y étiez conviés.

    • Il serait préférable d’être moins allusif, c’est-à-dire, pour une fois, précis ! Si j’étais à la sûreté nationale, je répandrais l’idée qu’il y a plein d’agents de la sûreté et j’observerais tranquilement le monde "révolutionnaire" s’approprier joyeusement la question. Plus besoin d’agents de la sûreté, dès lors...A paranoïaque, paranoïaque et demi
      Plus sérieusement et techniquement, sur la question de la Constitution (et non les financements de Multitude dont on voit mal en quoi ils conditionneraient un oui ou non à la Constitution Européenne, ou le fonctionnement de Multitudes sauf à lire les plus fines analyses de Monsieur Staline et encore une ligne sur trois), il y a une question à poser à Boutang sur les modalités de transformation possible de la constitution, sur ce qu’elle permet ou non pour le Parlement et quels en sont les mécanismes précis. Et aussi sur la passage de la loi qui peut être imposée dans le cadre de respect de la constitution au cas où plus d’un million de signature...C’est quoi le mécanisme ? Qui va évaluer de l’adéquation loi proposée/constitution ? Bref, comment ce mécanisme peut -il être actionné, éventuellement pour le pire (selon comment évalue adéquation, etc.)
      Aussi si la constitution n’est pas libérale mais d’économie sociale de marché, que le modèle n’est pas du tout américain (ce qui est clair), qu’est-ce que ce concept permet que ne permettrait pas une constitution à l’Américaine, apr exemple.
      Enfin et de manière générale, cette Constitution nous est vendue pour des raisons bien moins techniques et/ou intéressantes que celles présentées ci-dessus. Comment alors avoir confiance à ce dispositif constitutionnel ? Ce projet n’a jamais été présenté par ses grands défenseurs. Est-ce que la position de Boutang n’est pas déjà en train d’imaginer comment cela pourrait être intéressant pour nous, presque malgré le dispositif qui nous la vend ? ceci est peut-être intéressant pour la suite des opérations, pour le travail militant concret dans la suite mais ne justifie en aucune manière un "oui". Cela justifie tout au plus l’idée de ralentir le débat, d’un "non" au contraire et de revenir avec des questions précises, des débats mieux posés. Voilà.

    • Je ne crois pas que YMB appartienne au "monde révolutionnaire", ou qu’il s’en revendique. Il le faisait il y a tente ans, quand il était jeune, et que cette problématique avait alors un peu plus d’actualité qu’aujourd’hui. Invoquer Staline, les "agents de la sûreté"... à chaque fois que l’on rappelle des vieux souvenirs, et qu’en même temps on demande à être "précis", peut apparaître comme contradictoire. De plus il y a des lois en france sur la diffamation, et je ne voudrais pas causer des problèmes.
      Quant aux subventions à Multititudes qui n’expliqueraient en rien leur (ou la position perso de YMB, si j’ai finalement bien compris) position. Expliquons-nous : que la CGT ou SUD ou le MRAP,perçoivent des subvnetions publiques, c’est généralement dans un cadre réglementaire, qui découle de l’application quasi mécanique de dispositions légales ou conventionnelles. cela limite leur action, non dans leurs prises de position x ou y, mais simplement dans leur respect de la légalité consitutionnelle actuelle. Par contre l’octroi de subventions contractuelles, au cas par cas, pour des projets aussi chimériques de surcroit, que des contre-enquêtes ou contre-expertises machepro, implique un bon vouloir de l’autorité politique en place. La subvention peut être allouée ou non allouée, c’est quasiment le "fait du prince". J’ai pu concrètement observé dans les années 90 l’octroi de subventions à des secteurs des verts, comme le "réseau d’économie alternative et solidaire" (REAS), par l’Europe, comme par les administrations centrales françaises, c’était très clairement conditionné à des prises de position politique très particulière, redoublé par le fait que les dispositions juridiques et financières étaient en général très contraignantes, et qu’en conséquence les structures de ce réseau, mi professionnelles, mi militantes, se plantaient toujours dans la gestion administrative du dossier. La 1/2 ou les 3/4 de la subvention n’étaient pas allouables. Et il fallait directement une intervention de haut niveau pour la débloquer, avec les recommandations et les conseils de prudence distillés par le haut fonctionnaire, que le négociateur du REAS, savait parfaitement interpréter. Dans les réunions de la direction du réseau, on parlait ouvertement, et en riant pour décontracter l’atmosphère, de ces "contraintes", et d ela nécessité d’agir "opportunément", autrement dit d’être opportuniste. Des colloques bidons, avec des orateurs les plus réactionnaires (CFDT, milieux cathos, patronat "éclaire" (CJD - jeunes du medef) etc.) étaient spécialement organisés afin de satisfaire les financeurs, et débloquer les subventions, qui devenaient une nécessité (salariés attendant leurs salaires, dettes de loyers etc.). Evidemment cette structure a déposé son bilan en 1998. Mais ici encore, pour éviter des conséquences fâcheuses pour les responsables légaux, il a fallu en passer par les politiques : mobilisation de la réserve de subvention de députés, subventions bidons sur des associations tiers faussement endettées vis à vis du réseau, et qui renflouaient le passif, par l’acquittement de ces fausses dettes etc. Evidemment, ici encore le prix politique existait. Les bailleurs de fonds n’avaient même pas à le réclamer : c’est spontanément que les dirigeants du réseau devançaient les désirs de leur commanditaires ( calomnies colportées de colloques en réunions sur le mouvement des chomeurs d’alors, élimination de ce qui restaient de moins magouilleurs dans le réseau, recentrage du discours vers une apologie de tous les dispositifs Aubry, Voynet Ministre invitée en permanence dans des messes à sa gloire.... cela a même été jusqu’à des dénonciations des prémisses du 1er mouvement arrachage anti-OGM, auprès des "camarades" placés dans les préfectures etc.)
      Bref les liens entre les subventions octroyées au coup par coup à des assos lambda et le travail sur des segments d’opinion n’a plus à être démontré. Il fait partie de ces zones grises, où règnent une omerta de fait (personne partie prenante de ces contrats n’ayant un quelconque intérêt à le rendre public - de nombreux acteurs en étant par ailleurs parfaitement inconscients), et qu’aucune enquête sociologique ne vient jamais exhaurer (c’est au plus une simple hypothèse de "déviance" et d’anormalité exceptionnelle, qu’une cour des comptes vient de temps en temps soulever, lorsque les apparences de décence et de régularité ont franchement été dépassées).
      Enfin pour terminer cette réponse, concernant Multitude, ce n’est pas vraiment les subventions qui expliquent leur positionnement furieusement pro-oui. Par contre que le site samizdat, en particulier son infoblog, soit totalement silencieux sur la campagne référendaire, (alors que théporiquement son positionnement "ultra-gauche" devrait au moins produire quelque fine analyse de "l’offensive de contrôle néo-global" à travers le TCE etc.) peut parfaitement s’expliquer par le fait que le site est non seuement financé par Multitudes (avec les subventions publiques, ces gens là ne paient rien de leur poche), mais de surcroît en est le propriétaire légal (M. E. Videcoq est le responsable légal, je n’ai pas dit vidocq !), alors là oui on peut conjecturer une relation de cause à effet. De même il y a trois ans au moment de l’affaire de Gênes.