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CGT : rififi autour de la succession de Thierry Lepaon

par Catherine Gasté

Publie le mardi 13 janvier 2015 par Catherine Gasté - Open-Publishing
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Après de nouveaux rebondissements la veille, ce mardi matin, le parlement de la CGT doit trouver une issue à la crise de succession ouverte voilà deux mois et demi.

Philippe Martinez, numéro un de la métallurgie, a été proposé à la succession de Thierry Lepaon mais n’a pas passé l’épreuve du vote. Un nouveau nom émerge, celui de Baptiste Talbot, à la tête de la première fédération de la CGT, les services publics.

Tout était écrit ce week-end... sauf le point final. Lundi, les plans de Thierry Lepaon pour garder la main sur le choix de son successeur à la tête de la CGT ont été sérieusement mis à mal : alors que le groupe de travail qu’il pilote a proposé hier matin à la commission exécutive une nouvelle équipe dirigeante avec Philippe Martinez pour secrétaire général, cette liste a été de justesse avalisée par la cinquantaine de membres de la commission exécutive, réunis toute la journée à huis clos au siège de la CGT.

Contrairement au scénario que l’ex-dirigeant pensait écrit d’avance, ce n’est pas une fumée blanche mais bien grise qui est sortie hier. Avec un vote loin d’être unanime : 28 pour, 18 contre et 6 abstentions. Faute de majorité claire, le parlement (le comité confédéral national ou CCN) de la CGT qui, lui, se réunit ce matin pour trancher sur la gouvernance de la CGT, a donc les mains libres.

Pourtant, la matinée d’hier s’était déroulée comme sur des roulettes pour Thierry Lepaon — qui reste à la commission exécutive — et sa future équipe de direction. Le nom de son successeur, Philippe Martinez, numéro un de la métallurgie, était relayé un peu partout. Celui de Colette Duynslaeger, numéro un de la fédération des salariés du secteur des activités postales et de télécommunications, proposée pour le poste d’administrateur-trésorier, une fonction hautement sensible, aussi. Les huit autres membres du futur bureau étaient déjà dans les starting-blocks : Alain Alphon-Layre (UD Gard), Christine Carlier (UD Nord), Michèle Chay (commerce), Pascal Debay (UD Meurthe-et-Moselle), Virginie Gensel-Imbrecht (numéro un de la fédération de l’énergie), Nathalie Metche-Nickles (services publics), Grégory Roux (cheminots) et enfin Philippe Texier (UD Côte-d’Or).

Mais, vers 12 h 30, patatras. Le coup de tonnerre tombe sur Thierry Lepaon et son équipe. La très grosse fédération de la santé, qui se réunit de son côté pour donner sa position, vote finalement à 75 % contre le « collectif de direction emmené par le Lepaon et Martinez ». Un résultat cornélien pour Nathalie Gamiochipi, secrétaire de la fédération de la santé — et actuelle compagne de Philippe Martinez —, absente lors du vote. « Il n’est pas dit que ce soit elle qui ait le mandat pour voter aujourd’hui », confie une source. Pire, pour l’ex-secrétaire général : « C’est unanime, tout le monde demande désormais que Lepaon démissionne de tous ses mandats et s’en aille, car c’est à cause de lui si on en est là », s’emporte un membre de la CGT en fin d’après-midi lors d’une interruption de séance.

Coups de fil, discussions en coulisses... les tentatives de l’équipe de Martinez pour rattraper le coup, en modifiant quelques noms de la liste, se multiplient alors. Hier soir, vers 20 heures, les conciliabules se poursuivaient encore. Quoi qu’il en sorte, le CCN qui se tient aujourd’hui est seul habilité à décider de la future gouvernance de la CGT.

Quelle sera ce matin la position de Philippe Martinez, qui a soutenu puis combattu Lepaon et risque de se faire recaler par le CCN ? Les fédérations et les unions qui ont bataillé dur pour obtenir la démission de Lepaon risquent de ne pas accepter une succession qui porterait sa marque. Une des pistes de sortie de la crise serait alors de se donner du temps jusqu’au 5 février, date du prochain comité confédéral, pour mettre en place un groupe de travail devant préparer la succession en toute tranquillité. Deux nouveaux noms de candidats au poste de secrétaire général circulaient déjà hier soir : celui de Baptiste Talbot, patron de la première fédération de la CGT, les services publics, et Gilbert Garrel, de la fédération des cheminots. Sacrée foire d’empoigne en perspective...

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