Accueil > Cherchez l’erreur !

Cherchez l’erreur !

par La CGT Culture

Publie le vendredi 22 mai 2015 par La CGT Culture - Open-Publishing

De passage à Cannes le week-end dernier, le Premier
ministre n’aura pas fait le
voyage pour rien : « Cela a été une erreur au cours
des deux premières années du
quinquennat de François Hollande de baisser le budg
et de la Culture ». Cette « petite
phrase » de Manuel Valls a atteint son objectif pui
squ’elle a fait le buzz. C’est aussi
une façon toute amicale de cibler son prédécesseur,
Jean-Marc Ayrault, et
d’égratigner gentiment le Président de la République.

Avec le festival, Manuel Valls a trouvé une caisse
de résonance idéale pour exprimer
ses regrets et rappeler son attachement à la cultur
e : « une priorité ». Il s’est aussi
une nouvelle fois positionné parmi ceux qui y pense
nt le matin en se rasant.

Mais qu’en est-il vraiment de la politique du gouve
rnement en matière de culture une
fois retombée l’agitation momentanée du microcosme
politico-médiatique.

Le Premier ministre et son gouvernement reviendront-ils sur les coupes budgétaires
infligées au ministère de la culture en 2013 et 201
4 (près de 7% de baisse) ?
Reviendront-ils sur les milliers de suppressions d’
emplois qui handicapent lourdement
les politiques culturelles et qui étranglent tant l
e patrimoine et la recherche, que la
création ou encore les enseignements artistiques et
culturels ? Jusqu’à nouvel ordre et
sauf coup de théâtre, la réponse est NON !

Manuel Valls qui, sous les feux de la rampe, se pos
e facilement en héraut de la
culture, a aussi affirmé lundi 18 mai à l’antenne d
e France Culture que les
collectivités locales « ne sont pas obligées de sac
cager leur budget de la Culture ». On
le savait déjà mais nous en avons la confirmation :
monsieur Valls ne manque pas de
culot. N’était-il pas déjà le Premier ministre de F
rançois Hollande quand à l’été 2014,
ils ont décidé d’un commun accord d’imposer 50 mill
iards d’euros d’économies sur les
dépenses publiques pour les exercices 2015, 2016 et
2017 ; dont 18 milliards pour
l’Etat ;
et 11 milliards pour les Collectivités territoriale
s
(le reste pour la protection
sociale). Manuel Valls est probablement un habile p
oliticien mais, las, les faits sont
têtus.

Pour le ministère de la culture et ses agents, les
effets de manche du Premier ministre
ne suffisent pas à repeindre la réalité. Notre mini
stère est un ministère délaissé, un
ministère pauvre où les carrières sont sinistrées e
t où les emplois manquent
cruellement à des missions maltraitées et qui sont
la cible, une fois encore, d’une
réforme arbitraire, brutale et destructrice : la « 
réforme » territoriale. Le ministère
de la culture est miné par la précarité. Il a été d
élibérément affaibli avant 2012
comme après.

En dépit des efforts acharnés des organisations syn
dicales, la situation sociale du
ministère de la culture demeure extrêmement préoccu
pante.

Tout cela, ce n’est pas du cinéma. C’est la dure ré
alité des personnels au quotidien à
Paris comme en régions. Ce sont aussi autant de rev
endications incontournables et
urgentes portées par les représentants syndicaux qu
e Manuel Valls et Fleur Pellerin
vont devoir entendre, et vite !