Accueil > Après la déroute de Hamon, le PS au bord du gouffre

Après la déroute de Hamon, le PS au bord du gouffre

par Bastien Bonnefous

Publie le lundi 24 avril 2017 par Bastien Bonnefous - Open-Publishing

Avec 6,3 %, le candidat réalise le plus mauvais score pour un socialiste depuis Gaston Defferre en 1969.

« C’est bon, maintenant on est prêt pour une présidentielle… On sait ce qu’il faut faire et ne pas faire. » Le député européen Guillaume Balas, proche de Benoît Hamon, a l’humour noir des soirs de défaite totale. Dimanche 23 avril, son candidat a vécu plus qu’une déroute : avec 6,3 % au premier tour de la présidentielle, Benoît Hamon a subi une humiliation historique. « Un désastre », « une défaite morale », « une meurtrissure », a lui-même reconnu le député des Yvelines dans son discours prononcé juste après 20 heures, devant une salle de la Mutualité sous le choc.

Ce lieu parisien, où se sont écrites tant de pages glorieuses de l’histoire de la gauche française, s’est vidé de ses occupants quelques minutes à peine après l’allocution du candidat. Comme un sauve-qui-peut général, un exode sous la honte et sans destination finale, pendant que des petites mains de l’équipe de campagne décrochaient des murs les affiches « Hamon 2017 », devenues aussitôt des vestiges pour spécialistes de l’iconographie socialiste.

Au cours de cette éphémère soirée, on a compté sur les doigts d’une main les responsables socialistes présents. Outre sa garde rapprochée au sein du PS, n’étaient là pour applaudir Benoît Hamon que des militants du Mouvement des jeunes socialistes et quelques figures de la société civile qui avaient intégré son staff opérationnel. Une réception à l’image du Parti socialiste d’aujourd’hui : aux abonnés absents.

« Un beau bordel »

En 2012, le PS avait tous les pouvoirs politiques, de l’Elysée jusqu’au Sénat, en passant par l’Assemblée nationale et la majorité des régions et des grandes villes. Cinq ans plus tard, il n’a plus rien ou presque, balayé jusque dans ses bastions historiques. En un quinquennat, le parti à la rose a tout perdu. Avec son score, Benoît Hamon frôle le triste record de Gaston Defferre à la présidentielle de 1969 qui avait collecté 5,01 % et signé l’acte de décès de la SFIO.

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/04/24/apres-la-deroute-de-hamon-le-ps-au-bord-du-gouffre_5116312_4854003.html

Portfolio