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Pour Emmanuel Macron, il ne s’agit pas simplement de parvenir à être élu mais de réussir à être bien élu...

Publie le mercredi 3 mai 2017 par Open-Publishing
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La participation, un enjeu clé du second tour

Dans cet entre-deux-tours, chacun des deux candidats finalistes tente de convaincre les abstentionnistes. Pour Emmanuel Macron, il ne s’agit pas simplement de parvenir à être élu mais de réussir à être « bien élu », afin de faire de sa victoire un acte fondateur de son quinquennat. Pour cela, outre un score le plus large possible, il doit s’appuyer sur une forte participation. Quant à Marine Le Pen, qui dispose de moins de réserves de voix que son concurrent, doit parvenir à mobiliser des abstentionnistes en sa faveur.

La participation est difficile à évaluer précisément, tant la tentation est grande pour certains électeurs déçus du premier tour de s’y réfugier, sans pour autant que cette tentation soit définitive. Ainsi par exemple, plus d’un tiers des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour déclarent pour l’heure avoir l’intention de s’abstenir au 2nd. Leur intention pourrait être amenée à évoluer, en fonction de la suite de la campagne, de la prise de position éventuelle de leur candidat ou encore du résultat de la consultation des Insoumis.

Pour le moment, notre indice de participation fait état d’une mobilisation comprise entre 73% et 78% du corps électoral. 78% constitue la borne haute de notre fourchette ce qui signifie qu’en tout état de cause, la participation au second tour ne dépassera pas celle du premier tour. Or, généralement, la participation se maintient (comme en 2007, à hauteur de 84% aux deux tours) voire progresse au second tour d’une élection présidentielle (2012 : de 79,5% au 1er tour à 80,5% au 2nd). En 2002, année atypique, elle était passée de 71,6% au 1er tour à 79,7% au second, soit une hausse de 8 points entre les deux tours. Moteur principal de ce sursaut de mobilisation : la volonté de faire barrage au Front national. C’est ce même moteur qui explique la progression de la participation entre les deux tours des élections régionales de 2015 (moins de 50% au 1er tour, 58% au 2nd).

Il semble que ce levier soit grippé et ne fonctionne plus aussi bien.
Pour près d’un Français sur deux, battre Marine le Pen n’est pas une priorité

La situation à l’égard du Front national a beaucoup évolué en 15 ans. 60% des Français qui ont l’intention de ne pas voter pour Marine Le Pen déclarent qu’il est primordial que les Français soient nombreux à se mobiliser le 7 mai pour faire barrage au Front national. Ce qui signifie que pour 4 sur 10, ça ne l’est pas (alors même que l’on parle ici de personnes qui ne votent pas pour la candidate du FN).

L’analyse détaillée d’une autre question, posée cette fois à l’ensemble des électeurs, montre que les positions sont même beaucoup plus partagées en réalité : 30% des électeurs dans leur ensemble déclarent souhaiter que Marine Le Pen remporte l’élection présidentielle tandis que 17% déclarent que l’issue du scrutin les indiffère. A l’inverse, 16% souhaitent que Marine Le Pen soit battue, quel que soit son score tandis que 36% souhaitent qu’elle soit battue et que son score soit le plus faible possible.

Au final, on retrouve donc un proportion quasiment équivalente d’électeurs souhaitant faire barrage à Marine Le Pen (52%) et d’électeurs pour qui battre Marine Le Pen n’est pas une priorité ou qui souhaitent sa victoire (47% en cumulant les deux positions). L’analyse sociologique recoupe ici celle du vote au 1er tour de l’élection. A noter : 26% des électeurs de François Fillon déclarent souhaiter la victoire de la candidate FN tout comme 16% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon.

http://www.nordlittoral.fr/28154/article/2017-04-28/la-participation-un-enjeu-cle-du-second-tour

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