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Foire éco-bio de Colmar, du jeudi 10 au dimanche 13 mai 2018.

par René HAMM

Publie le mercredi 9 mai 2018 par René HAMM - Open-Publishing

La doyenne des manifestations dédiées aux produits écologiques et biologiques, une des plus importantes dans l’Hexagone (1), réunira à nouveau plus de cinq cents exposant(-e)s (associations incluses), tout en offrant aux visiteur(-se)s moult opportunités d’enrichir leurs connaissances et de débattre, notamment autour de la thématique centrale de cette 37ème édition : « quel futur pour le travail ? ».

Dans l’éditorial de la plaquette, Jean-François Pierdet, le Président de la manifestation, s’interroge quant à l’avenir de cette notion que les réactionnaires et ultra-libéraux de tous bords dont, évidemment, les start-upers qui prétendent « nous » gouverner, érigent obstinément au rang de « valeur » suprême. « Ce mot, associé à ceux de capital et de croissance, est devenu le dogme de nos civilisations de consommation. Il classe et emprisonne les humains et contribue à la destruction de la planète en faisant semblant d’ignorer que nous vivons dans un monde fini. Des femmes et des hommes souffrent parce qu’ils n’ont pas d’emploi ou que le travail qu’ils accomplissent les broie... ». L’ambition du susnommé pour ces quatre journées (voire bien au-delà !) : « esquisser les pistes qui nous conduisent vers un nouveau paradigme », permettant aux terrien(-ne)s d’accéder à « un mieux-vivre entre eux et avec la nature ».

Le comité d’organisation, secondé par quelque trois cents bénévoles, proposera trente-six conférences, la projection de dix-neuf documentaires, une quarantaine d’ateliers, comme « le stage éolienne PIGGOTT » ou la « Philo et pratique de l’attention », sept causeries (2), des contes, huit pièces de théâtre (3), sept concerts, diverses animations ainsi que, pour cinq euros, la dégustation de vins commercialisés sur le site, sous la houlette de Nicolas Senn, caviste à Katzenthal (Haut-Rhin).

Le politologue Paul Ariès, depuis septembre 2011 rédacteur en chef de la revue trimestrielle « Les Z’Indigné(-e)s », se demandera si le XXIème siècle ne signera pas la disparition du travail obligatoire et le découplement du job et des revenus. Didier Harpagès, professeur en Sciences économiques et sociales à la retraite, préconise la sortie de la croissance pour mieux se débarrasser du capitalisme, « Mourir au travail : plutôt crever ! », l’ex-garde-forestier Patrick Haberer emmènera l’auditoire « sur les traces de la maladie de Lyme » (4), en insistant sur l’indispensable réconciliation avec la nature et nous-mêmes, Gilles Lara, d’Alter Alsace, annoncera une excellente nouvelle, que, malheureusement les policard(-e)s du cru s’empressent de snober : notre région pourrait être autonome à 100% grâce aux énergies renouvelables.

Parmi les films, je citerais « À Bure pour l’éternité » (52 minutes) d’Aymeric et Sébastien Bonetti ; « L’intelligence des arbres » (80 minutes) de Julia Dordel et Guido Tölke, avec Pro Silva ; « L’invisible » (66 minutes) de Sergey Tsoller sur les grands crus, l’émotion, non perceptible par les yeux, qu’ils procurent, l’intensité du terroir, les « vibrations » ressenties par des vignerons…, en présence du réalisateur et de Jean-Pierre Frick, vigneron à Pfaffenheim (Haut-Rhin), un des pionniers français de la biodynamie ; la « Trilogie de l’épuisement » de l’Autrichien Erwin Wagenhofer : « We feed the world » (96 minutes), « Let’s make money » (107 minutes), « Alphabet » (une heure quarante-trois).

Comme très souvent, le chevauchement de certaines séances générera des casse-têtes et des crève-cœurs !

Le descriptif exhaustif des réjouissances est disponible sous www.ecobio.alsace
Prix d’entrée : sept euros. Forfait pour quatre jours : dix-huit euros. Gratuité pour les moins de quatorze ans accompagnés. Pour éviter l’exclusion des personnes désargentées et leur permettre de profiter de cet événement, les organisateurs conservent la formule introduite en 2014 : l’achat d’un billet qui restera au guichet et sera offert à celle ou celui qui en formulera la demande.

(1) Auparavant, elle se tenait, dans un cadre assez bucolique et un tantinet plus convivial, à Rouffach (d’abord l’Allée des remparts, puis la Place de l’église), localité de 4600 habitant(-e)s située à seize kilomètres au sud.

(2) Dont une sur la gestion des ruches par les abeilles par Bernard Bertrand et une sur un territoire en transition permaculturelle avec Pascal Bitsch, de la Vallée de la Doller en transition.

(3) Entre autres, « Le travail expliqué à mon chef » par Cécile Canal et le one-woman show d’Élise Giradi sur « Le progrès : il avance ou il recule ? ».

(4) Titre de son opuscule, rédigé avec la pharmacienne entomologiste Nathalie Boulanger et l’enseignant, spécialiste du loup, Thomas Pfeiffer, paru le 15 octobre 2016 chez I.D. l’Édition à Bernardswiller (Bas-Rhin), 48 pages, 7 euros.
René HAMM
Bischoffsheim (Bas-Rhin)