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"Ils disent que... "

Publie le mardi 21 juin 2005 par Open-Publishing

de Al Faraby

Deux millions de Bagdadis sont privés d’eau potable en raison, selon les autorités, du sabotage par les insurgés d’une installation hydraulique alimentant la capitale irakienne.

Alors que la température ambiante dépasse les 40° Celsius, les habitants de l’ouest de Bagdad ont creusé le sol, à la recherche de conduites souterraines transportant une eau chaude qu’ils rapporteraient ensuite chez eux dans des bouteilles, pour boire ou cuisiner.

Plus de deux ans après le renversement de Saddam Hussein et cinq mois après des élections nationales présentées comme une chance de reconstruire le pays, les Bagdadis ne cachent pas leur amertume lundi 20 juin 2005 face à cette pénurie d’eau potable.

" Ils disent que c’est un gouvernement démocratique : elle est belle la démocratie ! Nous n’avons pas d’eau, pas d’électricité et pas de sécurité ", s’indigne Cherene Abdoul Bassit, en remplissant une bouteille en plastique d’une eau tirée d’une mare boueuse dans une rue du quartier de Karada.

" Pourquoi avons-nous risqué nos vies pour voter ? Peut-être serions-nous mieux lotis sans le gouvernement ", poursuit-elle, suscitant l’approbation de ses voisins.

" Ils disent que ce sont les rebelles. Bon, ils mettent tout sur le dos des rebelles. Ce ne sont pas les rebelles mais bien eux qui ne font pas leur travail ", proteste une autre femme.

"On va utiliser cette eau pour laver, nettoyer et boire, même si elle est sale et véhicule des maladies mais nous sommes obligés de l’utiliser", constate Hussein Ali Abdoul Amir.

" Quel autre choix nous laisse le gouvernement ? "

Outre la pénurie d’eau, de nombreux habitants n’ont accès que quelques heures par jour à l’électricité s’ils ne sont pas équipés de leur propre générateur.

" Nous sommes épuisés. Chaque jour, on se dit que les choses vont aller mieux et que les choses vont s’améliorer en Irak et nous nous réveillons pour constater que les choses empirent ", soupire Nasser Chokour Mahmoud, un homme d’une quarantaine d’années remplissant sa voiture de bouteilles d’eau.

" Combien de temps allons-nous devoir vivre ainsi ? Mon Dieu, combien de temps ? "

Condoleezza Rice en tournée dans la région, plaide pour la [ démocratie ] au Moyen-Orient.

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=2271