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LIBERATION ENTERRE LA FRANCAFRIQUE EN MÊME TEMPS QUE FRANCOIS-XAVIER VERSCHAVE

Publie le vendredi 1er juillet 2005 par Open-Publishing
4 commentaires

L’annonce que fait le quotidien parisien Libération du décès de François-Xavier Verschave, dans son édition du 1er juillet 2005, témoigne bien du travail incessant de rectification qui attend ceux qui partagent les convictions et analyses du disparu.

« Il est mort au moment où la Françafrique agonise », postule Christophe Ayad en page 10 d’un journal qui indique ainsi n’avoir résolument pas l’intention de comprendre et de faire comprendre les logiques qui persistent ce jour même dans un Togo ajoutant de la dictature à la dictature, un Gabon assommé par un Président soutenu contre tous égards par Paris, un Soudan écartelé entre différents groupes pétroliers mondiaux, un Congo dont les forêts disparaissent à vue d’œil...

Associer le décès de François-Xavier Verschave à celui prétendu des réseaux mafieux et criminels de la Françafrique n’est pas seulement indécent, mais rigoureusement inexact. Loin de souffrir, la Françafrique au contraire s’accomplit et se réalise dans une « mafiafrique » plus large, qui intéressait par-dessus tout l’auteur dont nous honorons ces jours-ci la mémoire et le sérieux. Les agencements et montages financiers, affranchis des logiques nationales, qui se développent aux fins de l’exploitation de l’Afrique correspondent à une évolution logique de réseaux désormais « mondialisés ».

C’est à de telles analyses qu’œuvreront maintenant ceux qui veulent savoir.

Alain Deneault

da@cmb.hu-berlin.de

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Verschave plonge dans le noir silence

Le fondateur de Survie, qui dénonçait le néocolonialisme français en Afrique, est décédé.

Par Christophe AYAD

Il est mort au moment où la Françafrique agonise. François-Xavier Verschave est décédé mercredi à l’âge de 59 ans des suites d’un cancer. Economiste de formation, Verschave s’est surtout fait connaître en dirigeant depuis dix ans l’association Survie, qui s’est spécialisée dans la dénonciation du néocolonialisme français en Afrique. Contrairement à ce que les plus jeunes ont pu penser, ce n’est pas lui qui a inventé le concept de Françafrique : ce néologisme, forgé par le président ivoirien Félix Houphouët-Boigny dans les années 70, visait à décrire les liens indéfectibles entre Paris et ses anciennes colonies africaines. De positif, le mot est devenu au fil du temps synonyme de la pire corruption.

Directeur de publication de la lettre mensuelle Billets d’Afrique et d’ailleurs..., Verschave est l’auteur ou le coauteur d’une vingtaine d’ouvrages dont la Françafrique (Stock, 1999) et Noir Silence (les Arènes, 2000). Ce dernier ouvrage, plus une compilation qu’une investigation, lui a valu d’être poursuivi pour « offense à chefs d’Etat étrangers » par le Tchadien Déby, le Congolais Sassou Nguesso et le Gabonais Bongo. Il avait été relaxé et le procès a fait l’objet d’un nouvel ouvrage, Noir Procès (2001, les Arènes).

C’est au lendemain du génocide rwandais que Verschave, choqué par l’engagement de la France aux côtés du pouvoir hutu extrémiste, a commencé à militer plus activement. Sous son impulsion, Survie, qui plaidait surtout pour une bonne utilisation de l’aide au développement, s’est orientée vers une dénonciation des réseaux souterrains, politico-mafieux, barbouzards ou francs-maçons, entre la France et l’Afrique. Il a aussi milité pour l’adoption d’une loi interdisant le mercenariat. Son activisme inlassable ­ et parfois excessif ­ a sensibilisé aux enjeux africains une frange importante des altermondialistes et de l’extrême gauche. Et contribué à en finir avec une Françafrique déjà bien branlante.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=308139


http://www.stop-francafrique.com/

Messages

  • Libérachion n’a pas oublié et pas pardonné que FXV se paye le torchon ds qqs passages de ses livres...

    En bon larbin de service l’Ayad venge sa crémerie, à sa façon et à celle de sa boutique. C’est facile. Et comme d’habitude ignoble. Mais l’ignominie avec Ration on est habitué.

    Les bouquins de FXV resteront. Les laquais du torchon et le torche-cul lui même seront oubliés trés vite. Ils ne seront évoqués qu’à titre d’exemples par des historiens qui feront des gros livres sur la presse collabo de notre époque...

  • Bravo !

    Je rajouterai ceci. Une autre affaire françafricaine, la pire d’entre toute, à savoir la complicité de nos dirigeants dans le génocide au Rwanda, révèle également l’aveuglement de Monsieur Ayad de Libération…

    La "françafrique" n’existe plus selon ce journaliste.

    La bonne affaire !

    Voilà bien la tarte à la crème de tous ceux qui participent en réalité à sa pérennisation, explicitement ou implicitement.

    Et en effet, dans sa présentation du film "Hôtel Rwanda", dans lequel l’implication française est clairement évoquée, (http://forums.lemonde.fr/perl/showf...) Christophe Ayad, dans son article du 30 mars 2005 pour Libération, se contentera d’écrire : « Il [Paul Rusesabagina] utilise le téléphone comme un cordon ombilical, contactant ceux qui peuvent avoir un peu d’influence sur les tueurs ». Le journaliste ne sera pas plus précis concernant l’identité de "ces personnes" qui disposaient de la faculté d’influer sur le déroulement du génocide. Or ces personnes, il ne peut que le savoir, lui le spécialiste, c’était le président de la République française !

    La "françafrique" n’existe plus, surtout à partir du moment où on s’aveugle soi-même, et où quand on détient le pouvoir exhorbitant d’un journaliste d’un grand quotidien, on aveugle sciemment des milliers de lecteurs !

    Ce pouvoir mesquin des journaleux commence singulièrement à donner la nausée…

    signé:Gaspard H
     http://forums.lemonde.fr/perl/showt...

  • MESSAGE DE CONDOLÉANCES DU DOCTEUR LEY-NGARDIGAL Djimadoum , SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ACTUS SUITE AU DÉCÈS DU PRÉSIDENT FRANÇOIS-XAVIER VERSCHAVE.

    L’Action du Tchad pour l’Unité et le Socialisme (ACTUS) exprime sa profonde douleur et tristesse suite au décès de François-Xavier Verschave, Président de l’Association Survie, survenu ce jour 29 juin 2005.
    Nous adressons à sa famille,à ses proches et à tous les militants de Survie nos condoléances, et partageons avec vous ces moments historiques de deuil qui sont aussi les nôtres.
    Le Président François-Xavier Verschave, est l’un de ces rares Grands Hommes, intègres. Profondément humain, il a été jusqu’à son dernier souffle, un militant engagé et défenseur intrépide du continent africain, humilié, exploité et écrasé par l’impérialisme français, la françafrique.

    Nous, peuples africains et militants du monde entier, qui luttons contre les injustices, l’arbitraire,l’impérialisme, le néo-colonialisme, les dictatures…,venons de perdre un camarade militant, un frère mais aussi le meilleur avocat d’une rare ténacité, qui n’a jamais capitulé face aux pressions, et menaces des forces obscures qui continuent de programmer le génocide des peuples africains. Je me souviens encore de l’une de nos conversations où il disait cette vérité : « …il faut arrêter cette main invisible qui commet avec acharnement les crimes contre l’humanité en Afrique… ».
    La contribution irréfutable du Président François-Xavier Verschave dans la lutte pour la libération de l’Afrique, reste et restera à jamais gravée en lettres d’or dans la mémoire collective des peuples opprimés africains. Son combat qui a duré plus de 20 ans, est couronné par une impressionnante littérature caustique contre les oppresseurs de l’Afrique, à qui il donne des insomnies.
    Cette littérature engagée à travers tous ces ouvrages demeure et demeurera une source de richesse intarissable d’inspiration et de conscientisation pour les générations présentes et futures engagées dans la lutte de libération.

    Le Président François-Xavier Verschave, nous a quitté physiquement. Cependant, son œuvre, les fruits de son engagement marqueront pour l’éternité sa présence à nos côtés dans notre lutte commune de libération anti-impérialiste.
    Aucun mot ne saurait traduire la profondeur de notre douleur. Nous avons par conséquent le devoir de perpétuer son combat qui est aussi le nôtre jusqu’à la concrétisation des nobles idéaux pour lesquels il a consacré tant de sacrifices et toute sa vie.

    Cette promesse, nous jurons de la tenir pour honorer la mémoire de cet humble et illustre Homme, qui marquera incontestablement ce début du troisième millénaire, et entrera dans le panthéon des rares humanistes et défenseurs de l’Afrique.

    Pour l’Action du Tchad pour l’Unité et le Socialisme (ACTUS)

    actus@club-internet.fr

    Le Secrétaire Général

    Dr LEY-NGARDIGAL Djimadoum