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20 ans après le Rainbow Warrior : plusieurs centaines de militants de Greenpeace se sont rassemblés place du Trocadéro

Publie le dimanche 10 juillet 2005 par Open-Publishing

Greenpeace manifeste, 20 ans après le Rainbow Warrior

Plusieurs centaines de militants de Greenpeace se sont rassemblés place du Trocadéro à Paris pour célébrer le 20e anniversaire du sabotage du Rainbow Warrior, l’un des plus grands scandales du premier septennat de François Mitterrand.

A 13h48 à Paris, à l’heure exacte où avait explosé la première bombe à bord du bateau, un demi-millier de militants originaires d’une vingtaine de pays ont observé deux minutes de silence à la mémoire de Fernando Pereira, le photographe portugais tué lors du sabotage.

Au même moment en Nouvelle-Zélande, plusieurs dizaines de personnes - dont plusieurs anciens membres d’équipage du Rainbow Warrior et la fille de Fernando Pereira - ont également fait silence à Maatari Bay, près d’Auckland.

L’ancien capitaine du bateau détruit, devenu capitaine du Rainbow Warrior II, a plongé jusqu’à l’épave qui gît par environ 25 mètres de fond. Une cérémonie traditionnelle maori a ensuite eu lieu, suivie d’une réception en présence du Premier ministre néo-zélandais Helen Clark, ont rapporté des témoins.

Vêtus de T-shirts multicolores, les militants du Trocadéro ont brandi une banderole sur laquelle on pouvait lire, en anglais : "You can’t sink a rainbow" (On ne peut pas couler un arc-en-ciel). La cérémonie était également dédiée à la mémoire des victimes des attentats en Irak et à Londres.

"Nous voulons envoyer un message d’espoir et un appel pour la paix", déclare Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France, dans un communiqué de l’organisation.

"Nous sommes là pour tous ceux qui partagent notre vision d’un monde où la diplomatie et la générosité remplaceront la peur et les bombes, un monde fondé sur la protection des personnes et de l’environnement", ajoute-t-il.

MITTERRAND AURAIT DONNÉ SON AUTORISATION

"Il n’y a pas de bombe utile ni acceptable, que ce soit dans les arsenaux des puissances nucléaires, sur le Rainbow Warrior, dans les bus et les stations de métro de Londres ou dans les rues de Bagdad", déclare pour sa part Pascal Husting, le directeur général de Greenpeace France.

La cérémonie de Paris s’est déroulée en présence de Grace O’Sullivan, l’une des membres de l’équipage du Rainbow Warrior au moment du sabotage.

Le bateau, venu s’opposer aux essais nucléaires français de Mururoa, a été coulé par les services français dans la nuit du 9 au 10 juillet 1985, tuant Fernando Pereira, qui était venu rechercher ses appareils à bord.

Selon le journal Le Monde daté de dimanche, l’ancien chef de la Direction générale de sécurité intérieure (DGSE), l’amiral Pierre Lacoste, avait obtenu "l’autorisation personnelle" de François Mitterrand pour faire couler le Rainbow Warrior.

"J’ai demandé au président s’il m’autorisait à mettre en oeuvre le projet de neutralisation que j’avais étudié à la demande de M. (Charles) Hernu (ndlr, alors ministre de la Défense", écrit l’amiral Lacoste.

"Il m’a donné son accord en manifestant l’importance qu’il attachait aux essais nucléaires. Je ne suis pas alors entré dans un plus grand détail du projet, l’autorisation était suffisamment explicite", poursuit-il.

L’amiral ajoute qu’il ne se serait "pas lancé dans une telle opération sans l’autorisation personnelle du président de la République".

L’enquête de la police néo-zélandaise avait conduit à l’arrestation de deux agents de la CGSE, Alain Mafart et Dominique Prieur, surnommés les "faux époux Turenge".

L’affaire avait conduit à la démission de Charles Hernu et au départ de Pierre Lacoste de la DGSE. PARIS (Reuters)