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Des ouvriers polonais des Chantiers navals de Saint-Nazaire sans salaire depuis deux mois

Publie le mercredi 27 juillet 2005 par Open-Publishing
2 commentaires

Des ouvriers polonais des Chantiers navals de Saint-Nazaire sans salaire depuis deux mois

Le préfet de Loire-Atlantique a reçu mercredi une délégation représentant une quinzaine d’électriciens polonais des Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, qui ne sont plus payés depuis deux mois.

La rencontre autour du préfet Bernard Boucault a pris une mauvaise tournure pour les ouvriers polonais puisque, contrairement à ce que leur avait annoncé mardi la sous-préfecture de Saint-Nazaire et l’inspection du travail, "ils ne seront pas du tout payés" dans l’immédiat, regrette Alain Georget, délégué CGT aux Chantiers de l’Atlantique.

Les électriciens polonais ont été embauchés au mois de mars par Kliper, une société polonaise de montage des chemins de câble électrique, pour travailler sur la construction de deux paquebots de croisière. Ils ne sont plus payés depuis le mois de juin et leurs responsables ont disparu avec un des minibus de la société et des contrats de travail.

Ils espéraient obtenir de la société Gestal, qui a recruté Kliper comme sous-traitant, le versement de 13.700 euros représentant 30% des salaires de juin et juillet.

Lors de la réunion, la délégation a également appris que Kliper propose d’envoyer "deux bus afin de rapatrier les ouvriers, d’ici demain (jeudi)", a rapporté M. Georget. "Mais les Polonais ne voudront pas monter dedans sans leur salaire."

Epaulés par la CGT, les électriciens polonais sont en grève depuis jeudi dernier. Un premier groupe d’ouvriers arrivé à Saint-Nazaire au printemps avait déjà été entièrement renouvelé en mai, suite à des problèmes de paiement de salaires. "Cette première vague a finalement eu un règlement partiel et a été renvoyée en Pologne."

"Dans cette affaire, Kliper est le premier concerné", juge le syndicaliste. "Mais on peut aussi mettre en cause Gestal, l’entreprise de premier rang qui l’a recruté comme sous-traitant pour un contrat de deux ans. Et, au-dessus, il y a le premier donneur d’ordres, les Chantiers de l’Atlantique, dont le plan est uniquement de réduire les coûts en embauchant dans les pays où la main-d’oeuvre est à bas prix."

Au-delà de cette affaire, Alain Georget entend en effet dénoncer "tout ce système de sous-traitance qui nuit aux conditions de travail et de rémunération". "L’entreprise Kliper n’est qu’une façade, c’est en réalité un marchand de bonhommes qui a été créé il y a un an seulement."

En 2003, durant la construction du paquebot "Queen Mary 2", "des Roumains, des Grecs et des Indiens ont dû se mettre en grève pour se faire entendre", rappelle le syndicaliste. "Jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont touché que 50% de leur salaire. Des actions de justice ont été lancées mais le parquet de Saint-Nazaire a classé les dossiers sans suite. Le scandale se renouvelle." NANTES (AP)

Messages

  • Eh, oui, cela ressemble à ça, l’Europe "solidaire" chère aux tenants du TCE : on embauche les ouvriers étrangers à moindre coût et en plus on ne les paie pas et on les renvoie chez eux dans des charters quand on n’en a plus besoin.
    Tout bénef. Et pas d’embrouilles, comme ces stupides indemnités-chômage et autres fadaises qui empêchent les entreprises de tourner rond.

    Où sont les ouistes du PS qui ont centré leur campagne sur leur empathie pour les plombiers polonais ?
    Serait-ce parce que ces ouvriers ne sont pas effectivement plombiers qu’on ne les a pas entendus ou serait-ce qu’ils s’en tamponnent le coquillard ?

    La deuxième solution, évidemment, n’est pas envisageable : ils avaient l’air tellement sincères quand ils s’acharnaient à dénoncer la xénophobie et l’égoïsme des partisans du non !

    Ils doivent être partis en vacances.

    Avec ce qu’ils ont mouillé la chemise ces derniers mois, ils ont bien gagné leur place sous le parasol, non ?

  • Ces hommes devraient savoir qu’il ne seront pas heureux loin de leur pays, ils doivent se rendre compte par eux même que la vie en France est dure (combien de chômeurs ? de mal logés ? de fins de droit ? d’emprisonnés...arbitrairement ou en tant que...prévenu, et dans des conditions contraires à la dignité humaine. Combien de jeunes n’auraont pas d’avenir en France ? combien de travailleurs étrangers se verront sans ressources quand viendra le temps de...la retraite ? etc etc Les interrogations sont nombreuses.

    Travailleurs étrangers vous êtes sur une terre que vous croyiez libre, vous pensiez que les droits de l’homme étaient respectés, que les droits des travailleurs l’étaient aussi...
    Maintenant préparez-vous à mourir de faim sur le sol de France ou...repartez chez vous.

    Vous ne trouverez pas le bonheur dans un pays comme la France. Un pays qui s’évertue à ce que les orientations politico-économiques soient dans la perspective de l’AGCS. Un pays dont les hommes politiques sont des traitres !