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COMMUNIQUE SUR L’INCARCERATION DE JOSE BOVE

Publie le lundi 23 juin 2003 par Open-Publishing

José Bové a été incarcéré le dimanche 22 juin à la prison de Villeneuve
les Maguelonnes, en application d’une
condamnation à 10 mois d’emprisonnement pour dégradations volontaires
(arrachages de plantes transgéniques).

Les méthodes employées pour l’arrestation d’un paysan opposé aux
OGM(organismes génétiquement modifiés) sont dignes du grand banditisme :
Arrestation à 6 heures du matin pendant
son sommeil, fracture de la porte de sa ferme, transport en hélicoptère
jusqu’à la prison. Apparemment, pour le Ministre de la Justice, J. Bové
est devenu l’ennemi public N°1 !

Ces procédés s’inscrivent dans une politique de pénalisation du
mouvement social et de la contestation : Des dizaines
d’enseignants ont été pourchassés par la police lors de la manifestation
du 10 juin place de l’opéra, à Paris, et placés
en garde en vue ; les grévistes vont se voir imposer, sans aucun
échelonnement et pour la première fois depuis 20 ans,
des retenues d’un mois et demi de salaire, afin de "payer"leur
opposition à la réforme des retraites. Lundi 23 juin, comparaîtront à 13
h. devant le tribunal correctionnel de Bobigny, 3
passagers d’un vol Paris/ Bamako, qui ontsimplement voulu photographier
des policiers menottant des étrangers expulsés. Ces 3 passagers (2
membres d’une association humanitaire, et un responsable de la
confédération paysanne), ont été placés 20 h en garde à vue et sont
poursuivis "pour entrave à la circulation d’un aéronef"(!). Ils risquent
5 ans de prison.

Cet acharnement pénal est diligenté par les parquets à l’égard des
"délinquants de la solidarité", qui contestent des choix de société
fondamentaux pour l’avenir, comme les cultures transgéniques ou la
construction d’une Europe forteresse rejetant les étrangers.

La sévérité des poursuites à l’encontre des "contestaires"a pour
corollaire une justice d’une extrême lenteur et d’une
grande clémence à l’égard des puissants : Alors que J.Bové est jeté en
prison, JC Trichet, ex-gouverneur de la Banque de France, est relaxé le
18 juin, et nommé, deux jours après, président de la Banque Centrale
Européenne.
Dans l’ affaire du Crédit Lyonnais, dont le trou financier vaut
largement le déficit virtuel des caisses de retraites, le parquet n’a
bien sûr pas fait appel de la relaxe de JC Trichet, sans doute pour ne
pas gêner sa réinsertion professionnelle !

Quant aux hauts fonctionnaires et conseillers ministériels de l’affaire
du sang contaminé, ils ont eux aussi été relaxés au bout de 15 ans de
procédure. Mais soyons sûr que s’il s’était trouvé,
à l’époque, un José Bové pour détruire, au centre national de
transfusion, les poches du sang mortel pour leshémophiles, il aurait été
immédiatement embastillé pour"dégradations volontaires", car qui détruit
un oeuf est beaucoup plus criminel que celui qui détourne 10 boeufs.
C’est ce que devra méditer Monsieur Chirac en examinant la demande de
grâce que des milliers de personnes lui ont adressée en faveur de J
Bové...