Accueil > Plaidoyer pour une internationale libertaire (I)

Plaidoyer pour une internationale libertaire (I)

Publie le mardi 24 juin 2003 par Open-Publishing

Plaidoyer pour une Internationale des travailleurs libertaires ( I )

Il existe depuis toujours un grand débat au sein du mouvement libertaire basé sur deux axes principaux, questions importantes pour l’avenir de l’idéalisme libertaire : Faut-il s’organiser ? Si oui, comment et avec qui ? Rien de bien nouveau donc, puisque ce débat existe depuis une centaine d’années et que ces questions ont déjà été posées à de maintes reprises. Seulement voilà, jusqu’à aujourd’hui, personne n’y a apporté de réponses durables ou définitives, le questionnement demeure donc et la réponse est toujours ouverte.

D’autre part il est également vrai que si les libertaires et autres anarchistes toutes tendances confondues sont actuellement très frileux vis-à-vis de toute forme de structure, il est pourtant vrai également que dans le passé, des libertaires ont déjà essayé de s’organiser de façon à mieux lutter contre l’exploitation de l’homme par l’homme, en créant des organisations de travailleurs basées sur l’idéal anarchiste et ses alternatives socio-économiques, telle que par exemple, le fédéralisme libertaire.
Le fédéralisme libertaire étant le système par excellence permettant de garantir aussi bien aux futures organisations citoyennes populaires qu’au peuple en tant qu’individus isolés, une liberté absolue et en évitant dès le départ, l’instauration d’un centralisme bureaucratique de type étatique.

Une organisation syndicale libertaire se doit d’être réellement gérée par tous ceux qui en font partie et non pas n’être qu’un ersatz d’association démocratique ou seule une oligarchie réduite à le pouvoir de prendre les décisions, comme c’est trop souvent le cas avec les directions des organisations syndicales françaises et belges, tous les problèmes rencontrés par les travailleurs lors de l’abandon de la lutte au cours des grands conflits sociaux se résument à une seule problématique : l’existence d’une direction syndicale acquise aux thèses du réformisme politiques et aux sirènes du néo-libéralisme.

Dans cette optique, il faut plutôt voir les syndicats libertaires comme un moyen de lutte et donc comme une organisation transitoire dans le but de faire avancer le combat vers une société libertaire, dont la devise serait : Liberté, Egalité et Solidarité.
A l’heure actuelle, il faut bien considérer l’organisation syndicale comme l’arme principale et la seule efficace dont dispose le peuple exploité pour combattre la dictature de l’Etat et du capitalisme.
Il est évident que le syndicalisme libertaire ne doit en aucune façon être considéré comme une fin en soi, ni d’ailleurs comme un organe décisionnaire dirigé par une direction quelconque, il est et doit absolument rester un organe fédéral, sans pouvoir individuel.

Si ces conditions sont respectées le syndicalisme libertaire peut se révéler être le moyen qui permettra aux travailleurs solidaires de lutter et de militer afin d’amener progressivement le peuple à la réalisation de la révolution libertaire. Comme il est logique que le rôle du syndicat ne soit que d’ordre temporaire, une fois le régime capitaliste annihilé et l’institution Etat renversée, l’organisation cesse d’avoir une raison d’être et se doit d’être dissoute.

Le mouvement anarchiste a besoin de sa propre organisation, par le simple fait déjà, qu’au contraire de toutes les autres organisations syndicales et politiques et ce y compris celles des différentes gauches, il est le seul à ne pas être un mouvement à tendance gouvernementale, c’est-à-dire anti-libertaire, et est donc l’unique opposition à la dictature d’Etat et de système. Mais pour avoir une légitimité dans la lutte anticapitaliste, il faut au mouvement libertaire une unité qu’il est loin d’avoir pour l’instant et comme dans cette optique, le syndicalisme libertaire se doit d’exclure toute alliance ou compromission avec ce qu’il faut bien considérer des ennemis de la liberté des peuples, seule sa propre unification peut aider à réaliser l’objectif du renversement révolutionnaire du capitalisme et de l’Etat.

Juin 2003
Jiggu
Mouvement pour l’Unité Libertaire et pour une Internationale des Travailleurs Anarchistes

"La grève ne peut être révolutionnaire que si elle est permanente."