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Une pandémie de grippe pourrait changer fondamentalement l’ordre social de la planète

Publie le lundi 10 octobre 2005 par Open-Publishing
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Une pandémie de grippe pourrait changer fondamentalement l’ordre social de la planète, affirme un expert en santé publique de l’ONU responsable de la coordination des efforts pour contrer une telle épidémie.

Selon le Dr David Nabarro, se préparer à une pandémie est monstrueusement difficile à cause des ressources inadéquates, mal réparties entre les pays, et à cause aussi de l’impossibilité de prédire l’évolution du virus de l’influenza.

Pour y arriver, il faudra "que les gens comprennent que la survie du monde comme on le connaît en dépend, ajoute-t-il. Nous ne pouvons donc pas traiter ce problème comme n’importe quel autre".

Né en Grande-Bretagne, le Dr Nabarro a quitté récemment son poste de directeur des opérations d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé pour s’occuper de la coordination mondiale de la lutte à la fois contre l’épidémie de grippe aviaire en Asie du Sud-Est et contre le risque que le virus de cette épidémie se transforme en pandémie mondiale chez les humains.

La souche H5N1 de ce virus a déjà tué au moins 60 personnes en ThaJilande, au Vietnam, au Cambodge et en Indonésie en plus de tuer des dizaines de millions d’oiseaux.

"Les gouvernements ont compris que l’heure est grave, a soutenu le Dr Nabarro, et l’ONU se doit de récupérer l’inquiétude mondiale et la canaliser dans le bon sens. Nous avons une excellente occasion d’agir et on ne doit pas la laisser passer."

La mise au point d’un vaccin figure parmi les problèmes les plus difficiles à résoudre dans la lutte contre une pandémie. A l’heure actuelle, on ne peut compter que sur deux médicaments capables de s’attaquer au virus, au moins dans des conditions de laboratoire, soit l’oseltamivir et le zanamivir.

Mais les deux coûtent cher et sont disponibles en quantités limitées, et il ne semble pas possible d’augmenter la cadence de leur production. Qui plus est, les stocks déjà disponibles ou qui le deviendront dans un avenir prévisible sont déjà réservés.

"C’est donc dire que les stocks de vaccins qui pourraient sauver les gens sont à la fois insuffisants et intouchables. Mais nous devons trouver un moyen de les rationner de façon à ce qu’ils soient utilisés par les gens qui en ont le plus besoin."

Un autre expert, le Dr Michael Osterholm, affirme lui aussi qu’une pandémie de grippe mondiale aurait un effet dévastateur sur la production industrielle ainsi que sur la société et mènerait à des pénuries de produits essentiels à la vie quotidienne.

Selon lui, il faut faire en sorte dès maintenant qu’une pandémie n’empêchera pas la société de fonctionner.

"Ce ne sera pas suffisant de réduire la souffrance des gens atteints de la grippe. Il faudra aussi s’assurer qu’ils ne succombent pas à d’autres calamités, comme le manque de médicaments d’ordonnance, d’eau ou de quoi manger."

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