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UNE ANNÉE QUI COMMENCE FORT

Publie le samedi 14 janvier 2006 par Open-Publishing
12 commentaires

de Le Yéti

Ben dis donc, l’année 2006 commençait fort !

Un fantôme de la République qui, après onze ans de règne chaotique et à un an de l’éjection, clamait à qui voulait l’entendre sa volonté de taxer la valeur ajoutée des entreprises (il nous aurait vraiment tout fait, celui-là !)

Un premier ministre vibrionnant qui présentait ses vœux à la presse avec des accents d’un lyrisme à tomber par terre de rire, où il en appellait, pêle-mêle, au sens de la vérité, à la détermination, au courage, à la mobilisation, à l’énergie, à l’enthousiasme, aux défis relevés et... et oui, à la "tendresse" !

Un ministricule de l’intérieur intime qui se répandait partout, force photos de lui et de sa femme volage à l’appui, de sa décision ferme et irrévocable de ne pas mettre en avant sa vie privée.

Le même, se gargarisant du recul de l’insécurité... juste après les émeutes de banlieues et les frasques de fin d’année, avec ces flics débonnaires conduisant eux-mêmes des sauvageons enivrés sur les lieux de leur délit (un train SNCF).

Une "réunion secrète", claironnée dans tous les médias, pour une mystérieuse "opération Jospin", sorte de coup d’état félon fomenté pendant l’absence d’une certaine Royal, reine d’un jour de la ruche médiatique, partie butiner avec dédain quelques gains de notoriété au pays de feu Allende.

Enfin, en feu d’artifice, une journaliste du microcosme, Corinne Lhaik de L’Express, qui avançait que la faible croissance de 2005 avait tout de même participé « à l’amélioration du chômage » (sic) !

...............

 Ho, hého, Yéti , ça va ? Parce qu’un moment j’ai cru que ...

 Non, non, Rose céleste, je ne piquais pas du nez sur mon verre de bière, comme tu sembles l’accroire. Je pensais juste à cette scène qui, du temps où j’étais minot, commença à me faire douter de l’équilibre du genre humain : sur un écran de télé noir-et-blanc, un 14 juillet où, en dépit du bon sens, persistait la neige, défilaient magistralement des olibrius à cheval... AVEC DES PLUMES SUR LE CASQUE ! Comment, me suis-je demandé in petto, des êtres humains "supérieurs", "intelligents", pouvaient-ils défiler avec ces airs lugubres et des plumes sur la tête semblables à celles que les damoiselles des Folies-Bergères arboraient entre leurs fesses ? Comment un ministre de l’Intérieur pouvait-il brandir une femme dissipée en disant qu’il refusait d’en parler, comment un premier ministre digne de ce nom osait-il ...

 Bon, bon, là je crois que tu en tiens une bonne, cher Yéti ! Repose-toi un peu, ça n’ira que mieux.

 De Royal, je ne connais que deux choses, la choucroute et le couscous, déclara, totalement hors de propos, un certain Claude à l’accent toulousain.

 Oohhhrrr ! p...ut...ai...n , Claude ..., là, je te jure j’ai trop mal au ventre de rire !

J’étais en train d’essayer de mettre un nom sur le quidam à l’accent hispanique qui venait de lancer ces propos en s’écroulant sur le comptoir du Fou de Bassan, quand Olivier, le facteur, entra dans le bar de Roberto pour déposer comme d’habitude le courrier sur le buffet.

Lorsqu’il ouvrit la porte, un vent violent s’engouffra en sifflant dans la salle, dégrisant les têtes folles, ranimant les raisons.

 Ça va être une année dure, dit Francesca.

 Oui, dit Nicole. Encore une, après bien d’autres ...

 Des fois, dit Jyd, je me demande si ce n’est pas l’attente des jours meilleurs elle-même qui fait notre raison de vivre.

 Comment attendre des jours meilleurs quand on appartient à une espèce animale qui glorifie les plumes et les fanfreluches ? m’exclamai-je en sortant de ma torpeur.

 Doucement, dit la belle Rose. Doucement, tout va bien. Il faut juste retourner à notre ouvrage, sans gémir ...

Messages

  • Bravo, c’est presque aussi fort que Georges Brassens !

  • Tiens, facteur, puisque tu es là, j’ai un truc pour toi, à faire circuler pendant ta tournée.


    Suivi mensuel des demandeurs d’emploi par l’ANPE :

    DECLARATION D’ETHIQUE PROFESSIONNELLE
    ET CITOYENNE

    Notre métier, c’est en priorité d’aider les demandeurs d’emploi à trouver du travail, et c’est ce que les chômeurs attendent légitimement de nous. Or

    IL N ‘Y A PAS D’EMPLOI POUR TOUS

    La multiplication des entretiens ne créera pas d’emploi mais augmentera les risques, pour les demandeurs, d’être contraints, harcelés et sanctionnés.

    Nous, agents de l’ANPE, déclarons ne pas vouloir nuire, de quelque façon que ce soit, à des gens blessés par la privation d’emploi et de revenu.

    Nous refusons d’exclure de l’exclusion et nous ne générerons plus aucune radiation sans avoir pris le soin d’en mesurer la portée morale et les préjudices humains.

    Nous proposerons mais n’imposerons pas les prestations. Nous ne mettrons pas de force les chômeurs dans des petites cases. Nous n’utiliserons pas le chantage à la radiation.

    Nous refusons d’être désignés nommément à la colère des chômeurs. Nous refusons d’être une police sociale conditionnée à la répression au détriment de notre mission de service public de conseil à l’emploi.

    Ni les chômeurs ni les agents de l’ANPE ne peuvent être tenus pour responsables de la dégradation du marché de l’emploi et de la précarisation croissante. Nous sommes solidaires des chômeurs.

    Nous refusons de contribuer à la production de chiffres falsifiés, fausses offres et faux entretiens, et nous choisissons de recentrer nos pratiques professionnelles sur l’aide à nos usagers dans le respect de leurs droits de citoyens.

    Les agents de l’ANPE du Tarn syndiqués à SUD
    02.01.06

    sud-anpe.81@wanadoo.fr


    Tu boiras bien un petit remontant citoyen avec nous ?

    Rose infrarouge (résistante)

    • Salut Le Yeti

      Si tu as encore des textes comme ca , moi je suis preneur , trop bon et surtout trés lucide.

      Pour Claude de Toulouse : continues tes analyses pertinentes .

      Michel de la galaxie , alias le vengeur masqué

  • J’ai vraiment envie de fréquenter le bistrot de Roberto, de siffler une bière avec toi, de sentir l’air pur venant de la porte d’entrée et de partager mes désillusions et mes espoirs.

    Merci de ces petits bouts d’humanité de comptoir et continue, car ce bar grouille de monde...

    Laiguillon

    • ce bar grouille de monde ,

      c’est vrai que les voeux que nous avons echangés au " fou de bassan " dans une atmosphere pleine d’humanité , mais il faut le reconnaitre , pleines de vapeurs pretes à s’enflammer , avaient quand meme une autre gueule , que les voeux dont on nous a abreuvé , à sec , pendant toute la semaine !
      claude de toulouse .

  • Désolée le Yéti, j’ai raté ce rendez-vous, je suis arrivée en retard, Roberto fermait le loquet de la porte du bar et tous les potes s’étaient évaporés mais j’ai une excuse j’étais partie à la recherche de "pompon...nette" tu sais la chatte en fugue, du boulanger célèbre. Mais si rappelle-toi Raimu, Ginette Leclerc
    et ....cette sacrée garce féline, elle m’en a fait voir.

    Souviens-toi

    L’HISTOIRE
    Quand le boulanger du village, Aimable Castenet, refuse de faire du pain parce que
    sa femme volage est partie avec un beau berger…

    "C’est un comédien prodigieux…Au début, il ne voulait pas jouer
    le boulanger. Ca devait être Maupi. Mais quand il a lu le texte,
    il est venu me trouver et m’a dit : "Tu ne crois pas que c’est moi
    qui devrais le faire ?". Quand il prend sa cuite et qu’il essaie de rouler
    une cigarette, lui qui n’en avait jamais roulé de sa vie,
    il est fantastique, tout le monde était en admiration,
    on n’osait plus arrêter la caméra."
    Marcel Pagnol

    Alors tu remplaces le scénario populaire par ministre de l’intérieur et le reste en pointillé
    Et ça donne du sécuritaire à tout crin et un mirage médiatique organisé. La version 2006 revue et corrigée par les pilleurs de tombe.

    Finalement, j’aurais mieux fait de tuer la chatte…

    De plus, il faut se méfier des envolées lyriques du boulanger
    « Depuis que je me suis pendu, j’ai appris quelque chose : c’est qu’on pouvait avoir du plaisir même avec son malheur »

    A la prochaine,
    l’endroit où les rêves restent encore accessibles

    Franca Maï

  • Salut Yeti Salut Tutti

    j’attendais un coup de gueule de bonne année

    j’attendais que quelqu’un harponne notre gentillet prime munster

    je suis ravi le seul truc que j’attendais c’est que quelqu’un s’exprime

    sur Iznogoud et sa milice j’ai entendu personne dire tout le bien qu’il pensait

    de se charmant jeune premier.

    en effet on est reparti pour une année pleine de tout sécuritaire jusqu’au éléctions

    JC d’avignon

    • ca me manque ton café le yeti ,ton café que j’ai si souvent fréquenté au passage dans ce pays et qui fut et d’ailleurs comme le reste objet de mes profonds respects comme le reste du monde , j’ai vecu proche de france dans l’esprit et venait visité les coins a l’accent de toulouse avec toujours une clause par bar ,un Esteban fils iberique de France et bien d’autres ,moi j’etait accent belge coloré fils d’immigré turc ,Esteban et meme le Yeti ,Mohamed ,Yun ,pierre ,marie aux yeux qui brille et Jamila je les ai connut deja en gardienne , la meme vie presque ,syndicats ,droits,manifs matraques aux memes titres et meme bien mieu servi par la mauvaises presse historique de mes origines .
      Je remercie le Yeti pour les nouvelles du bistro ,grace a lui et vous tous ,la nouvelle du coeur est écouté et entendu de mon loin d’İstanbul ,mon coeur est avec vous ,courrages a vous tous

      Ramo

    • salut ramo ,
      tu nous manques aussi l’ami , et pas seulement une fois (" blague " sur les belges ) bon en ce moment on n’a pas trop le coeur a faire des blagues sur les turcs , courage , de la part de tous les fadas du café .
      a bientot j’espere sur le site ,
      claude de toulouse .

  • pétillant comme une coupe de champage, cela fait chaud et nous donne le sourire.. Merci

    Nicole

    • salut Claude et Toulouse ,

      Une bonne sur les Belges m’aurait fait plaisir , je comprend ton coeur ,si lourd ces temps ci mais le coeur a besoin de sourire pour que l’esprit comprend aussi ,moi je médite souvent par Nazim Hikmet .il disait un truc traduit comme " rien que pour oté le plaisir de l’ennemi ,tenir a la vie et surtout sourire

      maintenat dans le bistro c’est a toi ,de m’offrir un pot ,un truc comme chez vous

  • lol une solution dire a grimjaw de présenté le jeu de la vérité pour un espoir de 2007 ?