Lorient. Fil et intermittents d’une seule voix

Fil et intermittents main dans la main.
L’accord conclu entre la direction du Fil et les représentants des
intermittents du spectacle laisse envisager une paix des braves et
s’inscrit comme une prise deposition forte du festival. Les intermittents
auront droit de cité au festival, en particulier lors de la Grande parade.

Hier, lors de la journée d’ouverture du Festival interceltique de Lorient,
on était bien loin du climat quelque peu agité de ces dernières semaines
entre Fil et intermittents. C’est qu’entre-temps un accord avait été trouvé
pour organiser l’information du public et des intermittents travaillant sur
le Fil. « Trouver un accord est facile, trouver un bon accord l’est moins »,
commentait Bernard Le Meur, trésorier du Fil.

Cette attendue poignée de main se concrétisera par diverses actions. Tout
d’abord, et ce sera sans doute l’action la plus médiatisée, une délégation
d’intermittents défilera dimanche au milieu des bagadoù et pipe-bands lors
de la « Grande parade des nations celtes », le grand événement du Festival,
suivi dans de nombreux pays.

La Grande parade parcourt le centre de la ville devant 60.000 spectateurs.

« C’est un geste fort mais aussi subtil », a déclaré le directeur du
Festival, Jean-Pierre Pichard. « Toutes les personnes désireuses de soutenir
les intermittents du spectacle dans leur lutte sont invitées à porter lors
de la parade un ruban de couleur en signe de solidarité », annonçait plus
tard la coordination des intermittents de Bretagne sud. Un appel au plus
grand nombre relayé par Jean-Louis Jossic, leader du groupe Tri Yann : « 
nous cherchons une unification pour dénoncer cet accord. Il y a deux cibles
 : le Medef et le gouvernement. L’ensemble des acteurs du spectacle et le
public doivent être solidaires. Nous devons affirmer notre désaccord d’une
seule voix », proclamait-il, repris bientôt par une salve d’applaudissements
des artistes présents. (Katé Me, Arvest, Étienne Grandjean, Roland Conq
Trio...).

Forum le 4 août

Le festival s’est également engagé à diffuser en français et en breton un
message enregistré avant chaque spectacle. Un texte qui appelle au retrait
du protocole d’accord du 27 juin réformant le régime spécifique d’assurance
chômage des intermittents. D’autres actions sont programmées, comme des
prises de parole et des discussions avec le public. Avec une date cruciale,
le 4, pour le forum organisé au Manège de Lorient à 15 h sur le thème « La
culture et des artistes en péril. »

Jean-Pierre Pichard déclarait de son côté qu’un accord avait été signé avec
les intermittents parce qu’il était « inquiet pour l’avenir. Il faut penser
aussi à la suite. On ne règle pas une vie culturelle par des accords et des
lois. Nous devons tout mettre en place pour que les artistes puissent
continuer à avoir du public ». Un nouveau pas.

Gwen Rastoll, le télégramme