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Supression d’un jour férié

Publie le dimanche 31 août 2003 par Open-Publishing

Supression d’un jour férié :
"Mesurette affligeante" pour les syndicats,
"Vraie satisfaction" pour le patronat

"Charité forcée", "mesurette insuffisante", "effet d’annonce" : les réactions des syndicats étaient vives mercredi sur l’idée lancée par le gouvernement de supprimer un jour férié pour financer son "plan vieillesse". Le patronat a évoqué, lui, "une vraie satisfaction.

C’est "affligeant", s’est exclamée Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT. "La suppression d’un jour férié ne répond en rien à la prise en charge des personnes âgées", a-t-elle déclaré dans un communiqué, précisant que la mesure "n’amènera, quoi qu’il en dise, pas un centime à la protection sociale puisque (...) le 8 mai est férié, payé, donc déjà soumis à cotisations".

Pour le patron du MEDEF Ernest-Antoine Seillière, c’est en revanche "une vraie satisfaction". "C’est la première fois que nous entendons que la société peut être mieux organisée, plus solidaire, mieux fonctionner avec plus de travail. C’est pour le MEDEF aujourd’hui une vraie satisfaction", a-t-il déclaré lors d’un point presse à l’occasion de l’ouverture de l’université d’été de l’organisation patronale à Jouy-en-Josas (Yvelines).

A Force ouvrière, on juge la mesure "totalement inadmissible", proche d’une "charité forcée". Jean-Claude Mailly, secrétaire confédéral de FO, a exprimé son mécontentement qu’un pays aussi riche que la France ne trouve d’autres solution que de "faire travailler les ouvriers un jour de plus". "C’est gratter les fonds de tiroir", a-t-il déploré.

"Sur une question aussi importante, un téléthon ne suffirait pas", a réagi Jacques Voisin, président de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Ce dernier a rejeté l’idée d’une "mesurette" et préconisé une "vrai projet".
La CFDT, elle, regrette des "effets d’annonce sans concertation sérieuse" et la CFE-CGC estime dans un communiqué que la mesure envisagée "manque pour le moins de clarté". Le syndicat des cadres réclame "la création d’une véritable cinquième branche sécurité sociale".

Du côté des instances religieuses et des anciens combattants, pas de rejet en bloc. La proposition suscite des réflexions.
Pour Mgr Nicolas Souchou, vicaire général du diocèse d’Orléans, les lundi de Pâques et de Pentecôte ne sont "pas spécialement chrétiens", supprimer ces deux jours "ne serait pas une difficulté" selon lui. "On peut (en) discuter", a-t-il ajouté.
Quant au président de la Fédération des anciens combattants, Roland Barbaren, il reconnaît l’importance du 8 mai, mais se déclare "partisan de regrouper" les jours de commémoration pour toutefois ne pas "supprimer la mémoire". "On prendrait un jour dans l’année pour commémorer les souvenirs des deux guerres, 1914-1918 et 1939-1945", a-t-il suggéré. PARIS (AP)

Les jours fériés en France

Le calendrier français compte actuellement onze jours fériés, parmi lesquels des fêtes religieuses (quatre depuis le Concordat de 1801), civiles ou la célébration des combats de 1914-18 et 1939-45. Voici un petit récapitulatif des jours chômés :

 Jour de l’An, le 1er janvier : férié dans l’Hexagone depuis un avis du Conseil d’Etat en date du 23 mars 1810.

 Lundi de Pâques : chômé depuis la loi du 8 mars 1886.

 Fête du Travail, le 1er mai : ce jour férié a été institué le 30 avril 1947. Historiquement, le choix de cette date remonte à la grève monstre qui rassembla près de 340.000 manifestants aux Etats-Unis le 1er mai 1886 pour obtenir la journée de huit heures. En 1889, l’Internationale socialiste réunie à Paris l’adopta comme journée de revendication des travailleurs. Le régime de Vichy en fit en 1941 la "Fête du Travail et de la Concorde sociale".

 Le 8 mai : jour anniversaire de la victoire de 1945 sur l’Allemagne nazie. Or, la reddition de l’armée allemande à Eisenhower a eu lieu le 7 mai 1945 et sa ratification dans la nuit du 8 au 9. La date du 8 ne correspond donc à aucun événement historique.
C’est une loi du 20 mars 1953 qui en fit un jour férié, supprimé par le général de Gaulle en 1961. En 1975, Valéry Giscard d’Estaing en supprima la commémoration. Tous deux furent rétablis en 1981 par le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy.

 L’Ascension : cette fête religieuse est célébrée quarante jours après Pâques, un jeudi. Selon la liturgie chrétienne, Jésus ressuscité serait apparu à ses disciples, puis serait monté au ciel.

 Lundi de Pentecôte : institué par la loi du 8 mars 1886, il correspond à la descente de l’Esprit-Saint sur les apôtres. Il suit la fête religieuse de la Pentecôte, célébrée le septième dimanche après Pâques.

 14 juillet : instituée par une loi du 6 juillet 1880, la Fête nationale commémore la prise de la Bastille le 14 juillet 1789.

 L’Assomption, le 15 août : cette fête religieuse célèbre la montée au ciel du corps et de l’âme de la Vierge Marie.

 La Toussaint, le 1er novembre : elle correspond comme son nom l’indique à la Fête des saints pour l’église catholique. A ne pas confondre avec la Fête des défunts, célébrée le lendemain, 2 novembre.

 11 novembre : anniversaire de l’armistice de 1918 qui mit fin à la Première guerre mondiale, dont la célébration date d’une loi du 24 octobre 1922.

 25 décembre, Noël.