Accueil > Télévision : tomates pourries contre sandwiches à la merde.

Télévision : tomates pourries contre sandwiches à la merde.

Publie le vendredi 19 mai 2006 par Open-Publishing
11 commentaires

de Maxime Vivas

Une des inventions les plus magiques du siècle dernier, une des plus prodigieuses, une des plus techniquement parfaites, potentiellement capable d’apporter à domicile partout dans le monde, beauté, savoir, distractions, valeurs morales, compréhension des autres peuples et des autres cultures a pour nom télévision. Dans un salon, une baraque en planches ou la hutte centrale d’un village africain, le poste de télé allumé est beau comme un vitrail animé aux motifs sans cesse renouvelés.

Chacun sait, même ceux qu’il hypnotise, que ce bijou technologique a été confisqué aux peuples, à l’intelligence et à la raison par des marchands qui ont placé devant les caméras des pantins à décerveler.

A qui déplore ce hold-up, des esprits avisés répliquent : « Tu n’es pas obligé de la regarder ». Parfois, des puristes précisent même : « Moi, je n’ai pas la télévision. » Bref, quiconque est mécontent des programmes télés peut revenir aux temps de la TSF ou du poste à galène ou jouer au tarot le soir à la chandelle. Et, j’imagine, tel qui se plaint du prix de l’essence et des péages d’autoroute ferait tout aussi bien de se déplacer dans la charrette à bœufs ou de rester chez lui.

Ce type de raisonnement, qui postule que nul n’est obligé d’user de ce qui lui déplaît ni de rester en mauvaise compagnie, se traduisait naguère, par un vigoureux : « Va voir à Moscou ! », aujourd’hui rénové par l’extrême droite : « Si tu n’aimes pas la France, quitte-la ».

Or, citoyen français, contribuable, héritier (spolié) de toutes les découvertes qui ont fait le monde moderne (« Un de mes ancêtres a inventé la roue » sans laquelle rien n’est encore possible de nos jours), je revendique le droit de consommer ce que je paie. La télévision n’appartient pas à ceux qui la dirigent. Ils sont, en fait, et il faudrait que le Droit le rappelle mieux, nos salariés. Les chaînes publiques vivent de la redevance, impôt auquel il n’est plus guère possible de se soustraire. Les chaînes privées sont financées par chacun de nos achats dont les prix sont majorés du budget publicité. Là encore, content ou pas, il faut payer.

Par suite, quiconque se targue de ne pas regarder la télé, non par principe, non parce que l’image est mauvaise et le son inaudible, mais parce que les émissions qu’il a payées lui déplaisent, se conduit comme un consommateur qui abandonne sur le comptoir la marchandise dont il vient d’acquitter le prix.

Dans la rue des Grands Restaurants dont le menu affiche une variété de sandwiches multicolores, mais tous (ou presque) A LA MERDE, le passant peut mépriser les convives attablés qui ont fini par s’habituer à cette nourriture, taraudés par la faim et par l’espoir (légitime) d’y dénicher un morceau de pain moins puant (grâce à la zapette). Il n’empêche que lui, l’esprit fort, il a aussi payé le sandwich qu’il ne mange pas. Demain, au bureau, à l’usine, dans la rue, il côtoiera ses concitoyens dont l’haleine sera imprégnée de leur ordinaire et qui, tous, parleront de la même gastronomie. Le champ de ses échanges possibles sera rétréci par son exclusion du banquet de la malbouffe et par l’intégrité tatillonne de son odorat non encore atrophié. Il finira au moins une fois par regarder les émissions dont on parle pour ne pas être exclu, pour conserver son droit à critique. L’audimat avait prévu qu’il le ferait et les annonceurs aussi.

Les plus anciens en seront réduits à regretter l’époque où les émissions littéraires passaient en première partie de soirée, où des feuilletons français de qualité battaient des records d’audience et caracolaient devant des séries comme Dallas. La nostalgie embellit tout. Aidera-t-elle à comprendre que si ce peuple avale sa merde quotidienne, c’est parce que les restaurateurs font leur marché dans les feuillets, et non par goût inné ou congénitale anosmie ? Les communards mangeaient des rats et les Chinois d’avant la révolution maoïstes dévoraient les écorces des arbres autour des grandes villes frappées par la disette. Par choix gastronomique ?

Ils aiment ça, on leur en sert ? Ou bien ils prennent ce qu’on leur donne ? Sur le dilemme de la poule et de l’œuf, la réponse est ici limpide. Ce ne sont pas les Français qui ont voulu que leur poste de télé soit un réceptacle à surplus des latrines, ce sont les maîtres des chaînes (les chaînes, le mot ne saurait être mieux approprié). Que, le palais perverti, de plus en plus de téléspectateurs s’en accommodent, que certains même en redemandent n’y change rien. On a, petit à petit, subrepticement, changé le contenu de leur assiette, on a harmonisé les menus dans tous les restaurants, on a organisé le triomphe du goût de chiottes, et le tour est joué.

S’il est vrai (mais non prouvé) que tout remplacement d’un étron par un petit salé aux lentilles aboutit à une désertion des restaurants, il appartient aux semeurs de merde, responsables de cette aberration, de donner leur démission après avoir remis les lieux dans l’état où ils les ont trouvé en entrant. Rêvons de les voir sortir devant une haie d’honneur populaire qui leur ferait aussi vider leurs poches (cela s’appelle la « Révolution »).

Impossible, le public en veut. Vraiment ? Il veut des décérébrés surexcités qui se font rire entre eux dans une débauche de sunlights et de décors fluos ? Non, il ne savait même pas qu’on pouvait « gagner des millions » en étant bête à pleurer et nul à vous faire douter des profs. Il veut voir se multiplier les niaiseries égrillardes entre deux décolletés profonds ? Non, il aime voir ça, mais il préfèrerait en voir plus : à poil ! à poil ! (j’exagère ? Mais on voit périodiquement des présentateurs se déshabiller, comme un convive aviné à la fin du banquet). Si le JT de 20 heures était présenté par un couple pratiquant la levrette, le taux d’audience bondirait encore. Et bien plus si on nous régalait chaque soir d’une exécution capitale. Le nombre de téléspectateurs scotchés devant leur poste dès leur réveil monterait au zénith s’ils étaient sûrs d’assister à une fellation de mise en forme matinale.

Flatter la bête qui sommeille en nous et ironiser parce qu’elle est flattée, c’est l’métier, fiston, c’est l’métier !

Ces tueurs de culture, s’ils ne connaissaient les bornes hors desquelles se produisent parfois des réactions populaires fulgurantes, pourraient tout aussi bien faire installer des chapiteaux concurrentiels aux portes des théâtres, y produire des combats de coq ou des spectacles partouzeux, des concours de rots pour livre des records : entrée gratuite dans la limite des places disponibles. En détournant le public, ils feraient le plein tous les soirs et, en même temps, la démonstration rigolarde de la ringardise de Molière, Beaumarchais, Marivaux, Shakespeare, Brecht et de cent autres, y compris des contemporains dont seules des minorités résistantes savent qui ils sont, tant la censure du petit écran les place loin dans l’échelle de la notoriété derrière Dechavanne, Naguy, Fogiel, Cauet, Delarue, Arthur, Bataille et Fontaine, ces Narcisse dont la France entière, qu’elle le veuille ou non, qu’elle les méprise ou pas, connaît les visages, parfois le galbe des cuisses et la longueur des poils, voire même, ô visqueuse impudeur ! les états d’âme. Mais assez mal la fortune acquise en échange des tombereaux de vide qu’ils déversent généreusement sur les plateaux.

Renoncer à regarder la télé, la laisser à ces gens-là, c’est accepter qu’un peuple qui sut en plusieurs occasions éblouir le monde soit rabaissé jusqu’à n’être qu’un ramassis de voyeurs mange-merdes. C’est laisser l’outil magique à des bonimenteurs qui, sans cette invention, auraient fait une carrière de marchands de cravates dans un parapluie retourné sur les grands boulevards, où qu’on aurait vus en bateleurs haranguant les passantes pour qu’elles achètent le merveilleux appareil épluche carottes, le moule à gaufres à pédale et la moulinette à céleri.

La première chaîne de télévision appartenait à la nation avant de lui être volée, c’est-à-dire, en langage libéral, « vendue » (ah ! que ce terme aussi est approprié !) à un maçon fortuné qui se prétendit alors le « mieux-disant culturel ». Quand Patrick Lelay, son maître d’aujourd’hui, révèle crûment que ses programmes doivent laisser en repos les cerveaux afin que la pub pour Coca-cola soit bien comprise, il insulte tout un peuple et l’Etat en se torchant des promesses faites. Pis, il donne le la. Les autres suivent. Course aux recettes publicitaires par le truchement de l’audimat.

On cherche la morale, l’éthique, la déontologie, le respect des autres, un attachement à quelque valeur morale et on trouve un compte en banque. Pis encore, pour justifier cette agression par des bouffons, on peut, l’argent aidant, faire appel à des philologues savants capable de gloser sur l’inéluctabilité du remplacement des lieux parfumés par des fosses d’aisance peinturlurées, par des studios entourés de gradins sur lesquels quelques robotisés applaudissent et rient à l’excès pour des choses qui les auraient laissés de marbre sans l’aiguillon des caméras. Ah ! le public des émissions à qui l’on a dit quand il doit s’esclaffer et battre des mains (plus fort ! plus fort !), quand il doit huer, quand il doit faire sa standing ovation. Pour peu qu’on le lui demande, il pèterait à l’unisson. Clones de Bidochon ! On a honte à l’idée que quelqu’un pourrait voir là un échantillon représentatif de ce pays. Est-ce que l’un d’eux se lèvera un jour pour crier : « J’ai honte d’être ici à faire le pitre, à applaudir des réparties nullissimes, des propos creux, à faire semblant d’être ravi pour que tout un peuple de moutons de Panurge croit que le spectacle est bon et les présentateurs talentueux. » Jamais, jamais nous n’assisterons à ce sursaut salutaire car les figurants sont otages d’émissions transmises en différée, revues, corrigées, censurées. Le retouchage stalinien de la photo est devenu pratique courante, une sorte de technique banale. Ceux qui la pratiquent ont bonne conscience. On leur a enseigné ça dans des cours de montage dont ils ont été absents un jour : celui où était expliqué comment il y a risque de passer de la technique au mensonge, du fignolage à la manipulation, de l’amour de la belle ouvrage au mépris de la « France d’en bas ».

Bah ! dira-t-on, il reste des émissions de qualité. Exact, juste la pincée nécessaire pour pouvoir clouer le bec du contradicteur qui crie à la pensée unique. Et leurs animateurs ne sont pas tous dépourvus de l’esprit corporatiste (ce racisme ordinaire de la gent journalistique) qui les pousse à faire bloc avec les confrères décriés, quoi qu’il leur soit reproché. C’est la loi du « Right or wrong, my country » du serrage de coudes dans un clan sûr de lui et dominateur cerné par des hordes d’étrangers (les téléspectateurs) parmi lesquels on distingue des ménagères de moins de cinquante ans, des faibles QI, des naïfs au cœur pur qui donnent leurs pièces jaunes à madame la présidente et plein d’autres âmes sensibles qui fonctionnent d’autant plus à l’émotion qu’on ne demande rien à leur intelligence.

Mais, il y a des débats, ne le niez pas ! Certes, des discussions saccadées où est utilisée avec succès la moderne méthode de censure soft : chacun dit ce qu’il veut, mais ils sont douze dans une émission d’une heure où l’animateur se taille la part du lion, coupe la parole, passe des petits reportages. Le développement de la moindre pensée est rendu impossible mieux que par la pose d’une muselière. Dans ces arènes-là, c’est le simple et le déjà dit qui triomphent. Tout ce qui s’apparente à une construction intellectuelle est haché et rendu incompréhensible. De ces joutes épileptiques, morcelées, dirigées, sortent vainqueurs les porteurs du petit-lait de la pensée dominante, pensée qu’il suffit d’habiller de tournures et de sourires nouveaux. Quant à l’opposant, au fumeux trouble fête qui prétend que la terre est ronde, on ne lui laissera pas les minutes nécessaires pour expliquer cette incroyable découverte. Pas même le temps de répondre aux railleries : « Et les Chinois ne tombent pas dans le ciel ? » Rires sur le plateau et applaudissements mécaniques des otages lobotomisés auxquels on a heureusement (provisoirement ?) oublié de distribuer des tomates pourries.

Tomates pourries ? Je parie qu’ils le feront un jour, sauf si nous dégainons les premiers.

On attend quoi ?

Messages

  • VIVA VIVAS !!!! Ouf... ça fait du bien !

    A moins de faire partie de ceux qui la fabriquent, ceux qui défendent la télévision sont dans le déni de leur propre connerie. C’est psycho-pathologique.

    Flash 12

  • Tout ça c’est vrai .

    Mais vous vous excitez pour quoi ?

    Tout a été dit une seule fois par TF1 :
    La télévision sert à vendre des emplacements publicitaires.

    Donc la qualité des prime-time (programmes ou emissions, anciens termes des années 1970) qui sont diffusées entre les spots de pubs, c’est aussi important que la marque du papier toilette utilisé dans un hotel.

    Vous avez remarqué que les dernières émissions "subversives", genre "Guignols" sur Canal+, étaient précédées par une pub , (sponsor pour les vieux), ce qui diminue un peu le potentiel comique de cette émission ?

    Vous avez remarqué qu’à part les murs sales des cités tristes , il n’y avait plus d’espaces sans pubs ?

    Vous avez remarqué que les spectacles de qualité, sans pubs idiotes, étaient réservés à ceux qui pouvaient payer un billet à un prix élevé ?

    Vous savez que les spectacles non stupides ont lieux ailleurs que dans les banlieues pourries ?

    Vous avez noté qu’une finale de foot provoque un braquage foireux, alors que plein d’artistes aimeraient présenter leurs spectacles, dans les cités grises ?

    C’est exact, on nous offre de la matière fécale, à un prix raisonnable.

    Une finale de foot a condition de bouffer la pub.

    Mais pas question. On éteint le poste et la pub passe sans notre regard.

    Je suis d’accord avec cet article, la merde est déclarée bonne sous le pretexte qu’elle est accessible à tous.

    Internet est désormais l’un des derniers espaces sans pubs, avec quelques rares stations de radios associatives.

    jyd.

  • Et en leur donnant ces fameuses tomates pourries, ils seraient capables (les privilégié(e)s des gradins) de tirer sur les caméramen en pensant nous atteindre ( au signe des chauffeurs de salles) :o).

    Mais il parait que ce n’est pas nous qui avons le comptoir le plus puant... non je rigole mais c’est grave.

    Maxime OLE, OLE Y "REQUETEOLÉ" !

    Esteban

  • Très bon article, qui nous permet, après l’avoir lu, de mieux supporter de nous reconnaitre par morceaux, dans ces consommateurs de déchets.
    Je trouve le style vraiment agréable, intelligent et aiguillonant à souhait, mais plus encore, j’aime le recul. Ce recul nécessaire aujourd’hui pour contempler dans son ensemble, ce que nous avons perdu petit à petit. Non pas qu’avant c’était mieux (je déteste cet argument) mais plus pour réaliser que le sens dans lequel nous avons évolué a du mal à convaincre quiconque l’évalue.

    Laiguillon

  • Chez nous c’est simple, clair et net : on a foutu la télé à la benne il y a deux ans. Avant déjà c’était un simple meuble encombrant qu’un pote avait trouvé bien de nous offrir.

    Partout où je l’ai vu débouler -la dernière fois c’était eu Népal dans les années 80-, les gens sont devenus nettement plus cons, les rues se vident et la société se barre en couille.

    Les seuls amis qu’on voit le soir, avec qui on peut causer autour de la table de la cuisine en buvant du café, sont deux couples de voisins, qui eux aussi ne l’ont pas...

    • La télé a beau être un modérateur libéral géant, un puissant anesthésiant quand on rentre crevés du boulot, elle ne produit que des images et elle se prend des coups de réel dans la gueule, on le vit de plus en plus intensément depuis des années. Croyez-vous que les télespectateurs ne savent pas que l’info est truquée ? Que des clones de couples infernaux ( ministres ou députés de la "majorité"-présentatrices) de type Ceaucescu nous gavent chaque soir de lieux communs bêtes et réactionnaires ? Au contraire, tout ce qu’ils nous balancent a besoin d’être décortiqué, traduit selon le message que veulent nous faire passer les patrons de l’info domestiquée. L’écart est tellement grand entre leur merde et le réel, que n’importe quel programme d’"opposition", nous apparaît comme une perle arrachée du collier de la Pluralité qu’ils violent, méprisent et piétinent chaque jour.
      Coyez-vous que le culte du fait divers pratiqué par ces éboueurs a échappé à la masse des télespectateurs privés d’informations ou de confrontations sérieuses ?
      Bien sûr, ils savent foutre la trouille en montant en épingle des échaufourées, des crimes réels ou supposés mais ils prennent des retours dans la figure et engendrent une méfiance salvatrice à leur encontre.
      L’indigence de leurs programmes nous obligent à mettre le nez dehors, je les en remercie. Ils sont tellement cons qu’ils continuent à nous prendre pour des cons, et que ça se voit dans les émissions qu’ils nous imposent. Que dire alors de cette longue préparation (plusieurs mois à l’avance) des évènements sportifs et autres dérivatifs surtout quand ça chauffe par ailleurs "sur le front social", preuve qu’une bataille est menée par ces soldats foireux contre notre peuple. Nous sommes comme le cobra qui se balance au son de la flûte toujours sur le même air, qui a faim et qui commence à fatiguer.

  • bien vus l’aveugle,bien fait le tour de sujet TELEVISION.Mais comme a l’accoutumé on denonce on cris mais rien ne change on continue toujours de s’enfoncer lentement mais surement dans cette grosse flaques de merde puante de capitalisme(merci aux gens de la cotes OUEST) ou la minorité represente la majorité,plutot que de ce lamenter on ferais mieux et il est grand temps de BOUGER AGIR S’ENERVER.
    ABED KELICHE

  • Encore une excellente analyse du grand Maxime, bravissimo !
    Souhaitons que ces tombereaux de merde inondent les hypnotiseurs de la lucarne et leurs paillettes.
    Raul

    • J’ai bien aimé le ton de l’analyse mais je ne suis pas Maxime Vivas sur deux points principaux :
      1) le fait de payer la redevance et la posture inconfortable qui consiste à boycotter la télé tout en acquitant cette redevance : n’oublions pas que celle-ci finance aussi la radio et que pour le coup il est encore possible de "rentabiliser" cet impôt obligatoire en écoutant des émissions de qualité produites et diffusées par le service public.
      2) le parallèle avec la malbouffe est bien trouvé, il néglige toutefois le caractère psychotrope (et addictif) de la télévision. Les programmes de variété, les divertissements qui constituent l’essentiel de la programmation en soirée sont abrutissants et utilisés comme tels par les téléspectateurs. Un bon moyen pour éviter de "se prendre la tête", pour débrancher quelques heures son cerveau. A hauteur d’une centaine d’euros par an et par foyer, c’est finalement un substitut aux traitements médicamenteux relativement bon marché.

      En ce qui concerne les moyens d’action face à ce fléau des temps modernes que sont les programmes médiocre, je suis complètement démuni. Le boycott permet de se prémunir individuellement, mais ne semble pas pris en compte par les calculs d’audimat (qui reposent sur de douteuses extrapolation faites à partir de mesures dans des foyers accros au petit écran). L’action violente - dynamiter le relai le plus proche - c’est le risque de faire de la publicité gratuite à des gens qui n’en n’ont pas besoin et de déclencher une réaction encore plus violente... Alors peut-être demain des télévisions alternatives de qualité sur internet ? Mais ça ne concernera jamais qu’un public restreint...

      Alex