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Oskar Lafontaine "Le vrai nom de la mondialisation : le capitalisme"

Publie le mercredi 5 juillet 2006 par Open-Publishing
9 commentaires

ALLEMAGNE . Longtemps dissident du SPD dont il a assuré la présidence jusqu’en 1999, il est devenu l’un des principaux promoteurs de la nouvelle gauche allemande en cours de formation.

de Bruno Odent Berlin

Le regain de croissance, la poursuite de réformes dites incontournables et la popularité de la chancelière. Ce succint état des lieux sert souvent en France à présenter l’Allemagne et son gouvernement de grande coalition comme un modèle. Est-ce pertinent ?

Oskar Lafontaine. Certainement pas. La croissance est essentiellement le fruit des exportations, mais cela ne suffit pas à réduire le chômage qui reste à des niveaux records. La prétendue embellie que l’on observe sur les chiffres officiels du chômage ne correspond pas à la réalité.

Les statistiques allemandes ne sont plus fiables. On constate en effet une diminution continue de vrais emplois, à temps plein, pourvoyeurs de cotisations sociales et dans les mêmes proportions une augmentation des jobs précaires. La situation des salariés a donc continué de se détériorer.

La chancelière a commencé à perdre des points dans l’opinion publique. Quant aux réformes, elles consistent à poursuivre les démontages sociaux, à offrir des cadeaux fiscaux aux entreprises et aux plus riches. Au total, cette politique-là est condamnée à l’échec, comme le fut celle du gouvernement précédent.

Quel premier bilan tirez-vous de l’activité du groupe parlementaire que vous coprésidez avec Gregor Gysi, 300 jours après le succès électoral de la WASG et du PDS ?

Oskar Lafontaine. L’entrée d’un groupe important de députés de gauche au Bundestag a permis que des sujets qui étaient jusqu’ici totalement ignorés du Parlement viennent enfin dans le débat. Comme, par exemple, la demande de retrait des troupes allemandes d’Afghanistan ou encore la nécessité d’une imposition des grandes fortunes et des profits des entreprises.

Quels sont les points sur lesquels vous vous démarquez le plus de la position consensuelle des autres formations germaniques ?

Oskar Lafontaine. En politique extérieure nous sommes la seule force qui s’est penchée sur la signification du terme terrorisme. Nous le définissons comme l’assassinat de personnes innocentes dans le but de parvenir à des objectifs politiques. D’après cette définition les attaques contre le World Trade Center ou les attentats suicides sont tout autant du terrorisme que la conduite de la guerre par les dirigeants américains en Afghanistan et en Irak.

Nous sommes le seul groupe parlementaire qui se réclame du strict respect du droit international. Les autres groupes soutiennent des guerres illégales. Nous sommes la seule formation qui analyse les guerres du Moyen-Orient comme autant de campagnes militaires impérialistes destinées à s’assurer la haute main sur les réserves en pétrole et en gaz de la région. Les autres groupes font mine de croire qu’il s’agit de liberté et de démocratie. La gauche est également la seule qui veut toute l’application d’un accord de non-prolifération des armes atomiques obligeant les puissances nucléaires - dont la France - à se débarrasser complètement de ces engins de destruction massive. La politique des Occidentaux qui consiste à laisser certains pays comme l’Inde ou Israël accéder à l’arme nucléaire tout en prétendant pouvoir l’interdire à d’autres comme l’Iran n’a aucune crédibilité. Et ce n’est pas sur cette base que l’on peut instaurer un vrai processus de paix.

En politique intérieure, nous sommes le seul parti qui se prononce pour le retrait total d’Hartz IV (la réforme du marché du travail instaurée par le gouvernement Schröder - NDLR) et l’introduction d’un salaire minimum que nous voudrions porter à 8 euros de l’heure. Cette réglementation n’existe pas en Allemagne alors qu’elle est, de longue date, la règle dans d’autres pays européens. Nous sommes aussi le seul parti allemand qui souhaite une politique économique et social, qui s’inspire du modèle des pays scandinaves. C’est-à-dire une politique qui concilie un filet social dense avec la croissance et un haut niveau d’emploi. Enfin, nous venons de nous prononcer pour le droit à la grève générale.

La grève n’est aujourd’hui autorisée en Allemagne qu’en cas de conflits tarifaires, ce qui interdit, de fait, toute « grève politique ». Est-ce le succès du mouvement anti-CPE en France qui vous a incité à réclamer la remise en question de ce principe ?

Oskar Lafontaine. Les syndicats, les organisations étudiantes et les citoyens français nous ont donné un bon exemple. Ce mouvement a eu un très bon écho ici et nombreux sont ceux qui en sont arrivés à la conclusion qu’il fallait... « apprendre le français ».

Le révolutionnaire allemand éprouve toujours le besoin de composter son ticket avant de monter sur le quai (sourires).

Dans le processus de fondation du nouveau parti de gauche, des personnalités du Linkspartei-PDS et de la WASG, dont vous-même, viennent de publier un manifeste qui s’efforce de cerner l’identité et les grands principes de référence de la formation. Comment définiriez-vous le rôle du nouveau parti ?

Oskar Lafontaine. Il va essayer de donner un nouveau souffle à une vraie politique de gauche en tirant les enseignements du passé sans se jeter dans les bras du néolibéralisme. Il entend nationaliser tout ce qui a trait à la protection sociale. Des branches clés de l’économie doivent passer également sous contrôle public. Comme les banques et le secteur de l’énergie.

Dans le marché et la concurrence la nouvelle gauche voit, à la différence de ses prédécesseurs, pas seulement une condition pour le bon fonctionnement d’une économie nationale mais aussi le moyen pour les quelque 3 millions d’entreprises allemandes qui emploient moins de 10 salariés ou font moins de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, de conquérir des pouvoirs en s’émancipant des monopoles imposés par les grands groupes.

Vous vous référez à la tradition des Lumières et à Jean-Jacques Rousseau...

Oskar Lafontaine. Le postulat de ce philosophe qu’entre « le faible et le fort c’est la liberté qui opprime et c’est la loi qui libère » (citation exprimée en français) constitue un principe de base pour la gauche qui entend s’affirmer contre le néolibéralisme. Il est valable de la politique étrangère à la politique sociale. Les États faibles ont besoin du droit international et, dans les entreprises, les salariés ont besoin de protections contre le licenciement pour pouvoir être libres. Quand le fort n’est pas contraint par des réglementations, il piétine la liberté comme on ne peut que le constater partout dans le monde.

... Et vous évoquez aussi Marx.

Oskar Lafontaine. Oui, parce qu’il a présenté admirablement la dynamique de développement du capitalisme. C’est la raison pour laquelle nous savons aujourd’hui que les guerres au Moyen-Orient sont une conséquence des appétits d’expansion du capitalisme.

Il a aussi démontré que le terme capitalisme recouvrait des rapports de force sociaux. C’est pourquoi nous n’usons pas du mot trompeur de mondialisation. Il faut nommer les choses par leur nom et parler de capitalisme. Pour bien signifier que l’actuel ordre social n’est pas la conséquence d’une évolution naturelle mais le résultat de l’exercice d’un pouvoir fondé sur des rapports de forces.

Vous êtes observé avec beaucoup d’attention par des syndicats en pleine crise. Comment voulez-vous les aider à retrouver des forces ?

Oskar Lafontaine. Nous voyons dans les syndicats notre plus important allié et partenaire. Ils ont hélas effectivement perdu beaucoup de pouvoirs dans la société. On en a la preuve et on en mesure les conséquences à travers l’évolution des salaires allemands, la plus mauvaise de tous les États industriels. C’est une des raisons pour lesquelles nous voulons introduire dans la législation le droit à la grève générale.

Pour corriger les dérives de la cogestion, la nouvelle gauche revendique de conforter le poids de la partie syndicale en introduisant un droit de vote des salariés sur les décisions importantes de l’entreprise. C’est un point de débat entre nous et les syndicats. Car souvent ils se montrent encore très peu réceptifs aux enjeux de la démocratie directe.

Des problèmes sont apparus dans le processus de fondation du nouveau parti de gauche en certains lieux, comme à Berlin où des militants de la WASG mécontents de la politique de la coalition SPD-PDS, aux affaires dans la capitale, ont décidé de maintenir leur parti et même de le présenter contre le Linkspartei-PDS aux régionales de septembre. Quelle signification donnez-vous à ces frictions ?

Oskar Lafontaine. Il faut savoir que les WASG de Berlin et de Mecklembourg-Poméranie (où le PDS cogère également le Land avec le SPD - NDLR) se sont constitués sur la base d’une opposition à la politique du PDS dans les deux Länder. Leur critique est en partie justifiée. La gauche n’a le droit d’accepter ni privatisation dans le domaine de la protection sociale ni des démontages sociaux. Même là où la situation budgétaire est calamiteuse (la ville de Berlin surendettée est dans une situation de quasi-faillite - NDLR). Mais la réponse de la WASG locale dans ces situations n’est pas la bonne. Une candidature séparée aux prochains scrutins régionaux risque de conduire à ce que le PDS soit remplacé par la CDU (la droite chrétienne-démocrate) ou le FDP (les libéraux) dans la coalition qui dirigera la ville. Avec pour conséquence : une aggravation des démontages sociaux.

Ces débats au sein de la future nouvelle gauche amènent tout naturellement à poser la question de la crédibilité du nouveau parti ?

Oskar Lafontaine. Il ne sert à rien de placer la barre très haut sur toutes les questions. Mais nous devons faire de nos choix fondamentaux des éléments de notre action pratique dans les parlements et dans les gouvernements. C’est le seul moyen d’être crédible. Si la nouvelle gauche n’était qu’une imitation fatiguée du SPD actuel, elle serait très rapidement superflue. Car le SPD néolibéralisé existe déjà.

Où se situeraient pour vous les conditions pour participer à un gouvernement au niveau national ?

Oskar Lafontaine. Nous n’entrerons dans un gouvernement que si nous obtenons le retrait des troupes d’Afghanistan, la suppression de Hartz IV et des réformes de l’agenda 2010 (les réformes libérales engagées par le gouvernement Schröder et poursuivis par la grande coalition - NDLR). Et au niveau des Länder et des communes, nous ne sommes prêts à nous impliquer dans des exécutifs locaux qu’à condition que l’on ne poursuive pas les politiques de privatisations, de suppressions d’emplois publics et de réduction des prestations sociales.

Vous critiquez les partis socialistes et sociaux-démocrates européens qui ont échoué alors qu’ils avaient, à la fin de la décennie passée, quasiment tous les pouvoirs en Europe en raison de leur alignement général sur les préceptes néolibéraux. Mais vous avez été président du SPD durant cette période, ne portez-vous pas vous aussi une responsabilité ?

Oskar Lafontaine. Oui. Je porte bien évidemment ma part de responsabilité. Car j’ai participé à la mise en place en 1998 d’une coalition SPD-Verts qui s’est laissé emporter par cette dérive. Mais, dans les premiers mois de gouvernement, nous avons pratiqué une politique de gauche classique. Ainsi, par exemple, nous avons réintroduit la protection contre les licenciements, augmenté les allocations familiales et cherché à limiter la précarité. C’est au moment où Schröder a décidé de tourner le dos à ce type de politique que j’ai pris la décision de démissionner du gouvernement et de la présidence du parti.

Vous vous êtes engagé, il y a un peu plus d’un an en France aux côtés des partisans du « non » de gauche à la constitution européenne.

Il se dit aujourd’hui que le blocage de l’Europe serait dû aux « non » français et néerlandais. Êtes-vous toujours aussi fier de votre engagement ?

Oskar Lafontaine. Oui. Le plus grand mérite des citoyens français et néerlandais est d’avoir placé un signal stop face aux erreurs d’orientation de la politique européenne. Leur message contre la dérive qui conduit l’Europe vers toujours davantage de dumping social et fiscal est clair. Les gens ne veulent pas d’une Europe dans laquelle ils seraient les perdants et où serait gagnante une minorité de riches et de grandes entreprises, de détenteurs de capitaux à qui sont offerts toujours davantage de possibilités de se soustraire à l’impôt.

Le manifeste du nouveau parti de gauche ne dit aucun mot sur le rôle de la Banque centrale européenne.

Cela signifie-t-il qu’une politique de gauche pourrait s’accommoder du pacte de stabilité et de l’actuelle politique monétaire de l’UE ?

Oskar Lafontaine. Non.

La politique monétaire de la BCE n’impulse pas la croissance et l’emploi mais les menace et porte une bonne part de responsabilité dans le haut niveau de chômage en Europe. Le manifeste ne pouvait ni ne voulait embrasser tous les thèmes. Mais la nouvelle gauche revendique un nouveau statut de la BCE, un retrait du pacte de stabilité et une coordination des politiques économiques et monétaires pour produire plus de croissance et d’emplois. Le statut actuel de la BCE, son fonctionnement uniquement dévoué à la stabilité des prix est un non-sens économique. Sa soi-disant indépendance est antidémocratique.

http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • Cessons de répéter que le modèle sociale le plus performant est celui des Scandinaves.
    En réalité il s’agit de petits pays à faibles populations qui se sont donnés les moyens d’attribuer des revenus et une protection sociale généreux, même en cas de chômage.
    En France nous défendons le concept de Sécurité Sociale Professionnelle jusque dans les derniers projets poliques de Gauche pour la présidentielle de 2007. Parceque la constitution française de 1789-1791-1793-1958 est bafouée par l’application qui en est faite par les ASSEDIC ( Pour un grenelle de l’Unedic-Fondation Copernic ).
    L’Allemagne était encore considérée au début des années 90 comme un pays redistributeur de salaires et revenus sociaux. Malgré une défaite en demi-finale de la coupe du Monde, ce n’est pas le moment de baisser les bras. Nous allons travailler avec Oscar Lafontaine, pendant la présidence allemande au Conseil Européen, à la nouvelle mouture de la constitution européenne.
    L’ancienne de VGE avait bien trouée nos droits des personnes et droits du travail.

    Marie Georges BUFFET vient de lancer ses propositions devant l’urgence sociale. Dont un grenelle des salaires. La droite et le MEDEF ont déjà bloqué.

    Ce qui est certain c’est que nous ne passerons pas d’accord avec les partis xénophobes comme les polonais et les slovaques. L’égalité ne passe pas par l’ostracisme, ni religieux, ni familial.
    Le renouveau de la gauche est en tout cas impulsée actuellement par l’Italie, après une sombre période OMC qui datait de 1994 et du PSI.

    A Péage de Roussillon-Isère-France-NON AGCS, le 05 Juillet 2006. Saludos de Izquierda ( Saluts de Gauche ), Vladi GARCIA

    Français&Célib36ansNonBaptisé-AdhérBénévUGICT&FILPAC CGT-ATTAC France&VienneRhod.-OFM-PCF-CAC38

  • A l4ATTENTION PERSONNELLE DU OPRESIDENT OSCAR LAFONTAINE - TOULOUSE, LE 05-07-2006

    Réflexion sur la "panne" persistante, de l’économie Européenne

    Au lendemain de l’an nouveau 2006, il reste décisif de se pencher sur la signification de ce nouveau spectre qui hante désormais les gouvernements d’Europe. La prise de conscience par les Peuples d’Europe que le projet européen qui leur avait été proposé en mai 2005 n’allait pas dans la bonne direction et que les politiques économiques menées au "fil de l’eau" jusqu’à jour, ne sont pas prêtes de nous sortir de l’ornière stagnationniste qui désespère notre jeunesse et tous les hommes lucides et de progrès...

    En effet, les NON qui se sont exprimés, à l’occasion des élections référendaire sur la "Constitution européenne"ne sont pas tombés pas du ciel mais avaient été préparés par de nombreux facteurs. Parmi ces multiples causes, comment ne pas donner une importance prééminente à la "propension" des gouvernements nationaux à se"défausser"et à faire"porter le chapeau"à l’Europe de leurs politiques impopulaires et régressives.

    Mais, il y eut aussi dans ces raisons, la grave méconnaissance et même la cécité absolue de l’ "Eurocratie" devant l’attente toujours déçue des peuples à ce qu’elle se hisse enfin à la hauteur de ses vraies missions, de stratège économique et de bouclier économique et social, que la simple protection de ses Peuples européens exigerait.

    *J.M. Keynes avait l’habitude de dire que : "Les hommes sont autant les fils de leur époque que ceux de leurs pères". Or l’Europe qui avait été fondée en 1957, sur un compromis libéral (surtout démo-chrétien et social-démocrate) n’est plus la même que celle qui permit les succès des"trente glorieuses". Le contexte économique prévalant alors, resta au niveau mondial, jusqu’en 1971 et 1976, le système dollar qui obligeait les États à respecter de manière assez égale (même pour les USA) une certaine discipline monétaire. Quant à l’outil budgétaire, il était alors fondé sur le "consensus Keynésien" et le mécanisme alors efficace en Europe de la "préférence communautaire".

    Toutefois, ce cadre économique, post Rooseveltien, sur le fondement duquel l’ "Europe des six" avait bâti son succès fut balayé par l’abandon, de 1971 à 1976, du système de change fixe par les USA et par la décision implicite prise par les "puissants de ce Monde" de ne plus contrôler les mouvements de capitaux, qui sont alors devenus browniens et erratiques, déstabilisant toute politique économique nationale. Cette nouvelle forme économique, prémices de l’actuelle "mondialisation"ou "globalisation"a correspondu à une circulation désormais effrénée et sans contrôle des capitaux a mis en crise la possibilité même de mettre en oeuvre des politiques keynésiennes de relance au niveau national, la dernière en date ayant été initiée par les gouvernements Mitterrand-Mauroy de 1981 à la mi-1983.

    En outre la guerre du Vietnam, comme peut être aujourd’hui, celle menée par les USA en Irak généra l’hyper-inflation des années soixante-dix, qui fut le prélude à un véritable changement de paradigme économique et se traduisit par la percée de l’idéologie monétariste et plus largement, par l’hégémonie parmi la plupart des économistes et dans les médias d’une vision néo-libérale unidimensionnelle de l’économie et des rapports humains, comme le fut en son temps la dérive communiste...

    *Or au moment même ou l’Europe s’élargissait presque jusqu’à l’excès et sans réfléchir vraiment à la réalité historique de ses frontières, la locomotive européenne s’est vue privée de ses trois "combustibles"majeurs possibles : soit le monétaire, le budgétaire (un pourcentage de budget ridicule par rapport à celui dix fois plus important du budget fédéral des USA), et celui d’une politique massive d’emprunts, qui lui auraient permis de mener une indispensable politique, de développement de la recherche digne de ce nom et centrée sur le développement des économies d’énergies et du développement des énergies nouvelles ainsi que d’une "réindustrialisation" massive, y compris dans le secteur des services, afin d’être en mesure de conduire ses 25, plus tard ses 27, "wagons" !

    Or face aux cruautés sociales actuelles de la mondialisation, les Peuples ne peuvent se contenter de pieuses invocations à la démocratie, du rappel de leur héritage culturel commun et de la comptine pour enfants sages de la "Mondialisation heureuse". Ces Peuples ont aussi besoin de plus concret et substantiel et notamment de se sentir efficacement protégés des affres de la concurrence et surtout de ce qu’ils perçoivent avec raison comme un emballement non maîtrisé de l’économie mondiale.

    Or malheureusement le projet qui leur avait été soumis en mai 2005, correspondait au renouvellement d’un compromis dépassé et en rajoutait même dans l’incertitude en se donnant le luxe de constitutionnaliser le principe de "concurrence libre et non faussé". Autant dire à des catégories sociales qui craignaient de se noyer qu’il était sage de jeter par-dessus bord toute bouée de sauvetage !

    Or, ce n’est pas en pleine compétition mondiale qui peut déboucher sur une crise de solvabilité des États-Unis, sur une crise de surproduction venue de la dictature communisto-ultra-libérale Chinoise et sur une crise de renchérissement du pétrole mettant en très grave difficulté notre mode de développement fondé en majeure partie sur l’automobile individuelle et le gaspillage des ressources rares, qu’il convient de jeter par-dessus tous les outils monétaires, budgétaires et d’abandonner ainsi toute stratégies de relance post-keynésienne, comme l’avait courageusement tenté, un temps, Jacques Delors, avec les propositions de relance contenues dans son "livre blanc", (torpillé par les gouvernements européens unis dans leur mutuelle inaction au nom du "laisser-fairisme").

    En effet, seule une politique courageuse de création active et de développement post-industrialiste est seule à même, de réussir dans l’espace européen sachant vendre à sa juste valeur, son principal avantage comparatif : un ticket d’entrée suffisant pour accéder au plus vaste et au plus fructueux marché du monde, ce au moyen d’un renouveau de la préférence communautaire restant modérée mais permettant de financer une vraie politique de régulation et de stimulation économique continentale. Mais pour ce faire, mieux vaut ne faut pas se tromper de décennie, à l’aune des bouleversements formidables, comme nous le montre l’actuelle transformation féroce et non maîtrisée de la Chine. Nous savons aussi que demain viendront d’autres géants qui ont pour nom l’Inde, le Brésil, et plus tard, enfin, ce qui est infiniment heureux pour nous, l’Europe, les pays sud de la Méditerranée et l’Afrique, en dans un premier temps la plus lointaine Afrique du Sud...

    Alors, pourquoi continuer à s’enfermer, face à ce véritable séisme économique incontrôlé, dans des postures inefficaces, visant à jouer à être les meilleurs élèves du dogme monétariste, les rescapés de feu le dépassé "consensus de Washington" brocardé par l’un de ses meilleurs connaisseurs et praticiens de l’économie mondiale, le prix nobel d’économie, Joseph E. Stiglitz ?

    Le grand historien de l’économie, Paul Bairoch, avait déjà, pour sa part, bien fait observer que : "le libre-échange n’apporte pas la garantie d’une croissance forte et régulière (...) C’est à plus long terme, en fin de période libre-échangiste que tout se dégrade.[1]" Ne vivons-nous pas l’une de ces périodes de "bascule" et de "retournement" que de pieuses exhortations n’ont pas le pouvoir de transformer ?

    Or, en niant dogmatiquement les souffrances de leurs contemporains, les tenants du dogme obsolète "libre-affairiste"se trompent d’époque et ne permettent pas de procéder aux évolutions nécessaires. En suggérant des médecines inadéquates, ils ne peuvent, avec la meilleure volonté du Monde que jouer contre les Peuples, éroder leurs acquis sociaux conquis par un siècle et demi de rapports de force et de philanthropie, et par conséquent, saper l’assise du lien social dans nos sociétés et préparer de futures guerres...

    La seule vraie question du moment qui compte vraiment devrait être : la défense concrète de nos Peuples et la sortie de notre funeste et inavouée "préférence européenne pour le chômage" et du "bradage "piteux de l’insertion de notre jeunesse au nom des sacrifices exclusifs rendus sur l’autel d’une prétendue inflation, véritable maladie imaginaire, contre laquelle notre bon Jean-Claude Trichet comme le lieutenant "Drogo", du "désert des tartares", de l’écrivain Dino Buzzati, monte depuis plus de vingt ans une garde aussi vaine qu’inutile et funeste...

    Paul ARRIGHI : (Historien contemporanéiste Toulousain)

    Coordonnées :

    Monsieur, Paul, ARRIGHI,
    8, allée Paul SABATIER (31000)
    TOULOUSE - FRANCE -
    Mail : ARRIGHIP@aol.com
    tel personnel : 05 61 52 86 47

    • Pourquoi le Capitalisme en crise, engraissé de sa bulle financière a de plus en plus de difficultés à contenir dans ses vêtements couleur libérale ? C’est que son ventre va éclater en montrant son vrai visage, celui de la course à la domination brutale du Marché par tous les moyens, de la guerre de tous contre tous. C’est la raison pour laquelle, pour combattre le Capitalisme nous devons apprendre à nous priver du "social-libéralisme", et de ses représentants marchands d’illusions intéressés : avec eux aucune résistance, ni aucun changement ne sont possibles, par définition : ce sont des libéraux. J desP

  • Pardonne-moi Lafontaine mais faudrait voir à pas confondre Rousseau et Lacordaire...

    C’est pas que je veux faire le pion mais quant à citer autant pas se planter sinon on passe pour un cuistre, non ?

    A moins que ce soit l’Odent qui en ait rajouté une couche ? Allez savoir...

    En tout cas, pour la référence aux Lumières, c’est raté. Pas grave. On n’est pas à ça près.

    Le principal, après tout, c’est la citation, n’est-il pas ? Et peu importe que ce soit de Rousseau, Lacordaire ou La Fontaine... : ))))

    • Suite à une rencontre entre Jean-Luc Mélenchon et Oskar Lafontaine, les deux hommes ont rédigé une déclartion que vous pouvez consulter sur le blog du sénateur socialiste et porte parole de "Pour la République Sociale" (PRS) : lire la déclaration

      Nous soulignons la nécessité de fonder ce processus d’élaboration d’une nouvelle Constitution européenne sur un large débat démocratique incluant touts les citoyens et les habitants de l’Union. Toutes les forces politiques doivent présenter leurs propositions devant les citoyens européens.

    • Je retiendrai de cet interview que Lafontaine n’a au moins pas cédé sur un point, à savoir appeler un chat un chat. En effet, aujourd’hui, on nous bassine avec le "libéralisme" et la "mondialisation", alors qu’il s’agit tout simplement du capitalisme. Seulement voila, le capitalisme, tout le monde sait ce que c’est : il a été analysé de fond en comble par de nombreux révolutionnaires. Il existe donc beaucoup d’outils pour le comprendre et le combattre. Tandis que le "libéralisme" est un terme utilisé par l’idéologie capitaliste pour le rendre plus sympathique. De plus, certains combattent le "libéralisme" sans remettre en cause le capitalisme : il y a une véritable ambiguité derrière ce terme. Ce qui fait que certains appels dits antilibéraux rassemblent des gens qui n’ont pas du tout les mêmes intentions...

      Lorsque l’on emploie les mots adequats, on combat avec toujours plus d’efficacité et on crée beaucoup moins d’illusions...

      Pour revenir à Lafontaine, il dit des choses intéressantes, mais il a encore du chemin à faire : il traine toujours cette illusion sur l’UE qui est en fait l’instrument du Capital pour réduire tout espoir progressiste et pour mieux servir l’accumulation capitaliste. Rien n’est bon dans l’UE, depuis le début, c’est-à-dire le traité de Rome. Et pour la combattre, il y a un très bon appui, c’est le non du 29 mai 2005. Et surtout pas nous resservir cette illusion d’une "assemblée constituante"...

    • Ah encore un problème de sémantique !
      Capitalisme, libéralisme, neo-libéralisme, mondialisation. Bon c’est bon c’est que des mots, c’est la même chose !
      Excuse moi, j’ai une question a te poser.
      Donc pour toi pas de constituante européenne, l’Europe beurk, caca ?
      Mais alors comment on fait !
      Le principe d’une constituante est de réaliser une constitution afin de mettre un cadre au niveau de l’Europe et de permettre un jeux-débat démocratique. Premiere solution.
      Ou alors on va tous a Bruxelles et on fout le feux au parlement européen.

      En attendant de voir danser les flammes, le principe d’une constituante est une solution, et je peut te promettre que les libéraux de tout poils (ou capitaliste de tout poils) ça ne les enchantent pas comme idée.

      Ok, partons du principe d’une non Europe, donc chaque pays européen restent dans leurs états-nations.

      Ok, partons du principe d’une constituante. Ne serais-ce pas l’occasion de trouver un noyaux communs au groupe de gauche d’Europe afin de réaliser une union des gauches européenne bien plus solide ? Et faire passer notre idée d’une Europe solidaire, de gauche, bla bla bla....

      Enfin long débats, mais si nous ne prenons pas une longueur d’avance, nous ne seront pas crédible, et enfin leurs Europe sera celle qu’il veulent nous imposser, et finalement nous l’auront dans le C.. !

      C’est en allant plus vite qu’eux que nous pouvons les dépasser !

      Raskolnikov