Retraites, la provoc

François Fillon, « conseiller politique » de Nicolas Sarkozy, a-t-il voulu savonner la planche de Villepin, aux prises avec le débat sur la privatisation de GDF ? Toujours est-il qu’il a annoncé une nouvelle attaque contre le régime des retraites, voulant remettre en cause, dès le début de la prochaine législature, les « régimes spéciaux », qui permettent à certains salariés du secteur public, ayant occupé des métiers fatigants, pénibles ou stressants, de partir plus tôt en retraite.

François Fillon a le cynisme de justifier cette offensive au nom de la lutte contre les « privilèges » et l’égalité de traitement de tous les salariés ! La mécanique, d’ores et déjà mise en œuvre, est impitoyable : en 2003, le même Fillon justifiait l’allongement de la durée de cotisation des fonctionnaires par leur alignement sur les salariés du privé, obligés de travailler 40 ans... depuis la contre-réforme Balladur de 1993 ! Aujourd’hui, il justifie la suppression des régimes spéciaux par l’alignement sur les fonctionnaires.

Mais, dans Le Parisien de mardi 12 septembre, il nous annonce déjà que cette spirale infernale de régression sociale n’est pas prête de s’arrêter : « La clause de revoyure prévue en 2008 doit permettre de passer de 40 à 41 ans. Il est prévu ensuite qu’il y en ait une autre qui permettra de passer de 41 à 42 ans. » En attendant, on le suppose, de faire encore pire... Seule réponse possible : la mobilisation pour défendre les régimes spéciaux, et revenir à 37,5 annuités, dans le public comme dans le privé !