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Départs groupés à la CFDT

Publie le jeudi 6 novembre 2003 par Open-Publishing

La branche cheminots de la FGTE-CFDT - dont le secrétaire général Denis
Andlauer, adhérent à la CFDT depuis 1974, fait partie des démissionnaires -
tiendra jeudi une assemblée générale extraordinaire qui devrait officialiser
la défection de la totalité des membres de son bureau national. Quinze des
vingt-cinq membres de la direction de la FGTE-CFDT, la fédération des
transports et de l’équipement de la CFDT, ont officialisé mardi 4 novembre
leur départ de la confédération syndicale qui, à leurs yeux, "ne défend plus
les intérêts des salariés".

Les démissionnaires, dont le secrétaire général de la FGTE-CFDT Claude
Debons - qui avait mené la fronde au sein de la CFDT lors du débat sur les
retraites au printemps dernier -, estiment qu’"en conséquence l’avenir est
ailleurs". Claude Debons, adhérent à la CFDT depuis 1971, a confirmé à
Reuters son intention de rejoindre pour sa part la CGT.

L’ÉCUEIL DES RETRAITES

Dans un texte commun de quatre pages publié à l’occasion de leur conseil
fédéral, les quinze jugent que "la CFDT s’est coulée dans l’air du temps
libéral", notamment en acceptant la "réforme libérale des retraites", et
l’accusent d’"empêcher le débat en stigmatisant toute expression critique".
La CFDT, estiment les secrétaires nationaux démissionnaires, "n’est plus
l’outil pour des avancées collectives pour le monde du travail".
"Pendant longtemps la CFDT s’est identifiée à l’exigence du progrès social.
Aujourd’hui, la direction de la CFDT ne cesse de réclamer des réformes, dans
le champ de la protection sociale notamment. Par un détournement honteux du
sens des mots, ’réforme’ n’est plus synonyme de progrès social mais de
révision à la baisse des conquêtes sociales pour les adapter aux exigences
prétendument incontournables du capitalisme libéral", affirment-ils.
La branche cheminots de la FGTE-CFDT - dont le secrétaire général Denis
Andlauer, adhérent à la CFDT depuis 1974, fait partie des démissionnaires -
tiendra jeudi une assemblée générale extraordinaire qui devrait officialiser
la défection de la totalité des membres de son bureau national.

L’OPTIMISME DE LA DIRECTION

Le nombre des défections de la CFDT est difficile à évaluer. Le syndicat a
publié un communiqué dans mardi soir afin de détailler les
"désaffiliations". La confédération a recensé 23 syndicats "partants",
essentiellement dans la Fonction publique. "Pour l’heure, la confédération
estime le nombre total de partants entre 6 000 et 8 000 adhérents, soit 0,89
% du total, ce qui n’est pas négligeable mais peu comparé au 889 000
adhérents que compte la CFDT", souligne le texte.
"C’est en 2004, lors du renouvellement de l’adhésion de chaque individu que
nous pourrons publier les comptes précis, ce que la CFDT s’engage à faire",
poursuit le communiqué. "En réaction et en désaccord avec (le) sabordage" de
la FGTE, un "collectif national CFDT cheminots" a été constitué. Le
collectif a indiqué que la branche équipement s’était prononcée à plus de 70
% pour le maintien au sein de la CFDT et la branche route à plus de 97 %.
Le mois dernier, l’Union départementale CFDT du département de la
Haute-Loire avait voté sa dissolution à 91 %, ce qui représentait quelque 6
000 départs de la CFDT. Les 1 300 adhérents du syndicat construction-bois
CFDT du département du Puy-de-Dôme avaient de leur côté voté à 97 % pour
leur adhésion à la CGT.