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Mouvement de grève très bien suivi à la SNCF

Publie le mercredi 21 janvier 2004 par Open-Publishing

" Nous créerons les conditions d’un conflit important (...) qui dépassera les portes de la SNCF. Plus largement, à dissuader les gens qui ont la capacité de faire grève de s’opposer aux mauvais coups de l’équipe Chirac-Raffarin "

Le mouvement de grève nationale organisé ce mercredi à la SNCF par quatre syndicats de cheminots (CGT, FO, Sud, FGAAC), sur la question des salaires, de l’emploi, et contre le service minimum était bien suivi dans la matinée, entraînant de fortes perturbations sur l’ensemble du réseau, et la traditionnelle galère pour les usagers.

Entamé mardi soir à 20h, le mouvement doit prendre fin jeudi matin à 8h.
Mercredi dans la région parisienne, le mouvement a provoqué une circulation dense avec 180km de bouchons autour de Paris, beaucoup d’usagers habituels du train ayant préféré la voiture pour se rendre à leur travail.
De fait, la SNCF avait prévu le maintien de seulement 10% à 35% des trains sur la banlieue, et des RER sur les tronçons dépendant de la Société nationale, et la situation était conforme à ces prévisions.

Même situation pour les liaisons à travers la France avec entre 50 et 65%, en moyenne, des TGV en circulation, et un train Corail sur deux en moyenne. Les liaisons internationales étaient également touchées, mais dans une moindre mesure, avec 80% des trains sur le réseau Eurostar et plus de 90% sur Thalys.
Sur le réseau des Trains express régionaux (TER), le trafic était très perturbé, avec une situation toutefois variable selon les régions. Le pire a été observé à Toulouse dans la matinée avec seulement 3% des TER maintenus.

Les quatre organisations syndicales protestent contre la faiblesse de l’augmentation salariale de 1% accordée aux cheminots pour 2004 -après aucune revalorisation en 2003- et contre les restrictions budgétaires et les 3.605 suppressions d’emplois prévues cette année dont plus de 2.000 pour le fret.
Les syndicats entendent également adresser un premier avertissement au gouvernement sur la mise en place du service minimum dans les transports en cas de conflit social.

Le secrétaire général de la CGT-Cheminots -majoritaire à la SNCF- Didier Le Reste a d’ailleurs prévenu que son syndicat organisera "un conflit important" qui "dépassera la SNCF" si le gouvernement "veut passer en force" sur ce dossier.
"Si le gouvernement d’aventure veut passer en force et imposer par une loi la restriction du droit de grève à la SNCF, la CGT ne laissera pas faire", a-t-il affirmé sur France Info.

"Nous créerons les conditions d’un conflit important (...) qui dépassera les portes de la SNCF", a-t-il assuré puisque, selon lui, la future loi vise "plus largement" à "dissuader les gens qui ont la capacité de faire grève de s’opposer aux mauvais coups de l’équipe Chirac-Raffarin".

Le principe d’un service minimum garanti dans les transports, que le gouvernement a promis de mettre en place au premier semestre 2004, "n’est pas la réponse appropriée aux problèmes que rencontrent les usagers en temps de grève", a estimé M. Le Reste. Le syndicaliste a affirmé qu’il préférait "améliorer les conditions du dialogue social", et faire ainsi "baisser la conflictualité" à la SNCF. PARIS (AP)