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L’ex-gauche plurielle publie une déclaration commune...

Publie le mardi 27 janvier 2004 par Open-Publishing

L’ex-gauche plurielle publie une déclaration commune
contre le "démantèlement" du droit du travail

Les cinq partis de l’ex-gauche plurielle accusent dans une déclaration commune publiée mardi le gouvernement Raffarin de vouloir "démanteler" le droit du travail à travers son projet de loi de mobilisation pour l’emploi.
Dans ce texte commun, le premier depuis leur double défaite de 2002, le Parti socialiste, le Parti communiste français, les Verts, le Parti radical de gauche et les chevènementistes du MRC (Mouvement républicain et citoyen) demandent au gouvernement de "rejeter les préconisations" du rapport Virville sur la réforme du droit du travail et d’"organiser un débat à l’Assemblée nationale sur la question de l’emploi avant les échéances électorales de mars prochain".

Le projet de loi de mobilisation pour l’emploi annoncé par Jacques Chirac dans son discours de voeux du 31 décembre est "une grave menace pour notre modèle social", estiment les cinq partis de l’ex-gauche plurielle.
"Le Président de la République, lors de ses voeux, a feint de découvrir que l’emploi était une priorité pour les Français", déclarent le PS, le PCF, les Verts, le PRG et le MRC. "Son action et celle de son gouvernement dans ce domaine sont pourtant édifiantes : 200.000 chômeurs en plus, explosion de la précarité, dérégulation généralisée."

Les cinq partis accusent le gouvernement Raffarin de remettre en cause "l’ensemble des acquis sociaux depuis la Libération", ainsi que les lois sociales votées entre 1997 et 2002 (35 heures, emplois jeunes, loi de modernisation sociale).

Ils voient dans le contrat de mission préconisé par le rapport Virville "une remise en cause du droit du travail, en particulier du contrat à durée indéterminée, avec la généralisation du CDD à durée variable, la volonté de construire une société fondée sur la précarité et la mise en concurrence des individus".
Ce texte "aura pour conséquence de faire peser sur les salariés des risques sociaux majeurs", et "d’organiser un avenir incertain pour les ménages", estiment le PS, le PCF, les Verts, le PRG et le MRC. "C’est en somme la logique de l’intermittence qui s’installe", poursuivent les cinq formations.

"Face à une telle offensive, sans équivalent, à laquelle s’ajoutera demain la réforme annoncée par ordonnance de la Sécurité sociale, le Mouvement Républicain Citoyen, le Parti Communiste, le Parti Radical de gauche, le Parti Socialiste et les Verts condamnent vivement ce projet, réaffirment leur attachement au contrat à durée indéterminée comme fondement du contrat de travail", souligne la déclaration commune.

Dans son rapport remis le 15 janvier dernier au ministre des Affaires sociales François Fillon, Michel de Virville, secrétaire général du groupe Renault, propose la création d’un contrat de mission. D’une durée de 18 mois à cinq ans, ce nouveau type de contrat de travail entre le CDD et le CDI serait réservé aux cadres et aux ingénieurs pour une mission particulière. Les syndicats et la gauche y voient un risque de "précarisation" supplémentaire du marché du travail. PARIS (AP)