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Propagande de guerre, Propagande de Paix de Béatrice Pignède

Publie le mardi 17 février 2004 par Open-Publishing

Co-Prods ZALEA TV : TOUJOURS EN SALLE, BIENTÔT DE NOUVELLES SORTIES.... Mais après ?

En ce moment : Propagande de guerre, Propagande de Paix de Béatrice Pignède ( co-prod Clap 36- Zalea Tv )
Plus de détails sur :http://www.clap36.net

Séances à 20h00 tous les mercredis et vendredis à partir du 21 janvier 2004, suivies d’un débat avec la réalisatrice et les intervenants du film.
Détail de la programmation, en province, en Suisse et en Belgique : http://www.clap36.net
Si vous désirez organiser des projections-débats, merci de contacter : ct@clap36.net

Prochainement : Les hommes prophétiques de Pierre Merejkowsky ( co-prod Les Brasseurs de Cages ? Zalea tv)

Et après ? Inquiétudes pour les productions issues du Tiers Secteur Audiovisuel.
Cette année, en entrant en co-production, Zalea Tv a permis à deux association de production, clap 36 et Les brasseurs de cages, pour deux films qui n’auraient jamais pu voir le jour dans un cadre commercial, et qu’aucune télévision commerciale ou publico-commerciale n’aurait pu soutenir, de par le contenu et la forme de ces films. Ces films ont été produits grâce à une participation financière du CNC ( ministère de la Culture ), qui a sélectionné ces projets dans le cadre du COSIP.

Le Compte de soutien à l’industrie des programmes audiovisuels (COSIP), " a pour objet de favoriser la production d’œuvres audiovisuelles destinées à être diffusées sur les chaînes de télévision françaises." ( voir sur le site du CNC : http://www.cnc.fr/index_dyn.htm?a_presen/r2/ssrub1/p2_4_prodaud.htm )

Le COSIP "est alimenté principalement par une taxe levée sur les abonnements et les recettes publicitaires des chaînes privées et par un prélèvement sur le produit de la redevance et des recettes publicitaires des chaînes publiques, et secondairement par une taxe sur les éditions vidéo, ce système redistribue une partie des ressources des diffuseurs au profit des producteurs établis en France, contribuant ainsi au développement de la production audiovisuelle."

Le compte de soutien selectif ne peut être attribué qu’à des productions bénéficiant de l’apport d’une chaîne de télé, sous forme de co-production par exemple.
Les projets répondants à cette dernière condition, peuvent donc passer dans une commission qui décide ou non d’engager la participation du CNC.
L’aide accordée est parfois suffisante pour permettre aux co-producteurs de boucler le montage financier, et de convaincre parfois d’autres partenaires publics de déclencher la faisabilité financière du film.

Pour lever tout malentendu, rappelons qu’en tant que co-producteur et diffuseur, Zalea Tv investi des moyens dans ces films, et permet ainsi au producteur de répondre aux conditions d’attribution du COSIP, et ne peut en aucun cas percevoir le moindre centime de cette aide du CNC, la subvention étant entièrement perçue et gérée par l’association productrice au service du film.

Si Zalea Tv a choisi de s’engager sur certain projets, c’est pour permettre à des associations de produire des films aux contenus libres et déformatés, notamment afin de les diffuser ensuite sur son antenne, mais pas seulement, puisque ces films peuvent circuler ensuite gratuitement dans l’ensemble du Tiers Secteur Audiovisuel et parfois en salle, comme c’est le cas pour Propagande de guerre, propagande de paix co-produit avec clap 36.

C’est seulement en 2003 que Zalea Tv s’est engagée sur des projets qui n’ont pas tous abouti, mais dont deux ont bénéficié du COSIP et ont pu ainsi être menés à bien, jusqu’au bout. Il s’agissait de faits exceptionnels dans le cinéma français : des films entièrement produits dans un cadre et pour un cadre non commercial, débarrassés des contraintes imposées par les acheteurs habituels ( Il n’y a qu’à voir ces films pour apprécier l’intérêt d’une telle initiative ! )

Le bilan de cette année de production et les premiers retours des spectateurs ayant vu Propagande de guerre, propagande de paix de Béatrice Pignède ( et bientôt Les Hommes prophétiques de Pierre Merejkowsky ! ), laissaient entrevoir un espoir pour beaucoup de films mort-nés dans le monde en ruine du documentaire de création à la télévision ... Ces deux films seront diffusés lors de la prochaine opération de diffusion satellitaire de Zalea TV

Et pourtant :
Le Centre National du Cinéma nous a signifié "oralement", que les associations qui souhaitaient entrer en co-production avec ZALEA TV ne pourraient plus présenter de projet dans les commissions d’aides COSIP pour les mois à venir.
En fait, le CNC refuse désormais de laisser passer en commission d’attribution des aides COSIP, tout projet de co-production entre une association à but non lucratif et Zalea Tv, et ceci jusqu’à nouvel ordre. L’argument avancé par le CNC par téléphone, est que Zalea Tv ne diffuserait pas assez pour co-produire...

Effectivement, la période de discrimination actuelle fait que Zalea tv est censurée en hertzien par le CSA pour cause de campagne électorale en cours et attend toujours que ce dernier l’autorise à exister sur la future TNT.... Pourtant, Zalea Tv est toujours conventionnée par le CSA pour diffuser sur le câble ou le satellite, ce qu’elle fait de façon hebdomadaire avec l’opération Canal du Dialogue ( voir http://www.zalea.org/fond.php?titre=sat ) , ce qui ne semble plus suffire pour que le CNC considère Zalea TV, comme un vrai diffuseur.

Ceci marque un changement d’attitude notable de la part du CNC, puisque jusqu’à maintenant, la règle était loin d’être aussi stricte et précise, certaines structures ayant même détourné le principe d’attribution du COSIP en se payant seulement deux heures de diffusion par an, pour justifier de leur demande d’aide financière.
Celles-ci n’ont jamais été inquiétées, mais si la nouvelle attitude du CNC vise à prévenir tout débordement, ou dissuader toute abondance de projets, on est permis de s’étonner que sa première mesure d’exclusion touche des projets co-produits par une télé libre expérimentée, qui n’a pas plus à prouver sa vocation de diffuseur.

Le fait que cette décision touche les projets co-produits par Zalea Tv, qui est pourtant conventionnée pour le câble et le satellite depuis 4 ans, est un signe assez fort qui ouvre plusieurs questions sur lesquelles devra répondre le CNC :
Quelles sont les critères minimum à partir desquels le CNC définit une chaîne de télévision ? A partir de combien d’heures de diffusion par exemple ?
Est-ce que les chaînes qui diffusent seulement sur le câble et le satellite, comme Planète par exemple, vont-elles aussi devoir arrêter de co-produire des films avec l’aide du CNC, parce qu’elles ne sont pas disponibles par voie hertzienne ?
Une chaîne qui diffuse en boucle seulement deux ou trois heures de programmes par jour, comme c’est souvent le cas pour les chaînes commerciales, est-elle considérée comme une chaîne à part entière ?

Est-ce que, dans l’avenir, le statut non commercial des structures de productions et de diffusions vont les exclure d’office des aides publiques à la création audiovisuelle distribuées par le ministère de la Culture ?
On attend impatiemment quelques réponses que nous ne manquerons pas de vous communiquer, mais qui risquent de fixer pour longtemps la nature de la création audiovisuelle à venir.