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Les idées délirantes de Tony Negri...

Publie le vendredi 13 juillet 2007 par Open-Publishing
4 commentaires

de Roberto Ferrario

Ancien militant d’extrême gauche, le philosophe italien décrit l’effacement du prolétariat et l’avènement d’un nouveau sujet politique : la "Multitude". Un concept qui fait débat aux quatre coins du monde. En particulier dans les mouvements altermondialiste et plus précisément dans ATTAC...

Petit rappel : Tony Negri a appelé à voter "oui" au projet de Constitution européenne.

Je vous conseil vivement de lire cet brochure : "Negrisme & Tute bianche : une contre-révolution de gauche" ici


Antonio Negri : "Nous sommes déjà des hommes nouveaux"

de Jean Birnbaum

Parmi les oeuvres exposées à Venise, ces jours-ci, dans le cadre de la Biennale d’art contemporain, on croise cette Passion du XXe siècle : Jésus crucifié sur un avion de chasse, un bras fixé à chaque missile. Cette oeuvre, intitulée La Civilisation occidentale et chrétienne, se trouve suspendue aux plafonds de l’Arsenal, en plein coeur de la cité vénitienne.

A quelques kilomètres de là, au début des années 1970, des ouvriers de la pétrochimie avaient utilisé le même motif pour identifier leur calvaire moderne : révoltés par la multiplication des cas de cancer dans leurs rangs, ils avaient récupéré un mannequin féminin en plastique désarticulé, et l’avaient cloué sur une croix, le visage recouvert d’un masque à gaz militaire. "Vous vous rendez compte, il y a eu des milliers de cancers, beaucoup de morts, et tout cela vient seulement d’être jugé, en 2003...", soupire Antonio Negri, tenant dans sa main une photo jaunie de la foule prolétarienne rassemblée autour de cette croix : c’est la Passion de Porto Marghera, du nom de l’immense zone industrielle qui se dresse à la lisière de Venise.

A leur manière, ces travailleurs étaient des habitués de la Biennale : en juin 1968, main dans la main avec les étudiants de la faculté d’architecture, n’avaient-ils pas bloqué la manifestation, appelant à un front unique des beaux-arts et de l’imagination ouvrière ? Negri en était. Il a alors 35 ans, habite Venise et enseigne la philosophie du droit public à l’université de Padoue ; mais c’est à Porto Marghera que le militant fait vraiment ses classes : "Je partais très tôt le matin, j’arrivais vers 6 heures pour les assemblées générales ouvrières, puis je mettais ma cravate pour aller tenir mon séminaire à la fac, et je revenais à 17 heures, histoire de préparer la suite du mouvement...", se souvient-il.

Aller à la rencontre de Negri, c’est revenir à cette scène fondatrice, et mesurer la distance parcourue, depuis l’éducation politique de Porto Marghera jusqu’à la consécration "altermondialiste", en passant par les "années de plomb", la terreur, la prison (voir encadré). Rendez-vous fut donc pris dans l’un des innombrables "centres sociaux" qui forment l’armature des réseaux "alter" en Italie, et qui associent intérimaires, sans-papiers et intellectuels précaires autour d’un débat ou d’un concert.

"Nous voilà dans le Far West vénitien", ironise Antonio Negri, tandis que la voiture s’enfonce dans la chaleur de Porto Marghera. Au bord de la route, des bâtiments industriels, des colonnes de fumée et, tous les 500 m, une prostituée. A droite, on aperçoit l’ancien local où Negri et ses camarades de l’Autonomie ouvrière défiaient le centre de police, situé juste en face. A gauche, devant une usine textile, coule un canal qui mène à la lagune, au travers duquel les "copains" tendaient des câbles pour empêcher les bateaux des "jaunes" (briseurs de grève) d’accoster.

Un peu plus loin, justement, on tombe sur un piquet de grève, tout à fait actuel celui-là : torses nus et bermudas estivaux, quatre métallos montent la garde devant leur entreprise pour protester contre les licenciements massifs. Un journal à la main, ils chassent les insectes qui s’accumulent sous leur parasol. La conversation s’engage à l’ombre des bannières syndicales, quelques blagues sont échangées. "C’est fou, on dirait un film de Fellini", sourit Negri, comme si la scène avait à ses yeux quelque chose d’irrémédiablement dépassé.

Longtemps, pourtant, le philosophe et ses amis "ouvriéristes" ont considéré ces travailleurs comme l’avant-garde d’une libération universelle. La voie en était toute tracée, et elle partait, entre autres, de Porto Marghera. Les choses ont changé : "Dans les années 1970, il y avait ici 35 000 ouvriers, aujourd’hui ils sont 9 000. On est passé du fordisme au post-fordisme, il n’y a quasiment plus rien d’un point de vue industriel. Ce sont des entreprises de services, de transports, d’informatique", précise Negri, dont l’effort théorique consiste à réviser les catégories marxistes en partant de la question sociale et de ses métamorphoses contemporaines.

A commencer par l’avènement d’un monde "postmoderne", entièrement soumis à l’hégémonie de la marchandise. Cet espace de domination "déterritorialisé", à la fois lisse et sans frontières, où la folle circulation du capital rend caduques les anciennes souverainetés étatiques, Negri et son ami américain Michael Hardt l’ont baptisé "Empire". En son sein triomphe une forme de travail de plus en plus "cognitive", c’est-à-dire immatérielle et communicationnelle. En prendre acte, affirment-ils, c’est accepter le fait que le prolétariat industriel tend à céder sa place à un autre sujet collectif, plus hybride, plus adapté aux formes globales de l’exploitation : les deux auteurs nomment "Multitude" cette nouvelle figure politique (1).

Toutefois, là où le prolétariat marxiste était appelé à monter "à l’assaut du ciel" en faisant la révolution, la Multitude "negriste" est censée garder les pieds sur terre, et endurer une interminable transition. Son destin n’est pas de préparer la rupture, assure Negri, mais de reconnaître qu’elle a déjà eu lieu : "Je suis convaincu que nous sommes déjà des hommes nouveaux : la rupture a déjà été donnée, et elle date des années 1968. 1968 n’est pas important parce que Cohn-Bendit a fait des pirouettes à la Sorbonne, non ! C’est important parce qu’alors le travail intellectuel est entré en scène. En réalité, je me demande si le capitalisme existe encore, aujourd’hui, et si la grande transformation que nous vivons n’est pas une transition extrêmement puissante vers une société plus libre, plus juste, plus démocratique."

Relisant Spinoza et Machiavel, mais aussi Deleuze et Foucault, Negri s’efforce de proposer une grille de lecture originale à tous ceux qui veulent préserver une espérance d’émancipation. Si les deux livres qu’il a publiés avec Michael Hardt, Empire (Exils, 2000) et Multitude (La Découverte, 2004), sont lus et commentés aux quatre coins de la planète, c’est que les hypothèses et le vocabulaire qu’ils proposent sont venus répondre à une attente de renouvellement théorique, les jeunes générations altermondialistes ne pouvant se contenter du vieux corpus léniniste et/ou tiers-mondiste.

A ces militants du XXIe siècle, Negri n’annonce ni émeute ni grand soir. Cet ancien chef de l’extrême gauche italienne, qui fut jadis accusé d’être le cerveau des Brigades rouges, insiste souvent sur sa répugnance à l’égard de la violence et de ses théorisations ; du reste, on ne trouve guère, sous sa plume, la fascination que le volontarisme politique et la "décision" révolutionnaire inspirent à certains philosophes français : "Je déteste tous ceux qui parlent de "décision", au sens de Carl Schmitt. Je pense que c’est vraiment le mot fasciste par excellence, c’est de la mystification pure. La décision, c’est quelque chose de difficile, une accumulation de raisonnements, d’états d’âme ; la décision, ce n’est pas couper, c’est construire...", rectifie Negri.

Pour lui, face à un Empire "biopolitique" dont le pouvoir touche à chaque existence, et jusqu’à l’organisation de la vie même, la Multitude est tentée par l’exode, plutôt que par l’affrontement. C’est en désertant collectivement que les singularités en révolte pourront partager leurs expériences, échanger leurs idées, construire ce que Negri appelle le "commun" : "On n’a plus besoin du capital ! La valorisation passe par la tête, voilà la grande transformation. La Multitude en a pris conscience, elle qui ne veut plus qu’on lui enlève le produit de son travail. Voyez le récent rassemblement altermondialiste de Rostock, en Allemagne. Ce n’était plus la vieille classe ouvrière, c’était le nouveau prolétariat cognitif : il fait tous les métiers précaires, il travaille dans les call centers ou dans les centres de recherche scientifique, il aime mettre en commun son intelligence, ses langages, sa musique... C’est ça la nouvelle jeunesse ! Il y a maintenant la possibilité d’une gestion démocratique absolue", s’enthousiasme Negri.

Voeu pieux, tranchent les uns. Abstraction fumeuse, ricanent les autres, dénonçant l’illusion d’une justice immanente et globalisée, version généreuse de la propagande néolibérale. La notion de "Multitude" ne masque-t-elle pas la permanence de la lutte des classes ?, demande le philosophe slovène Slavoj Zizek. Et si l’Empire est sans limites ni dehors, comment pourrait-on s’en retirer, interroge pour sa part le philosophe allemand Peter Sloterdijk. "La scène mondiale devient alors un théâtre d’ombres où une abstraction de Multitude affronte une abstraction d’Empire", écrit quant à lui le philosophe français Daniel Bensaïd, raillant une " rhétorique de la béatitude" où "la foi du charbonnier tient lieu de projet stratégique" : dans ces conditions, tranche Bensaïd, comment s’étonner que Negri ait appelé à voter "oui" au projet de Constitution européenne ?

Face à ces critiques, Antonio Negri tient ferme. Il explique que ses concepts demeurent "à faire", et qu’il souhaite seulement proposer quelques "hypothèses" : "Moi je crois que la révolution est déjà passée, et que la liberté vit dans la conscience des gens. Vous connaissez la formule de Gramsci, "pessimisme de la raison, optimisme de la volonté". Pour moi, ce serait plutôt "optimisme de la raison, pessimisme de la volonté", car le chemin est difficile..." Assis dans son bureau vénitien, entre une photo de son ami disparu, le psychanalyste Felix Guattari, et une statuette de Lénine, il pose la main sur un essai de Daniel Bensaïd traduit en italien (Marx l’intempestif) et repasse à l’offensive : "Bensaïd, qu’est-ce qu’il me propose ? De revenir à l’Etat-nation ? A la guerre ? A l’individu ? C’est impossible, c’est irréversible, les catégories de la modernité sont perdues."

Et de conclure que si la gauche est en crise, c’est parce qu’elle n’a rien compris à la naissance de la Multitude et qu’elle s’accroche au vieux monde des "cols bleus" : "personne ne veut plus travailler en usine comme son père ! Il n’y a que les communistes français qui ne voient pas ça, et aussi Sarkozy ! Après tout, il a été élu sur quoi ? Sur le nationalisme, qui a été construit par la gauche dans la bataille contre l’Europe. Et sur l’apologie du travail, élaborée par la gauche dans sa lutte contre le contrat premier emploi (CPE). Je rêve d’une autre gauche, qui reconnaîtrait que le capital n’est plus la force qui unifie le travail, que l’Etat n’est plus la force qui fait les Constitutions, et que l’individu n’est plus le centre de tout. En bref, une gauche d’égalité, de liberté, de "démocratie absolue", comme diraient Spinoza et Machiavel"

(1) Pour une discussion stimulante de ces concepts, on lira le livre de Pierre Dardot, Christian Laval et El Mouhoub Mouhoud, Sauver Marx ? Empire, multitude, travail immatériel (La Découverte, 264 p., 23 €).

http://www.lemonde.fr/web/article/0...

Messages

  • Ce n’est pas parce que le prolétariat n’a plus forcement une clé à molette dans la poche et un bleu de travail qu’il n’existe plus.

    Ca fait belle lurette et avant même que ne commence le chemin de Negri, que des gens avaient pointé qu’apparaissait une autre classe ouvrière qui ne se limitait pas aux OS des usines.

    L’exploitation règne largement et le partage entre classe exploiteuse et classe exploitée est toujours autant d’actualité, que ce soit dans la petite entreprise ou dans le groupe géant qui écrème une énorme partie des richesses du territoire dans ses entreprises, cols bleus et cols blancs, dans des climats de paranoias productives , certains s’en suicident, ...

    Negri se trompe, le lien existe toujours, la lutte de classe existe toujours, le règne du capital existe toujours, dominateur, pénétrant même des sphères qui lui étaient auparavant hors d’atteinte.

    Le fonctionnement du capital procède aux mêmes mécanismes qu’il y a 150 ans, et révolutionne toujours et sans cesse, sous peine de mort (la sienne) les conditions de production, les conditions d’expansion, il détruit sans arrêt...

    Négri a raison par ailleurs sur le désir de liberté puissant donné aux travailleurs par le développement de la connaissance et la démocratisation radicale de l’accès à l’échange et l’éducation.
    La connaissance et l’élevation du niveau éducatif crée et recrée sans cesse le désir de liberté des individus et des classes exploitées.

    Oublié le terme de communisme, oublié le souvenir de la lutte de classe, les conditions de développement des forces productives au service de la classe bourgeoise recréent en permanence la révolte et le desir d’auto-gestion , de communisme, de controle, de démocratie... Internet en est l’exemple, les Wikipédia itou, et d’autre part les tentatives d’agression permanentes et de controle des forces bourgeoises de ce champ.

    Collectivement les travailleurs ont de plus en plus les moyens de gérer leurs entreprises, sans le capital, des moyens en connaissance de la gestion ordinaire de l’entreprise, en connaissance de son environnement, bref, le socialisme est possible sans caporaux, bureaucrates et bourgeois, qui n’ont plus monopoles de la connaissance (et la grande nouvelle est là).

    Ce qui enracine notre optimisme est là, et on ne comprend rien à ce qui se passe si on ne voit pas cette renaissance permanente de plus en plus puissante des conditions d’une société plus humaine. Le capital est ainsi. Il crée les conditions de sa perte, en même temps qu’il n’a jamais été autant roi de la terre.

    Mais pour autant cette société morcellise et produit des conceptions negristes qui peuvent laisser penser que la lutte de classe est dépassée, alors que rien, rien ne permet de penser qu’elle l’est. Et également les entreprises permanentes et tactiques du capital pour survivre continuer d’exploiter bien vivantes même dans le drame (Irak, Afganistan, Tchétchenie, etc)...

    C’est dans la décision, dans l’idéologie, la soumission à l’idéologie dominante qu’il y a du mou dans le genou. Dans l’idéologie première de la désespérance et la pensée de l’impossibilité de renverser un ordre arrogant, planétaire et surpuissant. Pas dans la description du monde quand on le débarrasse de ses paillettes et ses faux semblants.

    Des concentrations se poursuivent comme jamais et le monde est lisible bien lisible...

    Une structure du monde se dessine et penser que les états-nations dépassés le capital n’aurait plus de substance est folie. C’est oublier que le capital a aussi construit des états , qu’il est traversé maintenant, comme avant , de tendances contradictoires, entre les strates basses de la bourgeoisie qui veulent exister uniquement autour d’un état national (comme ce fut dans les républiques, principautés et papauté en Italie avant l’unification nationale), ceux qui veulent se construire essentiellement à l’échelle continentale et ceux qui estiment que le jeu se joue maintenant à échelle mondiale.

    Tout se mélange dans une mélée qui avait été un temps gelée par le règne des états nations ossifiés. L’histoire reprend maintenant sa route et le FMI, l’ONU, l’armée américaine, le G8, Davos, l’Union Européenne, les zones économiques en Asie, en Amérique Latine, en Amérique du Nord annoncent des transitions vers des états de bien plus vastes dimensions , avec des pré-polices mondiales, des parlements bilderbergiens, des monaies continentales voir mondiales...

    Bref une immense mêlée à lieu où le cliquet de l’exploitation au travers d’un état, hésite à se fixer sur la taille du territoire. Mais se n’est pas l’absence d’état, à ce que je sache ça ré-arme dnns le monde, je ne vois pas moins de police mais +, des fortunes encore plus colossales qu’avant, et des exploités encore plus précarisés dans certaines zones géographiques, des fois moins, mais toujours plus exploités (produisent beaucoup plus de richesses).

    Ce monde est lisible, il a ses hiérarchies.

    Si un reproche peut être fait à la gauche et les gauches, ces dernières décennies, du moins celles qui essayaient de ne pas se mettre au service de la bourgeoisie, c’est justement d’avoir trop souvent fait des additions de fronts , des additions de révoltes, sans chercher à structurer ce qui domine et règle le la dans le concert . ce n’est pas essayer de diminuer la réalité ni la légitimité de luttes sociétales que d’indiquer qu’il existe toujours une classe dominante qui elle structure son fonctionnement pour toucher la galette, maintenir son règne.

    Oui ce monde trouve ce qui le reproduit sans cesse dans l’exploitation de l’homme par l’homme, oui le capital continue de racheter les moyens de communication et les hauts parleurs pour dominer idéologiquement afin de mieux exploiter, oui il se sert du gros bâton quand il veut, à tout prix, se saisir du bien d’autrui, de son travail.

    Les conditions de la lutte des classes changent sans cesse, des couches sociales morcelées avec des métiers très différents existent à l’intérieur d’une classe qui n’en est pas moins classe.

    L’existence de travailleurs jeunes pauvres est un problème qui renait sans cesse (et en Italie aussi) montrant en cela que l’exploitation et le règne du capital sont toujours aussi évidents.

    la constitution européenne fut un des moments où le capital a essayé de pousser plus loin le bouchon d’un état continental, avec un luxe de détails sur les meilleurs façons d’exploiter, de supprimer toute division des pouvoirs, maintenir la capacité aux exactions policières, liquider par un silence inquiétant les populations d’origine non européennes , exploser la démocratie, graver dans le marbre explicitement la domination du capital, etc...

    La réponse des populations françaises et néerlandaises, seules à avoir droit de décider sur ce texte , montra un gigantesque débat, comme jamais il n’y en eu dans une population, une chose qui pour notre ami n’est rien, habitué qu’il est au pouvoir des mots et aux mots du pouvoir, mais qui pour ces populations fut un premier test de big bang de belle ampleur des conséquences de la hausse des connaissances de la population et ses capacités à échanger à grande échelle.

    Ce qui a manqué à la gauche (la vraie pas les majoritaires du PS) fut certainement la capacité à lire et définir tactique et stratégie qui intègrent ce combat contre l’ordre mi-brun du TCE.
    Négri semble avoir choisi là de créer les conditions d’un maitre plus puissant et plus grand, j’ai du mal à saisir sa politique du pire.

    La gauche, nous, a du mal à structurer son regard et à redéfinir des hiérarchies de combat et des objectifs de révolution , pas à l’inverse...

    le capital, au travers de ces représentants dans l’état ne perd , lui, jamais le nord en ne quittant à aucun moment des yeux l’objet de son adoration, portefeuille et pouvoir.

    Plus prosaïquement il n’oublie pas, même pour un truc absolument marginal comme l’ISF , de gratter et voler méthodiquement, sa lutte de classe à lui....

    Copas

    • Marx a déjà commencé sa réflexion sur les "formes" d’existence d’une "classe ouvrière"...ainsi que sur "la création de la valeur".

      Comme il y a un "prix", affiché, et donc une "apparence " de la "valeur", il y a un "ouvrier", avec sa clé à molette dans la poche...

      mais la "valeur" est produite "socialement" dans une société capitaliste qui fonctionne comme la propriété privée d’une classe "patron de droit divin" :

      même le chien du mendiant du coin, dans cette "société" , participe à "la production globale de valeurs" de cette gigantesque "entreprise de déhumanisation" :

      la "classe ouvrière" au sens le plus large , a besoin de prendre son parti : celui du "devenir humain", face à la construction dans "l’entreprise du patronat de droit divin" d’une "valeur totalitaire" qui est celle de l’enfer !

    • Merci Copas,

      C’est toujours un plaisir de te lire et un enrichissement.

      Maguy

  • Les travailleurs cognitifs ne seraint plus des proletaires ?

    certe le cliché de l’ouvrier en bleu de travail , est de plus en plus rare en Europe, Mais c est juste que le patronat a changé l image que nous avions de nous mêmes a coup de delocalisation, de fermeture d usine et de marketing. donc rien d etonnant a que Negri, grand intelectuel, ancien fetichiste du bleu de traville ne voit que les ouvriers restant comme des reliques de ses annes folle ou il vivait de sensation forte, mais en attendant , les travailleurs cognitifs ils se font exploités comme les autres et feraient mieux de se rappeler de leur conditions au plus vite afin de reprendre la lutte et d arreter de faire la fêtes dans les forums sociaux avec leur nouveau gourous en esperant secretement que rien ne change tout en sachant que le capital grignotte les aquis sociaux conquis non pas par eux, mais par des ouvrier d avant " l evolution" par les ouvriers en voie d extinction, ceux qui luttaient.