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Le cinéma Utopia à Toulouse dit STOP au CRIF

Publie le jeudi 18 mars 2004 par Open-Publishing

ET voilà, la projection en avant-première (pour Toulouse ) du film
"Écrivains des frontières" prévu initialement le 25 mars à l’Utopia
Toulouse, en présence de Leïla Shahid, est ANNULÉ.
Dans la dernière gazette de l’excellent cinéma Utopia (n°104, du
24 mars au 27 avril), une pleine page, raconte les déboires de l’Utopia
avec le CRIF, et ça ne date pas d’hier.

Pour ceux qui n’ont pas l’occasion de prendre LA GAZETTE UTOPIA à
Toulouse

LA DERNIÈRE TENTATION DU CRIF
« Celui qui voit l’hostilité partout provoque l’hostilité » (Théo
Klein, ancien président du CRIF)

Nous avions prévu le 25 mars, à l’Utopia Toulouse, une avant-première
du film Écrivains des frontières, de Samir Abdallah, avec Leïla Shahid,
déléguée de la Palestine en France.

Des amis juifs nous ont fait passer un message lancé par le CRIF
(représentant les institutions juives de France) en direction de la
communauté juive de Toulouse, en nous signalant qu’une mobilisation se
mettait en place pour faire en sorte que Leïla Shahid se retrouve seule
ce soir-là en face d’une salle de spectateurs peu accessibles au
dialogue (euphémisme, si l’on en croit les manifestations d’hostilité
que nous recevons chaque jour). Évidemment, ce genre d’attitude
provoque des réactions, et certains proposaient une mobilisation
inverse pour contrer…

Nous refusons d’entrer dans ce processus où la haine répond toujours
plus à la haine.
Nous annulons cette séance unique qui n’aurait abouti qu’à un
affrontement sans issue, et faisons appel à l’intelligence de tous,
pour répondre par le dialogue à la provocation.

Néanmoins, nous interrogeons le CRIF :
Ce n’est pas la première fois que vous vous manifestez auprès de nous :
quand David écrit, il y a quelques mois dans la gazette « Pitié pour
les Palestiniens », quand nous affichons dans le hall l’appel des
intellectuels juifs au dialogue, quand nous passons un film qui ne
correspond pas à vos critères… nous devons répondre à votre
agressivité, à vos paroles déplaisantes, vous lacérez nos affiches,
maculez d’encre le contenu de notre distributeur de gazettes…

On vous le dit tout cru : vous jouez contre votre camp.
La belle image de démocratie dont vous rêviez pour Israël va commencer
à s’écorner sérieusement si, même en France, il n’est pas possible de
mettre en question un tant soi peu la politique d’Ariel Sharon sans
être taxé d’antisémitisme ou, si on est juif, d’être traité de traître
ou de « juif honteux »… s’il n’est pas possible de suggérer qu’il
faudra bien que les Palestiniens aient aussi une terre sans provoquer
votre colère, s’il est impossible d’attirer respectueusement votre
attention sur le fait que ce mur risque d’être une tache terrible sur
l’histoire du peuple juif.

Vous jouez contre votre camp, en tentant de faire croire que la
communauté juive est formée d’un seul bloc uni par la haine.
Le plus sûr rempart contre cette exaspération qui monte dans les
couches les plus variées de la population, plus ou moins analysée, plus
ou moins raisonnée et qui dérive parfois vers l’antisémitisme… ce sont
tous ceux qui, dans la communauté juive, allument des contre-feux, et
nous rappellent que le peuple juif est aussi celui des « Armes de
l’Esprit* », celui qui élève le niveau alors même que le dialogue
semble impossible.

C’est l’association des Rabin for Human Right, qui sont les premiers
acheteurs de l’huile de Birzeit qu’on nous a reproché de vendre au
prétexte que nous finançons le « terrorisme ». Ce sont les pères de
jeunes victimes juives qui créent une association avec les pères
palestiniens pour créer des solidarités et lutter ensemble pour la
paix. Ce sont les signataires du Pacte de Genève, les soldats qui
refusent de servir dans les territoires occupés, le Mouvement des
Refuznik, celui des Femmes en Noir, le groupe Ta’ayush… Ce sont ces
danseurs, ces musiciens, ces théâtreux, ces réalisateurs Arabes et
Juifs qui travaillent ensemble pour faire savoir que le pire n’est pas
inéluctablement sûr… toutes ces associations qui, envers et contre
toutes les pressions, rappellent, avec un formidable courage, qu’il y a
des deux côtés des gens prêts à travailler ensemble pour la paix.

Du 20 MAI au 6 JUIN 2004
ÉCRIVAINS DES FRONTIÈRES n’est pas un brûlot agressif ou haineux, mais
un appel à la réflexion et à la paix, tout comme :

ROUTE 181, réalisé par un juif et un Palestinien, qui vient d’être
interdit à Beaubourg par le ministère de la culture, à la suite de
pressions.

Nous programmerons ces deux films, et d’autres encore, chacun à
plusieurs reprises, entre le 20 mai et le 6 juin. Il y aura une
exposition, des débats… avec l’UFJP l’Union Juive Française pour la
Paix, le collectif PasEnMonNom, d’autres… et pourquoi pas des
représentants du CRIF ? Il nous serait à ce propos agréable que vous
veniez dans un esprit de dialogue, contrairement à ce qui point dans
votre message :

LA LETTRE DIFFUSÉE SUR LE SITE DU CRIF Midi-Pyrénées (texte supprimé
du site !)
http://www.cedj.org/

Le 25 mars prochain, le cinéma Utopia Toulouse projette en
avant-première le film documentaire "Ecrivains des frontières" de Samir
Abdallah et José Reynès, fondateurs des campagnes civile internationale
pour la protection du peuple palestinien (CCIPP).

Cette soirée débat se fait bien entendu l’honneur de recevoir la reine
du mensonge, j’ai nommé Leïla Shahid.
Vous l’aurez compris, notre présence à tous est indispensable pour que
sur les 230 sièges de la grande salle soit occuppés par, disons, 150 de
nos paires de fesses.
Pour cela, il est indispensable d’acheter les places en prévente le 17
mars à partir de 12h00.
Etant donné la présence à Toulouse de nombreux afficionados de Leila
Shahid et des Palestiniens, il faudra impérativement acheter les
places ce jour et le plus tôt possible dans la journée, sinon ce sera
trop tard.
Arrangez-vous entre vous pour les acheter par petit paquet (en acheter
trop d’un coup fera louche et je ne sais pas même si ce sera possible).
Je vous joins en attachement un petit dossier sur ce film (pour les
pressés, vous pouvez ne lire que les phrases en gras ; pour les pas
pressés, vous pouvez aller sur le site
http://www.ecrivainsdesfrontieres.org/)
D’ici quelques jours, je vous joindrai un argumentaire de façon à
pouvoir intervenir intelligemment et calmement lors du "débat", avec
des éléments précis et factuels.
Même ceux qui ne prennent pas la parole, leur présence est très
importante, ça fait une sorte de tampon pour ne pas laisser la haine se
déverser.
Je sais qu’il est pénible de se mobiliser pour cela, que l’on préfère
soit rester au chaud en famille, soit se voir entre amis ou faire des
choses plus intéressantes, mais c’est à nous aujourd’hui qu’incombe la
responsabilité de faire barrage à la démonisation d’Israël, et au-delà,
des Juifs.
Si ce n’est moi, alors qui d’autre ? Sinon maintenant, quand ? Mais si
ce n’est que pour moi, qui suis-je ? (c’est à peu près ça...)

Catherine Leuchter
Responsable de la commission média du CRIF Midi-Pyrénées
2, place Riquet 31000 Toulouse
05 62 73 45 69
cleuch1@aol.com