José Bové : « La culture en plein champ est inacceptable »

Vous organisez aujourd’hui votre grande marche des anti-OGM, entre Chartres et Paris, pour les assises du 14 octobre. Quel est le but ?

José Bové : L’an dernier, nous avons décidé, avec une quinzaine d’organisations (Attac, la Confédération paysanne, Greenpeace, les Faucheurs volontaires…) de lancer l’appel d’Orléans, pour obtenir un moratoire sur la culture commerciale des OGM. 

Quelle est votre position ?

Nous ne sommes pas opposés à la recherche sur les OGM, à condition que celle-ci soit en laboratoires. En revanche, la culture en plein champ, parfois à 50 mètres d’autres cultures, est inacceptable.

Nous ne connaissons pas les conséquences sur ces productions. Le moratoire vise à mettre en place une loi de protection : pas de reprise de la culture commerciale tant que les effets des récoltes de cette année et de l’année prochaine ne sont pas analysés, et la garantie que l’on peut faire coexister les deux types de cultures sans interactions.

La Commission européenne ne va-t-elle pas à l’encontre de cette suspension ?

Non, au contraire. La directive 2001-18 permet un moratoire. De nombreux pays européens l’ont déjà fait, par des lois de protection, comme pour le M810 de Monsanto, qui n’est pas autorisé en Allemagne, en Grèce ou en Angleterre.

Jean-Louis Borloo a évoqué la possibilité de « geler » la culture d’OGM. Y voyez-vous une avancée ?

Oui, bien sûr, cela veut déjà dire que nos combats précédents n’ont pas été vains. Mais il faut maintenant que le gouvernement prenne ses responsabilités, et ne cède pas face au lobby des firmes agro-industrielles.

A la fin du mois, le Grenelle se termine, sans que l’on sache si les ministres concernés parleront de ce sujet. Que tout le monde se réunisse autour d’une table, et qu’une décision définitive soit prise !

Matin Plus du 09 octobre 2007

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