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René Riesel ancien secrétaire national de la Confédération Paysanne, est sorti de prison

Publie le mardi 6 avril 2004 par Open-Publishing


René Riesel, agriculteur lozérien, ancien secrétaire national de la
Confédération Paysanne, est sorti de prison vendredi 26 mars au matin. Il était
incarcéré depuis le 1er décembre 2003 à la maison d’arrêt de Mende pour avoir
participé à l’effraction dans une serre du Cirad à Montpellier et
avoir détruit des plants de riz transgénique destinés à être mis en culture.

Il a bénéficié d’une libération conditionnelle standard après quatre mois
passés derrière les barreaux, alors qu’il devait en purger six. Une décision
logique, prise par la juge de l’application des peines.

René Riesel combat les OGM depuis 1996. Pour lui, ce sont les agents de "l’intégration
des paysans dans un complexe agro-industriel". Il est d’ailleurs le principal
initiateur de la campagne anti-OGM en France et en
Europe. Il cumule, à ce titre, diverses condamnations à des peines de prison,
des amendes et indemnités particulièrement élevées, au bénéfice de Monsanto et
de l’Etat principalement.

Avec José Bové, ils organisent l’invasion d’un stockage de maïs transgénique à Nerac,
en 1998. L’année suivante, Riesel rompt avec la Confédération
paysanne, jugée trop réformiste, mais pas avec l’action et, avec Bové et bien
d’autres, détruit des plants de riz transgénique à Montpellier.

Bové est devenu le héraut de l’altermondialisation. Riesel le rejette ; il vomit
les "citoyennistes" et Attac, qui, selon lui, ne veulent qu’aménager
le système techno-marchand. Dans cette époque sans repères politiques, il poursuit
une autre voie, s’affichant comme "anti-industriel" et ne se berce pas de l’illusion
qu’on puisse durablement utiliser les medias contre le
système de domination qu’ils servent...

René Riesel a refusé l’aménagement de peine dont avait bénéficié José Bové, il
déclarait en septembre, à la lettre de la CNT-AIT

"Quand à moi qui avais dit que j’accepterais de rencontrer le juge d’application
des peines et que l’ayant rencontré j’accepterais ce qui me
paraîtrait acceptable ; j’ai été convoqué par ledit juge de mon département le
9 août, donc en plein tam-tam larzacien, et j’ai décliné toutes les propositions
d’aménagement de peine, j’ai seulement demandé la date
d’incarcération ; donc je rentre en prison le 1er décembre pour exécuter la peine
qu’il me reste. C’est à dire six mois .../... J’ai eu deux mois de
réduction forfaitaire pour chacune de mes deux peines. Vraisemblablement, je
demanderai comme n’importe quel prisonnier de droit commun, qu’on me donne la
liberté conditionnelle à mi-peine. Donc, rentrant en décembre je devrais sortir
logiquement début mars."

En prison, il a écrit et ne s’est pas plaint, ce n’est pas son genre... La veille
de son incarcération, il se préoccupait surtout de savoir s’il pourrait emporter
les ouvrages qu’il projetait de lire à l’ombre. Pour cet
ancien enragé de 1968, éleveur de moutons sur le causse Méjean, la geôle était
un passage obligé de la rébellion.

René Riesel a écrit "Déclaration sur l’agriculture transgénique" et "Aveux complets
des véritables mobiles du crime commis au CIRAD le 5 juin 1999" et
tout récemment : "Du progrès dans la domestication" aux éditions de
l’Encyclopédie des Nuisances.

Source : Grainvert

06.04.2004
Collectif Bellaciao