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Versements, avantages fiscaux, rentes : le plan d’épargne retraite populaire passé au crible

Publie le dimanche 25 avril 2004 par Open-Publishing

Sans avoir attendu la naissance officielle du plan d’épargne retraite
populaire (PERP), banquiers et assureurs se sont livré, ces derniers mois,
une bataille acharnée pour commercialiser ce nouveau produit. La plupart des
établissements ont "précommercialisé" des PERP depuis janvier de l’année en
bloquant les sommes sur des comptes rémunérés à environ 3 %. L’enjeu est de
taille : un tiers des 24 millions d’actifs français pourraient avoir
souscrit un tel plan dans cinq ans et y consacrer un tiers de leur épargne
financière, selon l’Association française professionnelle de
l’épargne-retraite (Afpen). Cette politique de commercialisation a été
couronnée de succès pour certains établissements : fin mars, 300 000 clients
des Caisses d’épargne se montraient intéressés. Le jour même de la
publication du décret d’application de la "loi Fillon", jeudi 22 avril,
l’Ecureuil détaillait les caractéristiques de son plan.

La Caisse d’épargne a réalisé, pour Le Monde, des simulations pour cinq
types de clients. Conclusion : le niveau de la rente dépend moins du montant
épargné que du nombre d’années de versements. Ces simulations ont été
établies sur la base d’une épargne rémunérée à 5 % pendant toute la période
de versement, un niveau qui correspond à la rémunération d’un bon contrat
d’assurance-vie servi en 2003. Ces calculs ont été faits en supposant que le
taux d’imposition était constant pendant toute la période. La rente est
donnée avant impôt.

Un salarié de 25 ans, très faiblement imposé avec un taux marginal
d’imposition de 6,83 %, et qui verse chaque mois 30 euros sur son PERP,
obtiendra chaque année une économie d’impôt de 25 euros (soit 984 euros
pendant les 40 années d’épargne). A la retraite, il percevra une rente
mensuelle de 113 euros.

Un salarié de 35 ans, imposé au taux marginal de 6,83 %, qui verse 30 euros
sur son PERP, fera une économie d’impôt de 25 euros chaque année (soit 738
euros pendant la période des versements). A la retraite, il percevra une
rente mensuelle de 65 euros.

Un salarié de 45 ans, imposé au taux marginal de 19,14 %, et qui verse
chaque mois 100 euros sur son PERP, bénéficiera d’une économie d’impôt de
250 euros par an (soit 4 594 euros sur la période de versements). A la
retraite, il touchera une rente mensuelle de 117 euros.

Un salarié de 55 ans, imposé au taux marginal de 48,09 %, et qui verse 200
euros sur son PERP, bénéficiera d’une économie d’impôt de 1 154 euros par an
(soit 11 542 euros sur la période de versement). A la retraite, il touchera
une rente mensuelle de 94 euros.

Un salarié de 59 ans, imposé au taux marginal de 48,09 %, et qui verse 250
euros chaque mois sur son PERP, bénéficiera d’une économie d’impôt de 1 443
euros par an (soit 8 656 euros au total). A la retraite, il touchera une
rente mensuelle de 67 euros.

L’intérêt du PERP dépend donc de la situation de chacun. Il concerne en
priorité les 9,2 millions de salariés imposables. "Il y a un minimum
d’analyse fiscale à faire et il faut tenir compte des autres placements déjà
effectués", souligne-t-on chez Suravenir.

Le produit de la Caisse d’épargne permet d’opter pour deux stratégies de
placement. L’option "dynamique" fait la part belle aux actions (60 % au
maximum). Au fur et à mesure que s’approchera la date de la retraite, les
sommes versées seront progressivement sécurisées sur un fonds en euros,
essentiellement investi en obligations. Une seconde formule, plus sûre,
garantit un taux minimum annuel de revalorisation des versements opérés dans
l’année. Le client pourra à tout moment passer gratuitement de l’une à
l’autre formule.

D’autres établissements vont rapidement emboîter le pas aux Caisses
d’épargne. Suravenir, la filiale spécialisée dans l’assurance-vie du groupe
Crédit mutuel de Bretagne, va commercialiser son PERP pour la mi-mai. Le
Crédit agricole et le Crédit lyonnais devraient très rapidement dévoiler
leurs offres alors qu’il faudra attendre plusieurs semaines pour connaître
celles des autres grands établissements, notamment les assureurs.

LE MONDE