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Municipales : alliances à géométrie variable pour le second tour

Publie le mardi 11 mars 2008 par Open-Publishing

Fusion, maintien, retrait : les candidats aux élections municipales avaient jusqu’à mardi 18h pour boucler leurs négociations en vue du second tour et déposer leurs listes dans les préfectures.

Le MoDem, en position d’arbitre dans les villes où le scrutin s’annonce serré, a opté pour une stratégie à géométrie variable en maintenant ses listes ou en fusionnant soit avec la gauche, soit avec la droite.

Dans les villes qui n’ont pas élu leur maire au premier tour, les discussions allaient bon train à quelques heures du délai pour le dépôt des candidatures en vue du second tour dimanche.

Les candidats du MoDem étaient au centre de toutes les attentions dans les quelques dizaines de villes où ils sont en position de faire pencher la balance dans un sens comme dans l’autre. Les centristes ont franchi dimanche dans 40 villes et arrondissements la barre des 10% nécessaire pour se maintenir.

Lundi soir, François Bayrou a décliné l’offre de l’UMP de le soutenir à Pau en échange du retrait des listes centristes dans des villes où la droite est en difficulté, s’en tenant à sa ligne d’accords ville par ville, annoncée dès dimanche soir.

"Il semble que la porte ait été refermée. Nous en prenons acte", a réagi Patrick Devedjian. Pour le secrétaire général de l’UMP, François Bayrou "fait tout pour perdre" à Pau, où il est en situation délicate face à la socialiste Martine Lignères-Cassou et au maire sortant ex-PS Yves Urieta, soutenu par l’UMP.

Compte tenu du refus du président du MoDem de conclure un accord national avec l’UMP comme avec le PS, les têtes de listes centristes ont négocié selon leurs intérêts locaux.

Des alliances avec la gauche ont été conclues à Marseille, Lille, Asnières-sur-Seine, Chartres, Melun ou Poissy. Mais à Toulouse, Metz ou Colombes, les candidats MoDem ont fusionné avec les listes UMP.

Ailleurs, les candidats MoDem ont fait le choix de se maintenir. Outre M. Bayrou à Pau, les centristes seront présents au second tour dans trois arrondissements parisiens, à Saint-Etienne, Belfort ou Aix-en-Provence. Exception à Blois, où le MoDem, en situation de se maintenir, s’est retiré, ce qui favorisera l’élection du candidat socialiste face au maire Nouveau centre Nicolas Perruchot.

Les centristes n’étaient pas les seuls à discuter alliances. Les Verts ont conclu des accords avec le PS dans la plupart des villes où ils ont obtenu les 5% requis pour fusionner avec une autre liste. Mais les discussions ont échoué à Montpellier, où le candidat Vert se maintient face au maire PS Hélène Mandroux. A Grenoble, la liste commune Verts-Alternatifs (15,6% au premier tour) reste elle aussi en lice.

Une des surprises du premier tour, la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) d’Olivier Besancenot, qui a dépassé les 5% des voix dans 109 communes et les 10% dans 29 autres, a fait savoir que des discussions étaient en cours avec le PS ou le PCF dans plusieurs villes pour "une fusion technique sans engagement de gestion". Olivier Besancenot a déploré que le PS ait rejeté ces offres dans plusieurs villes pour préférer "les clins d’oeil au MoDem".

Après avoir réglé ces questions, les candidats ont repris leur campagne à J-5 d’un second tour qui s’annonce difficile pour l’UMP. Du côté des ténors nationaux, le Premier ministre François Fillon devait se rendre en fin d’après-midi à Longjumeau (Essonne) pour soutenir la secrétaire d’Etat à l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, en ballottage serré.

A gauche, François Hollande et Ségolène Royal devaient aller successivement dans la même ville, Colombes (Hauts-de-Seine), apporter leur soutien au socialiste Philippe Sarre, fragilisé par l’alliance UMP-MoDem.

Silencieux depuis dimanche, Nicolas Sarkozy a fait son premier commentaire public sur le scrutin lors d’un déplacement à Toulon, dont le thème, l’immigration, était destiné à mobiliser l’électorat de droite. "Le président de la République n’a pas à s’impliquer dans les élections municipales", a dit le chef de l’Etat, tout en promettant de tenir "naturellement compte" du vote des Français. AP

egp/cov/cr

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