Accueil > Sarkozy "tiendra compte" du scrutin

Sarkozy "tiendra compte" du scrutin

Publie le mercredi 12 mars 2008 par Open-Publishing
2 commentaires

Sarkozy "tiendra compte" du scrutin
BERNARD DELATTRE (libre belgique)

Mis en ligne le 12/03/2008

Et félicite ses ministres élus, tout en jugeant qu’il "n’a pas à s’impliquer" dans l’élection. L’UMP reconnaît pour la première fois que le second tour sera ardu pour la droite.
CORRESPONDANT PERMANENT à PARIS
L e Président de la République n’a pas à s’impliquer dans les élections municipales", a répété Nicolas Sarkozy lors d’un déplacement à Toulon mardi, dans son premier commentaire sur ce scrutin local dont le premier tour a eu lieu dimanche et a conduit à la défaite de son camp.

Au risque de se contredire, le chef de l’Etat n’en a pas moins consacré les quatre premières minutes de son intervention à ces municipales. Il a déploré le faible taux de participation enregistré dimanche dernier, s’est réjoui de l’élection de nombre de ses ministres en lice, et a rappelé que l’enjeu de ce scrutin était "la démocratie locale", et rien d’autre.

Il n’empêche, à leur issue dimanche soir, Nicolas Sarkozy va "tirer les leçons" de ces élections et tenir "naturellement compte" de leur résultat. Car l’hôte de l’Elysée "reste à l’écoute". Et entend "ajuster ou affiner" sa politique. La semaine dernière, il avait néanmoins exclu tout remaniement ministériel d’ampleur ou changement majeur de sa politique.

Le même jour, son parti, l’UMP, a pour la première fois reconnu publiquement que le second tour serait tout sauf aisé pour la droite. "Il est évident que ce sera difficile puisque c’est une élection intermédiaire et que nous avons aussi quelques ballottages sensibles", a commenté le secrétaire général de cette formation, Patrick Devedjian.

Tiraillements à l’UMP

L’attitude des centristes ne facilite pas la tâche de la droite. François Bayrou, en effet, a rejeté l’offre que lui a faite l’UMP de le soutenir à Pau, où le dirigeant du Modem est confronté à un second tour ardu, en échange d’une "négociation globale" dans le reste du pays en vue de fusionner le plus possible de listes du Modem avec celles de l’UMP. Au risque de rater la mairie de Pau, l’ex-troisième homme de l’élection présidentielle a refusé ces "manoeuvres électorales", les qualifiant de "grand bluff".

L’UMP, du coup, a ironisé sur la position "contradictoire" des centristes, dans laquelle elle ne voit aucune "cohérence". En effet, le Modem agit au cas par cas. A Lille ou Marseille, il s’allie avec la gauche. A Toulouse, Metz ou Colombes (en banlieue parisienne, où la secrétaire d’Etat Rama Yade est en difficulté), il s’allie avec la droite. A Pau, Paris ou Saint-Etienne, il maintient ses listes. A Strasbourg, Blois ou Caen, il se retire et ne donne pas de consigne de vote.

Cette attitude donne le tournis à l’UMP et y provoque des aigreurs. Le Nouveau centre (parti des ex-bayrouïstes ralliés à Nicolas Sarkozy), a dénoncé la "danse du ventre ridicule" de l’UMP en direction de François Bayrou. Le chef des députés UMP, Jean-François Copé, s’est dit "réservé" sur ce rapprochement avec le Modem. Plus globalement et frontalement, le maire réélu de Bordeaux, Alain Juppé, a qualifié mardi d’"erreur" la volonté initiale de Nicolas Sarkozy de "politiser cette élection" municipale. "Ce n’était pas une bonne stratégie", a jugé l’ex-Premier ministre, qui a même parlé de "mauvais mélange des genres".

Liens publicitairesCes annonces sont générées automatiquement au regard du contenu de la page. Nous ne pourrions être tenus responsables ni garantir la qualité de ces associations. Contact : lalibre NWK saipm.com

Messages

  • tageblatt :
    Mise à jour : 12/03/2008 8:50:12
    Le MoDem prétend arbitrer au cas par cas les duels droite-gauche

    Les derniers dépôts de listes pour le second tour des élections municipales françaises ont eu lieu hier soir jusqu‘à 18 heures. Les jeux sont maintenant faits – sauf pour l’essentiel : le verdict final des électeurs, dimanche prochain, où la gauche espère bien transformer l’essai qu’elle a clairement marqué le 9 mars.

    De notre correspondant Bernard Brigouleix, Paris

    La droite avait tellement eu peur d’un „raz-de-marée rose“, comme disaient parfois ses ténors avant le premier tour, et les sondages avaient pour leur part accordé une telle avance au PS et à ses alliés, que les résultats de dimanche dernier, quoique très positifs pour l’opposition, ont été interprétés par la majorité, non pas certes comme une victoire ou même un match nul, mais tout de même avec un soulagement ostensible.
    Les socialistes, qui s’étaient bien gardés d’afficher avant le scrutin le moindre triomphalisme, ont eu la clairvoyance de persévérer dans cette attitude, laissant même à l’occasion, sur les plateaux de télévision, leurs adversaires expliquer que finalement le verdict des électeurs n’était pas si sévère. Le PS est d’autant plus attentif à ne pas considérer la partie comme jouée qu’il se souvient combien, la dernière fois, aux municipales de 2001, à un bon premier tour avait succédé un mauvais second, du fait de l’abstention et de reports de voix insuffisants.
    Cela dit, à l’UMP, on est en réalité assez inquiet devant la perspective de perdre au second tour des villes importantes qui n’ont pas basculé dès le premier, mais où la gauche a très sensiblement progressé. C’est en particulier le cas de Strasbourg, où seul un miracle pourrait sauver la maire sortante Fabienne Keller face au socialiste Roland Ries, voire à Toulouse où Jean-Luc Moudenc, lui aussi maire sortant UMP, n’a devancé que d’assez peu son concurrent du PS, Pierre Cohen.
    D’autres réélections paraissent, pour de grands maires de gauche, une pure formalité, comme pour Martine Aubry à Lille, et Bertrand Delanoë à Paris, où son beau bilan et sa forte implantation personnelle sont encore confortés par les divisions d’une droite qui, dans la capitale, n’est toujours pas vraiment sortie de ses déboires et querelles internes du passé.

    Le casde Marseille

    Reste le cas de Marseille, où le sortant Jean-Claude Gaudin, haut responsable de l’UMP, mène une bataille très serrée pour sa réélection face au socialiste Jean-Noël Guérini, qui préside le conseil général du département et qui l’a talonné au premier tour. Les positions de M. Gaudin, à regarder de plus près la carte des huit arrondissements de la cité phocéenne, ne seraient tout de même pas si mauvaises, si … le MoDem de François Bayrou, représenté ici par l’ancien Vert Jean-Luc Bennahmias, n’avait finalement décidé de soutenir M. Guérini.
    Contrairement à ce qu’il fait à Toulouse, et dans d’autres villes. C’est ce qu’on appelle chez M. Bayrou les „alliances au cas par cas“. Le fondateur du MoDem, arrivé troisième à l’élection présidentielle mais avec quelque 18 pour cent des voix au premier tour, a vu, depuis, son groupe parlementaire se volatiliser, et son électorat fondre sensiblement, même s’il n’a pas disparu.

    Une stratégie très„IVe République“

    Sa seule façon d’exister encore est d’appliquer la bonne vieille recette des petits „partis-charnière“ de la IVe République : monnayer ses voix en fonction de ses intérêts locaux, et répartir ses faveurs – des appoints souvent modestes, mais souvent aussi indispensables – à peu près également entre droite et gauche, selon l’offre du marché électoral.
    Et de fait, ce système lui est, pour cet entre-deux-tours, bénéfique. François Fillon d’un côté, Ségolène Royal de l’autre, lui ont en vain demandé de conclure un accord national de désistement : M. Bayrou est un trop fin connaisseur de la vie publique pour ne pas mesurer que ce serait la fin de son originalité, donc de son influence, imperceptible sur le cours de la politique nationale, mais encore forte en termes de capacité de nuisance aux uns ou aux autres sur le plan local.
    Cela dit, cette question de l’alliance au centre divise à nouveau les socialistes, comme elle l’avait fait à l’occasion de l’élection présidentielle. Mme Royal avait bien considéré, entre les deux tours, que l’appui de François Bayrou, même s’il faisait fuir quelques électeurs sur sa gauche, pourrait lui apporter sur sa droite un coup de pouce décisif, et elle lui avait même laissé entendre qu’il pourrait être son premier ministre ; ce qui avait provoqué une tempête chez les „éléphants“ du PS.
    Cette fois-ci encore, tandis qu’elle retendait la main au MoDem, son ex-compagnon, toujours premier secrétaire du parti, François Hollande, expliquait au contraire qu’il n’était pas question d’un accord national. A Paris, Bertrand Delanoë s’est dit prêt, pour sa part, à nouer un „partenariat de type nouveau“ avec les centristes qui le souhaiteraient, mais … après l’élection. Car il n’a, lui, nul besoin de leurs voix pour l’emporter. Mais ce cas n’est fréquent ni à droite, ni même à gauche !
    Un cas exemplaire à cet égard est celui de Jean-Marie Rausch, maire sortant de Metz, en Lorraine, et qui, à 78 ans, sollicite un septième mandat. Arrivé en deuxième position seulement avec moins d’un quart des voix, soit dix points de moins que la liste d’union de la gauche conduite par le socialiste Dominique Gros, il doit affronter une triangulaire fort périlleuse au second tour, car la dissidente de l’UMP, Marie-Jo Zimmermann, forte de ses quelque 17 pour cent de suffrages de dimanche dernier, se maintient.
    L’UMP voulait d’abord la soutenir, puis s’est ralliée à Rausch du bout des lèvres, et le MoDem, pour sa part, ne soutient officiellement personne, mais après avoir beaucoup hésité entre plusieurs attitudes possibles. Le maire sortant a appelé hier „ses concurrents de droite à se rallier à lui pour faire barrage aux socialo-communistes“, un langage assez singulier dans la bouche d’un homme qui a participé à trois gouvernements de gauche entre 1988 et 1992 au nom de „l’ouverture“ …

    Sarkozy „tiendra compte“ des résultats

    Quant à Nicolas Sarkozy, dont le silence avait été remarqué après le premier tour (même si ce n’est traditionnellement pas au chef de l’Etat de commenter les élections locales, son interventionnisme habituel laissait penser qu’il s’exprimerait à cette occasion), il est sorti de son silence hier après-midi, à l’occasion d’un déplacement en province à propos de l’immigration – un thème généralement porteur pour la droite – en se félicitant du nombre important de ministres élus ou réélus maires, ou bien qui seraient en passe de l’être.
    Mais il a aussi assuré, contrairement à ce qu’il avait dit la semaine dernière dans une interview accordée au quotidien Le Figaro, qu’il „tiendrait compte des résultats, lorsque, le 16 mars, le peuple se sera exprimé“.


    Reste évidemment à savoir quelle lecture le chef de l’Etat fera d’un scrutin dans le premier tour duquel il ne semble pas, contrairement à ce que montrent la plupart des résultats, voir le moindre avertissement à l’égard de son action et de son style.

    • Au risque de rater la mairie de Pau, l’ex-troisième homme de l’élection présidentielle a refusé ces "manoeuvres électorales", les qualifiant de "grand bluff".

      Très vertueux le BAYROU ! Pourquoi il ne se l’applique pas à lui même "sa manoeuvre électorale" ? Serait-il vexé de n’être qu’en 2è position sur la liste de Pau ? C’est du tout ou rien ! "toutou rien" joli nom de chien !