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LBDH : Une grande majorité de maires défavorable à l’accueil des gens du voyage

Publie le mercredi 12 mars 2008 par Open-Publishing
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A la veille du 1er tour des élections municipales, 59 % des maires sortants se déclaraient défavorables à l’accueil des Gens du voyage sur leur commune. Pourtant, depuis 2000, la loi Besson (n°2000-614 du 5 juillet 2000) oblige toutes les communes à réaliser des aires de stationnement et à répondre aux besoins d’habitat dans leur politique locale d’urbanisme.

La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) vient de publier une étude qui confirme l’urgence à agir. En 8 ans, seulement un quart des places d’accueil prévues ont été ouvertes, contraignant tous les gens du voyage à des stationnements irréguliers faute de lieux disponibles. Il est utile de rappeler que si les Gens du Voyage font parfois la une de certains articles concernant des actes délictueux, il ne s’agit que d’une minorité - dans les mêmes proportions que le reste de la population - qui une fois de plus, sert de prétexte au rejet d’une population « baladée, » en perte de culture et de repères culturels, dont l’intégration ne peut pas être abordée comme pour d’autres communautés de part leur statut de nomades.

Cette situation est le plus souvent la conséquence des pressions faites par les décideurs économiques qui refusent leur voisinage et font pression sur les municipalités pour retarder les attributions d’aires aménagées. « Trop souvent ils font passer l’économique avant les Droits de l’Homme. L’Etat doit reconnaître enfin la caravane comme un logement, avec tous ses droits et devoirs liés. » « La loi sur le droit au logement opposable doit aussi pouvoir s’appliquer sans discrimination selon le mode de vie. »

Il existe maintenant une « nouvelle » politique de discrimination à l’égard des Gens du Voyage : cette politique se traduit par des comportements populistes de plusieurs gouvernements à l’échelle européenne.

De la Roumanie en passant par l’Italie et la France, des politiques de rejet fondées sur des évènements ponctuels ou isolés, donnent à penser qu’il y a vraisemblablement des groupes de pression politiques et économiques qui entendent aggraver encore plus la situation de non-droits, voire d’exclusion, des Gens du Voyage.

La situation générale de ces derniers semble désormais à la merci de la moindre infraction commise par une personne de leur communauté. Processus qu’aucune démocratie ne doit tolérer. « La faute d’une personne n’a pas à engendrer la condamnation de l’ensemble de la communauté. Ceci dans le seul but de satisfaire au « bien-être » et « bien-pensé » d’une autre partie de la population. » « Mais il semble beaucoup plus simple d’en appeler à l’exclusion et à la répression », plutôt que d’avoir un débat de fond avec les représentants de cette communauté, débat qui se doit d’être placé aujourd’hui à l’échelle européenne.

Pour la Ligue Bretonne des Droits de l’Homme,
Michel Herjean

L’objet de l’association est de combattre l’injustice et toute atteinte arbitraire aux droits d’un individu, d’un peuple ou d’une nation

Messages

  • Le premier des devoirs, c’est sans aucun doute le respect de l’autre et la tolérance de la différence ! Les gens du voyage sont les derniers nomades ici en Europe, il faut donc les protéger, plutôt que les rejeter ou les bannir de nos communes. C’est terrible qu’il y ait encore aujourd’hui une telle approche aussi négative, qui démontre au passage l’étroitesse d’esprit ! Il y a une loi, il faut qu’elle soit appliquée ! C’est tout !