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A la lumière de 2 textes : (Mais Quel Coup nous prépare encore le PS ?)

Publie le vendredi 21 mars 2008 par Open-Publishing
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Magouilles et compagnie Chez ATTAC

Introduction :

Un Texte hallucinant paru en novembre 2006, suivi d’un autre prémonitoire paru en 2005 à propos de la descente aux enfers d’ATTAC :

C’est long mais édifiant :

Tout le monde sait que le PS avait juré d’opérer des représailles contre ATTAC après sa prise de position et sa participation à la campagne de non au référendum.

C’est le Grand Fantôme présent dans ces deux textes.

L’Objectif n’est ni de donner raison aux uns et aux autres, ni de dénoncer qui que ce soit, ou quoique ce soit, cela serait ridicule.

Au delà des péripéties de l’histoire d’attac, ces deux textes apportent une lumière crue sur la façon dont se traite les questions politiques depuis de nombreuses années à La Gôche de la gauche et les rapports de forces au « Sommet »

Aucune confiance dans la base.

Tout les conflits décisionnels se jouent entre petites chapelles et "sommités", entre grands « petits partis » et petit « grands partis ».

Ces deux textes sont donc republiés et portés , afin d’apporter un rappel et un témoignage supplémentaire s’il en était besoin. DEVOIR DE MÉMOIRE

En espérant que tout cela ne se reproduise pas encore.

A moins qu’ ….. la pression de la base réduise les prétentions idéologiques et narcissiques des « SOMMITES PARTISANES ».

Les noms cités sont remplacés par des pseudo, afin que l’attrait d’une certaine cuisine politique et de l’anecdote ne prenne le dessus sur la prise de conscience et l’analyse de ce mouvement inlassable et désespérant des manipulations de toutes sortes entre les différentes parties. Celles que tout le monde connait et d’autres dont les innombrables sigles révèlent l’existence aux communs des mortels.

Bien sur le PS joue sur du velours et peut ainsi se livrer à toutes les manipulations, jouer sur les divisions des tribus, les provoquer, les aggraver pour régner.

Et bien sur, tout ceci, pour notre bien collectif et malgré nous car ....... nous ne savons pas ce qui est bien pour nous.

La technique du PS : Tout les parties ont des amis, des tendances, proches « idéologiquement » (sans humour) au PS, mais …… au PS.

Rien de comique !

Avant toute chose encore une dernière précaution oratoire :

Personne n’a à juger de différends idéologiques sommes toutes légitimes mais chacun se doit de réfléchir sur les proportions anormales et révélatrices que cela a pris....

"Au sujet de l’histoire de Fraude à Attac lors des élections destinées à renouveler le conseil d’administration en Juin 2006 à Rennes, voir cette page : http://hussonet.free.fr/attac0.htm , qui recense a peu près l’intégralité des articles écrits autour de la fraude. Y lire notamment le rapport de René Passet, qui conclut qu’il y a bel et bien eu fraude et écrira par ailleurs qu’il est plus que probable que cette fraude ait été organisée par ... .

Pour précision, Avenir d’Attac est la tendance pro Nikonoff du CA. Avenir d’Attac appelle à voter Non ou à s’abstenir... Habile manoeuvre : les abstentions sont toujours élevées dans ce genre de votes. Si AA avait appelé à simplement voter Non, ils n’auraient pu récupérer les abstentions naturelles, ce qu’ils pourront désormais faire."

Il ne s’agit bien sur pas d’enfoncer les personnes incriminée par Jacques Nikonoff dans ce texte.

LES DEUX TEXTES


Par Jacques Nikonoff
Le 29 novembre 2006.

Les opérations de vote pour l’élection au Conseil d’administration d’Attac se terminent. Des adhérents, dont l’opinion était déjà formée, ont voté. D’autres, qui s’interrogent encore, attendent le dernier moment pour se prononcer. C’est à eux que je souhaite m’adresser aujourd’hui, du moins à ceux qui sont « « branchés » » sur Internet.

Ces derniers mois, particulièrement depuis le soir du 29 mai 2005, date de la victoire du « « non » » au référendum sur le Traité constitutionnel européen (TCE), les tensions internes à Attac n’ont fait que croître au point de déboucher sur une crise qui menace l’existence même de notre association. Pourtant Attac venait de participer à une extraordinaire aventure qui s’était traduite par le net rejet des politiques néolibérales incarnées par le TCE. Son bilan était excellent. Nos adversaires eux-mêmes reconnaissaient le rôle décisif joué par Attac. Ces tensions ont ensuite été exacerbée par la fraude électorale du 17 juin 2006.

Nombreux sont ceux, parmi les adhérents ou à l’extérieur de l’association, qui ne comprennent pas les causes de cette crise ni ses enjeux, et qui les expliquent cette situation par des « « logiques claniques » », l’attrait du « « pouvoir » » ou des « « conflits de personnes » ». Cette crise, en effet, a pris la forme apparente d’une lutte de pouvoir entre « « clans » » ou « « personnes » », sans que les enjeux politiques ne se distinguent clairement. D’autant que ses manifestations publiques semblent corroborer ces impressions puisqu’elles se réduisent à des critiques virulentes contre l’ancienne direction de l’association, portées par certains membres fondateurs et du Conseil scientifique. Ainsi l’ancienne direction de l’association, que je présidais, a reçu les pires injures, les calomnies, les accusations de toutes sortes, venant de l’intérieur d’Attac mais aussi d’une certaine presse alimentée par des membres fondateurs et du Conseil scientifique. Le « « noyau directionnel » » (ABN, HFE et moi-même), comme certains l’avait appelé, a été traîné dans la boue. On a donné de moi, avec l’aide d’une certaine presse, l’image d’un personnage autoritaire et illégitime. Ces bassesses avaient d’ailleurs conduit les adhérents présents à l’Assemblée générale de La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie, 10 et 11 décembre 2005), à adopter un vœu, à 91 %, dénonçant le « « portrait » » qui avait été fait de moi dans Le Monde.

J’ai tenté, avec d’autres membres de l’ancienne direction que j’avais l’honneur de présider, tout en étant minoritaire au Collège des fondateurs et au Conseil d’administration, de maintenir contre vents et marées l’esprit de responsabilité nécessaire à la protection de l’indépendance, de l’image et de la cohésion de l’association. C’est la raison pour laquelle nous avons tout fait pour éviter de jeter de l’huile sur le feu. Nous n’avons pas répondu aux provocations quotidiennes qui alimentaient les listes électroniques de l’association et qui auraient nécessité des mises au point ou rectificatifs incessants, qui eux-mêmes auraient suscité auxquelles il aurait fallu répondre à nouveau. La lassitude d’un grand nombre d’adhérents aurait été pire que ce qu’elle est aujourd’hui. La tout au détriment de l’activité d’Attac. Nous avons choisi l’action.

Néanmoins, dans cet effort quotidien et douloureux de responsabilité, nous nous sommes lourdement trompés. Par crainte de décevoir et même de désespérer les adhérents, nous n’avons pas eu la volonté de passer outre le veto mis par la majorité des fondateurs sur les informations nécessaires aux adhérents pour leur permettre de comprendre la crise d’Attac et ses enjeux afin qu’ils interviennent pour la résoudre. D’autant que minoritaires au sein du Collège des fondateurs et du Conseil d’administration, nous n’avions pas les moyens de faire adopter les mesures et les textes qui auraient permis de clarifier la situation. Il faut le répéter, car c’est le problème principal : nous n’avons pas osé mettre sur la table les questions politiques qui expliquaient ces tensions. Nous nous sommes laissés tirer vers le bas, dans le marais des querelles de second ordre.

Lorsque la fraude électorale a été prouvée, le 28 septembre 2006, les élus qui avaient obtenu la majorité ont démissionné du Conseil d’administration. Ils voulaient, par ce geste, dénoncer la fraude et contribuer à apaiser les esprits. J’ai donc moi-même démissionné de la présidence d’Attac et du CA, et annoncé que je ne serai pas candidat aux élections suivantes. Puisque mon « « style de direction » » avait été mis en cause, je voulais, par ma décision, lever tous les obstacles au rétablissement de la sérénité. « « Ils » » voulaient ma tête, je la leur donnais ! je constate que non seulement mon retrait n’a pas apaisé les tensions, mais que celles-ci n’ont fait que redoubler. Pourtant les opposants à l’ancienne direction assuraient qu’étant la cause de tous les problèmes, mon départ permettrait la décélération de ces tensions. Apparemment ma tête ne suffisait pas, il fallait celle de tous ceux qui voulaient une Attac forte et indépendante.

C’est la raison pour laquelle je sorts aujourd’hui du devoir de réserve que je m’étais imposé. Ayant fait preuve d’une infinie patience, « « encaissé » » tous les coups sans y répondre afin de préserver ce qui restait de la cohésion de l’association, le moment est venu de parler. Et d’agir. Je veux donc exposer ici ce qui me parait être l’essentiel : pourquoi certaines forces, au sein même du Collège des fondateurs et dans d’autres composantes de l’association (comme le Conseil scientifique, Attac-Campus et certains Comités locaux), veulent faire d’Attac une structure « « molle » » et « « tuer » » politiquement ses dirigeants. Tel est le fond politique de la crise d’Attac.

Je veux aussi m’interroger sur les raisons qui ont fait que la fraude électorale a profité aux opposants à l’ancienne direction ; montrer pourquoi, afin de commettre ce meurtre prémédité, la complicité des médias a été recherchée et obtenue ; expliquer pourquoi la fraude a été utilisée par l’opposition à l’ancienne direction pour prendre le contrôle total d’Attac ; dénoncer la dernière « « opération » » en cours qui consiste à dénigrer les candidats au CA signataires du texte « « Avenir d’Attac, pour une Attac de deuxième génération » ».

Des faits seront établis et les protagonistes identifiés.

I.- IL FALLAIT UNE ATTAC « MOLLE » ET ÉLIMINER SES DIRIGEANTS INDÉPENDANTS

Le rôle unanimement reconnu d’Attac dans le succès du 29 mai 2005 signa paradoxalement son arrêt de mort. Pour certaines forces externes ou internes à Attac, membres du Collège des fondateurs ou du Conseil scientifique, l’association ne présentait d’intérêt qu’à la condition d’être une structure « « molle » ». Or pendant la campagne référendaire, Attac venait d’administrer la preuve du contraire : l’association avait témoigné de toute sa puissance, malgré l’inertie de la plupart des fondateurs et des animateurs du Conseil scientifique. C’est cette réalité nouvelle qui a accéléré la volonté chez certains de prendre le contrôle d’Attac et de dénigrer ses dirigeants indépendants qui étaient apparus pendant la campagne, y compris sur le plan médiatique, terrain que certains voulaient accaparer. L’association, en effet, avait fonctionné à plein régime, de manière totalement indépendante des fondateurs et du Conseil scien tifique, et l’avait fait sous sa propre bannière. C’en était trop ! Il fallait paralyser l’énorme potentiel qui venait de se révéler. Ces forces et leurs représentants, favorables à une Attac « « molle » » et à la « « démolition » » de tout dirigeant de l’association qui ne serait pas issu de leurs rangs, doivent être nommés, leurs mobiles dévoilés et leurs manœuvres mises au jour.

A.- Les « « incendiaires » » venaient du Collège des fondateurs et du Conseil scientifique

L’effort de vérité auquel je me livre aujourd’hui impose de tout mettre sur la table, et même le dessous des cartes. Des noms seront donnés, des connexions dévoilées, des ambitions identifiées. Nul ne doit y voir la moindre volonté d’attaque personnelle. Pour comprendre la crise d’Attac, il faut connaître ses acteurs et leurs origines. Le principal artisan de la dévastation d’Attac a été DZB. Représentant de l’Union syndicale solidaires au Collège des fondateurs, il n’a pas agit en son nom personnel mais sur un mandat du secrétariat national de son organisation qui l’avait placé à mi-temps à la disposition d’Attac. A titre personnel, DZB, ancien membre de la LCR, reste très impliqué dans les opérations de recomposition politique à la gauche de la gauche, ce qui, au demeurant, est parfaitement son droit.. Il était encore récemment dans le petit groupe qui conseillait José Bové dans sa campagne présidentielle. DZB a fonctionné, durant toute cette période, comme l’initiateur et le moteur du harcèlement anti-direction, à partir d’un premier et d’un second cercle.

1.- Un premier cercle de fondateurs lance l’offensive contre l’ancienne direction d’Attac

Ce premier cercle, toujours en fonctionnement, constitue l’état-major. Il est composé, sans ordre préférentiel, des représentants des organisations suivantes : les représentants actuels de la FSU (QBO, secrétaire général, ancien membre du PCF ; TUJ, membre de la LCR, représentant le SNUIPP, tendance « « école émancipée » » ; NPh, ancien membre des Verts, représentant le SNESUP, tendance « « Unité action » ») ; les représentants de la fédération des Finances CGT (UBS, secrétaire général, membre de la LCR, tendance « « Piquet » » ; BOR, ancien de l’OCI) ; le représentant du CRID (FNS, ancien du PSU et militant maoïste, très actif dans les opération de recomposition politique) ; le représentant d’AITEC (HJO) ; la représentante du DAL (CRW) ; les représentants de l’UGICT-CGT (NRG, secrétaire général, et DLU, tous deux membres du Conseil national du PCF, tendance « « Boccara » »). Il serait trop long, ici, d’entrer dans les arcanes des tendances et sensibilités de la FSU, de la CGT, de l’Union syndicale solidaires, de la LCR ou du PCF. Elles expliquent cependant, pour une part non négligeable, les comportements des représentants de ces organisations fondatrices. Les lecteurs intéressés pourront trouver des informations sur Internet. On peut ajouter à ce premier cercle quelques fondateurs à titre personnel : DLU (ancien membre du PCF et secrétaire général du Conseil scientifique) ; TAO (ancienne candidate sur une liste des Verts) ; JuK (membre de l’UGICT-CGT et ancien du PCF). Sont venus ensuite s’ajouter, après les élections de juin 2006, certains des élus de la liste soutenue par TAO : HAM (ancien membre du PSU, adhérent à Sud-éducation) et IOZ (très impliquée dans les opérations de recomposition politique à Toulouse). Ce premier cercle a toujours travaillé en étroite liaison avec la direction du Conseil scientifique composée, en plus de HAM et de IOZ (vice-présidente), de son président, NICd (ancien membre du PSU), ainsi que de ABCD (Union syndicale solidaires et ancien du PSU), et de Stti. Quelques éléments d’Attac-Campus ont été intégrés plus tard : SMS, jusqu’au moment où il a quitté Attac à la suite d’un trafic de cartes d’adhésions, PRQ et SDA. Ce premier cercle a été la cheville ouvrière des offensives répétées - un véritable harcèlement sur tout et n’importe quoi - contre l’ancienne direction d’Attac ces dernières années. Il a constamment été épaulé par un deuxième cercle, moins actif, qui se contentait de voter en faveur des décisions proposées par DZB aux réunions du Collège des fondateurs et du Conseil d’administration.

Compte tenu des relations « « historiques » » qui la lie à Attac, le cas de la Confédération Paysanne mérite d’être évoqué. Alors que beaucoup de Comités locaux ont souvent travaillé étroitement avec ses militant de terrain, la tension est montée entre les directions nationales des deux structures à la suite du Larzac en 2003. ALG, alors représentant du syndicat agricole et vice-président d’Attac, a considéré en effet, et à tort, que la tribune que j’avais publiée dans Libération à la suite du démontage du stand du PS pendant le rassemblement visait la stratégie de désobéissance civique menée par la Confédération paysanne. A partir de là, il s’est engagé dans une politique de la chaise vide et, pendant plusieurs mois, n’a plus siégé ni au CA ni au bureau de l’association, brisant ainsi le lien qu’il assurait seul entre les deux organisations. Cette absence de dialogue nourrira toutes les p aranoïas, et notamment celle qui prêterait à Attac des positions ambiguës sur la question des OGM. Si le travail de la Commission OGM d’Attac contredit totalement ces accusations, il n’en reste pas moins qu’Attac sera suspectée de ne soutenir que « « du bout des lèvres » » les faucheurs volontaires, ce que démentent également les nombreuses dépenses effectuées pour aider les inculpés dans les différents procès. Encore une fois, tous les prétextes étaient bons pour discréditer le « « noyau directionnel » ».

2.- Un deuxième cercle qui assurait à DZB une majorité au Collège des fondateurs et au CA

Le deuxième cercle est composé des représentants de AC Chômage (TURL) ; Alternatives économiques (PLA) ; Artisans du monde (PIL) ; la CADAC (YYY, membre de la LCR) ; le CEDETIM (PYd) ; la Confédération générale des SCOP (Purd, membre de la LCR) ; la Confédération paysanne (ALG, puis MMU, puis AVU) ; Politique, la revue (BERL, ancien de la LCR et engagé dans les opérations de recomposition politique autour du PCF) ; le SNUI (BIR) ; Sud-PTT (AKM, membre de la LCR) ; Survie (BILO) ; le Syndicat de la magistrature (VIX) ; Témoignage chrétien (CRO).

3.- Le rôle particulièrement néfaste joué par les représentants des organisations syndicales

Sur les 27 représentants d’organisations fondatrices ou de fondateurs à titre personnel qui viennent d’être cités, il est à signaler que 15 ne sont pas adhérents à Attac. On comprend, dans ces conditions - mais ce n’est qu’un élément - qu’il soit difficile pour des personnes qui dirigent une organisation dont ils ne sont pas membres, d’avoir de grandes ambitions pour cette organisation. Surtout lorsque certaines affirment avoir des désaccords politiques pour justifier leur refus de devenir adhérent à titre individuel. Par ailleurs, sur ces 27 personnes, 9 ont été membres de la LCR et d’autres mouvements trotskystes ou le sont encore ; 4 ont été ou sont toujours membres du PCF.

Il ne s’agit pas, en donnant ces détails, de porter un jugement sur ces appartenances ou affiliations politiques qui relèvent de la liberté individuelle et qui ne sont pas contraires aux statuts d’Attac. Il s’agit de montrer que les personnes qui représentent les organisations fondatrices d’Attac, en plus de porter la stratégie de leur organisation au sein d’Attac - ce qui est conforme à la logique du Collège des fondateurs et n’a rien d’anormal -, sont également impliquées dans des activités politiques, encore une fois parfaitement légitimes. D’autant que ces personnes ne se sont pas gênées pour mettre sur la place publique, avec une virulence anticommuniste et anti-républicaine d’un autre âge, les sensibilités politiques réelles ou supposées des anciens responsables d’Attac. Cette situation les conduit naturellement, quand ils ont des décisions à prendre au sein d’Attac, à vérifier préalablement, et à juste titre, si ces décisions seront compatibles ave c les intérêts qu’ils se font de l’organisation qu’ils représentent à Attac, et à les jauger à l’aune des activités politiques auxquels ils sont mêlés, ce qui est plus problématique.

A ce propos, la mention de l’appartenance actuelle ou passée au PSU, à la LCR ou au PCF a pour but de montrer que beaucoup de ces protagonistes se connaissaient déjà avant d’entrer à Attac. Si le PSU n’existe plus, j’ai toujours entretenu de bonnes relations avec Olivier Besancenot et Marie-George Buffet, notamment à l’occasion des très nombreux meetings auxquels nous avons participé ensemble pendant la campagne référendaire. J’ajoute, pour ceux que cette transparence pourrait choquer, que TAO, dans sa fameuse « « lettre aux adhérents » » du 16 mai 2005, où elle présentait sa « « liste » » de candidats, juste avant les élections au CA du 17 juin, avait indiqué que « « Quelqu’un doit prendre la responsabilité de dire qui est qui... » » Elle avait simplement « « oublié » » d’aller jusqu’au bout de sa démarche, ce qui est fait aujourd’hui.

Je veux particulièrement insister sur le rôle néfaste d’une majorité des représentants des organisations fondatrices, et non sur les organisations elles-mêmes. Attac a besoin de travailler la main dans la main avec toutes ses organisations fondatrices. Ce sont leurs représentants actuels qui l’ont empêché. Nombreux, d’ailleurs, sont les adhérents des différents syndicats, pour ne prendre que cet exemple (Union syndicale solidaires, UGICT-CGT, FSU, fédération CGT des finances, Confédération paysanne), qui ont été scandalisés par le comportement de leurs dirigeants vis-à-vis d’Attac. Ces représentants, pour la plupart, comme ils l’ont pratiqué au sein d’Attac, n’ont jamais tenu de débat démocratique dans leurs structures pour définir leur engagement à Attac.

Ce ne sont que de tout petits groupes, à la tête de ces organisations, qui ont mené ces stratégies. Leur responsabilité est totale dans l’affaissement d’Attac. Tôt ou tard les adhérents de ces différentes or ganisations - pour celles qui ont des adhérents - sanctionneront ces comportements de division. Les responsables passent, les organisations demeurent... D’ailleurs le Bureau confédéral de la CGT, dans un communiqué du 10 octobre 2006, a rappelé que la fédération CGT des Finances et l’UGICT-CGT ne représentaient qu’elles-mêmes au sein d’Attac et non la confédération dans son ensemble. C’était une façon, pour la CGT, de se démarquer de ses deux fédérations membres d’Attac...

L’alliance stratégique principale, je l’ai régulièrement souligné, est à nouer entre Attac et le mouvement syndical. Ce dernier, affaiblit par trente années de néolibéralisme, demeure néanmoins le plus important pôle de résistance à ces politiques. Il conserve des centaines de milliers d’adhérents et possède une capacité de mobilisation inégalée et inégalable. Face à la dilution des frontières de l’entreprise et du travail (chômage, CDD, intérim, temps partiel, sous-traitance...), le mouvement syndical ne parvient pas à redéfinir un intérêt collectif au salariat. D’autant qu’il faut désormais saisir le salariat d’un point de vue dynamique (l’entreprise dans le territoire) et non statique (l’entreprise en dehors du temps et de l’espace).

C’est dans les recompositions territoriales du syndicalisme qu’un travail fructueux aurait pu être mené entre Attac et ses syndicats fondateurs. Les représentants des organisations syndicales fondatrices ont tenu un raisonnemen t misérable : il s’agissait pour eux de défendre des plates-bandes qu’Attac menaçait de piétiner. On comprend ainsi beaucoup mieux pourquoi, aux yeux de la majorité de ces représentants d’organisations syndicales membres fondateurs, Attac devait rester une structurez « « molle » ».

B- Attac devait jouer un rôle modeste sur le front antilibéral

L’association, pour rester sympathique et acceptable aux yeux d’une majorité des représentants des membres fondateurs, devait donc limiter son activité à la publication de quelques ouvrages chaque année ; jouer un simple rôle de boite à idée pour le « « mouvement social » » et ses organisations ; borner le développement des Comités locaux à l’organisation de conférences débats en direction des classes moyennes, à l’exclusion de toute autre implication qui pourrait en faire des forces locales indépendantes ; réduire les initiatives du Conseil d’administration à des campagnes déconnectées de toute prise sur la réalité politique nationale et européenne ; encadrer ces initiatives dans des collectifs au périmètre réduit et au fonctionnement démocratique douteux ; assigner au Conseil scientifique des travaux certes utiles et intéressants, mais à connotation théorique, abstraite ou descriptive, à l’exce ption de propositions opérationnelles valables ici et maintenant.

1.- Certains représentants des fondateurs voulaient conserver le monopole de la critique antilibérale

Mais il y a plus. Certains représentants des organisations fondatrices, membres par ailleurs de forces ou de réseaux politiques, engagés dans différentes opérations de recompositions en vue des prochaines échéances électorales politiques, voulaient conserver leur monopole sur le champ de la critique du néolibéralisme. Ces forces et ces réseaux, et leurs représentants, se positionnent sur les plans politique, organisationnel et électoral, à la gauche du Parti socialiste, visent à récupérer des morceaux de ce qui reste du Parti communiste, tentent de grignoter les positions de la CGT et de la FSU, parfois de l’intérieur même de ces organisations. Selon cette stratégie, il existerait un « « espace » » politique qui pèserait au moins 15 % des voix. Cette stratégie converge avec le souhait de certaines organisations de construire un « « pôle de radicalité » ».

Le raisonnement n’est pas faux. Les progrès du courant antilibéral, comme en témoignent la victoire du 29 mai 2005 et les mobilisations de 2003 sur les retraites et de 2006 contre le CPE, auxquels on peut ajouter, d’une certaine manière, le résultat des élections régionales, n’attendent qu’une véritable traduction politique et électorale. Dans cette stratégie, Attac fut le chien dans le jeu de quilles.

Alors que beaucoup les sépare, qu’elles sont elles-mêmes en concurrence pour exercer l’hégémonie sur le courant antilibéral (syndical, politique, idéologique...), ces forces ont su faire taire leurs divergences et leur concurrence pour empêcher que de « « nouveaux entrants » » ne viennent réduire leur part sur le « « marché » » en expansion de la critique antilibérale. L’émergence d’une association puissante et de dirigeants qui en seraient issus, indépendants de ces forces et réseaux, tirant leur légitimité des adhérents de cette association dynamique aux milliers d’adhérents, ne pouvait être admise. La campagne sur le « « style de direction » » du « « noyau directionnel » » d’Attac (ABN, HFE et moi-même) pouvait donc commencer, comme les attaques personnelles qui se sont multip liées...

2.- Les adhérents ne devaient pas être souverains

Pour éviter qu’Attac ne devienne un acteur trop présent sur le front antilibéral, il fallait réduire la souveraineté de ses adhérents et assurer son contrôle par les fondateurs. La « « crise » » d’Attac porte donc sur le point de savoir si les adhérents doivent être ou non souverains dans une association indépendante. A qui appartient Attac et pour quoi faire ? A cette question deux réponses différentes sont aujourd’hui données. La première, défendue par la majorité des représentants des organisations fondatrices, vise de fait à transformer Attac en une sorte de Forum social permanent. Elle aboutirait à la réduction des ambitions de l’association, à la cartellisation de sa direction et finalement à sa dilution. Attac deviendrait une sorte de label, une marque, une vitrine, une coquille. La seconde conception, soutenue par l’ancienne direction, considère qu’Attac est devenue une organisation à part entière dont les m ilitants organisés dans les Comités locaux peuvent témoigner. Elle doit être indépendante, fidèle à ses origines, ses adhérents exerçant pleinement leur souveraineté tout en s’articulant aux organisations fondatrices.

Ces deux conceptions de l’avenir d’Attac sont aussi légitimes l’une que l’autre. Elles relèvent d’un choix et d’un débat d’opinion - qui a été empêché - qui ne doit pas être transformé en délit d’opinion ou en procès d’intention. Il n’existe aucune vérité en la matière, mais uniquement des opinions.

Il me semble que c’est au sein des Forums sociaux que peut s’établir sur la base la plus large la « « convergence » » des forces altermondialistes. Si nous transformions Attac en Forum social concurrent des autres, non seulement nous diviserions le mouvement altermondialiste, mais on nous accuserait, à juste titre, de prétentions hégémoniques. La transformation d’Attac en nouveau Forum social rendrait l’association parfaitement inutile...

Une telle évolution remettrait en cause la vocation d’éduction populaire de l’association. La « « cible » » principale d’Attac deviendrait le « « mouvement social » » et les organisations qui le composent, et non les citoyens auprès desquels développer notre activité d’éducation populaire. La divergence est donc profonde entre ces deux visions d’Attac. Elle explique par exemple les débats portant sur l’implication de l’association dans les collectifs, qui ont pu paraître parfois obscurs à certains adhérents. L’ancienne direction a toujours eu pour doctrine de faire marcher Attac « « sur ses deux pieds » » : être présents dans les collectifs et même en créer ; être actifs et visibles parallèlement en tant qu’Attac. Mais pas l’un sans l’autre.

Concevoir Attac comme un simple lieu de « « convergence de mouvements sociaux » » revient à confier la direction de l’association, directement ou par personne interposée, à un cartel d’organisations. Cette expression n’a rien de péjoratif : un cartel est une entente visant à limiter ou à supprimer la concurrence. Si ce projet voyait le jour, l’association serait mise sous tutelle de certains de ses membres fondateurs et son indépendance remise en cause. Les relations entre Attac et ses organisations fondatrices doivent tout au contraire se baser sur la confiance mutuelle et l’égalité. Reconnaître cette réalité ne vise nullement à opposer les adhérents aux fondateurs ou à « « attaquer » » ces derniers.

Avec l’organisation d’Attac en cartel d’organisations, la stratégie de l’association serait déterminée en fonction de considérations qui lui seraient extérieures. Certaines des organisations fondatrices fixeraient leurs positions au sein d’Attac non pour le développement de l’association, mais à partir de leurs propres choix stratégiques. Les adhérents d’Attac ne deviendraient qu’une simple masse de manœuvre. La conception d’Attac comme étant un lieu de « « convergence » » entre organisations est incompatible avec la souveraineté des adhérents et l’indépendance de l’association. Ce sont en effet les organisations qui composent le cartel qui dirigeraient, ce ne seraient pas les adhérents. On comprend mieux, dès lors, pourquoi certains, parfaitement cohérents avec leur vision d’Attac, n’ont jamais voulu renforcer l’association en nombre d’adhérents ni en capacité d’organisation.

Une direction « « molle » » serait donc installée, dépendante des organisations membres du cartel, incapable de leur faire contrepoids, aboutissant à la mise en place d’une Attac invertébrée. La volonté de certains de mettre en place une « « coprésidence » » sert cet objectif. Dans une structure aussi complexe qu’Attac, l’indépendance de l’association passe nécessairement par une direction représentative des adhérents, incompatible avec la notion de coprésidence telle qu’elle est conçue par certains membres fondateurs. Là se trouvent les raisons des multiples attaques contre la direction de l’association qui a été jusqu’à présent le rempart défendant son indépendance. Les Comités locaux seraient eux aussi encouragés à devenir des cartels d’organisations. Comme l’engagement des organisations fondatrices est inégal sur le plan local, ceux des Comités locaux qui resteraient indépendan ts seraient ignorés du siège et s’enfonceraient dans l’isolement.

Attac n’aurait plus de projet puisqu’elle ne servirait qu’à gérer la « « convergence » » entre des organisations. Rappelons qu’un Forum social ne doit pas prendre de positions, ne doit pas s’exprimer ni disposer de porte-parole. Que deviendrait par ailleurs le réseau des Attac d’Europe qui a demandé tant d’efforts pour être organisé ?

Attac serait privée de son indépendance d’analyse. L’apport décisif d’Attac pendant la campagne référendaire, pour reprendre cet exemple emblématique, a reposé sur sa capacité d’analyse indépendante. En plaçant la question libérale au centre du débat sur le traité constitutionnel, nous avons aidé tout le mouvement en faveur du NON à se construire. La consultation des adhérents, fin 2004, sur le traité constitutionnel européen et l’engagement d’Attac dans la campagne référendaire administre la preuve que la souveraineté des adhérents, exprimée par leur vote après bien des réticences de nombreux fondateurs, avait été la condition de la mobilisation de l’association. Le recours à cette forme de démocratie participative et directe me semble devoir être systématisé. D’ailleurs si l’on observe la position des membres fondateurs à l’égard du projet de Constitution européenne, 4 étaient pour le OUI et 11 seulement s’étaient engagés en campagne pour le NON. La « &n bsp ;convergence » entre ces organisations, sur ce point particulier, avait atteint ses limites. Si Attac n’avait été qu’un simple « « lieu de convergence » », l’association aurait été paralysée, aucune campagne n’aurait été menée et, qui sait, le OUI aurait peut-être gagné.

Attac, au risque de se perdre, ne doit pas se limiter à devenir un simple cadre de rencontres et de « « convergence » » entre organisations. L’association doit être un lieu d’accueil, elle l’est déjà, mais elle doit aussi et surtout jouer un rôle autonome bien plus ambitieux. C’est ce que beaucoup de citoyens attendent de nous. C’est l’indépendance d’Attac, maintenue contre vents et marées jusqu’à présent, qui continuera de le permettre.

3- Des conceptions différentes de la laïcité

Les tensions de ces dernières années ont été accrues par des divergences portant sur les conceptions de la laïcité. Elles n’ont pas opposé d’un côté, les représentants des organisations fondatrices composant les 1er et 2e cercle qui ont été évoqués précédemment, et de l’autre les membres de l’ancienne direction d’Attac. S’il est vrai que personne, parmi l’ancien « « noyau directionnel » », n’était favorable aux conceptions de la laïcité « « ouverte » », au port du voile à l’école, à l’alliance avec Tariq Ramadan, etc., des organisations fondatrices de l’opposition interne à Attac n’y étaient pas non plus favorables ou ont été discrètes sur le sujet, comme c’est le cas de la CADAC, de la fédération CGT des finances ou de l’UGICT-CGT. Différents évènements ont fait apparaître des approches contradictoires génératrices de tensions : l’affaire Tariq Ramadan, l’affaire des signes r eligieux à l’école, l’affaire des Indigènes de la République, et les émeutes dans certaines banlieues en novembre 2005.

L’affaire Tariq Ramadan, prédicateur islamiste invité au Forum social européen de Londres en 2003, a fait couler beaucoup d’encre. Elle a révélé, au-delà de ce cas, l’existence d’un courant « « communautariste de gauche » ». Pour ce dernier, le mouvement ouvrier aurait perdu définitivement la partie et le mouvement altermondialiste deviendrait la nouvelle force propulsive dans les luttes sociales et politiques à partir d’une alliance entre des couches moyennes radicalisées et une frange minime des « sans ». Or l’expérience a montré qu’aucune victoire importante n’était possible sans les classes populaires. Sans elles, nous avons perdu le mouvement sur les retraites et l’assurance-maladie ; avec elles, nous avons gagné contre le TCE et le Contrat premier emploi (CPE). Sans une alliance entre les couches moyennes, les classes populaires et les « sans », le mouvement altermondialiste s’essoufflera.

Au moment du débat sur la loi sur le port des signes religieux à l’école, au nom d’une laïcité dite « « ouverte » » ou « plurielle », une petite partie du mouvement altermondialiste s’est regroupée dans le collectif « « Une école pour toutes-tous » », favorable au port du voile, alors que d’autres y étaient fermement opposés.

L’appel lancé en 2005 « « Nous sommes les indigènes de la République ! » » fut signé par de nombreux dirigeants d’Attac ou membres du Conseil scientifique. Dans ce texte, toute l’idéologie néocommunautariste y passe : la haine de la République, la position victimaire, la francophobie, le racisme inversé. On n’y condamne pas « « la monarchie qui pratiqua la traite des Noirs, ni l’Empire qui rétablit la servitude, ni le capitalisme qui exacerbe les discriminations ethniques et sociales, qui ghettoïse les populations venues d’ailleurs, mais, obsessionnellement, l’ignoble République » ». Ce n’est pas la dictature des marchés, mais, encore et toujours la « « République qui relègue les populations de banlieue aux marges de la société » ».

Enfin, au moment de l’explosion autodestructrice d’une jeunesse « « hors circuit » », en novembre 2005, le mouvement spontané de sympathie de certains ne se tourne pas vers les victimes des violences : agents des services publics, habitants des quartiers. C’est tout le contraire. Chez certains membres fondateurs d’Attac s’opère un curieux renversement : ce sont les agresseurs eux-mêmes qui sont considérés d’emblée comme les victimes, rompant ainsi avec le civisme élémentaire. Les violences urbaines de novembre 2005 ont été assimilées à une nouvelle lutte des classes. Dans l’association, le débat devant les militants sera interdit sur toutes ces questions par une majorité des fondateurs et ne sortira pas des instances directionnelles.

La crise d’Attac a donc été délibérément provoquée par les forces et réseaux, et leurs représentants, qui se disputent l’hégémonie intellectuelle et organisationnelle du courant antilibéral français, actuellement en plein développement sur le plan idéologique (mais dans un état catastrophique sur les plans politique, électoral et organisationnel), dans ses composantes politiques, syndicales et associatives. Quitte à tuer Attac et ses dirigeants indépendants.

Précisément, notre sens des responsabilités nous a conduit à ne pas qualifier politiquement cette offensive. Nous avons eu tort. Nous voulions maintenir l’unité de l’association et éviter d’y provoquer des clivages irréversibles qui auraient pu entraîner la « « guerre civile » ». Hélas, nous errons désormais entre la guerre civile et la Saint-Barthélemy.

C.- La construction de l’offensive contre l’ancienne direction d’Attac

On pourrait faire remonter l’offensive contre l’ancienne direction d’Attac à l’année 2002, avant même sa mise en place ! En effet, dès le second semestre de l’année 2002, dans le cadre de la préparation de l’élection au Conseil d’administration qui devait procéder au remplacement de ABN à la présidence d’Attac, qui avait annoncé son départ, le groupe oppositionnel en partie déjà en place à l’époque, croyait son heure venue. Sa déception fut grande quand ABN me proposa à la présidence, sans qu’aucun autre fondateur n’osât se porter candidat en concurrence. Contrairement à une rumeur insistante - déjà ! - l’élection fut parfaitement conforme aux statuts et ABN n’imposa rien du tout. Les fondateurs votèrent unanimement. Nous avons pu observer que ces derniers étaient libres de leur vote, et qu’ils pouvaient donc, à l’époque, s’opposer à mon élection. Ils ne l’ont pas fait.

Mais déjà, à l’époque, la direction du Conseil scientifique était à la manœuvre en sortant de son rôle. Dans un texte daté du 18 juin 2002, signé par CRI, ERT, MOP, PUI, ABCD, HAM, ZAP, BIP, ZORF, NICd, était dénoncée une « « dérive présidentialiste » » de la direction d’Attac. Le Monde et Libération, bien entendu, étaient prévenus par ces derniers et titraient sur la « « crise » » d’Attac. Nous étions en 2002... Le groupe a attendu son heure. Celle-ci est arrivée à l’occasion de plusieurs évènements qui ont tous contribué à figer les camps : le Larzac en 2003 ; l’affaire des « « 100 % Alter » » en 2004 ; le « « style de direction » » en 2005 et la fraude en 2006.

1.- L’affaire du Larzac

L’affaire du Larzac fait partie des deux ou trois sujets qui tournent en boucle et qui ont été utilisés comme une rente par ceux qui ont juré de prendre le contrôle d’Attac. Quel était le problème ? Après l’immense rassemblement du Larzac (300 000 personnes réunies en août 2003), auquel Attac avait activement participé, la droite et une partie du Parti socialiste ont tenté de « « marquer » » le mouvement altermondialiste et Attac en particulier à l’extrême gauche. D’autant qu’une poignée de militants de AC et du DAL notamment avait démonté le stand du PS qui se trouvait sur place (alors que le PS avait été invité par les organisateurs, dont AC ! et le DAL !). Cette initiative avait été condamnée par les organisateurs, dont la Confédération paysanne, Attac, etc.

L’article que j’ai publié le 18 août 2003 dans Libération s’intitulait « « Après le Larzac, de nouveaux défis... » ». Il tentait d’analyser la situation en identifiant quatre défis pour le mouvement altermondialiste et Attac : clarifier notre identité ; mieux définir les alternatives au néolibéralisme (déjà !) ; construire les alliances victorieuses ; améliorer la démocratie interne au mouvement altermondialiste.

Cet article a mis en fureur certains des représentants d’organisations fondatrices d’Attac membres des 1er et 2e cercle, car il appelait à l’indépendance de l’association et du mouvement altermondialiste en général, notamment vis-à-vis du gauchisme.

Mais, en préalable, que veut dire « « gauchisme » » ? C’est une conception politique et une pratique qui privilégie le mouvement pour le mouvement ; l’agitation pour l’agitation ; le refus de la lutte d’idée au bénéfice d’un activisme dénué de sens ; le slogan érigé en stratégie politique ; les excès en tous genres ; la manipulation des « « masses » » par de petits groupes bien organisés ; le court terme ou détriment du long terme ; le sectarisme ; etc. Un psychanalyste a résumé ce comportement par la formule suivante : « « certains confondent les mouvements de leurs corps et le mouvement des masses » ». Finalement le gauchisme c’est l’isolement, la division et l’échec. C’est le contraire de l’éducation populaire, même tournée vers l’action. Il ne faut pas confondre, cependant, extrême gauche et gauchisme. On peut être d’extrême gauche sans pour autant être gauchiste. D’ailleurs des organisations d’extrême gauche combattent le gauchisme. Celui-ci ne peut non plus se réduire à l’appartenance à une organisation. La forme la plus répandue de gauchisme est celle du « « gauchisme culturel » » qui frappe des personnes ou des catégories sociales ayant peu de traditions de luttes et dont la participation à des mobilisations s’apparente à une révolte plutôt qu’à un engagement construit s’inscrivant dans la durée.

La question posée dans mon article de Libération était donc éminemment politique : Attac et la mouvance altermondialiste devaient-elles ou non se revendiquer des conceptions et des comportements du gauchisme ? Ma réponse était clairement non : Attac ne peut se réclamer d’aucun courant politique. La vocation d’Attac incite à l’inverse : rassembler largement, au-delà des sensibilités politiques. On peut donc être gauchiste tout en étant membre d’Attac, mais si la culture gauchiste (comme toute autre, d’ailleurs), devenait prédominante au sein de l’association, elle ferait fuir nombre d’adhérents qui ne se reconnaissent pas dans cette sensibilité. Ceux qui ont guerroyé contre cet article (non sur le fond mais sur la méthode et les procédures, comme d’habitude), n’étaient donc pas gênés du risque d’un positionnement gauchiste d’Attac et du mouvement altermondialiste. Non seulement ils n’en étaient pas gênés, mais ils le souhaitaient.

Deux conceptions d’Attac - pas trois - ont alors émergé : l’une d’inspiration gauchiste et mouvementiste ; l’autre visant à maintenir l’indépendance de l’association et sa vocation d’organisation d’éducation populaire de masse.

2.- L’affaire des listes « 100 % Alter » montée de toute pièce pour déstabiliser la direction d’Attac

Rappelons les faits. Une dizaine d’adhérents d’Attac, dont un membre du Conseil d’administration (qui y avait suspendu, pour cette raison, sa participation), et un salarié, avec des personnes extérieures à l’association, avaient envisagé de présenter des listes aux élections européennes sur la base d’un programme altermondialiste qui s’inspirait de celui d’Attac. Ils voulaient donner une traduction politique aux idées altermondialiste. ABN, à titre personnel, avait souhaité, pour reprendre son expression, leur « « donner un coup de main » ». C’était parfaitement leur droit, et leur décision personnelle n’impliquait absolument pas la direction de l’association. Il n’en fallait pas plus pour déclencher une violente offensive contre la direction de l’association, accusée notamment par une majorité des représentants des fondateurs de vouloir engager Attac dans un processus électoral. Et même, à terme, de vouloir t ransformer Attac en parti politique, ou de préparer leur entrée sur la scène politique pour assouvir leur trop plein d’ambitions !

Ces accusations tournent également en boucle depuis deux ans, comme un vieux disque rayé, dans l’ « « argumentaire » » des opposants à l’ancienne direction. Le but était évidemment de discréditer cette dernière. Ni les mises au point répétées, ni le constat que chacun peut faire que la transformation d’Attac en parti politique n’avait pas eu le moindre début de réalité n’y ont fait : le travail de sape se poursuivait. D’autant qu’une partie des adhérents, de toute bonne foi, mais particulièrement malléables du fait de leur absence d’expérience politique et d’engagement collectif, était prédisposée à accueillir favorablement un tel discours malgré la grosseur de la ficelle.

Ces accusations fantasmagoriques (sauf à casser Attac en mille morceaux, il est impossible de transformer l’association en force politique) n’étaient que le prélude à une offensive bien plus vaste.

3.- La direction du Conseil scientifique veut se substituer au CA

Le fameux texte publié le dimanche 29 mai 2005, à 22 h 05, par cinq membres du Conseil scientifique (NICd, président ; IOZ, vice-présidente ; DLU, secrétaire général ; ainsi que PUI et HAM) résume les ambitions personnelles et politiques du noyau directionnel du Conseil scientifique. Ce texte, intitulé « « Le Printemps de France » », était diffusé sur toutes les listes électroniques d’Attac 5 minutes après la fermeture de tous les bureaux de vote le jour du référendum sur le TCE. Voici comment y est mentionné le rôle d’Attac : « « le rôle joué par les associations, notamment la Fondation Copernic, l’URFIG (Raoul-Marc Jennar) et Attac, grâce à l’Appel des 200 puis grâce à l’élaboration et à la diffusion d’argumentaires précis, fut essentiel » ».

Ce serait donc « « grâce à l’Appel des 200 » » qu’Attac, ensuite, et en troisième position seulement, aurait joué un rôle « « essentiel » »... Le texte de ces cinq membres du Conseil scientifique se veut par ailleurs prescriptif à l’égard des Comités locaux de l’association en leur disant quel rôle ils devaient jouer dans les collectifs unitaires. Tout cela aurait été parfaitement légitime si les 5 signataires ne s’étaient pas prévalus de leur qualité de membres du Conseil scientifique, et surtout s’ils avaient au moins attendu la déclaration officielle d’Attac, tombée quelques minutes plus tard. Le « « timing » » a son importance : il s’agissait, pour ces 5 membres du Conseil scientifique, vis-à-vis des adhérents et de l’extérieur, de « « griller » » la déclaration adoptée de manière collégiale lo rs d’une réunion extraordinaire du Bureau d’Attac ouverte à tous. On ne voit pas, au passage, en quoi 5 membres du CS, dont ceux de sa direction, et se revendiquant comme tels, avaient davantage de légitimité, un soir de référendum, pour faire une déclaration politique à 22 h 05, donc préparée plusieurs heures avant, que n’importe quel autre groupe de 5 adhérents.

Que n’aurait-on dit, et à juste titre, si 5 membres du CA, voire le président, avaient pris la même liberté vis-à-vis des instances élues ? Quelles étaient les raisons de cet empressement suspect ? De la promotion individuelle de quelques personnes un peu plus égales que d’autres au sein du CS, et visant à s’instaurer en maîtres (et maîtresse) à penser de l’association en contournant le Bureau et le CA ? D’un tremplin pour une ou plusieurs candidatures aux élections au CA (ou à la présidence) d’Attac ? Venant de professionnels de la critique de l’absence de « « démocratie » » au sein d’Attac, la démarche suivie était assez étonnante. Cette démarche n’avait qu’un but : propulser certains des animateurs du Conseil scientifique à la direction de l’association. IOZ, DLU et HAM se lançaient ainsi à la conquête du pouvoir... L’offensive était lancée, source des te nsions qui devaient suivre.

4.- Les 3 vice-présidents contre le président

Le 13 juillet 2005, la « « lettre aux adhérents » » des trois vice-présidents d’Attac de l’époque, (ALG de la Confédération paysanne, TAO et FNS du CRID) lançait l’offensive en mettant gravement en cause le « « style de direction » » du « « noyau directionnel » » de l’association et particulièrement de son président. Ces anciens vice-présidents ne sont pas tous impliqués de manière identique dans les opérations politiques qui viennent d’être décrites. Leur geste, qui donne une date au début de la déliquescence d’Attac et un nom à ceux qui l’ont provoquée (bien que la lettre ait été largement rédigée par DZB et HAM), relevait pour certains d’une incroyable naïveté politique et d’une absence étonnante de sens des responsabilités. L’opération, si elle a eu un effet dévastateur sur Attac et s on image extérieure, n’a cependant pas donné tous les résultats qu’en attendaient ses promoteurs.

Les adhérents, par leur vote, n’ont pas suivi leurs consignes.

En effet, lors de l’élection au Conseil d’administration, les 17 et 18 juin à l’Assemblée générale de Rennes, et même en enlevant les dizaines de bulletins fraudés repérés jusqu’ici, les candidats (32) qui avaient marqué leur opposition aux méthodes de TAO en signant un texte de protestation, obtenaient la majorité absolue des voix (68 712) et 52 % si on additionne les voix obtenues par chaque candidat. Les candidats qui avaient été soutenus par TAO n’obtenaient que 59 768 voix et 45 %. Par ailleurs, la liste bloquée des fondateurs, sans qu’aucune véritable campagne ne soit menée contre elle, ne recueillait que 3 823 voix (moins que moi !) et 64,3 %. Lors de la dernière élection, en 2002, elle avait obtenu 6 561 voix et 87,6 %. La perte était sévère : 2 768 voix et 23 % de moins. En outre, malgré le harcèlement et les campagnes de dénigrement dont j’avais été l’objet, j’arrivais en tête des 62 candidats...

Ces enjeux politiques et les tensions de ces derniers mois ne sont probablement pas étrangers à la fraude commise lors des élections au Conseil d’administration du 17 juin, et à l’utilisation qui en a été faite pour éliminer les partisans de l’ancienne direction afin de prendre le contrôle total et sans partage d’Attac.

II.- UNE FRAUDE ÉLECTORALE QUI TOMBE A PIC ET QUI PROFITE AUX OPPOSANTS A L’ANCIENNE DIRECTION

J’ai déjà, à plusieurs reprises, condamné cette fraude qui percute Attac de plein fouet dans son ambition de vouloir faire de la politique autrement. Attac est ainsi banalisée et ramenée au rang des organisations traditionnelles dont un certain nombre, associations, syndicats, partis politiques, ont été confrontés à ces dérives. Pour identifier les fraudeurs, un effort de raisonnement est nécessaire autour de la question classique suivante : à qui profite le « « crime » » ?

Les enjeux politiques que je viens de décrire pouvaient donner un mobile à la fraude certes au courant qui souhaite, comme moi, l’indépendance d’Attac, mais aussi à celui qui souhaite limiter les ambitions d’Attac (tout en prétendant le contraire). L’un et l’autre, objectivement, avaient un intérêt à la fraude pour s’assurer le contrôle de l’association. Sans parler, évidemment, de forces tierces.

La fraude, pour le peu que nous en savons à l’heure actuelle, semble avoir bénéficié, à première vue, aux candidats soutenant l’ancienne direction. Il est donc parfaitement logique que les regards se tournent vers ces derniers et leurs proches pour rechercher les coupables. Cependant, les conditions de la fraude et ses conséquences réelles sont tellement étranges qu’elles devraient susciter des interrogations allant au-delà des apparences.

Etrange, en effet, cette fraude, qui porte uniquement sur les membres actifs en épargnant les membres fondateurs. Car il était certainement plus rapide, plus facile et plus « « payant » » politiquement de substituer des bulletins de vote concernant les fondateurs, où il ne fallait cocher qu’une seule croix, que de substituer des bulletins des candidats actifs où il fallait cocher 24 croix.

Etrange, encore, cette fraude, qui semble avoir été organisée pour être repérée et mettre les enquêteurs, avec autant d’évidence, sur la piste de coupables parfaitement bien désignés. Ceux qui ont réalisé les dizaines de bulletins fraudés connus à ce jour n’ont en effet pas pris la peine de camoufler la forme des croix qu’ils avaient faites sur les bulletins, dont de nombreuses sont identiques, comme si elles étaient une sorte de signature. On ne peut s’empêcher de penser à l’histoire du Petit Poucet.

Etrange, enfin, cette fraude, où les victimes apparentes de la manipulation contrôlent aujourd’hui, et sans partage, l’ensemble de l’association. On nous dit que c’est la conséquence de la découverte de la fraude. Mais la fraude était tellement grossière qu’elle ne pouvait qu’être découverte ! Elle parait même avoir été réalisée dans ce seul objectif ! Dès lors elle offrait une justification éthique et passionnelle pour éradiquer de l’association ses bénéficiaires supposés - pour les « « balayer » » -, en évitant soigneusement le débat politique que certains voulaient précisément masquer.

Dès que la commission d’enquête mise en place pour faire la lumière a publié son rapport le 28 septembre 2006, qui concluait à une fraude, les élus au CA qui n’étaient pas sur la liste de TAO ont démissionné. Je faisais évidemment partie des démissionnaires, il n’était pas question de rester dans un CA illégitime. Attac a donc été dirigée, du début du mois d’octobre au début du mois de décembre, par DZB et la sensibilité qui s’était regroupée derrière lui.

Les événements qui se sont succédés, depuis l’Assemblée générale de Rennes les 17 et 18 juin 2006, ne manquent pas non plus de nombreuses zones d’ombre.

A.- Fallait-il convoquer les médias aux débats internes à Attac ?

Le sens des responsabilités des différents dirigeants d’Attac, à quelque sensibilité qu’ils appartiennent, a pu se mesurer ces derniers mois à leur comportement vis-à-vis des médias. De bout en bout, ce sont les mêmes qui se sont appuyés sur les médias dominants pour utiliser la fraude électorale dans une optique électoraliste et de règlement de compte. Ils n’en étaient pas à leur coup d’essai. DZB et TAO, en particulier, ont contribué sans vergogne à dévaster l’image d’Attac. Incapables de se contenir, ils ont fait passer leurs ressentiments personnels et intrigues politiques avant l’intérêt supérieur de l’association.

Le plus choquant est l’attitude adoptée par les élus de la liste de TAO qui, à Rennes, ont convoqué les médias le samedi après-midi du 17 juin, en séance plénière, pour jouer leur coup de théâtre : l’annonce qu’ils refusaient de siéger au Conseil d’administration au motif que les résultats des élections faisaient apparaître des « « anomalies statistiques » ». Certains de ces élus, au demeurant peu nombreux, ont ensuite multiplié les interventions dans les médias, accusant parfois nommément les autres dirigeants d’Attac des pires turpitudes.

Récemment encore, certains membres fondateurs ont instrumentalisé le journal Politis pour en faire un vecteur de la campagne électorale interne à Attac. Sans droit de réponse, de nouvelles accusations, toutes aussi fausses les unes que les autres, ont été proférées contre des membres de l’ancienne direction de l’association. L’histoire de l’association de ces dernières années a été réécrite, dans un sens évidemment favorable à ceux qui rêvaient d’en prendre le contrôle.

Dans le même numéro de Politis, 6 candidats de la liste « « Altermondialistes et démocratiques » », c’est-à-dire celle soutenue par DZB et TAO, se présentant comme des « « jeunes » », ont eu droit à une tribune - dont ont été privés les autres candidats au CA - dans laquelle les contrevérités et accusations, encore une fois, ont été abondamment déversées sur les membres de l’ancienne direction d’Attac.

De tous ces comportements, un profond mépris pour Attac et un sentiment d’irresponsabilité se dégagent. Il aurait été possible, si le sens des responsabilités et de l’éthique nous avait échappé, d’utiliser les mêmes méthodes que celles du groupe qui voulait le contrôle de l’association. Attac serait alors devenue un champ de bataille bien pire que ce que l’association est devenue, que des milliers d’adhérents auraient fui à toutes jambes.

Par exemple, une campagne aurait pu être lancée dans les médias pour dénoncer une fraude électorale qui bénéficie, dans les faits, à ceux qui s’opposaient à l’ancienne direction d’Attac. Sans nommer publiquement personne, il aurait été possible de laisser planer un doute sur tel ou telle, susurrer sous le manteau des noms de possibles fraudeurs, trouver des dates auxquels le forfait aurait été commis, donner des détails inventés de toute pièce, lancer des rumeurs et des ragots. Bref, jouer au corbeau en habillant cette activité sordide des habits du droit et de la morale et en l’auréolant de la vertu de la République, comme certains n’ont pas hésité à le faire ces derniers mois.

Contre les 6 jeunes gens à qui la nouvelle direction de Politis a offert si généreusement une tribune à sens unique, militants pour certains à la coordination Attac-Campus, une campagne de harcèlement aurait pu être organisée. Comme celle qu’ils ont menée contre l’ancienne direction d’Attac. Et il y aurait eu beaucoup de choses à dire ! Car la coordination Attac-Campus ne coordonne rien du tout, elle n’est qu’une coquille vide dans laquelle ne se trouve qu’une poignée de représentants de comités de base (2 ou 3 dans toute la France ?), auto-désignés, rassemblant chacun 3 ou 4 militants. Nous aurions pu rappeler que l’ancien chef d’Attac-Campus, SMS, a été convaincu de fraude avant les dernières élections car il avait créé deux adhérents fictifs (Amélie Blain et Thierry Super) dont le rôle - hormis voter pour les candidats de la liste soutenue par TAO - était d’intervenir avec violence sur les listes électronique s contre la direction sortante. TAO, d’ailleurs, avait eu ce mot exquis pour qualifier cette fraude : « « une plaisanterie de lycéens » ».

Certains des jeunes gens qui signent cette tribune dans Politis n’ont eu aucun mot de désapprobation face aux agissements de leur ancien chef, mais ils viennent en plus de le réintégrer sur la liste électronique d’Attac-Campus. Il s’agit de LAT, ZUG, SDA et PRQ, tous candidats au CA. Quant au bruit médiatique orchestré par la poignée de membres de la coordination Attac-Campus, il est inversement proportionnel à leur activité réelle et à l’influence d’Attac dans les universités.

Par sens des responsabilités, nous n’avons pas jugé utile de remuer toute cette boue, nous avons considéré que les adhérents étaient capables, d’eux-mêmes, de distinguer qui travaille honnêtement, efficacement, de manière désintéressée, et qui brasse du vent.

B.- L‘instrumentalisation de la fraude

La campagne sur le « « style de direction » » ayant échoué, une nouvelle campagne débutait autour de la fraude. TAO, par exemple, explique crûment dans une lettre diffusée aux adhérents branchés sur Internet, le 17 novembre 2006, qu’il faut « « chasser la direction » » d’Attac. Le thème de la fraude était idéal, en effet, et présentait au moins deux avantagesdécisifs. D’une part, il empêcherait tout débat politique qui aurait risqué de faire apparaître en pleine lumière le rôle obscur de certains des représentants des organisations fondatrices. D’autre part, la fraude représentait un sujet particulièrement sensible, qui toucherait au coeur les militants engagés à Attac notamment pour « « faire de la politique autrement » ». Parvenir à faire croire que tout ou partie de l’ancienne direction avait fraudé était la certitude de récupérer le pouvoir en déconsidérant pour longtemps ceux qui avaient été accusés, à défaut d’avoir été confondus.

1.- Qui a organisé la fraude ?

Les « « victimes » » apparentes de la fraude l’ont-elles organisée ou se sont-elles simplement servis de cette fraude commise par d’autres ? Nul ne peut le dire pour le moment. Les élus qui figuraient sur la liste soutenue par TAO, qui n’avaient obtenu que 9 sièges sur 24 à l’élection du CA (10 si l’on ajoute TYF qui était présentée sur la liste de TAO comme un « « cas particulier » »), ont annoncé théâtralement lors de l’Assemblée générale de Rennes, le 17 juin après-midi, leur refus de siéger au motif que des « « anomalies statistiques » » avaient été constatées dans le résultat des élections. La commission d’enquête interne conclura, dans un rapport du 28 septembre 2006, qu’il y avait bien eu fraude.

Les fraudes électorales, même dans un Etat de droit comme la France, se produisent de temps à autre lors d’élections politiques ou au sein d’organisations comme des associations, des syndicats ou des partis. Elles représentent ce qu’il y a de pire en politique. La fraude qui est intervenue à Attac réduit à néant notre prétention à vouloir « « faire de la politique autrement » ». Toutefois, l’expérience des fraudes, en droit, a donné quelques enseignements robustes.

Un recours en annulation d’une élection, ou un simple contentieux électoral, n’est jamais suspensif, c’est-à-dire qu’ils ne provoquent pas l’annulation automatique et immédiate de l’élection. Ce serait trop facile ! Il suffirait que les perdants, après chaque élection, hurlent à la fraude pour obtenir une nouvelle élection, sans attendre que la preuve de la fraude ne soit établie. Les perdants pourraient ainsi se refaire une santé à l’élection suivante - ou du moins l’espérer -, après avoir consciencieusement « « démoli » » leurs adversaires en les accusant de la fraude.

C’est pourquoi la demande qui a été faite par les élus de la liste soutenue par DZB et TAO d’annuler les élections et de mettre en place une structure provisoire remplaçant le CA était parfaitement irrecevable. Elle n’avait aucun fondement juridique et, sur le plan politique, aurait contribué à l’instabilité institutionnelle d’Attac, suffisamment fragile comme cela. Néanmoins, sans attendre les conclusions des enquêtes que nous avions décidées, nous avons annoncé, à l’Assemblée générale du 17 juin, puisque la légitimité du CA était mise en doute, que de nouvelles élections devaient être organisées. Aucune suspicion, nos yeux, ne pouvait venir entacher la légitimité du CA. Et c’est ce que nous avons fait. En droit, seule une décision de justice pouvait pourtant nous y contraindre. Nous avons donc adopté une attitude conforme au droit et à l’esprit de responsabilité qui devait caractériser ceux qui ont la charge d’une organisation aussi impor tante qu’Attac.

En attendant le résultat de ces enquêtes, la plus grande prudence s’imposait, rien ne devait être dit ou fait qui puisse nuire à Attac et jeter de l’huile sur le feu. La modération devait l’emporter sur les passions. L’association devait assurer la continuité de son fonctionnement et de son activité, et se remettre au travail. C’est la raison pour laquelle nous avons élu le Bureau et la présidence, conformément à l’ordre du jour de l’Assemblée générale.

Autre expérience tirée des contentieux électoraux : il faut saisir les instances de recours ad hoc. Pourquoi ceux qui ont dénoncé les « « anomalies statistiques » » n’ont-ils pas saisi, immédiatement, la « commission électorale et des conflits », composée paritairement, au lieu de faire tout ce bruit, dont on voit combien il a été destructeur pour Attac ? On nous explique que c’est précisément grâce à ce bruit que les enquêtes ont pu être menées, la fraude prouvée et de nouvelles élections organisées.

Mais cette commission électorale paritaire pouvait être réunie par DZB puisqu’il en faisait partie, même sans la moitié de ses membres qui auraient voulu, par leur absence, freiner la connaissance de la vérité. De toutes les manières, cette commission pouvait agir. Et puis, comme dans tout contentieux électoral, ceux qui estimaient avoir été lésés se devaient de saisir la justice. Pou rquoi ne l’ont-ils pas fait ? Et pourquoi, plus de 5 mois après les faits, la justice n’est-elle toujours pas saisie, alors que le Conseil d’administration est désormais totalement contrôlé par la majorité des fondateurs ?

2.- L’affaire dite du « « tilleul » »

La fraude a servi de fonds de commerce et de rente à ceux qui voulaient conquérir le pouvoir au sein d’Attac. Il fallait que la polémique sur la fraude dure le plus longtemps possible. La meilleure preuve, d’ailleurs, vient de l’anecdote dite du « « tilleul » ». En effet, un magnifique tilleul trône au milieu du campus où nous tenions l’Assemblée générale à Rennes. Pendant une interruption de séance, le samedi 17 juin après-midi, certains des élus de la liste DZB-TAO, dirigés par HAM, ont proposé une rencontre aux autres élus. A condition, bien sûr, que je n’y assiste pas. J’ai accepté de ne pas participer à cette réunion, avec l’accord de mes camarades. Ces derniers, à leur grande surprise, se sont vus proposer un chantage par HAM et IOZ. Si nous acceptions une co-présidence au bénéfice de HAM et d’une femme de notre liste, ou de IOZ et d’un hom me de notre liste, ils s’engageaient à cesser leur campagne sur la fraude... Il fallait, en échange, m’évincer. Evidemment ce chantage a été refusé, et comme l’avaient promis HAM, IOZ et d’autres, la campagne sur la fraude s’est amplifiée.

Face à la fraude, leurs émotions étaient donc feintes, leur colère simulée, l’invocation des grands principes éthiques et moraux artificielle. En échange du pouvoir, ils étaient prêts à renoncer à toutes les valeurs auxquelles ils nous disaient croire.

Dès lors, les comportements irrationnels se sont multipliés dans l’association, du sommet jusqu’à la base. Des tombereaux d’âneries ont été déversés sur les listes électroniques d’Attac. Elles témoignaient, au-delà de la déception, légitime, de nombreux adhérents, d’une triple méconnaissance : du fonctionnement d’Attac, du droit, des faits associés à cette affaire. D’autant que nous n’avons pas voulu céder aux polémiques, notre ligne de conduite, en toute circonstance, ayant été la discrétion, la modération et la prudence, en attendant le résultat des études et enquêtes. Mais nous avons probablement trop laissé dire n’importe quoi, nous n’avons pas voulu nous défendre. Nous voulions protéger Attac. Deux affaires, pour ne prendre que ces exemples, témoignent de ces dérèglements : celle dite des « « clés » » du siège et celle dite des « « scellés » ».

3.- L’affaire dite des « « clés » » du siège

Un des arguments électoraux utilisés notamment par DZB est de dire que seuls, parmi les dirigeants d’Attac, la secrétaire générale et le président disposaient des clés de la porte blindée donnant accès au siège d’Attac. C’est pour eux l’argument ultime prouvant la culpabilité des détenteurs de ces clés. Il ne semble pourtant pas inhabituel que la secrétaire générale et le président d’une association disposent des clés du siège de l’association dans laquelle ils exercent des responsabilités. Par ailleurs, frauder en sachant que seules deux clés permettent l’accès aux locaux, et que tout le monde sait qui possède ces deux clés, relèverait d’une inconscience dont les deux personnes en question n’ont pas donné la preuve jusqu’ici.

En réalité tous les salariés du siège disposent d’une clé, il existe même des « « passes » ». Le délégué général, CDA, dont la sympathie pour DZB est de notoriété publique, et CDb (salarié du siège, candidat sur la liste soutenue par TAO), disposent donc aussi chacun d’une clé de la porte blindée, comme c’est évidemment nécessaire à leur activité. Ils étaient également les seuls à disposer de la clé de la pièce où étaient entreposés les bulletins de vote. Ont-ils prêté leurs clés ? Si oui, à qui ? En ont-ils fait des doubles ? Si oui, a qui les ont-ils remis ? Bref, toutes les hypothèses sont permises.

4.- L’affaire dite des « « scellés » »

L’affaire dite des « « scellés » » est tout aussi fantasmagorique. Un partisan de DZB, CDb, membre de l’ancien Conseil d’administration et militant de Sud-PTT, comme DZB, considère avoir trouvé lui aussi la preuve irréfutable de la culpabilité de l’ancienne direction dans la fraude. Le président de l’association, en effet, aurait, le dimanche soir du 11 juin, « « interdit » » la pose de scellés sur la porte de la pièce du siège d’Attac donnant accès aux bulletins de vote. C’est totalement faux. La commission électorale s’est réunie le dimanche 11 juin, au soir du dépouillement, dans les locaux de Montreuil, en présence des membres du CA qui étaient sur place. Etaient présents : LUR(fondateur, Politis), ABN (fondateur, Le Monde diplomatique), NPh (fondateur, FSU), HFE (fondateur, Les Pénélopes), CDb (siège), DZB (fondateur, Union syndicale solidaires), CDb (CA), xuL (Attac Orge Centre), Jacques Nikonoff (CA), CDA (siège), TYF (CA).

Les participants ont constaté que le dépouillement n’était pas terminé du fait de l’insuffisance du nombre d’adhérents ayant participé aux opérations. Ils décidaient par conséquent d’organiser trois soirées supplémentaires de dépouillement les lundi 12, mardi 13 et mercredi 14 juin 2006 (le 15 juin était déjà prévu). Un appel aux adhérents était immédiatement lancé pour qu’ils participent à ces nouveaux dépouillements. Les participants décidaient également, afin d’avoir une situation nette après chaque journée de dépouillement, et pour limiter au maximum les risques d’erreurs ou d’irrégularités, de procéder, chaque soir, au comptage des opérations de dépouillement de la journée. Personne n’a demandé, oralement ou par écrit, ni avant, ni pendant, ni après cette réunion, la pose de scellés... En lançant ses accusations sur les listes électroniques, CDb ne faisait que poursuivre et alimenter le travail de sape organisé par ses amis.

5.- Questions sur l’attitude des « « victimes » »

Au total, l’attitude des « « victimes » » de la fraude suscite de nombreuses interrogations : Pourquoi ceux qui affirment avoir été au courant de ces « « anomalies statistiques » », dès le mercredi 14 juin, donc avant la proclamation des résultats, n’ont-ils pas alerté les instances de l’association, notamment la « « Commission électorale et des litiges » » qui avait été mise en place dans ce but ? A défaut, le Conseil d’administration, dans lequel DZB et ses partisans étaient majoritaires, pouvait être saisi afin de demander la suspension de la proclamation des résultats, prévue le 17 juin, le temps de faire les vérifications nécessaires.

Pourquoi ceux qui avaient des doutes ont-ils seulement contacté les statisticiens du Conseil scientifique opposants de longue date à la direction d’Attac (ZAP et PUI), et non tous les statisticiens membres du Conseil scientifique ?

Pourquoi avoir privilégié systématiquement la thèse de la fraude avant même d’attendre les résultats de la commission d’enquête ? C’est en effet la thèse de la fraude qui a été immédiatement mise en avant par les candidats de la liste de TAO, comme s’ils savaient déjà qu’il y avait eu fraude.

6.- Manœuvres déloyales pendant la campagne électorale

La campagne électorale pour l’élection au Conseil d’administration du 4 décembre 2006 a donné lieu - hormis l’étalage de son incompétence - à une multitude d’actes déloyaux de la part du Conseil d’administration désormais aux mains de la majorité des fondateurs. Le plus grave d’entre eux est l’inégalité de traitement subie par les candidats signataires du texte « « Avenir d’Attac, pour une Attac de deuxième génération » ». Je n’évoque même pas ici les courriers électroniques partant de l’adresse du délégué général de l’association, diffusés sur toutes les listes électroniques, portant des messages de tel ou telle appelant à voter pour la liste des fondateurs et pour la liste de DZB (Altermondialistes et démocratiques). Cette manière de faire s’assimile à une indication officielle de vote émanant du siège, ce dernier mettant ses moyens au service d’une liste et pas des autres.

Rappelons que « « Avenir d’Attac » » est un réseau d’adhérents qui ont décidé de mener des réflexions sur l’avenir de l’association. Le réseau, chacun le sait, est un des modes d’organisation du mouvement altermondialiste. Un réseau, pour voir le jour, n’a aucune autorisation à demander, comme son fonctionnement ne peut être l’objet d’un contrôle. Or la création de ce réseau semble avoir fortement indisposé la majorité des fondateurs et les élus qu’ils soutiennent et qui ont inondé les listes électroniques d’Attac en multipliant les accusations de toute nature. Faut-il comprendre que pour eux, qui n’ont que le mot « « réseau » » à la bouche, un réseau n’a d’intérêt que s’ils le contrôlent ?

L’accusation la plus grave vient d’un communiqué du 23 novembre 2006 du Conseil d’administration qui accuse les signataires du texte « « Avenir d’Attac » » de s’être « « procuré » » le fichier des adhérents afin de l’utiliser pour envoyer des messages qui n’offrent pas de droit de réponse. Ce communiqué a eu la prudence d’utiliser un terme modéré - « « procuré » » - autrement une plainte pour diffamation aurait été déposée contre les responsables du CA. Si ces derniers estiment que le fichier des adhérents a été « « subtilisé » », qu’ils portent plainte ! Pourquoi ne le font-ils pas, si ce n’est parce que c’est faux et qu’ils souhaitent, une nouvelle fois, utiliser tous les prétextes pour empêcher le débat démocratique !

Les adresses électroniques utilisées par « « Avenir d’Attac » » ne proviennent absolument pas du fichier des adhérents. Elles viennent de la collecte, depuis des années, des adresses des adhérents avec lesquels les uns et les autres ont pu être en contact ou qui ont circulé sur les listes électroniques. Elles viennent également de militants de Comités locaux qui ont considéré que les courriers du réseau « « Avenir d’Attac » » pouvaient intéresser des adhérents dont ils ont transmis les adresses électroniques. Celles-ci viennent enfin d’inscriptions directes sur le site Internet d’Avenir d’Attac.

Certains, jouant les vierges effarouchées, jugent scandaleuse la méthode qui consiste à abonner à des listes électroniques des adhérents « « qui ne l’ont pas demandé » ». La remarque est étonnante quand on sait que nous sommes dans une campagne électorale cruciale pour l’avenir de l’association. Est-il anormal de donner de l’information aux adhérents alors que beaucoup d’entre eux avaient protesté car ils estimaient ne pas être correctement informés des dissensions au sein de la direction ? Cette attitude est une constante chez une majorité des fondateurs : tout faire pour empêcher le débat. Quant aux adhérents qui reçoivent ces courriers électroniques, il ne faut pas sous-estimer leurs capacités de raisonnement. Un courrier électronique est comme la distribution d’un tract dans leur boite aux lettres, personne ne sonne à leur porte pour leur demander l’autorisation ! Si le tract ne leur plait pas, ils le jettent ! C’est pareil avec Internet qui ne fait que diffuser, en réalité, des tracts électroniques. Si cela ne leur plait pas, ils mettent à la poubelle ou se désabonnent. Mais ils n’en font pas un fromage !

Quant à l’accusation selon laquelle il n’y a pas de possibilité de droit de réponse, elle est caduque. La diffusion de textes par « « Avenir d’Attac » » vise à faire connaître les analyses et les points de vue des candidats signataires de ce texte. Tous les autres candidats et toutes les autres listes peuvent procéder de manière identique. Qu’est-ce qui les en empêche ? Ceux qui veulent répondre peuvent parfaitement le faire sur les listes électroniques de l’association. Par ailleurs, aucun droit de réponse n’a été demandé, à ma connaissance, à « « Avenir d’Attac » ». Le site Internet d’Avenir d’Attac offre en outre un forum qui permet à chacun de s’exprimer.

Autre accusation, « « Avenir d’Attac » » utiliserait illégalement le logo de l’association. Il n’y a rien d’illégal à cela. Les créateurs du site « Avenir d’Attac » constituent un réseau d’adhérents d’Attac. Pourquoi devraient-ils devenir clandestins ?

D’autres actes déloyaux ont été commis lors de cette campagne électorale, provenant de correspondants électroniques locaux (CEL) et d’instances d’animation de Comités locaux.

Certains CEL, heureusement peu nombreux, ont exercé une véritable censure sur les textes de candidats qui n’avaient pas leurs faveurs et ont donné une information à sens unique, systématiquement en faveur de la liste des fondateurs et de la liste de DZB (Altermondialistes et démocratiques). Leur rôle, pourtant, est de diffuser une information honnête et pluraliste permettant aux adhérents de se former leur propre jugement. Devant ce scandale, le Conseil d’administration a gardé le silence...

Ce sont par ailleurs 6 instances de Comités locaux, à ce jour, qui ont diffusé à leurs adhérents des appels à voter pour la liste des fondateurs et pour la liste soutenue par DZB et TAO (Altermondialistes et démocratiques). Aucun autre Comité local n’a procédé de cette manière en faveur de telle ou telle liste. Il s’agit d’Attac Toulouse (dont fait partie la candidate IOZ) ; Attac Dijon (dont fait partie la candidate PRQ) ; Attac Marseille (dont fait partie la candidate BLI) ; Attac Saint-Brieuc (dont fait partie la candidate TRE) ; Attac Paris Centre (dont font partie les candidats JIN ET FTG) ; Attac Paris 12 (dont fait partie le candidatBLIB). Leur décision a favorisé une liste au détriment des autres, leurs adhérents n’entendent ainsi qu’un seul son de cloche qui s’apparente à une consigne officielle. La méthode, sur le plan dém ocratique, est en outre détestable puisqu’elle vise à nier la diversité de l’association. Quel choix reste-t-il aux adhérents de ces Comités qui ne partagent pas le point de vue de l’instance d’animation ? Celui de changer de Comité local ou de quitter Attac ? Ces comportements, assimilables à une véritable épuration idéologique, ont contribué et contribueront plus encore demain à vider Attac de ses adhérents. Qui pourrait, dans ces conditions, voter pour IOZ, PRQ, BTF, ZARLE, BIGU, ZUJ et HYT, coupables d’atteintes aussi graves au pluralisme et à la démocratie ? Je n’évoque même pas, ici, l’utilisation abusive des finances de ces Comités locaux au profit d’une seule des listes en concurrence.

Que vaut, dans ces conditions, le « « parrainage » » de certains des candidats par les Comités locaux qui ont eu ce genre de pratique ? Que vaut le « « consensus » » ?

Conclusion

Le succès historique d’Attac, jusqu’ici, a été d’avoir identifié, décrit et démystifié le phénomène de la mondialisation en mettant en son cœur l’idéologie néolibérale. Nous l’avons fait avec d’autres, mais nous y avons joué un rôle décisif. Le moment est venu de passer à la deuxième période d’Attac, celle d’élaborer et diffuser des propositions crédibles pour rompre enfin avec le néolibéralisme. Nous y parviendrons en étant une organisation rassemblée et unie, largement ouverte et internationale, active dans le mouvement altermondialiste, impertinente, où tous ceux qui pensent qu’un autre monde est possible pourront trouver leur place.

Attac-France est désormais un acteur majeur de la société française. C’est tout le travail d’équipe réalisé depuis 1998 qui a trouvé son aboutissement dans la campagne victorieuse du référendum. Attac apparaît ainsi comme un objet unique, et même comme une catégorie à elle toute seule : ni parti politique, ni syndicat, elle est une association qui veut s’appuyer de plus en plus sur ses adhérents. Une culture d’organisation, une identité associative, un sentiment d’appartenance et une fierté se sont créés qui rendent difficile qu’Attac, en tant qu’organisation, soit dirigée par d’autres organisations, même si elles sont fondatrices. Les élections du 4 octobre 2006 offrent probablement l’une des dernières possibilités de perpétuer le projet original d’Attac. Seul le vote CONTRE la liste des fondateurs et pour les 23 candidats signataires du texte « Avenir d’Attac, pour une Attac de deuxième génération » permettra d’y parvenir.

http://www.avenirdattac.net/article.php3 ?id_article=94

De : Avenir d’Attac mercredi 29 novembre 2006

Deuxième partie : Forum de l’article : Un article prémonitoire

[FORUM-ASSO] Voilà pourquoi il faut tuer Attac... le 16 août 2005
8 septembre 2007, par un ex adhérent d’Attac :

Le 16 août 2005, quelqu’un avait lancé sur le forum d’Attac [FORUM-ASSO] le texte suivant titré « Voilà pourquoi il faut tuer Attac... ». Signé sous le pseudonyme provocateur « a-mort –attac » ce texte trouve aujourd’hui toute son actualité dans les propos de la vice présidente actuelle d’Attac.

Prémonitoire ou extrêmement bien informé ? Il mérite d’être rappelé à ceux qui l’auraient oublié.

C’était en août 2005, il y a plus de deux ans...

« Mes Chers Amis,

Voilà quelques temps déjà que, comme vous, je suis avec le plus grand intérêt le débat qui s’est instauré au sein d’Attac, au lendemain de ce désastre qu’a constitué le NON au Traité de Constitution Européenne. A peine enterré ce grand projet qui devait marginaliser ces gauchistes que sont les Laurent Fabius, Jean Luc Mélenchon et autres Henri Emmanuelli, nos amis sont passés à l’attaque... d’Attac. Une véritable Attac en règle ! Je viens à mon tour, par ce modeste appel, apporter ici mon petit grain de sable. Un appel à tuer Attac… puisqu’il le faut.

La montée en puissance du mouvement, créé par l’équipe du Monde Diplomatique, Bernard Cassen en tête, son président historique devenu président d’honneur, a pour nombre d’entre nous quelque chose d’insupportable. Au moment même où les partis politiques traditionnels (PS en tête !) et le mouvement syndical s’essoufflent... ce mouvement « citoyen » se permet, partant de rien et venant de nulle part, de couvrir le territoire de ses comités locaux, d’organiser des Forums, locaux puis mondiaux, et pire encore, de fédérer plus de 30 000 adhérents. Tout ceci est intolérable ! Pour qui se prennent-ils, alors qu’existe une gauche institutionnelle ? Ce trublion groupusculaire d’Attac se permet de faire entendre sa voix bien plus fort que nos structures officielles qui, il est vrai, n’ont pas grand chose à dire par ces temps d’acquiescements consensuels. Est-ce une raison ? Devrons nous supporter longtemps encore ce renouveau démocratique que représente Attac, sans que nous ne réagissions ? Devrons accepter que ce mouvement, que nous ne contrôlons pas, continue par ce qu’il appelle « l’éducation populaire », d’ouvrir ainsi les yeux de nos électeurs, au point que certains en arrivent à nous demander de leur rendre des comptes et de nous justifier ? Où va-t-on, mes amis ? La gauche doit passer par le PS. La gauche c’est le PS !

Comment accepter ce pied de nez d’une indicible insolence, qu’Attac s’est permis, en publiant un guide caricaturant le premier des labellisés socialistes (notre ami François) patinant en couple avec Nicolas Sarkozy, à quelques jours d’un scrutin majeur pour l’avenir… de notre parti ? Pardon… de notre pays. Qui peut oublier les jets de boules de neige, quelques semaines auparavant, dont Bernard Cassen, dit-on, s’est réjoui ?

Le moment est venu de nous poser les vraies questions. Pas celle de la démocratie interne au sein d’Attac, non. Pas celle de ses statuts, du nombre de ses administrateurs dont, entre nous, on se moque bien. Rien de toutes ces balivernes qui ne sont là que pour faire illusion. Posons nous la vraie question : comment neutraliser Attac pour qu’il n’ait aucune capacité de nuisance à l’horizon 2007 ?

A défaut d’alternatives, nous sommes prêts pour l’alternance. Mais soyons vigilants. Attac monte en puissance et pourrait contrarier nos plans. Souvenez vous de ce 21 avril 2002 et de notre exilé de l’Ile de Ré. Souvenez vous de ce 29 mai 2005, jour noir pour notre engagement socialiste !

Et voilà que certains excités en arrivent à rêver d’une candidature de gauche véritablement altermondialiste. L’horreur ! Avez vous oublié notre Lionel préféré, se répandant à la première haie, ne franchissant qu’à peine la barre des 18 % alors que José Bové était derrière les barreaux ! Imaginez la même situation (après ce qui vient de nous arriver, ce 29 mai scélérat) avec dans le camp d’en face… un José Bové candidat ! Imaginez notre candidat, malmené par le paysan moustachu, porté en triomphe par ces indisciplinés d’altermondialistes, incapables de se rendre à la raison… de nos ambitions. Au secours… la gauche arrive !

J’ai le regret de vous le dire... il faut tuer Attac !

Faire rentrer, quels que soient les moyens utilisés, l’association dans le rang de la bonne pensée, telle que la définit Serge Dassault pour la droite de la gauche libérale. Est ce un hasard, si le grand avionneur a récemment pris pour cible l’association dans sa feuille de choux garantie 100 % OGM ? Attac ceci, Attac cela... Pas un de nos amis du PS n’a bronché. Vous l’aurez remarqué. C’est qui, à votre avis, qui a passé les infos aux journaleux du Fig, pour cette « enquête » qui restera dans les annales comme un joyau de la désinformation ?

Tuer Attac ! Comment, me direz vous ? En plaçant nos hommes à la tête du mouvement.

Comme nous l’avons fait, il y a déjà quelques années, en infiltrant les écolos, devenus supplétifs de nos troupes, à l’insu de leur plein gré.

Comme cela fut, fort joliment, réussi, juste avant l’été 2005, sans que personne ne s’en rende compte… à la Confédération Paysanne ! Vous vous rappelez de VRI qui s’est illustré, entre autres, par ses campagnes d’arrachage de champs transgéniques ? Mort pour la France... socialiste. Il s’en est retourné garder ses brebis dans le Larzac. Main basse sur le syndicat rebelle du père Bové. Trop facile. Tout le monde regardait ailleurs. Vous n’entendrez plus parler de la Conf dans les deux ans qui viennent. Vous verrez... La Conf maintenant, c’est le PS.

Vous ne me croyez pas ? Renseignez vous...

Il faut bien l’avouer, Chez Attac, c’est un peu plus compliqué. Il s’y trouve quelques vieux renards qui connaissent bien la politique. Cela ne va pas être facile. Mais on s’en donne les moyens. Nos camarades, placés là où vous le savez, au sein de la « direction » d’Attac, au conseil « sciento » (il y en a même qui sont très très bien placés…) ou ailleurs, dans les rouages essentiels du mouvement, sont là pour favoriser la « révolution » de l’intérieur. Le combat sera rude. Toutes les voix compteront le « grand soir » venu, si nous voulons retrouver le chemin des ministères.

Les inconscients d’Attac méconnaissent à dessein toutes ces compétences qui sommeillent rue de Solférino et qui ne demandent qu’à s’exprimer à nouveau.

Et il n’y a pas d’autre voie. Ou Attac se soumet et se met en ordre de bataille pour porter notre candidat. Ou alors... Attac doit mourir. Pour ne plus que nous ayons à subir de regards critiques sur ce socialisme que nous entendons mener.

Tous les moyens doivent être mis en œuvre pour que nous parvenions à l’objectif que nous nous sommes fixé. Il faut flinguer à vue (c’est une image…) .........et tous ceux qui leurs sont fidèles. Nous devons alimenter les débats. Les vrais. Les faux. Peu importe. Il faut user de tous les artifices, abuser, orchestrer, amplifier, dénaturer les propos... il en restera toujours quelque chose. Empêchons le débat d’idées, ravivons les querelles de personnes, attisons le clanisme… tout cela sert nos ambitions.

A ceux qui affirment qu’un « autre monde est possible » (les insensés !), répondons qu’un autre monde « libéral mais social » est possible... qui passe par le parti socialiste retrouvé. Nous en sommes les garants.

Changez le monde, est ce vraiment l’essentiel ? Il y a plus urgent : 2007 ! Pour réussir, nous n’avons pas d’autre choix que de tuer cet empêcheur de gouverner en rond qu’est Attac. Certains camarades, et non des moindres, ont déjà ouvert les hostilités. Regardez bien autour de vous. Lisez leurs messages entre les lignes. Vous comprendrez...

A mort Attac ! Aux armes alter citoyens ! ».

DEUX LIENS :

http://www.avenirdattac.net/

http://www.france.attac.org/

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