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BLASPHEME, TOLERANCE, "INJURE A LA RELIGION"

Publie le mardi 8 avril 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

LES BLASPHEMATEURS SONT-ILS DES MECREANTS NON TOLERABLES ?

La question du blasphème resurgit à propos de "l’injure à la religion" (sic) . Voici la phrase à contenu blasphématoire : "Le "saint Coran" comme la "sainte Bible" ne sont que des choses qui ne valent pas plus qu’une crotte ! Par confort, il faut juste éviter de marcher dessus ! .." (1) Point de faux-fuyant, ce n’est pas ici le contenu du texte qui est en cause mais sa caractérisation qui suscite le blasphème : à savoir sa "sainteté" ou son caractère "sacré ".

Dans un monde laïcisé et libéral (tolérant) l’injure comme la diffamation s’adresse aux humains pas aux divinités. En ce sens l’expression "injure à la religion" est un abus de langage. Mais les religieux ne l’entendent pas de la sorte . Les religieux dominants surtout car une parole (ou un acte) n’est pas blasphématoire dans l’absolu. Son caractère blasphématoire et la gravité de ce blasphème ne peuvent être évalués que par rapport à ce que défend une religion, dans le contexte particulier où elle est posée, et suivant la manière dont elle est interprétée comme une agression par les croyants offensés. Blasphème et tolérance : « Deux poids, deux mesures » .

Cependant on se saurait invoquer la tolérance que dans un seul sens, celui de la protection des religions voire de la religion dominante (comme en Angleterre ou seul l’anglicanisme est protégé du blasphème). Et n’oublions pas que Jean-Marc ROUBAUD avait proposé en 2006 une loi visant à interdire les propos et les actes injurieux contre toutes les religions en France . Le député UMP voulait remettre au goût du jour la loi sur « le délit de blasphème », abolie en 1791 sauf pour l’Alsace-Loraine ou il est toujours interdit . Tout cela oblige à rappeler que chacun bénéficie de la liberté religieuse, mais cette liberté n’implique aucunement le droit de ne pas être choqué (heurté, inquiété) dans sa foi ou ses croyances. Après tout les agnostiques et les athées peuvent aussi être « choqués » par le mépris de leurs idéaux, la dépréciation de leurs valeurs sans que cela soit sanctionné comme blasphème, injure ou diffamation.

I - LE MECREANT ET LE BLASPHEME, LE SACRE ET LE SAINT.

Lorsqu’une institution dit ceci (tel Dieu, tel Livre, tel Objet...) est sacré ou saint il signifie ceci est supérieur aux hommes vous devez respecter et même vénérer cette supériorité. Libre à chacun de vénérer comme saint ou sacré quoi que ce soit ! Mais le blasphème est le pendant de la diffusion mondiale du sacré au-dessus des humains.

- Blasphème, injure, diffamation.

Le blasphème dès lors qu’il se contente de rétablir l’égalité humaine en maintenant le respect humain du à tous n’est pas condamnable, bien au contraire . Car par définition, me semble-t-il, il ne peut que s’en tenir à ce rétablissement puisqu’on on ne blasphème pas les humains : cela s’appelle alors l’injure. La diffamation est autre chose encore. Mais là encore la diffamation s’adresse aux personnes pas aux croyances ou aux fétiches.

 Le blasphème comme enlèvement de la majuscule au fétiche .

En fait le blasphème se résume à l’enlèvement de la majuscule . Il défétichise. Il met les dieux et même toutes les abstractions avec une minuscule . En rabaissant le sacré il fait d’une pierre deux coup car il rétablit l’humain, il le relève alors qu’il était agenouillé. Le blasphème authentique est une arme autolimitée par nature :il a uniquement une portée défensive du respect humain dans ce qui fait l’égalité tous les humains . A l’instar de la laïcité il opère quoique différemment une avancée de l’humanité pour le maintien de la paix et de l’égalité.

II - LE SACRE ET LE PROFANE HISTORIQUE : que font les hommes du sacré ? : de la violence symbolique à la guerre.

La tendance des institutions gestionnaires d’un sacré - les appareils religieux pour l’essentiel - est à minima de procéder continûment à un travail doctrinal et de prosélytisme, un travail qui ne se limitent pas "à l’interne", aux seules adeptes. En effet cette lutte idéologique tend fortement - et parfois au travers de pratiques sociales bienfaitrices - à l’imposition d’un contenu normatif.

Ce n’est que la tendance bénigne - ce qui ne signifie pas anodine - de ces appareils qui historiquement sont allés beaucoup plus loin en employant une forme très maligne : la guerre. La guerre n’est évidemment pas le propre des religions mais les religions ont été et sont encore bien souvent l’ingrédient majeur des guerres contemporaines (à défaut d’en être le déterminant causal) .

De cette racine historique pesante on ne saurait aujourd’hui confondre les deux tendances, d’autant que chaque religion peut manifester une diversité d’interprétation. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt et la diversité d’interprétation qui donne place à des courants progressistes ne doit pas cacher les tendances réactionnaires qui perdurent massivement.

Christian DELARUE
Responsable national antiraciste

1) commentaire sous *Fitna : juste un clip con ?*

Le sécrétaire général de l’OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, a ajouté que le film a diffamé et a dénigré "le saint Coran" (1).

Eh bien sans la partie finale de Fitna (2) qui donne effet d’attribution raciste de sa charge à tous les musulmans, il n’y aurait pas diffamation mais blasphème car la diffamation s’applique aux humains pas aux choses . Le "saint Coran" comme la Bible ne sont que des choses qui ne valent pas plus qu’une crotte ! Par confort, il faut juste éviter de marcher dessus !

in "L’OCI condamne le film anti musulman « Fitna » « dans termes les plus vigoureux »

2) FITNA, un film islamophobe, anti-musulmans
 http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

Fitna : juste un clip con ?
 http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

Peut-on être condamné pour "délit de blasphème" ?- La laïcité à l’usage des éducateurs
 http://www.laicite-educateurs.org/a...

Il arrive que des croyants se posent la question :

Comment et pourquoi la religion, dont le but ultime se veut pourtant être l’épanouissement de l’homme le plus élevé et le plus complet, aboutit-elle aussi souvent à sa destruction et à sa souffrance ? Quelle explication ou quelle analyse peut-on donner de ce phénomène aberrant, insupportable ?
http://www.ict-toulouse.asso.fr/istr/site/039.html

Liberté d’expression blasphème racisme : essai d’analyse philosophique et comparée
http://www.philodroit.be/IMG/pdf/WP-2007-1-GHaarscher.pdf

Messages

  • LE BLASPHEME COMME DEFETICHISATION.

    LE BLASPHEME ET LA REPRISE DE LA NOTION ELARGIE DE FETICHISME

    Les propos qui suivent sur le blasphème sont issus d’une part des débats renouvelés sur la religiophobie et plus particulièrement l’islamophobie et d’autre part de lectures sur le fétichisme. Ils ne proviennent donc pas d’un militantisme anti-religieux proprement dit.

    Le fétichisme n’est plus seulement définit par les pratiques des peuples dits primitifs telles que décrites par Charles de Brosses en 1760. Cette définition stricte est aujourd’hui élargie notamment sous l’influence du freudisme et du marxisme (cf. « Le fétichisme : histoire d’un concept » par Alfonso M. IACONO Ed. PUF Philosophies).

    I - LA NOTION ELARGIE DE FETICHISME

    A) Voici une définition réduite (issue du site athéïsme )

    Le fétichisme est un ensemble de pratiques et de comportements magiques et religieux de certains peuples qualifiés de primitifs. Il est lié à l’animisme et à une conception magique du monde. Le fétichisme se manifeste par un culte et un attachement morbide et exclusif à certains objets ayant souvent une signification sexuelle. Il est induit par le besoin de protection face aux éléments de la nature et aux événements de la vie.

    http://atheisme.free.fr/Religion/Definition_f.htm#fetichisme

    B) Evolution de sa signification : vers un élargissement.

    La notion de fétichisme est développée sur deux versants l’un marxiste qui a trait au "fétichisme de la marchandise" et l’autre freudien qui évoque le fétichisme sexuel. En fait la notion a une portée encore plus vaste qu’un auteur comme Alain BIHR a décliné sur différents registres dans son ouvrage "Du "Grand soir" à l’Alternative" - Le mouvement ouvrier européen en crise" (Ed Ouvrières 1991). Il avait alors en quelque sorte répertorié les fétichismes constitutifs de la praxis capitaliste.

    Le terme fétichisme figure dans le dictionnaire Alter d’ATTAC et Alain BIHR en a donné une définition succincte dans son ouvrage récent sur « La novlangue néolibérale - La rhétorique du fétichisme capitaliste ».

    C) Actuellement nous connaissons une définition large du fétichisme (1)

    Le fétichisme se réduit en définitive à réïfier (transformer en chose) les rapports de production, partant les hommes que ces rapports médiatisent et qui en sont les acteurs, ainsi qu’à personnifier les choses en les dotant de qualités ou de propriétés qu’elles ne doivent qu’à leur fonction de supports de ces rapports mais qui, du coup, paraissent leur appartenir en propre et leur confèrent une apparence surhumaine.

    Le procédé de fétichisation est encore plus accentué quand au lieu de personnifier des choses (saint Coran) ou des rapports aux choses on les déifie (dieu-fétiche) ou on les sacralise (saint). Il peut s’agir aussi d’élever au titre de dieu-fétiche une personne qui sera vénérée comme un Dieu. Là aussi on élève encore plus le rapport de supériorité en lui attribuant des qualificatifs (sacré, saint) et des majuscules à son nom.

    II - APPLIQUER AU BLASPHEME LA NOTION ELARGIE DE FETICHISME

    A) Enjeux :

    Classiquement le blasphème ne s’applique qu’à la religion. Lui donner une version élargie du fétichisme comme fondement risque d’élargir l’application de la notion de blasphème à tout ce qui s’élève indûment au-dessus des humains. Simplement parce que les humains tendent à mettre des majuscules sur de nombreuse institutions. Mais le blasphème comme acte de défétichisation généralisée n’est pas sans danger. Au passage c’est la notion de mécréant qui s’élargie aussi, notamment à la suite de son usage par Daniel BENSAID (2).

     lire LES BLASPHEMES DU MECREANT
    Blasphème, démocratie et émancipation : un sujet délicat.
    article de Christian DELARUE publié pour la commission démocratie d’ATTAC le 23/07/2007
    http://www.france.attac.org/spip.php?article7299

    B) La notion de fétichisme appliqué au blasphème dans le cadre du religieux.

    La religion va élever une chose au titre de sacré le blasphème va la rabaisser à l’état de chose simple et sans valeur.
    La religion va élever une personne le Christ par exemple au titre de quasi Dieu le blasphème va le ramener à l’état de simple personne égale aux autres.
    Le blasphème banalise ce qui est présenté comme extra-ordinaire ou miraculeux.
    Les histoires du Christ sur la croix sont souvent lourdes, rien de tel qu’un bon blasphème pour les alléger.

    Ainsi ramener par exemple l’histoire de la croix à une histoire de clou banalise er donc désacralise une histoire surexploitée par la religion chrétienne.
    (du site athéisme)

    Quelle est la différence entre Jésus et Picasso ?
     Un clou suffit pour accrocher un Picasso.

    Quelles sont les dernières paroles du Christ ?
     Vite, un clou, je glisse !

    Le blasphème "politique" portera sur d’autres sujets plus en prise avec des débats contemporains.

    Christian DELARUE

    Altermondialiste,
    Responsable national antiraciste

    Notes :

    1) Je reproduis ici le passage de la page 17 du livre de BIHR : "La novlangue néolibérale - La rhétorique du fétichisme capitaliste".

    2) Lire l’ouvrage ou des extraits du livre "Fragments mécréants" sur le site ESSF

  • Voir ci-dessous le site du "Chevalier de la Barre".

    Il fut condamné et éxécuté pour n’avoir pas salué une procession.

    http://www.laicite1905.com/index.htm

    La confusion délibéree entre l’humain et le religieux ou/et le politique a été savamment entretenue, puis redéveloppée afin de faire taire toute tentative d’opposition aux pouvoirs politiques et religieux dominants.

    Le plus grave, dans notre pays c’est que, plus ou moins, le partage avait été fait entre l’atteinte à l’humain et l’atteinte à l’irrationnel ou au pouvoir, et que grâce aux "angélistes" de "bonne volonté" et en général de "gôôôche", qui ne comprennent pas la portée de leurs actes, on est en train de retourner 200 ans en arrière.

    C’est vrai qu’ils ne sont pas les instigateurs de la chose, mais leur confusion entre "liberté publique" et "liberté individuelle" nous mène à une société ou la "Liberté républicaine" tout court est en train de passer à la trappe au profit du "politiquement correct".

    Lequel n’est que le passage de la liberté d’expression sous les fourches caudines de la pensée dominante et la mise en place de l’oppression et du fascisme.

    Ca n’est pas un hasard si parmi les personnes qui "défendent" ce type de pensée se trouvent ceux qui depuis des décennies sont les sectateurs de la réduction des libertés républicaines.

    G.L.

    • LA CRITIQUE ANTI-FETICHISTE VA PLUS LOIN QUE LE BLASPHEME

      I - Un double élargissement de la critique anti-fétichiste dépassant la critique des dieux .

      1) Celle qui critique les notions et les processus abstraits

      La critique anti-fétichiste dépasse la désacralisation et la critique des dieux monothéistes ou polythéïstes pour porter sur tout ce
      qui s’élève au-dessus des humains : la nation, la rationalité instrumentale dont la quantophrénie du chiffre de B HORTEFEUX est un emblème .

      2) Celle qui va jusqu’à critiquer le "fétichisme du moi".

      Cette critique peut même aller jusqu’à critiquer, en théorie mais pas à l’encontre d’un individu précis sauf exception, le fétichisme du moi (expresion d’Alain BIHR) . Autrement dit la critique anti-fétichiste autorise une certaine critique de l’individualisme exacerbé, de la personnalisation (dont le blog est une forme) comme du narcissisme humain.

      II - La critique du narcissisme selon la psychanalyse culturaliste

      Erich FROMM dans "Le coeur de l’homme" Ed pbp p103 distingue deux formes, bénigne et maligne. Le narcissisme peut être normal : il y a par exemple un narcissisme utile et bénéfique pour se reconstruire après une séparation. Quand au narcissisme "pathologique" il faut en mesurer les degrés. Ainsi on peut avec Eric FROMM (dans le Coeur de l’homme) "établir une distinction entre deux formes de narcissisme - l’une bénigne et l’autre maligne.

       Dans la forme bénigne, le narcissisme a pour objet quelque chose qui a couté à l’individu un certain effort. Ainsi par exemple une personne peut tirer un orgueil narcissique de son activite de charpentier, de savant ou de fermier. Dans la mesure ou l’objet de son attachement est quelque chose qui lui demande un certain travail, l’intérêt exclusif qu’elle porte à sa propre activité et à ses propres réalisations est constamment contrebalancé par celui qu’éveillent en elle l’exécution de ce travail et les matériaux sur lesquels s’exerce son activité.

       Dans les formes malignes (p104), l’individu ne prends pas pour objet de son attachement quelque chose qu’il crée ou qu’il exécute, mais quelque chose qu’il possède, son corps par exemple, ou encore sa beauté, sa bonne santé
      Ainsi, par exemple, se montrer raisonnablement fier d’une performance sportive est-il bien différent d’être fier de ne tomber jamais malade car en général une performance sportive ne s’obtient que par un laborieux travail d’entraînement alors que de ne tomber jamais malade ne provient que d’une qualité de l’etre.

      Christian DELARUE

    • Le blasphème, l’islamophobie raciste et l’islamophobie simplement blasphématoire voir critique de l’islam mortifère.

      http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article64198#forum233694

      L’islamophobie fait parti du "patrimoine" militant du MRAP mais il n’en finit pas de poser problème. Et d’invoquer la définition juridique n’est pas source d’épuisement des débat. D’autant que le droit n’est pas au-delà des rapports de force, surtout sur ces questions. Le dernier débat en cours porte sur islamophobie et blasphème.

       Le MRAP, l’islamophobie et le blasphème.

      Certains de mes camarades antiracistes me disent qu’il n’y a pas de rapport entre le blasphème et l’islamophobie ou plus largement la religiophobie et donc avec le MRAP. Il y a bien eu un faux-pas mais l’affaire est réglé me dit-on . D’ailleurs le principe du blasphème autorisé est sur le site du MRAP . N’en parlons plus !

      Mais voilà le clip Fitna repose la question : si la partie finale avait été supprimée le clip de Wilder se résumerait à un blasphème contre l’islam, celui de certaines sourates (premire partie) rapprochées des propos des islamistes fascistes et totalitaires (deuxième partie) appelant à l’élimination de tous les mécréants athées, homosexuels et juifs pour ne donner que ceux cités par le film. Un tel film serait islamophobe non raciste car pas anti-musulman (puisqu’on suppose la troisième partie supprimée). Une interprétation inclinerait même à en faire alors un clip anti-islamiste.

       Le blasphème selon le Sieur Levy : que voilà une belle entourloupe !

      Monsieur LEVY a publié en février 2007 sur le site LMSI un texte intitulé « Censure », « droit au blasphème » et islamophobie, Retour sur « l’affaire des caricatures de Mahomet ». J’ai refais une nouvelle lecture de ce texte puisque Je n’ai pas fait cette relecture pour rien et j’invite mes amis à lire le passage intitulé "Le « droit au blasphème » et ses usages" (1)

      Son propos commence par "Pour qui n’est pas croyant, le blasphème est sans portée." Du tout Monsieur LEVY dans une société ou l’on nous met du Dieu, du sacré du saint et du voile à tout bout champ le blasphème a des vertus qui permettent aux autres les non croyants de pouvoir respirer ! Son propos se termine par "Puisque injurier « Dieu » n’a pour eux aucun sens, ce sont simplement les croyants qu’ils veulent injurier". C’est là l’entourloupe islamophile de Monsieur LEVY. Critiquer la religion n’est pas critiquer les croyants.

      Ma conception de l’islamophobie raciste au travers des analyses des évènements de ces trois dernières années et notemment avec les fameuses caricatures de Mahomet, ou les propos de Redeker, ou l’affaire du voile vosgien, ou tout récemment celle du court-métrage Fitna vise précisément à montrer qu’il ne faut pas confondre une religiophobie qui respecte les croyants mais pas leur religion d’une religiophobie raciste qui procède d’abord par une charge univoque et négative de la religion pour l’attribuer explicitement à l’ensemble des croyants.

      Enfin puisque j’ai évoqué l’islamophilie il n’est pas inutile de dire que les interprétations des religions de chaque religion peut varier tant dans le temps - telle période n’est pas telle autre période de l’histoire - que dans l’espace - tel pays n’est pas tel autre (et au sein d’un même pays on distingue des sunnites des chiites.). En conséquence il peut y avoir des interprétations et des pratiques sociales issues de ces interprétations qui sont très réactionnaires quand d’autres sont progressistes.

      Christian DELARUE

      Responsable national antiraciste

      1) Le « droit au blasphème » et ses usages

      http://lmsi.net/spip.php ?article510 Certains ont dans le débat brandi ce qui apparaît aujourd’hui comme un lieu commun dans certains milieux islamophobes : le « droit au blasphème ». L’expression est à tout le moins curieuse. Pour qui n’est pas croyant, le blasphème est sans portée. On ne peut pas vouloir déplaire à un « Dieu » dont on nie l’existence. Le blasphème ne peut concerner que les personnes pour qui il a un sens, c’est à dire celles qui sont croyantes ; et pour elles, dans une société où coexistent toutes sortes de croyances et toutes sortes d’incroyances, l’interdit n’a pas à résulter de la loi générale applicable à tous les membres de celle-ci : il résulte déjà des règles de leur religion, auxquelles elles adhèrent librement. Ceux qui prônent le « droit au blasphème » ne le réclament à l’évidence pas pour ceux qui, par leur adhésion à une religion, se refusent de toutes façons à l’exercer. Non : ils le réclament pour eux mêmes. Or, pour qui n’est pas croyant, le blasphème n’a en tant que tel aucun sens, et si l’on s’interroge sur les raisons qui peuvent les pousser à en réclamer le droit - qu’au demeurant personne ne leur conteste - on voit que la raison est simple : puisque injurier « Dieu » n’a pour eux aucun sens, ce sont simplement les croyants qu’ils veulent injurier.