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Les partisans du libéralisme économique l’admettent : il ne marche pas !

Publie le dimanche 20 avril 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

Le dirigisme est le " système dans lequel le gouvernement exerce un pouvoir d’orientation ou de décision sur l’économie " (Petit Larousse 2008).

Le dirigisme s’oppose au libéralisme économique.

Tournant historique ! Nous vivons un tournant historique ! Même les fanatiques du libéralisme économique l’admettent aujourd’hui ! Même le chroniqueur économique du journal Le Monde l’admet ! Je cite Eric Le Boucher : « l’autorégulation ne fonctionne pas, les Etats sont de retour. »

Vous vous rendez compte du changement ?

Eric Le Boucher lui-même le reconnaît aujourd’hui : " Les marchés financiers, au lieu de se corriger et de descendre à un nouvel équilibre, conformément à la théorie libérale, roulent en toupie vers l’abîme. "

Alléluia !

Tous les beaux discours sur l’efficacité du libéralisme économique sont en train de voler en éclats !

30 années de propagande libérale sont en train d’exploser sous nos yeux !

Tous ceux qui nous expliquaient les bienfaits du libéralisme économique sont en train de nous expliquer qu’il ne fonctionne pas !

« Il est difficile de se faire une idée simple de la finance moderne, l’hyper-finance si l’on veut, parce qu’elle est à la fois fondamentalement bonne et fondamentalement mauvaise. Gardez-vous pour cette raison des condamnations radicales comme des arguments d’autodéfense des banquiers.

Fondamentalement bonne, l’hyper-finance l’est parce qu’elle est fondée sur la compétition et sur l’innovation. N’en déplaise aux rêveurs postsoviétiques, il n’y a pas de meilleure base pour construire une économie. Fondamentalement mauvaise, elle l’est parce qu’elle repose sur le mimétisme et sur l’aventurisme. L’avers et le revers.

La crise des subprimes nous a fait passer de l’un à l’autre, avec pour conséquence de ralentir l’économie mondiale "réelle" de deux bons points. L’hyper-finance a perdu le nord. Les marchés financiers, au lieu de se corriger et de descendre à un nouvel équilibre, conformément à la théorie libérale, roulent en toupie vers l’abîme.

L’incapacité de se reprendre a été illustrée en fin de semaine passée. Les ministres des finances du G7 ont formulé une demande de bon sens aux banques : qu’on en finisse ! Plutôt que d’annoncer de nouvelles pertes chaque semaine, aggravant le climat, pourquoi ne pas récurer une bonne fois pour toutes vos bilans. "Vous avez cent jours pour le faire", ont dit les Messieurs et la Dame du G7.

Impossible, ont répondu les banquiers, réunis au sein de l’IIF (Institute of International Finance) à Francfort. Pourquoi ? Parce que récurer impose de savoir ce que vaut chacun des crédits en magasin, et pour le savoir encore faut-il qu’il y ait un marché où se dit le prix. Or, nombre des "produits structurés", ces jolis instruments si savamment inventés par les banques pour les truffer de subprimes, ne trouvent plus preneur et n’ont donc plus de prix.

Pas grave, dit le G7, vous, les grandes banques, mettez-vous autour d’une table et entendez-vous pour fixer un prix, c’est vous qui "ferez le marché". Hélas, a répondu Josef Ackermann, président de l’IIF : les règles comptables nous obligent à apprécier les produits à valeur de marché et "nous interdisent d’anticiper les prix futurs dans nos évaluations". Or, c’est vous, les autorités politiques et monétaires du G7, qui avez fixé les normes comptables au sein du comité de Bâle...

En clair, c’est toute la construction qui dysfonctionne, et rien ne vient permettre de sortir du cercle vicieux implacable : la défiance entraîne une baisse des prix qui entraîne la défiance. La crise financière continue.

Le récurage complet imposera 1 000 milliards de dollars de pertes, calcule le FMI. C’est trop, ont estimé beaucoup d’autres experts qui avancent des chiffres autour de 420 milliards (OCDE) et 650 milliards (Crédit Suisse). A l’heure qu’il est, les banques ont comptabilisé 300 milliards de pertes. Le nettoyage est loin d’être achevé.

Pour sortir de la spirale, ni la baisse des taux (de 1,25 %) depuis août, ni le versement sans compter de liquidités aux banques, ni rien, n’y suffisait. Il fallait une force extérieure. C’est ce que les banques centrales ont compris. L’occasion fut donnée par le sauvetage de la banque d’investissement Bear Stearns, organisé il y a un mois par la Federal Reserve.

La FED imposa un rachat à faible coût, de façon à sanctionner les actionnaires qui sont coupables d’avoir laissé les dirigeants prendre trop de risques. Mais elle dut aussi accepter au passage de "prendre en pension" des produits structurés en échange de son bon et propre argent. La FED, puis la BCE, puis la Banque d’Angleterre, qui n’acceptaient que les excellents crédits comme les bons du Trésor, se résolvent à prendre en garantie ces produits suspects. Les banques centrales ne se contentent plus d’observer l’hyper-finance de loin, avec beaucoup de critiques comme la BCE, elles y sont entrées de force.

Quoi qu’on en pense, l’intervention des banques centrales a changé la donne. Comme, parallèlement, les autorités politiques alignent aussi les concessions (plan de relance Bush de 168 milliards de dollars et plan du Sénat américain de se porter garant des prêts hypothécaires), le sentiment majoritaire est que le gros de la tempête est passé.

L’heure est à la reconstruction. Le G7, le FMI, l’IIF, l’OCDE et nombre d’autres organismes publics ou privés demandent des corrections radicales. Il faut tout revoir, depuis les modalités de la revente des crédits découpés en tranches (titrisation) jusqu’aux règles comptables, en passant par l’imposition des mêmes ratios de capital à toutes les catégories de banques, la réorganisation des superviseurs et les rémunérations par bonus qui excitent la testostérone des traders (étude scientifique sérieuse citée par le Financial Times du 15 avril).

Le tournant est certain : l’autorégulation ne fonctionne pas, les Etats sont de retour. Mais le débat de fond reste le même : comment réguler plus étroitement sans (trop) freiner la compétition et l’innovation ? Et sans non plus se faire d’illusions. Même si des contrôles plus serrés parviennent à boucher le trou ouvert par les subprimes, le mauvais génie de la finance ressortira lors de la prochaine crise par une autre défaillance. »

Eric Le Boucher.

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/04/19/l-hyper-finance-en-reconstruction-par-eric-le-boucher_1036057_3232.html

Messages

  • Bien que je sois d’accord avec la libre expression. Bien que le fait qu’Eric Leboucher ait cette analyse sur l’impossibilité du marché à se réguler soit un évènement en soi.

    Par pitié, ne venez pas polluer ce site avec les analyses de cet individu. Ce type est tellement bête et optus qu’il est une insulte à l’intelligence humaine. Il est tout ce que je déteste ! Sous le titre ronflant d’économiste, il déverse semaine après semaine sa propagande ultra-libérale ...

    Pitchounet.

  • Eric le boucher que je ne consulte jamais me semble en effet atteint d’une cécité intellectuelle gravissime !
    Le libéralisme et les marchés sont une horreur pour l’humanité entière, sauf pour les quelques prédateurs mondiaux qui se gavent .
    Les gens se fichent complètement de votre compétitivité, de vos performances et autres balivernes, surtout ceux qui ne mangent pas .Je me demande comment les libéraux font pour oser se regarder le matin, ce sont pourtant des malades mentaux qui vont mourir un jour en laissant tout ce qu’ils auront accaparé de façon honteuse, ils me dégoutent .

  • Nous sommes le peuple des nations. pour l’humanité. nous avons besoins de trois choses essentiels. La première c’est de l’air. car lorsqu’on sort du ventre de sa mère on respire. la deuxième c’est la paix, car il ne peut y avoir d’épanouissement sans Paix. La troisième c’est l’équilibre car on doit apprendre à marcher. Or le système d’exploitation, nous pompe l’air, nous casse notre paix et nous détruit l’équilibre. Leur but est de nous affamés pour mieux nous exterminer.
    Stéph et tout ceux qu’il y a autour.

  • Eric Le Boucher il y a un an écrivait semaine après semaine tout le bien qu’il pensait de la mondialisation capitaliste. Il a signé il n’y a pas longtemps "le retour des ventres creux".

    Ben oui, non seulement ça marche pas mais en plus l’Humanité grâce à l’internationale capitaliste va aller à la guerre pour réguler et recréer les conditions optimales pour un énième redémarrage du système : la croissance à partir du champ de ruine, que ce soit par la guerre, la famine ou l’épidémie... Et ce sera le retour de l’interventionisme bourgeois, l’encadrement par l’État. Super tout le monde sera beau et gentil et se fera des papouilles au sortir du drame affreux qui aura épongé les masses en surplus envoyées à l’abattoir...

    Eric Le Boucher, est une insulte à l’intelligence et à l’humanité.