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Israel utilise l’holocauste pour justifier des choses inexcusables

Publie le mardi 3 juin 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

Dans un article intitulé "La chanson du bourreau", le journaliste Assaf Uni revient sur les notions de bourreau et de victime qui sont au centre du roman qui met en scène l’action d’un officier nazi au cours de la seconde guerre mondiale.

Jonathan Littel indique tout d’abord qu’il ne se considère pas lui-même comme juif, même si son père l’était, car n’étant pas pratiquant. Il dit "je visite plus d’églises que de synagogues".

Il tient également à se démarquer de l’utilisation de termes comme "holocauste" et "Shoah", qui ont un caractère religieux, et préfère quant à lui utiliser l’expression "extermination des juifs", sans oublier que les nazis ont pratiqué celle des homosexuels, des Tziganes, des handicapés et d’autres minorités.

Il critique à ce propos le caractère "judéo-centré" des commémorations actuelles et souligne par ailleurs qu’il n’est pas d’accord pour parler du génocide des juifs comme d’une exception. D’autres génocides ont eu lieu et "chacun d’entre eux est exceptionnel", explique-t-il.

Jonathan Littel va plus loin :

“Je pense que l’extermination des Juifs est un problème universel. Je pense qu’il concerne tout le monde. Mais au delà, je pense qu’aujourd’hui ce problème est, en Israël, utilisé à des fins politiques”.

Quand on lui demande s’il pense que l’Holocauste détermine les agissements d’Israël aujourd’hui, il répond : “D’un côté, Israël est un pays qui a subi un sérieux traumatisme, et l’Holocauste l’a rendu dramatiquement paranoïaque. Mais il y a aussi leur convoitise et leur confiscation des terres (palestiniennes) et tout ce merdier. C’est simplement inexcusable. Désolé, mais les traumatismes d’il y a soixante ans ne peuvent pas excuser tout cela” .

Et d’enfoncer le clou en disant qu’Israël “utilise l’Holocauste pour justifier des actions “inexcusables” concernant les Palestiniens, et que les exactions de l’armée israélienne font penser à celle des nazis avant leur arrivée au pouvoir.

Poussé dans ses retranchements par le journaliste qui lui demande si on peut vraiment faire cette comparaison, il répond : "Il n’y a pas de génocide dans les territoires actuellement. Seulement des choses atroces ; mais si le gouvernement israélien autorise l’armée à faire pire, elle fera pire. N’oublions pas ce qu’ont fait les Allemands aux Juifs avant l’holocauste : couper les barbes, les humilier en public, les obliger à nettoyer les rues ; c’est le genre de choses qui se fait quotidiennement dans les territoires occupés. Chaque jour pourri que Dieu fait. Et maintenant il y a cette génération de Russes fous qui se moque complètement de tout et qui sont sont très réactionnaires"...

"Curieusement, fait-il par ailleurs remarquer, Israël a été créé pour être un hâvre de sécurité pour les juifs, et c’est devenu l’endroit le plus dangereux au monde pour les Juifs. Pire, à cause d’’israël, il est devenu plus dangereux d’être juifs dans d’autres pays, également"

"Je trouve que les Israéliens devraient se regarder en face. Quand ils lisent un livre comme le mien, ils ne devraient pas retenir que l’aspect juif des choses. Ils devraient atteindre un niveau de compréhension et l’appliquer à ce qui se passe en ce moment en Israël... ou aux Etats-Unis. Ce que font les Américains en Irak par exemple est inacceptable. Des tortures comme celles d’Abu Ghraib cela ressemble à ce que faisaient les Allemands il y a 60 ans."

article intégral dans
Ha’aretz du 30/05/08

http://www.haaretz.com/hasen/spages/988410.html
(Traduit par Carole SANDREL)

Source : CAPJPO-EuroPalestine

Messages

  • Plus il y aura de personnes comme Littel J. pour parler vrai, plus la cause palestinienne sera entendue et avancera. Israël court à sa perte, de la même manière que les nazis en 45. Le lâcher-prise est encore la meilleure solution pour Israël. Ce jeune état a réussi le tour de force de se faire détester de tous les pays, par sa violence incroyable pour un état qui se dit "démocratique" (on cherche), et sa tentative scandaleuse de vouloir voler les terres d’un autre état. Longtemps, il a fait courir l’idée que pour mieux se protéger, il devait faire la guerre chez son voisin, avec au besoin l’annexion de terres pour sécuriser ses frontières. Or ce n’est pas ce qu’on voit quand on regarde la carte du proche-orient. Personne ne croit à la bonne foi d’Israël. C’est la même histoire avec le Golan...

  • La ’victimisation’ des individus en est la cause,

    exemple pour le cas d’une femme :
    j’ai été violée par une homme, je tue une autre personne pour me venger

    donc d’après la victimisation les circonstances atténuantes me légitime dans mon acte contre la société

    en fait d’après la loi des hommes civilisés, il y a deux cas : le premier j’ai été victime d’un viol donc je suis en droit de demander réparation

    le deuxième aboutit à une condamnation de ma part

    ce sont deux actes qui ne doivent pas se mélanger, mais la ’victimisation’ imbrique les faits les actes les uns dans les autres

  • Au delàs des émotions bien légitimes devant les actes commis, toute l’histoire d’Israel prouve que cet état a été crée (et la division du moyen-orient en général) pour servir les capitalistes et monter les peuples les uns contre les autres :

     [voir là (entre autres)]

    • Je salue les propos de John Little que je considère comme justes.
      Combien d’auteurs à succès se risqueraient à dire que Israël exploite l’entreprise génocidaire des nazis pour justifier ce qui commence à ressembler à la destruction du peuple Palestinien dans l’indifférence la plus générale des défenseurs des droits de l’hommisme.

      Qui aurait l’audace d’hoter le caractère métaphysique de l’extermination des juifs sans encourir la réprobation et la marginalisation ?

      Quel personnalité oeuvrant dans les milieux littéraires issue de parents juifs oserait dire comme le fait Little qu’elle n’est pas juive parce que non pratiquante, qu’elle visite davantage d’églises que de synagogues, sous-entendant que la judéité est une croyance religieuse à laquelle la naissance ne nous condamne pas, que l’homme exerce son libre-arbitre et que la surdétermination matrilinéaire est une tradition obsolète ?

      Bravo John Little, vous n’êtes pas qu’un grand écrivain mais aussi un grand Monsieur.

  • Il faut savoir gré à J. Littel de lever un voile sur l’instrumentalisation par Israël de l’entreprise génocidaire des nazis à l’encontre des juifs d’Europe.

    Que d’audace chez cet auteur.

    Rappeler que le génocide des juifs ne doit pas revêtir le caractère métaphysique que d’aucuns lui donnent par l’usage de mots comme Shoa ou holocauste ; que chaque génocide est unique, que la judéité ne s’hérite pas et que le fait d’être né de parents juifs ne vous condamne pas à adopter cette religion.

    Le libre-arbitre de l’homme ne saurait s’accommoder de traditions obsolètes qui l’enferment dans des déterminations biologiques.

    L’auteur a raison de rapprocher l’humiliation subie au quotidien par les Palestiniens de celle vécue par les juifs peu avant la mise en oeuvre de leur destruction par les nazis en 1941.

    Cet écrivain courageux sait probablement qu’il s’expose à une campagne de haine voire à un procès en sorcellerie mais la vérité est à ce prix.

    J. Littel est non seulement un grand écrivain mais aussi un grand Monsieur.