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Sénateur Robert Bret (PCF) : halte aux compromissions

Publie le samedi 14 juin 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

A trois mois des élections sénatoriales, prévues le 21 septembre prochain, avez-vous pris une décision ? Allez-vous arrêter ou poursuivre ? Et pour quels motifs ?

La réponse est oui. Oui j’arrête. Plusieurs raisons motivent cette décision réfléchie.

Dès mon élection, en septembre 1998, j’avais exprimé mon intention de ne faire qu’un seul mandat, influencé très certainement par la longévité, plus d’un demi-siècle,de mes deux prédécesseurs !

Tout au long de ces 9 ans de mandat plus une année pour cause de modification de calendrier électoral, j’ai le sentiment d’avoir donné le maximum de moi-même.

Tant dans mon travail parlementaire, d’abord à la Commission des Lois et après, à celle des Affaires Etrangères/Armées/Défense ainsi qu’à la Délégation pour l’Union européenne ; que dans la prise en charge des dossiers liés à la vie sociale et économique des Bouches-du-Rhône.

Sur la base de ce travail, beaucoup de maires, d’élus communistes ou même socialistes (puisque mon mandat résulte d’une liste commune de la gauche) d’acteurs du mouvement social et syndical avec qui j’ai beaucoup travaillé durant ces 10 ans et qui me font confiance, me demandent de continuer et de repartir pour un mandat de 6 ans. D’autant qu’à 59 ans, je suis encore dans la moyenne d’âge sénatoriale !

Quelles sont les autres raisons qui motivent votre choix ?

Ma décision est aussi politique. Non parce qu’on m’aurait poussé vers la sortie pour cause de « différends politiques ». Même si la liste des candidats à la candidature est longue.

En fait, mon intention de ne faire qu’un mandat a été renforcée d’une part par l’évolution de la vie politique de ces dernières années mais aussi par mes rapports, voire désaccords, avec les directions nationale et départementale du PCF.

La crise politique atteint tous les partis et nourrit la méfiance, voire le rejet de nos concitoyens qui ne voient plus de différences entre les partis de gauche et de droite.

C’est d’ailleurs sur ce rejet que prospère aujourd’hui la cote d’Olivier Besancenot dans l’opinion publique.

Pour moi, comme pour beaucoup d’autres, être de gauche a un sens. Assurer une gestion de gauche d’une collectivité a également un sens. Or j’estime que ce sens fait défaut aujourd’hui, pour ne pas dire qu’il est absent.

Je suis convaincu qu’il n’y a aucune fatalité dans la situation actuelle, qu’il est possible de faire autrement, que d’autres choix sont possibles. Mais, pour ce faire, il y a aussi besoin de ruptures.

Comme le rappelait Saint-Exupéry : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais c’est parce que nous n’osons pas que les choses sont difficiles. »

Comment, aujourd’hui, ouvrir une perspective politique crédible sinous restons piégés par les compromis, voire les compromissions que portent les institutions et la présidentialisation de la vie politique avec son corollaire : le bipartisme qui étrangle le pluralisme au profit de deux machines électorales qui n’ont d’autre but que de pérenniser le système capitaliste ? Comment, aujourd’hui, desserrer cet étau ?

Que proposez-vous pour répondre à cet enjeu ?

Je crois que la réponse se trouve dans le rassemblement.

Rassembler largement, dans leur diversité, tous ceux qui refusent les politiques libérales de la droite, ce qui signifie clairement vouloir s’écarter également des choix politiques actuels du Parti socialiste.

Rassembler aussi sur un projet politique identifiable, lisible, car ce rassemblement ne peut pas être seulement un rassemblement anti, mais un mouvement portant une autre construction sociale. Ce rassemblement doit avoir vocation à devenir majoritaire dans le pays.

C’est sur cette base que j’ai fait le choix d’apporter ma contribution militante et citoyenne à la construction d’une nouvelle force politique de transformation sociale. C’est aussi pour ça que j’ai signé l’appel de Politis avec des milliers d’autres signataires qui ne se résignent pas à voir le système capitaliste comme seul horizon indépassable.

Enfin, ce choix, je souhaite le faire en toute clarté et en toute honnêteté vis-à-vis du parti auquel j’ai adhéré, il y a 36 ans, pour transformer la société.

C’est pour cette raison aussi que je rends aujourd’hui mon mandat de Sénateur que je détiens non du suffrage universel, ce qui m’aurait amené à considérer les choses autrement, mais du PCF ou plus précisément des élus qui m’ont fait confiance il y a 10 ans maintenant.

PROPOS RECUEILLIS PAR LA MARSEILLAISE
 http://journal-lamarseillaise.com/i...

Messages

  • Librement donné librement accepté.

    La question de la confusion avec laquelle Robert Bret souhaite rompre est un peu comme une tumeur rebelle avec ses multiples racines et pour laquelle il faut bien passer un scalpel tranchant entre elle et le reste du corps, en curer toutes les ramifications, non pas en malmenant les hommes et les femmes qui ont une jambe de chaque côté de la faille qui s’écarte , mais en reprenant pas à pas ce qui est acceptable de ce qui ne l’est pas, dresser listes précises, et ensuite reconstruire un sujet qu’on a malmené, nié, épuisé et abusé des dizaines d’années , s’imaginant qu’on pouvait en dilapider les forces sans conséquences.... ce sujet a été la force de la classe ouvrière , organisée et indépendante des postes électifs .

    On s’est imaginé qu’il y avait d’autres moteurs à la conquête sociale que cette force autonome et ses accumulations historiques dans de grands mouvements et batailles sociales, que le centre pouvait lentement et inexorablement se déplacer vers des appareils, des mandats, aussi honnêtement furent-ils menés.

    Il n’en est rien. Les élus ne sont rien, leur travail ne vaut que si le mouvement social leur tient la plume et leur fourni la salive de l’envolée lyrique. Du moins pour la classe ouvrière montrant ainsi combien cette classe est différente de la classe bourgeoise qui se nourrit aisément et par sa nature même de l’autocratisme et de l’autonomisation par rapport au peuple. il y a différence de fond .

    Le fond est que seule compte l’autonomie et la puissance de l’organisation de la classe ouvrière, l’une se nourrissant de l’autre. Bardés de bonnes intentions l’oubli de ces principes de base, même construits dans la convivialité et l’honnêteté ne pouvait mener à long terme que là où nous en sommes actuellement.

    L’appel de Politis ; malgré des accents vigoureux et louables, ne résout aucune des deux conditions nécessaires pour que la gauche retombe sur ses deux pattes de derrière : il n’est pas étanche et ne travaille que de guingois à la reconstruction d’un sujet efficace et puissant, indépendant des allées et traverses de l’état.

    Travailler à un mouvement révolutionnaire, qu’il ait plusieurs morceaux galopants vers de mêmes confluences, soit. Mais à condition que celui-ci, comme ceux-ci travaillent à cette puissance et cette indépendance, seule à même d’avoir force de se dresser à hauteur suffisante pour adoucir le quotidien comme de dégager, élaguer le chemin vers une société plus humaine.

    Personne n’est indemne, et tous et toutes ont été travaillés de ces interrogations, même l’extrême gauche . Il n’y a pas lieu de jouer aux chiffonniers comme si on se battait pour un fonds de commerce et d’éprouver des craintes qu’un Besancenot mange à quiconque la laine du dos de quelqu’un.

    Bien au contraire, la place est immense, l’océan vaste, la terre à labourer sans presque de limites, pour que les forces prospèrent du moment qu’elles ne soient pas obsédées par la ligne bleue des maroquins et des postes.

    La classe ouvrière ?
    Indépendance, force , unité et liberté .

  • t
    Monsieur Robert Bret, je suis d’accord avec vous pour dire halte aux compromissions, mais je ne pense pas qu’il faille pour celà construire un autre parti, ce n’est pas parce que le parti communiste a fait deux grosses erreurs en ne quittant pas les deux gouvernements de la gauche,quand il s’est apperçù que le parti socialiste, comme à son habitude préférait partir sur la droite, il fallait quitter ces gouvernements, pour ne pas être comme il est aujourd’hui accusé de cautionner la politique de droite, je pense qu’il faut rester au parti communiste le faire vivre et opposer une forte resistance à ceux qui se disent commnistes et qui en réalité travaillent pour le détruire, faire un grand mouvement avec les forces de gauches bien sur, mais un faisant un programme, avec l’intervention du peuple dans tous les rouages pour éviter que ne se reproduisent les échecs anterieurs, et que le parti socialiste se refasse une santé sur son dos, on voit bien encore aujourd’hui avec le référendum Irlandais la position de ce parti, qui n’a rien avoir avec celle du peuple, et qui est de toute manière responsable d’avoir fait adopté ce traité par voie référendaire parce que il était sûr que par référendum il ne serait pas passé en France non plus, on se demande comment il se qualifie de démocratique quand il ne tient pas compte du vote des Français en acceptant le vote parlementaire.Je crois que vous auriez fait un meilleur travail en restant au parti copmmuniste et en travaillant pour l’ammener vraiment à gauche, récuperer ces racines, en revenant au marxisme, et en ne suivant plus aveuglément le parti socialiste qui s’est déclaré clairement pour la politique du marché qui ammène la famine dans le monde. Amicalement. AL de TOULOUSE

  • toujours fidele à tes idéaux, c’est cela qu’on apprécie .