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Le NON du Peuple irlandais au Traité constitutionnel Sarkozy

Publie le samedi 14 juin 2008 par Open-Publishing
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Une victoire de la démocratie contre l’Europe libérale !

Le choix souverain que le peuple irlandais a effectué le 12 juin en rejetant le Traité de Lisbonne est une victoire pour la démocratie et pour l’Europe.

Le Peuple irlandais fait payer indirectement à Sarkozy, sa trahison du choix démocratique du Peuple Français.

En effet, lors de la campagne électorale des présidentielles, Nicolas Sarkozy avait déclaré prendre acte du choix majoritaire des Français de rejeter le Traité constitutionnel européen. Mais dès qu’il a été élu, Sarkozy s’est empressé de faire le contraire de ce qu’il avait promis. Il a négocié avec nos partenaires européens un nouveau traité qui en les dissimulant, reprenait sur le fond toutes les dispositions antisociales de feu la Constitution européenne.

N’écoutant que leur peur du suffrage universel, les dirigeants des gouvernements européens décidèrent de faire adopter ce traité uniquement par la voie parlementaire, privant les peuples de toute expression démocratique, à l’exception de l’Irlande en raison sa constitution qui rendait obligatoire un référendum.

Malheureusement ce « mauvais coup » contre les peuples s’est organisé avec la complicité active des Partis socialistes français et européens.
Mais leur coup à manqué grâce au Peuple irlandais, pour paraphraser les paroles de la Carmagnole.

Comme en France et en Hollande en 2005, ce sont les voix des salariés et de ceux qui souffrent le plus de l’Europe libérale, qui ont fait la différence en se portant massivement sur le NON. Ces voix sont aussi porteuses des luttes européennes pour l’augmentation des salaires, contre les privatisations, contre le démantèlement des services publics et de la protection sociale. Derrière les NON irlandais, français et hollandais, il y a aussi la colère des travailleurs des ports et de la route, des agriculteurs, des pêcheurs d’Europe. Il y a le refus de travailler 48 heures voir 65 heures hebdomadaires comme la Commission européenne voudrait l’imposer.

Il est temps de tirer les leçons des NON français, hollandais et irlandais, et d’entendre enfin les voix des peuples européens : L’Union européenne ne peut plus se construire contre les salariés et au seul profit des nantis. Le Traité de Lisbonne doit être définitivement enterré. Il faut démocratiser radicalement les institutions européennes, pour que les peuples d’Europe redeviennent maître de leur destin.

Pour ma part, j’ai la conviction profonde, que face aux défis sociaux, écologiques, énergétiques et démographiques de ce début de siècle, face aux enjeux de la révolution informationnelle, nous avons plus que jamais besoin d’Europe. Mais d’une Europe sociale qui s’organise autour du juste échange et de la coopération, et non pas autour du tout marché et de la concurrence entre les peuples.

Les peuples d’Europe ont besoin d’un véritable projet européen fondateur qui unifie ce continent autour d’objectifs de paix, de bien être, de sécurité sociale et de libre développement de tous.

Jacky Hénin
Député au Parlement européen, groupe GUE/NGL, Parti communiste français
Circonscription Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Normandie
Parlement Européen, Rue Wiertz, B – 1047 Bruxelles
E-Mail : jacky.henin@europarl.europa.eu

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