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Rassemblement, gauche, parti et "base commune"

Publie le mardi 26 août 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

cette contribution a été mise sur le site alternativeforge.net également

Dans cette troisième contribution je voudrais évoquer le rassemblement et le parti, tout en disant ma satisfaction à la veille de l’élaboration de la base commune, d’avoir vu ce débat de plusieurs mois s’épanouir.

Il me semble que sur « mondialité et Europe » par exemple, il en ressort de véritables avancées pour repositionner et reconfigurer notre projet et notre démarche politique en fonction du capitalisme à dépasser et du monde d’aujourd’hui. Le débat ayant avancé je ferais référence à certaines contributions pour raccourcir ce propos sans redire tout ce qui a déjà pu être mieux exprimé par d’autres.

Concernant le rassemblement et le parti, je voudrais insister sur une idée qui me semble essentielle.

Nous avons changé à la fois de siècle mais aussi en quelque sorte du monde. Il nous faut donc poser de façon nette dans notre démarche : le « meilleur » de ce que nous avons su porter dans notre histoire vivante, la réponse à la cause essentielle des échecs, et la prise en compte des questions nouvelles.

[parmi ces dernières, non traitées dans l’espace de cette contribution, quatre me semblent prioritaires : le féminisme, le lien question sociale-question écologique, sortir de l’étatisme avec un processus de changement qui doit pleinement intégrer un processus de luttes pour changer les gestions dans tous les lieux de pouvoirs, à commencer par l’entreprise (cf contribution de Denis Durand), la dimension « mondialité-Europe »]

Le meilleur de notre histoire vivante. Je partage avec la contribution de Marie George Buffet cette appréciation sur des conceptions fondamentales du PCF « qui ne sont pas « tactiques » mais de principe » visant à des rassemblements populaires et politiques à vocation majoritaire pour des changements réels.

Conceptions fondamentales qui portent à ne pas renoncer à s’adresser à toute la gauche, à développer « l’action autonome et unitaire » du PCF, et à travailler à des rassemblements à la fois ambitieux dans leur portée et immédiatement concrets. Ces conceptions font partie de notre « meilleur », elles expliquent d’ailleurs l’enracinement du PCF dans la réalité française.

La raison fondamentale des échecs. En même temps ce « meilleur » n’a pas suffit à réussir. Des échecs du programme commun, à ceux du « rassemblement antilibéral », il y a un dénominateur commun, le manque de maîtrise populaire et démocratique des processus.

C’est à la fois la question de la démocratie mais également celle de concevoir des processus politiques dont les « centres de gravité » puissent être rapprochés des intéressées eux-mêmes. Et ce sous une forme, afin de prendre en compte les nouvelles dimensions du lien entre « collectif » et « individus », qui permette à la fois une maîtrise collective des processus et une maîtrise individuelle démultipliée. (il y a dans les propositions faites dans la contribution de François Auguste des éléments qui m’ont intéressé)

Pour le parti, toute chose étant différente par ailleurs, la question est finalement la même, celle de la démocratie, celle de rapprocher le centre de gravité de l’organisation de l’adhérent. De ce point de vue, même si je n’en tire pas du tout les mêmes enseignements politiques, il y a dans la contribution de Pierre Zarka, sur la « délégation de pouvoir » et la « dépossession » des éléments qui me paraissent pertinents pour réfléchir à la fois au rassemblement et à l’organisation.

Mais, dès lors, j’y reviendrai, il nous faut un processus pour la base commune du Congrès qui permette aux adhérents d’être réellement « décideurs » de la cohérence à retenir parmi celles qui existent, et que les choix réels ne s’opèrent pas au seul congrès au moment où les adhérents sont le plus loin.

Pour le rassemblement comme pour le parti, la question de recentrer les propositions et les conceptions sur une maîtrise collective et individuelle des enjeux et des processus me parait essentielle : un fil conducteur qui doit se ressentir dans le déroulé de la base commune à proposer.

Le rassemblement, comme l’utilité du parti, doivent être fondés sur leurs capacités à permettre à des femmes et des hommes de prendre le pouvoir sur leur vie. Prise de pouvoir sans laquelle il est vain d’espérer une réponse aux besoins pour bien vivre.

Un détour par la gauche

Pour prendre cette seule semaine, cette fin août est fertile en rencontres marquant une reprise des (d)ébats à gauche.

Côté écologiste
C’est sur la perspective d’un « casting d’enfer » (qui est toujours pavé de bonnes intentions) en vue des Européennes que s’est déroulée la rentrée : un trio « Cohn-Bendit, Bové, Hulot » incluant les Verts. Certes les Européennes sont toujours propices à ces « coups médiatiques ». (Et nous n’avons pas toujours su éviter nous mêmes la tentation d’y succomber, souvenons nous de certains travers de la liste « Bouge l’Europe »)

Mais on peut sérieusement s’interroger sur l’opération de normalisation social-libérale de l’écologie politique que recouvre un tel regroupement derrière Cohn-Bendit. Car non seulement celui-ci s’est illustré par une campagne pesante sur le thème « oubliez 68 », mais sur l’Europe, il est un des principaux laudateurs de feu le TCE, ainsi que du traité de Lisbonne, et un pourfendeur des Non français et irlandais. Il faut se pincer pour entendre Bové dire à la sortie de cette réunion « on a été con de ne pas faire ça plus tôt ». Il n’est pas sur que ceux qui ont défendu sa candidature « antilibérale » à la Présidentielle goûtent la nouvelle saveur de cet « Oser Bové » !

Côté LCR-NPA
L’opération « radicalité de la séduction » se poursuit sous l’œil bienveillant des médias dominants. ( Il n’est que de voir la Une de Libération de ce 26 août avec les portraits de Cohn-Bendit et Besancenot et le titre « l’opposition nouvelle ») Elle surfe, non sans échos, sur les souffrances infligées par la politique de la droite et l’impatience, voire les colères, contre l’incapacité de la gauche à déployer une alternative véritable.

Mais, en voulant faire son miel d’une fracture irréductible de la gauche, une double impasse est faite : à long terme sur toute perspective majoritaire de transformation sociale et à court terme sur des rassemblements efficaces pour infliger des reculs au pouvoir et reconstruire une dynamique de changement. Bref cela laisse entier la question du chemin pour de petites et grandes avancées anticapitalistes.

Côté socialiste.
On laissera ici la « chronique des ego » pour la succession de François Hollande et la candidature en 2012 même si elle structure beaucoup le débat interne. Plus essentielle est la culture social-libérale pleinement revendiquée par nombre de ces dirigeants. « Le Monde2 » du 23 août passe en revue les productions des fondations qui gravitent autour du PS, (en résumant d’ailleurs abusivement à eux seuls la réflexion à gauche). Avec un point aveugle, rien sur une autre utilisation de l’argent et du crédit dans la société. Comme si on pouvait penser une société émancipée du marché avec une économie totalement inféodée à celui-ci.

Trois enseignements

Ces débats n’appartiennent pas seulement à la « sphère politique ». A leur manière ils illustrent et influencent ce qui se passe dans l’opinion : le renoncement sur la possibilité d’un réel changement ; l’espérance de « raccourcis » pour « faire du neuf », qu’il s’agisse de « coups médiatiques » ou la magie d’une « radicalité entre seuls anticapitalistes » ; le doute sur la possibilité de faire émerger une « offre politique » répondant enfin aux aspirations.

1) Parce que tout ceci traverse toute l’opinion et toute la gauche, le débat public est à mener à cette échelle, dans une confrontation loyale et populaire sur les points de blocage pour la reconstruction d’une offre politique. C’est ainsi que je comprends personnellement la proposition de Marie George Buffet d’un tel débat public partout.

Débattre seulement entre « anticapitalistes » convaincus ne me semble pas pertinent. L’enjeu est de faire participer à ce débat le PS, et sinon le PS au moins une part significative de la population qu’il influence, parfois par défaut.

2) Aucune issue ne viendra spontanément des « sommets ». J’ai lu quelques incantations à des « Etats généraux de la gauche », en l’état c’est proprement surréaliste et ça relève du mouton à cinq pattes.

C’est au contraire dans des rassemblements et des débats démultipliés que peut émerger une construction populaire d’alternative. Il n’y a pas de « refondation d’une gauche de transformation sociale et écologiste » qui puisse s’engager, en faisant l’économie de ce travail populaire. Pas plus que de « fédération », « confédération », « coordination » ou que sais je encore…..

3) Le PCF a, plutôt que s’illusionner sur l’émergence d’une « nouvelle force » aux contenus et contours évanescents, à prendre à bras le corps les défis de cette reconstruction d’une perspective populaire de changement. Et à changer, chez lui, ce qu’il faut transformer pour être utile à cette reconstruction.

La situation de la gauche est ainsi. Elle ne nous réjouit pas. Mais il n’y aura pas de raccourci pour y changer la donne.

Ne pas refaire ce qui a échoué

J’ai lu dans les contributions de Roger Martelli des éloges sur l’appel de Politis. Et dans la contribution de Daniel Brunel, un regret que nous n’ayons pas signé l’Appel « Pour une autre Europe ».

J’ai déjà dit (cf : la contribution « réflexions pour un point de vue communiste de France ») ce que je pensais de l’Appel de Politis. Outre un parallèle abusif avec la situation si spécifique de Die Linke, les « politiques » qui l’ont signé me semble surtout réunis par la conviction que le PCF serait irrémédiablement obsolète. D’où les appels a créer « un cadre permanent », « une force incarnant un projet alternatif », aucune force ne pouvant « rassembler autour d’elle seule » ( ce qui n’est d’ailleurs pas la bonne question de mon point de vue).

Dans l’Appel sur l’Europe, on retrouve cette même obsession de « vouloir créer un cadre », (dans ses commentaires Pierre Kalfa parle de « structure pérenne »).

On retrouve là, les limites, les travers, et souvent aussi les personnes qui ont fait verser dans le fossé le « rassemblement antilibéral ».

Par un désaccord sur les «  finalités » du rassemblement. Ces Appels servant visiblement à ces personnes de mode d’existence, et visant à créer les structures leur permettant d’acquérir une visibilité politique « pérenne », voire à faire disparaître au profit des nouvelles structures « pérennes », le PCF, dont ces personnalités nationales ont plutôt une vision de « porteur d’eau » et de « marchepied » qu’autre chose. Je l’ai éprouvé et expérimenté clairement dans certaines réunions nationales des « collectifs antilibéraux » alors que j’ai participé loyalement et pleinement à ce processus dès le départ. Il faut savoir dire les choses clairement.

[Quant à « l’argument » qui consiste à mettre en parallèle la signature par le PCF et le PS d’un communiqué commun à la veille de la Présidence française en Europe, et le refus de signer l’appel « Pour une autre Europe », il me parait particulièrement spécieux.

Dans un cas il s’agit d’un simple communiqué, qui d’ailleurs hélas, par la force des choses et des différents, est bien limité. Dans un autre cas, il s’agissait de s’embrigader dans une « structure pérenne » dont il y a fort à parier que ces auteurs voudront en tirer des listes aux Elections Européennes, nous ré entraînant dans les mêmes travers qu’en 2006. Franchement, c’est non]

Enfin plus profondément la question est de savoir si la gauche souffre d’un manque de « superstructures » pour reprendre un vocabulaire althussérien, et qu’il suffirait donc de créer une « superstructures nouvelle ». Si oui, alors banco pour ces Appels ! Ou bien si le mal est, hélas, plus profond touchant à la crédibilité, au réalisme de projet à disputer au capitalisme. Si c’est bien cela alors ces Appels ne donnent que l’illusion de répondre à la question posée.

Ce qui ne veut pas dire qu’il ne doit pas se créer des lieux de convergences et de coopérations. Les collectifs contre les franchises médicales en sont un exemple. Mais les questions d’une loyauté et d’une transparence sur les finalités de ces lieux d’une part, et du caractère réellement populaire et démocratique ces outils de convergences, sont essentielles.

Aux antipodes donc de ces personnalités autoproclamées et qui souvent ne représentaient qu’elles mêmes, qui ont peuplé certaines instances dans des expériences récentes.

Sur le parti

Si je peux comprendre qu’une personnalité comme Pierre Kalfa soit en manque ou en recherche d’une organisation politique ou d’une « structure pérenne », à titre personnel je suis membre d’un parti politique et mon problème est différend : faire ce qu’il est possible de faire pour que le PCF se rapproche de ce qui est nécessaire aujourd’hui pour assumer une espérance révolutionnaire et réponde ainsi aux besoins d’aujourd’hui pour des femmes et des hommes en recherche d’une action et d’une réflexion efficaces pour maîtriser et changer leurs vies.

J’entends parfois qu’au motif que le communisme politique n’a pas toujours été organisé sous la forme « parti », celle-ci serait périmée. Peut être dans un horizon lointain de « dépérissement de l’Etat », n’y aura-t-il plus besoin de partis politiques ? C’est possible. A horizon visible, je pense que ce serait une régression de se priver d’un tel outil. D’ailleurs lavolonté de certains d’en créer un "nouveau" devrait nous le faire comprendre.

Dans ce qu’il faut revisiter de nos pratiques et de nos conceptions, j’ai été notamment sensible aux contributions d’Olivier Gebuhrer, de Yann Le Pollotec et de Robert Injey. De même il me semble que le « fil rouge » de nos transformations doit être une vitalité dans l’appropriation par les adhérents de leur propre parti et la démocratie. L’Assemblée Extraordinaire de décembre doit ce point de vue faire réfléchir.

J’ajouterai qu’il faut valoriser le fait d’être engagé. Pour la propre liberté de celui qui s’engage. Je sais cela peut paraître à contre courant, mais j’ai lu de nombreux compte rendu après les municipales valorisant le nombre de « non encartés » sur les listes. Si c’est pour valoriser notre capacité de rassemblement et aussi pour prendre en compte une « désaffection de l’engagement » (qui touche aussi souvent les structures syndicales), soit. Si c’était pour suggérer qu’être « non encarté » serait un « plus », sincèrement je ne le pense pas.

J’insisterai pour ma part sur deux dimensions la « cohésion » et le rôle de la direction.

Sur la « cohésion », c’est peu dire qu’elle a été mise à mal ces dernières années et que la capacité de certains à se comporter au mépris des engagements communs, notamment des candidatures aux élections décidées par les communistes n’est pas loyale. Etre « Communistes Unitaires », ça commence par l’être vis-à-vis de ses propres camarades, où alors à quoi bon être adhérent d’un parti ?

Sur le rôle de la direction. Il faut sortir d’une situation kafkaïenne. Non seulement cette calcification en tendances qui ne disent pas leurs noms. Etre dirigeant c’est d’abord être responsable de la réflexion et de l’activité de l’organisation, pas d’y représenter une « sensibilité ».

C’est aussi tenir ses responsabilités. De ce point de vue, honnêtement la commission du samedi soir lors de l’Assemblée Extraordinaire de décembre avait quelque chose d’un radeau de la Méduse dans son équipe d’animation. Et l’obligation où s’est trouvée Marie George Buffet le lendemain à jouer les « Mère Courage » pour tenir de bout en bout la discussion des amendements, à coté d’acolytes dépassés par les évènements, avait quelque chose d’hallucinant. Je dis mon point de vue comme je le pense quitte à choquer.

Pour la base commune

Arrivé au terme de ce parcours, avant que le CN ne discute prochainement d’un projet de base commune, il me semble, plus encore que le 3 juillet, à la lumière de ce que j’ai pu lire tout l’été, que nous avons besoin d’une proposition de base commune claire et cohérente.

Il existe à l’évidence des « cohérences différentes » et nous ne sommes pas dans une situation où ces différences se cantonneraient à « des questions particulières » pouvant faire l’objet dans un même texte de «  fenêtres » ou de « choix alternatifs » faisant l’objet d’un vote ultérieur au Congrès.

Quand je lis Roger Martelli, dont je respecte le point de vue, « les conditions d’un choix communiste pleinement maîtrisé ne sont pas réunies aujourd’hui » et invitant le Congrès de décembre a seulement « ouvrir un processus » pour un « après » non identifiable : il ne s’agit pas là de « questions particulières » mais d’un choix structurant.

Quand je lis Daniel Brunel, pour une « refondation de la gauche de transformation sociale et écologiste » et invitant à voir « comment exister en tant que force autonome, indépendante, dont la forme parti resterait bien entendu à définir », là encore il ne s’agit pas de « questions particulières » mais bien d’une cohérence différente sur le diagnostic de fond des difficultés actuelles de la gauche.

A partir de là où bien nous avons un « projet de base commune » qui fait co-habiter toutes ces « cohérences » et cela veut dire que les choix fondamentaux ne seront fait qu’en phase ultime, au Congrès, c’est-à-dire au moment politique concret le plus éloigné des adhérents et de leur pouvoir de décision. Autant dire qu’alors nous ne changeons rien à nos pratiques antérieures et que c’est encore du chapeau de l’opacité de commissions et de conciliabules de Congrès que sortirait les véritables décisions. Personnellement je n’accorderai aucun crédit à une base commune qui juxtaposerait toutes les cohérences, surtout après tout ce que j’ai vu et lu.

Ou bien, le projet de base commune retenu exprime au vu de l’ensemble des travaux préparatoires une cohérence claire et d’autres textes alternatifs expriment, si des camarades en ressentent le besoin, les autres cohérences en présence, et ce sont les communistes, et donc tous les adhérents, qui après plusieurs semaines de débat choisissent ensemble par leur vote de fin octobre la cohérence qui a leur préférence pour la dernière phase de préparation du Congrès. Ce qui n’empêche alors nullement les camarades ayant d’autres point de vue de les défendre jusqu’au bout mais cela aura bien donner à tous les communistes le pouvoir de décider la cohérence ayant leur préférence.

Du courage, de la clarté, c’est ce dont nous avons le plus besoin.
Jean Paul Duparc

Messages

  • cette contribution est ce que j’ai lu de plus intelligent jusqu’à présent sur le sujet
    jeanmarc

  • Bonjour,

    Je ne suis pas d’accord avec certains aspects de ton texte, Jean-Paul, et plus largement avec beaucoup de critiques dirigées contre le NPA. Je n’ai pas (pour le moment) fait la démarche d’aller vers ce nouveau parti, mais je trouve dommage que tant de communistes lui fassent un procès d’intentions (il va virer "soc dem", avec les trotskos c’est toujours comme ça...) : ça me rappelle ce que les mêmes trotskystes disaient des "stals". Franchement, c’est de la mauvaise fois. Il faut juger sur actes, honnêtement. Je reviens à l’article de Jean-Paul : avec le NPA, il n’y aurait pas de "perspective majoritaire" ; pour ce qu’elle a apporté à notre peuple entre 1997 et 2002 ! il a tellement apprécié qu’il n’y avait aucun candidat de gauche au second tour de la présidentielle en 2002.

    L’intérêt de créer une force indépendante de toute alliance avec le PS, c’est d’abord de marquer une limite forte entre l’anticapitalisme (dontt j’espère que le PCF fait encore parti) et le "réformisme" qui n’égratigne même pas un cheveu du système en place. Et ce n’est plus la peine de croire au mythe de l’adhérent socialiste floué et sincèrement à gauche : le PS européen et libéral, le PS français s’y engage sans états d’âmes (à part l’aile gauche bien faible du PS. Comment le PS, la classe moyenne votant pour lui et même une partie des classes populaires reviendrait à une attitude de classe : en ayant la crainte de voir une force se développer sur sa gauche. Malheureusement, le PS joue les supplétifs à chaque élection, ce qui brouille son identité politique.
    La clarté que tu revendiques, Jean-Paul, je ne la retrouve plus au PCF depuis des années. Le discours depuis des années "faire avec les gens", par exemple, ou "ne pas prévoir un programme trop détaillé", en pensant que "les gens" s’en empareront est un échec. L’idée d’une nouvelle force me paraît incontournable, et il est dommage que le PCF ne l’ai pas engagé, car cela risque de se passer en dehors de lui, ou à ses dépends, ce qui ne me plaît pas. J’ai été longtemps adhérent, et le parti a toujours des militants de très grande valeur.

    Mon espoir reste sur un rapprochement NPA PCF, car le PCF ne représente plus l’espoir à lui seul (c’est peu de le dire, et j’en suis très triste).

    • Je n’ai pas (pour le moment) fait la démarche d’aller vers ce nouveau parti, mais je trouve dommage que tant de communistes lui fassent un procès d’intentions (il va virer "soc dem", avec les trotskos c’est toujours comme ça...)

      Une bonne façon d’éviter que ce nouveau parti en construction ne dérive dans une direction qu’on ne souhaite pas (et qui n’est évidemment pas la même pour tout le monde), c’est d’y participer et de venir y défendre ses convictions.

      Il sera bien sûr infiniment plus hétérogène que n’était la LCR, ça recèle des pièges, des difficultés, mais c’est aussi source de richesse et de potentialités.

      Chico