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Au pied du mur... ou devant le précipice

Publie le mardi 26 août 2008 par Open-Publishing
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Trop longtemps le PCF (que ce soit les militants ou les directions) ont refusé de regarder en face la situation, préférant se réfugier dans l’optimisme béat. Il est largement temps d’abandonner cet angélisme et de se poser les vrais problèmes.

Un nouveau congrès arrive. Et rien ne change. Toujours les mêmes textes remplis d’optimisme. Toujours les mêmes jugements à l’emporte-pièce sur le style « le monde a besoin de communisme » ou « les gens veulent ceci ou ne veulent plus cela ». Et bien entendu, les « c’est inacceptable » appliqués à toute une série de maux, depuis les profits des grandes entreprises jusqu’aux jugements sur la virginité.

Et toujours le même appel à faire un « bilan critique » du passé, associé à une incapacité criante de le faire. Le texte consacré au « Bilan » (texte 1) est ainsi une suite de paragraphes commençant par une affirmation, en général une évidence, suivie d’une suite de questions. Ainsi on peut lire « nos efforts de renouvellement de la stratégie du Parti pour autant qu’ils aient été multiples ne nous ont pas permis de retrouver dans la vie politique française la place et l’influence (…) », ce qui ne surprendra personne, et derrière des questions genre « est-ce parce qu’on n’a pas fait ceci ? » ou « avons nous suffisamment fait cela ? », qui n’apportent aucun élément de compréhension. Ce n’est pas cela un bilan.

Alors, puisque notre direction se montre incapable de dresser un bilan digne de ce nom, c’est aux communistes eux mêmes d’essayer de le faire. Avec certainement moins d’éléments et moins de moyens que nos dirigeants bien-aimés, mais faut bien que quelqu’un s’y colle. Je vous propose donc de faire un véritable bilan de l’état du PCF aujourd’hui.

Le PCF et son influence

Avant d’aborder les questions de fonctionnement interne du PCF et les questions stratégiques, il importe de savoir ou nous en sommes, et quels sont les leviers à notre disposition. Et pour cela, il faut s’intéresser à la place qu’occupe le PCF dans la France d’aujourd’hui.

Force est de constater que le PCF n’a aujourd’hui aucun poids sur le cours des affaires au plan national. Je mets au défi quiconque de me montrer un seul exemple de situation ou le PCF ait pesé dans la conception ou dans la réalisation d’une politique publique à l’échelon national. Oui, le PCF a appelé à voter « non » au référendum sur le TCE. Mais l’électorat du PCF aurait voté « non » de toute façon, quelque fut la position du Parti. Oui, le PCF a participé aux mobilisations contre le CPE, mais là encore il n’a fait que suivre ses troupes, et le résultat aurait été le même si le PCF n’avait pas participé. Cette faiblesse est tellement admise qu’en 2007 la direction du PCF n’a même pas cherché à négocier les termes de son appui à Ségolène Royal : MGB l’a annoncé le soir du premier tour sans même prendre la peine de réunir les instances du PCF ou de poser des conditions. On a du mal à croire aujourd’hui qu’il y a vingt ans on ouvrait un journal télévisé de 20h en présentant un « communiste dissident » témoignant visage masqué sous le pseudonyme de « Jean Fabien » sur les débats en cours dans la direction du Parti. Dans les années ’80 cela avait un sens, parce qu’une décision du Bureau Politique du PCF pouvait changer beaucoup de choses. Aujourd’hui, cela ne pourrait plus arriver tout simplement parce que les débats de la direction du Parti n’ont aucun effet sur le réel.

En fait, les positions du PCF n’ont politiquement plus aucune importance parce que le PCF n’a plus aucun levier pour peser sur les évolutions en cours. Au cours des vingt dernières années, il a perdu les deux éléments qui ont fait sa force depuis les années trente jusqu’aux années 1980, à savoir, le relais syndical et la discipline de son électorat et de son appareil militant.

La perte du relais syndical a été acquise dans le sillage du 28ème congrès, lorsque la direction du PCF s’est recentré sur la problématique électorale et médiatique et a fait passer au deuxième plan les questions syndicales. Le ralliement du PCF au dogme de « l’indépendance syndicale » n’a été que la traduction concrète d’un mouvement qui a vu le PCF abandonner sa base ouvrière traditionnelle pour se lancer à la conquête des classes moyennes. L’échec de cette stratégie était prévisible : en privant la classe ouvrière d’une représentation politique, elle a abouti en fait à une politisation de l’organisation syndicale. Aujourd’hui, c’est le syndicat qui négocie avec le gouvernement des dispositions législatives sur la durée du travail, la fiscalité ou l’organisation de la protection sociale qui sont éminemment politiques. Et cette politisation du syndicat se traduit nécessairement par une dépolitisation du Parti, dont l’influence dans les rapports de force qui touchent le domaine économique et social est devenue totalement négligeable. Le dogme de « l’indépendance syndicale » a privé le combat syndical de son relais politique et le combat politique de son « muscle » syndical.

Le deuxième levier qui faisait la puissance du PCF était l’encadrement par un appareil militant solide d’un électorat discipliné. Je sais que dans le climat gauchiste qui règne au Parti cette remarque risque de déplaire, mais il faut bien comprendre que dans une négociation politique, ce que peut obtenir la direction d’une organisation dépend rigoureusement d’un rapport de forces. Et que ce rapport de forces est liée à la capacité qu’à le négociateur à mobiliser les ressources de son organisation. Un Parti dont les électeurs suivent rigoureusement les consignes peut négocier des contreparties à son soutien, parce que la décision de refuser le soutien aurait un effet dans les isoloirs. Alors qu’un Parti dont les électeurs n’en font qu’à leur tête (ou pire, un Parti qui suit ses électeurs) n’a rien à négocier, parce que sa position n’a aucune influence dans le résultat du vote.

Sur le plan local, on pourrait croire que l’influence du PCF reste forte, notamment du fait du réseau d’élus locaux toujours relativement nombreux. Mais en fait, il n’en est rien. Les « élus communistes » sont élus d’abord, et communistes ensuite. Le PCF n’a en fait que peu de prise sur eux, parce qu’ils sont élus essentiellement sur leur propre nom, et seulement accessoirement grâce à l’appui du Parti. En fait, ce sont souvent les élus qui contrôlent les structures locales du PCF, parce que ce sont eux qui détiennent l’accès aux médias, la distribution des prébendes et les cordons de la bourse.

Il est donc illusoire de croire que les élus sont des relais d’influence du PCF, diffusant ses idées et contribuant à créer un rapport de force local en sa faveur. Chaque élu est une île, et la meilleure démonstration est le manque absolu d’action concertée lorsqu’un élu est attaqué électoralement : lors des dernières municipales, le PS a pu ainsi se maintenir au deuxième tour contre des élus communistes sans que le PCF ne songe même pas un instant à prendre des mesures de rétorsion. Et ce n’est pas la faute de la direction : combien d’élus communistes auraient accepté de rompre leurs alliances locales pour obéir à une consigne nationale ? Chacun fait sa cuisine électorale chez lui, comme si le Parti n’existait pas au niveau national.

Sur le plan des idées, le PCF à longtemps exercé une « l’hégémonie idéologique » (au sens gramscien du terme) sur l’ensemble de la gauche. On se définissait pour lui ou contre lui, mais jamais sans lui. On pouvait être orthodoxe ou hétérodoxe, mais pas indifférent. Et c’est pourquoi les prises de position du PCF étaient discutées et faisaient l’objet d’exégèses favorables ou défavorables, partisanes ou indépendantes, mais n’étaient jamais tenues pour quantité négligeable. Le vocabulaire est de ce point de vue révélateur : il y avait les communistes, et il y avait « la gauche non-communiste ».

L’influence intellectuelle du PCF s’étendait au reste de la gauche par le biais de son appareil de formation, qui a formé non seulement des cadres communistes, mais aussi les cadres qui officiaient dans beaucoup d’autres organisations de gauche. La gauche parlait un langage commun dont la source de référence était au PCF. Beaucoup d’organisations ont d’ailleurs copié la construction et les techniques de formation des écoles du Parti. En complément au système de formation, il y avait des structures de recherche (l’Institut Maurice Thorez, l’Institut de Recherches Marxistes) et un ensemble éditorial permettant de diffuser les travaux.

Rien de ceci ne subsiste. Non seulement l’appareil de formation a été rasé, mais on a rejeté ce qui fait le fondement de toute formation, à savoir la hiérarchie qui existe entre « ceux qui savent » et « ceux qui ne savent pas », en postulant que dans les débats du Parti toutes les paroles se valent (et en fait, que la parole de « ceux qui sont dans l’action » vaut plus que toutes les autres…). Et corrélativement, le PCF a cessé de produire des idées pour suivre les idées des autres (souvent en s’excusant de ne pas les avoir suivi plus tôt…). Quel nouveau concept a produit le Parti dans les dix dernières années ? Même dans le domaine sociétal, que le Parti a embrassé avec l’enthousiasme des nouveaux convertis, on ne fait que reprendre le vocabulaire et les raisonnements des autres. Prenons un exemple : qu’est ce qui différencie fondamentalement le féminisme du PCF de celui du MLF ou des féministes radicales made in USA ? Où est la nouveauté, l’apport original de la réflexion communiste ? Le PCF n’exerce plus de magistère intellectuel parce qu’il se contente de reprendre chez les autres les idées qui lui paraissent « populaires », sans se donner les moyens d’une création autonome.

En examinant donc les leviers d’influence du PCF on est obligé de conclure que si tel ou tel élu communiste conserve quelque influence personnelle le Parti, en tant qu’organisation, a perdu pratiquement toute capacité d’influencer la vie politique. L’action communiste est devenue aujourd’hui essentiellement testimoniale, c’est à dire, une manière pour les militants de témoigner de leur révolte, mais sans que cela ait d’effet tangible sur la réalité. Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

Où en sommes nous aujourd’hui de notre organisation ? Paradoxalement, on ne trouve réponse à cette question dans aucun des documents préparatoires au congrès. Et pourtant, le tableau est suffisamment sérieux pour qu’il mérite qu’on s’en occupe :

Il est impossible de savoir exactement quel est le potentiel militant actuel du PCF. Le nombre de cartes n’est pas significatif, puisque depuis l’introduction de la carte « permanente », on peut continuer à compter comme adhérent une personne aussi longtemps qu’elle n’a pas fait le geste formel de renvoyer sa carte. Le nombre de mois de cotisation perçus serait plus significatif, mais il n’existe à ma connaissance pas de chiffres fiables publiées sur le sujet. Mais si l’on se fie à l’activité visible des communistes, on peut se poser des questions, tant sur le nombre de militants que sur leur motivation.

L’appareil de formation du PCF est en ruines. Les écoles fédérales sont devenues rares, et les écoles de section encore plus. Je n’ai par ailleurs connaissance d’aucune action de formation politique nationale.

Le PCF ne dispose pratiquement plus d’organes d’expression publique et d’édition qui lui soient propres. Avec la disparition de Messidor/Editions Sociales et la « privatisation » de l’Humanité, le PCF ne peut s’exprimer que grâce à la bonne volonté d’autres qui, comme on peut le voir dans l’Huma, se réservent le droit de privilégier telle ou telle « tendance ».

Les organisations de proximité sont en déshérence, notamment dans les entreprises. Les cellules ont été supprimées. Les sections ne vivent souvent qu’en période électorale, et n’ont pas de véritable activité de masse en dehors de ces échéances. Même dans une grande entreprise publique comme EDF, les communistes sont totalement absents des débats à l’intérieur de l’entreprise.

Les instances formelles de décision collective (assemblées de section, comités départementaux, comité national) sont devenues des usines à parlottes, ou l’on refait le monde en dehors de toute considération réaliste sur les moyens de traduire les décisions en actions. Des rapports souvent indigents (celui d’O. Dartigolles analysant les résultats électoraux en est la parfaite illustration) suivis d’une suite d’interventions n’ayant aucun rapport les unes avec les autres est l’ordinaire.

Des directions (exécutifs de section, de fédération, exécutif national) qui ne dirigent rien, conscientes souvent des faibles marges de manœuvre dont elles disposent entre une base militante découragée, des « tendances » qui s’affrontent pour gagner des territoires et des « notables » tout-puissants qui mènent leur barque comme ils l’entendent.

Bilan sévère, me direz vous ? Peut être. Mais il faut un jour devenir adulte et regarder la réalité en face. Pendant que nous discutons (depuis quinze ans !) sur le sens du mot communisme, que nous débattons s’il faut commencer par les fins ou finir par les commencements, le navire coule. Comment pourrions nous demain être crédibles pour gouverner le pays, quand nous ne sommes pas capables de nous gouverner nous-mêmes ?

L’éternel débat sur « le communisme » : commencer par le commencement…

Plus une organisation perd la capacité d’agir sur le présent, et plus elle s’acharne à fabriquer des utopies futuristes. Le PCF n’échappe pas à cette règle : il n’y a qu’à voir la floraison de débats sur « ce que c’est le communisme », sur « ce que c’est d’être communiste aujourd’hui » et autres questions du même acabit. Peut-être le meilleur exemple de cette tendance est le livre de Lucien Sève, livre où il soutient que tous les malheurs du PCF ont pour origine sa polarisation sur la construction du socialisme vécu comme étape intermédiaire vers le communisme, au lieu d’avoir consacré ses efforts à passer au communisme directement.

Ces débats ont aujourd’hui un côté largement surréaliste : dans l’état où se trouve aujourd’hui le Parti, est-il vraiment prioritaire de se poser les questions de savoir si Lénine a trahi Marx, s’il faut « dépasser » le capitalisme plutôt que de « l’abolir » et si la transition du capitalisme au communisme directement est possible ? Est-ce que quelqu’un croit vraiment que si les français se détournent du PCF c’est parce qu’ils ne sont pas satisfaits de ses réponses à ces questions ?

Bien sur que non. Si les français se détournent du Parti, c’est parce qu’il s’est montré incapable de proposer une alternative CREDIBLE ici et maintenant. Et par « crédible », il faut entendre une alternative qui soit globale, qui tienne compte des contraintes de la réalité et qui soit accompagnée par une stratégie réaliste pour y parvenir. On a trop longtemps sacrifié à des slogans stupides du type « battre la droite », comme si la défaite de la droite était souhaitable quelque en soient le prix ou les conditions. On a toujours tort de se définir par rapport à l’adversaire. Notre but, ce n’est pas de faire reculer ses idées et ses projets, mais de faire avancer les nôtres. Encore faut-il en avoir, des idées et des projets. Et c’est là que le bât blesse : si l’on a fait de « battre la droite » l’alpha et l’oméga de notre projet politique, c’est précisément parce qu’on n’a plus de véritable projet. Oh, bien sur, on a quelques slogans vagues du style « sécurité emploi formation » ou « des papiers pour tous », mais rien qui puisse constituer un projet crédible qui donne envie aux français de nous suivre. Alors on se contente de diaboliser l’adversaire… avec les résultats désastreux qu’on peut constater tous les jours : on ne peut lire un document du PCF sans retrouver Sarkozy à toutes les sauces. Mais pour changer les choses, il ne suffit pas de convaincre que Sarkozy est méchant. Il faut apporter la preuve que nous saurions faire mieux que lui si nous étions à sa place. Et cela, nous en sommes, pour le moment, incapables.

C’est à la définition d’une telle alternative que le PCF devrait consacrer les maigres forces qui lui restent, au lieu de dépenser du temps et de l’argent dans des débats sans rapport avec les problèmes du jour. Quand on est sur le Titanic, il faut savoir ou se trouvent les priorités. Et la priorité, aujourd’hui, n’est pas à la construction immédiate du communisme, mais à l’enracinement du PCF dans la réalité de notre temps, qui est celle d’un capitalisme qui n’est pas près de céder la place.

Pour généraliser le propos, il faut dire que le débat byzantin sur le sexe des anges (ou plutôt sur le « sexe du communisme », dans le cas présent) n’est pas le seul distracteur qui pollue le travail politique dans le PCF. La même chose peut être dite des éternels débats sur les « erreurs », « retards » et « crimes » associés à l’histoire du PCF. Au risque de paraître iconoclaste, je pense qu’il faut laisser les déviations idéologiques de Lénine ou de Staline, les procès de Moscou, l’affaire Barbé-Célor, l’exclusion de Marty, de Tillon ou de Juquin aux historiens. En termes de politique, pour reprendre les termes de Brassens, « tout le monde s’en fiche à l’unanimité », à l’exception peut-être de quelques anciens rancuniers qui veulent encore régler quelques comptes. L’expérience de la période Hue a montré, s’il en était besoin, qu’en politique on ne gagne rien à se frapper la poitrine en permanence. Mais le temps et l’énergie dépensés à présenter des excuses à dieu et à tous ses saints est du temps et de l’énergie perdus pour d’autres tâches bien plus prioritaires.

Un autre distracteur est constitué par les questions sociétales exploitées par les différents « lobbies » enquistés dans l’appareil du PCF. La condition des LGBT dans notre société est certainement une question très intéressante. Mais est-elle une question POLITIQUE, qui doit être prioritaire dans l’activité d’un parti communiste ? Je n’en suis pas convaincu. Et la même chose peut être dite à propos du « féminisme radical » (ou « féminisme de genre », pour reprendre l’expression anglo-saxonne, puisqu’après tout ces idées viennent d’outre Atlantique…) : Est-ce que le temps dépensé à mettre les textes de congrès sous une forme « neutre » (vous savez, le –e-s ajouté à la fin de chaque mot, sans compter les « ils ou elles »…) n’aurait pu être employé à des choses plus utiles ? Est-ce que les considérations fumeuses sur le « patriarcat » ou les « rapports sociaux de genre » aident en quoi que ce soit à formuler une alternative crédible ? J’en doute très sérieusement.

Il faut commencer non pas par les fins, mais par le commencement. Et au commencement, outre le verbe, il y a la capacité à analyser la réalité et à élaborer des stratégies et des tactiques permettant, ici et maintenant, de la changer. Si le peuple ne reconnaît pas aux communistes cette capacité, alors les meilleures intentions et les propositions les plus alléchantes ne serviront à rien.

Les mutations de la classe ouvrière

La reconquête d’un espace politique passe donc nécessairement par la construction d’un rapport de force, qui permette au Parti en tant qu’organisation de peser tant dans ses rapports avec ses partenaires comme avec ses adversaires. Et pour un Parti communiste, cela est inséparable de ses rapports à la classe ouvrière.

A la Libération, le PCF est sans contestation le parti ouvrier par excellence. Non seulement les ouvriers représentent une partie importante de son électorat et de ses effectifs militants, mais surtout il assume une position incontestée de représentant politique de la classe ouvrière. Ce rôle lui est reconnu tant par ses partenaires que par ses adversaires : en 1968, par exemple, le gouvernement a cherché à s’assurer de la position du PCF considérant que c’était un élément décisif dans la négociation avec la CGT et avec les ouvriers en grève.

Les années 60 et 70 marquent une évolution importante de la classe ouvrière. Les systèmes de redistribution mis en place à la Libération et le développement économique des « trente glorieuses » ont beaucoup augmenté le niveau de vie de la population, toutes couches confondues. L’ouvrier de 1848, qui n’avait « rien à perdre, que ses chaînes » est remplacé par un ouvrier dont les conditions de vie se sont améliorées, qui a accès à un certain nombre de biens « supérieurs » (voiture…) et à un niveau d’éducation et de qualification de plus en plus haut. Des progrès auxquels la classe ouvrière n’entend pas y renoncer au nom d’une « révolution » chaque fois plus théorique. Le discours de guerre civile, qui marque la gauche radicale jusqu’aux années 1940 est alors rejeté par la masse ouvrière, qui demande à ses dirigeants une vision politique qui intègre les conquêtes des trente glorieuses. Le PCF repondra à cette demande avec le « socialisme aux couleurs de la France », un discours qui essaye une synthèse entre la tradition politique des Lumières (colbertiste, jacobine et démocratique) avec les principes du socialisme marxiste. C’est grâce à cette synthèse que le PCF conservera la confiance et l’adhésion d’une fraction importante de la classe ouvrière et restera un « poids lourd » dans les débats politiques nationaux jusqu’au début des années 1990.

Cette vision le conduira au contraire à une rupture avec des larges secteurs intellectuels et avec la jeunesse des classes moyennes, qui rêve toujours (on le verra en 1968) d’une « révolution » conçue en termes de guerre civile. Paradoxalement, le PCF perdra le contact avec ces secteurs non pas parce qu’il serait resté à un discours et des valeurs des années 50, mais parce que ces secteurs voulaient renouer avec le romantisme révolutionnaire des années 30.

Pendant toute la période Marchais, le PCF n’a jamais perdu de vue le fait que sa capacité à influencer les politiques au niveau national étaient intimement liées à ses liens avec la classe ouvrière. Ces liens de confiance lui permettaient d’une part de disposer d’un électorat discipliné, précieux à l’heure de négocier avec ses partenaires à gauche, et d’une capacité de mobilisation, notamment à travers ses relais syndicaux, permettant de créer un rapport de force avec les gouvernements en place. Cette position lui a aussi attiré l’accusation d’ouvriérisme, et la rancune des intellectuels qui lui ont reproché de ne pas tenir compte suffisamment d’eux.

Avec le départ de Marchais et le 28ème congrès, tout cela change radicalement : le PCF se recentre alors spectaculairement sur les classes moyennes, ce qui se traduit par la mise au deuxième plan des questions sociales et économiques devant les débats « sociétaux ». Il suffit de relire les textes pour constater que les questions éminemment politiques du salaire, de l’emploi et de la protection sociale des salariés passent derrière des questions telles que le féminisme, l’homosexualité, l’antiracisme. Une vague « lutte contre toutes les dominations » remplace la lutte contre l’exploitation du travail par le capital.

Ce processus ne doit rien au hasard : L’enrichissement relatif de la classe ouvrière et son accès à un meilleur niveau d’éducation implique un plus haut niveau d’exigence politique. On ne peut plus se contenter pour mobiliser la classe ouvrière d’arguments du style « au secours, la droite revient ». Le débat actuel sur les retraites illustre parfaitement ce problème : Il ne fait aucun doute que les reformes proposées par le gouvernement vont contre l’intérêt de l’ensemble du monde ouvrier. Et pourtant, devant l’argument rationnel de la droite (allongement de la durée de vie, renversement de la proportion cotisants/retraités), la gauche en général et le PCF en particulier n’ont opposé que les pétitions de principe et des propositions vagues sans le moindre chiffrage. Conséquence : la mobilisation ouvrière sur la question est insignifiante. Il serait d’ailleurs difficile au PCF d’expliquer que d’autres solutions existent alors qu’il a participé à des gouvernements qui ont mis en œuvre des solutions du même type que la droite. La relative passivité de la classe ouvrière sur cette question montre qu’on ne peut plus mobiliser la classe ouvrière sur un pur discours de peur. Si l’on veut représenter le monde ouvrier, il faut trouver autre chose.

Face à cette difficulté, la direction du PCF à choisi de laisser de côté la classe ouvrière et à faire jouer le rôle que celle-ci jouait naguère à d’autres groupes sociologiques. D’un côté, les « minorités agissantes » : LGBT, féministes, « minorités visibles », etc.. De l’autre côté, toute la galaxie des « sans » : sans-papiers, SDF, etc.. La raison de ce choix est que ces groupes sont faciles à mobiliser : les « minorités agissantes », parce qu’elles sont constituées par l’activisme, les « sans » parce que, comme les ouvriers de 1848, ils n’ont rien à perdre. Et ces groupes partagent un élément essentiel dans la communication politique d’aujourd’hui : ils peuvent facilement être présentés dans le rôle de la « victime », ce qui dans le victimisme ambiant est loin d’être un détail négligeable.

Cependant, mettre ces groupes à la place de la classe ouvrière condamne le PCF à l’impuissance politique. Les SDF peuvent occuper les berges du canal Saint Martin (conduits d’ailleurs par un « dirigeant » qui les quittera pour satisfaire aux exigences de sa carrière, comme quoi on peut être militant et savoir ou se trouvent les vraies priorités…), les LGBT peuvent défiler dans Paris. Dans la société du spectacle, ces coups médiatiques peuvent servir à faire voter quelques millions d’euros pour des abris de nuit ou des modifications du droit des successions. Mais lorsqu’on touche aux fondamentaux en matière économique et sociale, ces groupes n’ont aucun poids. Les « minorités agissantes » parce qu’elles ne sont pas constitués en tant que groupe par des intérêts économiques collectifs, et les « sans » parce qu’ils jouent un rôle marginal dans les rapports de production. Il ne faut jamais oublier que la division qui sépare le capital du travail est LA division fondamentale, celle qui en dernière instance organise toutes les autres. Les problèmes de la femme ouvrière ressemblent plus à ceux de l’homme ouvrier qu’à ceux de la femme bourgeoise, n’en déplaise aux féministes.

Quel rôle pour le PCF demain ?

Le PCF est à la croisée des chemins. En fait, cette phrase « bateau » n’est pas vraiment juste : la croisée des chemins a été déjà dépassée depuis pas mal de temps, lorsqu’on a fait les choix du 28ème congrès. Il est difficile de savoir si ces choix sont aujourd’hui irréversibles, ou si le PCF peut encore revenir sur ses pas. Pour certains, le PCF est déjà un astre mort, dont la lumière nous arrive toujours, mais qui n’en émet plus. D’autres persistent à voir un espoir de renaissance. En tout cas, voilà à mon sens les options :

Le PCF peut aussi continuer sur la voie qu’il poursuit depuis 1994 et qui lui a si bien réussi, en devenant un parti centré sur la question électorale, et ou la caste des élus et des « notables » fait et défait en fonction de ses intérêts particuliers. C’est le chemin poursuivi en son temps par le Parti Radical, et qui l’a conduit à devenir une quantité négligeable dans le champ des idées politiques. Ce serait la solution préférée d’une bonne partie des apparatchiks en place.

Le PCF peut aussi choisir la voie « gauchiste », en renonçant aux alliances tactiques avec le PS et en se retirant dans le superbe isolement de la « gauche de la gauche » avec LO, la LCR et divers « alternatifs ». Et devenir comme eux (ou avec eux) une organisation de témoignage, permettant aux enfants des classes moyennes de se sentir « révolutionnaires » en collant le poster du « Che » dans leur chambre à coucher. En choisissant cette orientation, le PCF abandonnerait toute volonté de peser sur les rapports de production, se contentant du magistère des idées. Cette orientation semble compter avec l’appui d’une bonne partie des militants du PCF, et notamment des plus jeunes, nourris dans la vision « sociétale » de la politique.

Le PCF peut redevenir une organisation ayant une influence sur la réalité. Cela suppose de donner la priorité aux questions économiques et sociales par devant les questions « sociétales ». Cela implique aussi de formuler un projet de société en tenant compte de l’état économique et de l’état d’esprit réel du monde du travail, et de construire une stratégie et une tactique politique crédibles pour y arriver. Ce qui revient en fait à fonder notre politique sur une analyse de la réalité, et non pas sur des considérations plus ou moins fumeuses sur ce dont « le peuple à besoin » et qui aboutit à plaquer sur « le peuple » les revendications des cadres du PCF, c’est à dire, celles des classes moyennes.

Parce que je pense que la politique n’a pas de sens si elle n’agit pas sur la réalité, j’exclus par avance les deux premières orientations : l’une entraine l’abandont de tout espoir d’action collective en tant que Parti, l’autre rappelle le mot de Valéry selon lequel pour éviter de se salir les mains le seul moyen est de ne pas en avoir. Concentrons nous donc sur la troisième orientation, la seule qui à mon avis justifierait qu’il y ait un Parti communiste.

Tout d’abord, il est clair que pour retrouver un poids sur le réel, il faut s’appliquer à reconquérir au nom du Parti (et non pas au nom de telle ou telle personne) les différents leviers de pouvoir perdus ou confisqués par les « notables », et notamment le levier syndical. Le mythe de l’indépendance politique de l’activité syndicale doit être clairement abandonné : le syndicat a besoin d’un prolongement politique, et le parti politique qui défend le monde du travail a besoin d’un prolongement syndical.

Ensuite, il faut clairement institutionnaliser le Parti. Il faut se doter de véritables statuts, rédigés non pas en fonction de la communication externe mais du fonctionnement interne. Les statuts doivent instituer des directions capables de diriger, et des mécanismes de contrôle capables de contrôler. Ils doivent préciser clairement les droits et les devoirs des adhérents comme des dirigeants et des élus, et prévoir les contrôles et les sanctions pour ceux qui ne s’y conformeraient pas. L’anarchie savamment instillée depuis le 28ème congrès a permis la dérive actuelle vers une féodalité de « notables ». Cela doit cesser si le PCF doit survivre comme organisation politique.

Il faut aussi se lancer dans un programme ambitieux de formation des militants. L’appareil de formation de militants et de cadres est aujourd’hui en ruines. Dans un parti d’analphabètes politiques (et il faut bien se rendre à l’évidence, le PCF en est là) le « libre débat », la « libre élaboration » et la démocratie interne sont des formules creuses. La démocratie et la liberté commencent lorsque les militants peuvent faire des choix informés. Et ce n’est pas par hasard si l’ignorance a toujours été le meilleur allié des régimes autoritaires.

Et finalement, il faut se poser la question des rapports avec les autres organisations politiques et notamment avec le PS. Là encore, il ne faut pas hésiter à mettre en cause les dogmes : il faut arrêter de prétendre qu’une alliance nécessite un accord sur des idées. Une alliance est une question de tactique. Une alliance est un simple contrat, par lequel les partenaires s’obligent à faire ou ne pas faire certaines choses . Point à la ligne. On n’a pas besoin de s’aimer, de s’embrasser sur la bouche ou de prétendre qu’on est les meilleurs amis du monde. Tout juste qu’à un instant donné et pour un temps limité on a une convergence d’intérêts. De notre point de vue, une bonne alliance est celle qui permet au PCF de faire avancer ses projets avec un coût acceptable. Si l’alliance électorale avec le PS remplit ces conditions, alors il n’y a pas de raison de ne pas y consentir. Mais il n’y a aucune raison d’exclure des alliances plus à droite : on s’est bien alliés à De Gaulle du temps de la France Libre. C’est une convergence d’intérêts du même type qui a permis le rejet du traité constitutionnel européen en 2007. Et il n’y a aucune raison d’en avoir honte : on peut être en désaccord sur beaucoup de choses avec certains courants de la droite, et partager avec eux certains points de convergence. Pourquoi ne pas s’unir alors avec eux pour faire avancer ces points-là ? En quoi serait-il « honteux » de voter avec la droite telle ou telle loi des lors qu’elle nous paraît positive ?

Le PCF ne doit pas continuer à se laisser enfermer dans la logique de guerre civile des gauchistes. Les accords tactiques, les rapports avec les autres doivent être régis non pas par des principes sacrés, mais par une saine analyse de nos propres intérêts et du rapport de forces. A l’heure de conclure un accord avec n’importe quelle autre organisation (et le PS n’est qu’un cas particulier), il faut mettre dans la balance ce qu’on y gagne et ce qu’on y perd. Si l’addition nous convient, alors il n’y a pas de raison de s’en priver. Et si elle ne nous convient pas, il n’y a pas de raison de faire des sacrifices. Et ces choix doivent être expliqués à nos adhérents et à nos électeurs sans fausse honte et sans faux semblant. Si on explique à notre électorat qu’on appelle à voter pour le candidat socialiste en échange de tel ou tel engagement, notre électorat le comprendra parfaitement. Lui raconter qu’on vote pour le PS parce qu’on est d’accord sur presque tout ou parce qu’il faut « battre la droite » à tout prix, c’est prendre nos électeurs pour des imbéciles. Et c’est comme ça qu’on se retrouve à 1,9%.

Et maintenant, le couplet pessimiste

Je ne me fais guère d’illusion sur la possibilité que les propositions que je fais plus haut soient retenues, ou même que les diagnostics que je fais soient entendus. Et cela pour plusieurs raisons :

Tout d’abord, parce que des forces considérables poussent le PCF vers une vision « notabiliaire » de la politique. Aujourd’hui, ce sont les élus qui pour l’essentiel tiennent les cordons de la bourse, que ce soit parce que le reversement des indemnités représente une partie importante du budget, ou par les possibilités qu’ils ont à distribuer la manne municipale, régionale ou départementale. Beaucoup de permanents sont déjà des élus, et ceux qui ne le sont pas ne voient souvent pas d’autre voie de salut. Or, la capacité du PCF a peser dans l’échiquier politique nécessite une unité dans le discours et dans l’action des élus qui est impensable sans une certaine discipline. Et il sera très difficile d’imposer une telle discipline à des élus devenus tout-puissants et à des permanents terrifiés par la perspective de perdre leur gagne-pain.

Ensuite, parce que la composition sociologique du PCF n’est pas favorable. La quasi-disparition des militants ouvriers et des organisations dans l’entreprise et le poids des classes moyennes (notamment parmi les jeunes adhérents, en grande majorité étudiants) est un terreau fertile pour le gauchisme et pour les lobbies « sociétaux ». Après avoir flatté pendant des années la toute-puissance des militants en les persuadant que toutes les paroles se valent, il sera difficile de persuader les militants que la parole de « ceux qui savent » a une valeur et qu’il faut se former avant d’assumer des responsabilités. Après avoir flatté pendant quinze ans l’hédonisme, il faudra longtemps pour persuader les militants que militer peut être un plaisir, mais que c’est avant tout et surtout une discipline exigeante, qui amène souvent à faire des tâches désagréables, ingrates et ennuyeuses. Le militantisme ne peut pas, contrairement à ce que les directions "mutantes" ont soutenu, une fête permanente.

Enfin, parce que comme je le disais en introduction, le PCF est maintenant trop affaibli pour espérer une récuperation. Même si l’on décide une véritable politique de formation, ou trouvera-t-on les formateurs ? Même si l’on décidait de réfléchir à un véritable projet, où trouver les dirigeants et des participants capables de conduire une telle réflexion ? A supposer même que les directions prennent conscience des problèmes (et il y a de quoi être pessimiste là dessus…), auraient-elles la force et la compétence pour les affronter ?

Mais surtout, je pense que ces avertissements ne risquent pas d’être entendus parce que le PCF est aujourd’hui incapable de se remettre en question. Parce que ses militants refusent de regarder la réalité en face. Parce que la réaction devant un bilan sérieux de la situation sera toujours du style « faux pas exagèrer », « c’est faux de dire qu’on a pas un programme », « les résultats ne sont pas si mauvais que ça », « on détecte un frémissement », « on a fait XXX adhésions de plus que l’année dernière », etc. On l’a fait après la claque de 2003, on l’a refait après la claque de 2008. De « congrès inédite » en « congrès inédite », on s’est refusés à examiner les problèmes, préférant se réfugier toujours dans l’optimisme béat.

Voici pour les difficultés. Sont-elles insurmontables ? L’avenir le dira.

Descartes

Publié le 1/8/2008 sur Alernativeforge.org

Messages

  • Ben mon viaux, j’ignore qui tu es...

    Mais si du Congrès il ressort la moitié de ce que tu écris aujourd’hui je reprend ma carte illico.

    G.L.

  • Au pied du mur... ou devant le précipice

    Je ne vois pas ce que ça change....Mais allons -y...

    Le PCF et son influence

    Avant d’aborder les questions de fonctionnement interne du PCF et les questions stratégiques, il importe de savoir ou nous en sommes, et quels sont les leviers à notre disposition. Et pour cela, il faut s’intéresser à la place qu’occupe le PCF dans la France d’aujourd’hui.

    Drôle de choix de commencer une contribution à un congrès du premier parti communiste en France par des sujets aussi éloignés de la lutte des classes, si proches du Prince : l’influence, la stratégie... ah oui....

    Force est de constater que le PCF n’a aujourd’hui aucun poids sur le cours des affaires au plan national. Je mets au défi quiconque de me montrer un seul exemple de situation ou le PCF ait pesé dans la conception ou dans la réalisation d’une politique publique à l’échelon national. Oui, le PCF a appelé à voter « non » au référendum sur le TCE. Mais l’électorat du PCF aurait voté « non » de toute façon, quelque fut la position du Parti. Oui, le PCF a participé aux mobilisations contre le CPE, mais là encore il n’a fait que suivre ses troupes, et le résultat aurait été le même si le PCF n’avait pas participé. Cette faiblesse est tellement admise qu’en 2007 la direction du PCF n’a même pas cherché à négocier les termes de son appui à Ségolène Royal : MGB l’a annoncé le soir du premier tour sans même prendre la peine de réunir les instances du PCF ou de poser des conditions.

    Certes, certes, sur ce triste constat nous sommes à peu près d’accord.

    On a du mal à croire aujourd’hui qu’il y a vingt ans on ouvrait un journal télévisé de 20h en présentant un « communiste dissident » témoignant visage masqué sous le pseudonyme de « Jean Fabien » sur les débats en cours dans la direction du Parti. Dans les années ’80 cela avait un sens, parce qu’une décision du Bureau Politique du PCF pouvait changer beaucoup de choses. Aujourd’hui, cela ne pourrait plus arriver tout simplement parce que les débats de la direction du Parti n’ont aucun effet sur le réel.

    Ah ah ah !!! Et malheureusement, non, on n’a aucun mal à le croire....je te rassure... "Dans les années 80 cela avait un sens" ?!!!! C’était tout à fait justifiable, normal donc, ceci expliquant cela ?

    En fait, les positions du PCF n’ont politiquement plus aucune importance parce que le PCF n’a plus aucun levier pour peser sur les évolutions en cours. Au cours des vingt dernières années, il a perdu les deux éléments qui ont fait sa force depuis les années trente jusqu’aux années 1980, à savoir, le relais syndical et la discipline de son électorat et de son appareil militant.

    Mais dis donc, quelle réflexion de haute volée - "le relais syndical" et "la discipline de son électorat et de son appareil militant" ont disparu....Nostalgie, quand tu nous tiens....C’était si bien "avant"....Le syndicalisme comme relais du communisme ? Mais quel communisme ? Et dans quelles conditions ? Je croyais qu’on en avait fini avec cette vieille lune ! Manifestement non - j’espère pour toi que tu as plus de 60 ans ....sinon, c’est grave.

    La perte du relais syndical a été acquise dans le sillage du 28ème congrès, lorsque la direction du PCF s’est recentré sur la problématique électorale et médiatique et a fait passer au deuxième plan les questions syndicales. Le ralliement du PCF au dogme de « l’indépendance syndicale » n’a été que la traduction concrète d’un mouvement qui a vu le PCF abandonner sa base ouvrière traditionnelle pour se lancer à la conquête des classes moyennes.

    L’échec de cette stratégie était prévisible : en privant la classe ouvrière d’une représentation politique, elle a abouti en fait à une politisation de l’organisation syndicale. Aujourd’hui, c’est le syndicat qui négocie avec le gouvernement des dispositions législatives sur la durée du travail, la fiscalité ou l’organisation de la protection sociale qui sont éminemment politiques. Et cette politisation du syndicat se traduit nécessairement par une dépolitisation du Parti, dont l’influence dans les rapports de force qui touchent le domaine économique et social est devenue totalement négligeable. Le dogme de « l’indépendance syndicale » a privé le combat syndical de son relais politique et le combat politique de son « muscle » syndical.

    Je vois que ça continue dans le grand délire bureaucrate, stalinien pur sucre...Georges, Maurice,Joseph, où êtes vous ?????!!!!

    Le deuxième levier qui faisait la puissance du PCF était l’encadrement par un appareil militant solide d’un électorat discipliné. Je sais que dans le climat gauchiste qui règne au Parti cette remarque risque de déplaire, mais il faut bien comprendre que dans une négociation politique, ce que peut obtenir la direction d’une organisation dépend rigoureusement d’un rapport de forces. Et que ce rapport de forces est liée à la capacité qu’à le négociateur à mobiliser les ressources de son organisation. Un Parti dont les électeurs suivent rigoureusement les consignes peut négocier des contreparties à son soutien, parce que la décision de refuser le soutien aurait un effet dans les isoloirs. Alors qu’un Parti dont les électeurs n’en font qu’à leur tête (ou pire, un Parti qui suit ses électeurs) n’a rien à négocier, parce que sa position n’a aucune influence dans le résultat du vote.

    Un seul mot pour qualifier la personne qui se prétend communiste et qui OSE encore écrire des choses pareilles : FACHO.

    Ta discipline, tu sais où tu peux te la mettre, "Descartes" ?

    Quant au climat gauchiste (gauchisme où tu omets manifestement de classer le stalinisme que tu tentes à grande peine de faire renaître) - je me marre encore plus quand je lis que tu confonds discipline militante et discipline des électeurs - si à la rigueur on peut discuter du premier terme, sauf à assimiler électeurs du PCF et militants du PCF, tu fais comment pour "discipliner les électeurs" ??? A la baïonnette ? A la kalach’ ?

    Sur le plan local, on pourrait croire que l’influence du PCF reste forte, notamment du fait du réseau d’élus locaux toujours relativement nombreux. Mais en fait, il n’en est rien. Les « élus communistes » sont élus d’abord, et communistes ensuite. Le PCF n’a en fait que peu de prise sur eux, parce qu’ils sont élus essentiellement sur leur propre nom, et seulement accessoirement grâce à l’appui du Parti. En fait, ce sont souvent les élus qui contrôlent les structures locales du PCF, parce que ce sont eux qui détiennent l’accès aux médias, la distribution des prébendes et les cordons de la bourse.

    Il est donc illusoire de croire que les élus sont des relais d’influence du PCF, diffusant ses idées et contribuant à créer un rapport de force local en sa faveur. Chaque élu est une île, et la meilleure démonstration est le manque absolu d’action concertée lorsqu’un élu est attaqué électoralement : lors des dernières municipales, le PS a pu ainsi se maintenir au deuxième tour contre des élus communistes sans que le PCF ne songe même pas un instant à prendre des mesures de rétorsion. Et ce n’est pas la faute de la direction : combien d’élus communistes auraient accepté de rompre leurs alliances locales pour obéir à une consigne nationale ? Chacun fait sa cuisine électorale chez lui, comme si le Parti n’existait pas au niveau national.

    Ahlàlà, dis donc ça te démange hein... Discipline, rétorsion, EIN ZWEI DREI !

    Le PCF prendre des mesures de rétorsion contre le PS ??????? Attends moi deux secondes s’il te plaît, je me gausse....Quant au "ce n’est pas la faute de la direction" à qui tu envoies des volées de bois vert à tour de bras, je te trouve étonnamment tranquille et prompt à la disculper sur ce sujet - pourquoi ? T uas des amis députés communistes ?!

    Sur le plan des idées, le PCF à longtemps exercé une « l’hégémonie idéologique » (au sens gramscien du terme) sur l’ensemble de la gauche. On se définissait pour lui ou contre lui, mais jamais sans lui. On pouvait être orthodoxe ou hétérodoxe, mais pas indifférent. Et c’est pourquoi les prises de position du PCF étaient discutées et faisaient l’objet d’exégèses favorables ou défavorables, partisanes ou indépendantes, mais n’étaient jamais tenues pour quantité négligeable. Le vocabulaire est de ce point de vue révélateur : il y avait les communistes, et il y avait « la gauche non-communiste ».

    Tu ne veux pas laisser ce pauvre Gramsci tranquille, lui qui a passé des années dans un cachot ; lui qui est mort à cause d’un type dans ton style, le très moscovite Togliatti, premier stalinien d’Italie ? Lui que les staliniens italiens ont toujours traîné dans la boue ?

    Dis moi, ô grand gourou, qu’est ce qu’aurait été un PCF sans URSS ? Qu’est ce qu’aurait été un PCF sans le Komintern, tu peux me dire ? Ce qui faisait paniquer la droite, ce n’était nullement le PCF, mais l’URSS ! Tant que l’URSS restait tranquille, la droite et les capitalistes savaient parfaitement qu’ils n’avaient rien à craindre du PCF - il n’y a hélas , que les ouvriers et les prolétaires qui ont été leurrés.

    Mais comme la droite l’a très vite et très justement bien analysé dès 1944 , où nos camarades ont été contraints , en France et en Italie, de rendre les armes pour faire place aux Américains et à la droite gaullienne, comme la droite l’a constaté en 1968, l’URSS n’a jamais eu la moindre intention de favoriser une quelconque révolution en Europe, ni l’émergence d’un vrai pouvoir socialiste ! Allons de quoi parles -tu et où as tu appris l’histoire mon cher ?

    L’influence intellectuelle du PCF s’étendait au reste de la gauche par le biais de son appareil de formation, qui a formé non seulement des cadres communistes, mais aussi les cadres qui officiaient dans beaucoup d’autres organisations de gauche. La gauche parlait un langage commun dont la source de référence était au PCF. Beaucoup d’organisations ont d’ailleurs copié la construction et les techniques de formation des écoles du Parti. En complément au système de formation, il y avait des structures de recherche (l’Institut Maurice Thorez, l’Institut de Recherches Marxistes) et un ensemble éditorial permettant de diffuser les travaux.

    Tu es vraiment à côté de la plaque - la seule et unique force du PCF c’était que les travailleurs lui faisaient confiance et qu’ils étaient prêts à se mobiliser à la minute près pour une tentative révolutionnaire. La force du PCF c’était NOTRE MASSE à nous ! C’était la confiance que nous lui accordions. A tort. Formation formation....Ca formait quoi ? Des apparatchiks ? Des permanents ? Des futurs nantis....Arrête de me faire rire toi. La formation, la vraie, on se la faisait entre nous. A l’usine. Dans les bureaux. Sur les chantiers.

    Rien de ceci ne subsiste. Non seulement l’appareil de formation a été rasé, mais on a rejeté ce qui fait le fondement de toute formation, à savoir la hiérarchie qui existe entre « ceux qui savent » et « ceux qui ne savent pas », en postulant que dans les débats du Parti toutes les paroles se valent (et en fait, que la parole de « ceux qui sont dans l’action » vaut plus que toutes les autres…). Et corrélativement, le PCF a cessé de produire des idées pour suivre les idées des autres (souvent en s’excusant de ne pas les avoir suivi plus tôt…). Quel nouveau concept a produit le Parti dans les dix dernières années ? Même dans le domaine sociétal, que le Parti a embrassé avec l’enthousiasme des nouveaux convertis, on ne fait que reprendre le vocabulaire et les raisonnements des autres. Prenons un exemple : qu’est ce qui différencie fondamentalement le féminisme du PCF de celui du MLF ou des féministes radicales made in USA ? Où est la nouveauté, l’apport original de la réflexion communiste ? Le PCF n’exerce plus de magistère intellectuel parce qu’il se contente de reprendre chez les autres les idées qui lui paraissent « populaires », sans se donner les moyens d’une création autonome.

    Tu vas décidément de plus en plus loin, sans scrupule. Encore heureux qu’un PArti soi disant communiste ne produise pas d’idées....Il serait déjà capable d’analyser correctement la réalité, avec des concepts simples (lutte des classes, par exemple, tu sais tu n’as pas encore prononcé une seule fois ce mot dans tout ton vomi autoritariste) ce serait bien....

    En examinant donc les leviers d’influence du PCF on est obligé de conclure que si tel ou tel élu communiste conserve quelque influence personnelle le Parti, en tant qu’organisation, a perdu pratiquement toute capacité d’influencer la vie politique. L’action communiste est devenue aujourd’hui essentiellement testimoniale, c’est à dire, une manière pour les militants de témoigner de leur révolte, mais sans que cela ait d’effet tangible sur la réalité. Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

    Où en sommes nous aujourd’hui de notre organisation ? Paradoxalement, on ne trouve réponse à cette question dans aucun des documents préparatoires au congrès. Et pourtant, le tableau est suffisamment sérieux pour qu’il mérite qu’on s’en occupe :

    Il est impossible de savoir exactement quel est le potentiel militant actuel du PCF. Le nombre de cartes n’est pas significatif, puisque depuis l’introduction de la carte « permanente », on peut continuer à compter comme adhérent une personne aussi longtemps qu’elle n’a pas fait le geste formel de renvoyer sa carte. Le nombre de mois de cotisation perçus serait plus significatif, mais il n’existe à ma connaissance pas de chiffres fiables publiées sur le sujet. Mais si l’on se fie à l’activité visible des communistes, on peut se poser des questions, tant sur le nombre de militants que sur leur motivation.

    Où en êtes vous ? Tu veux une réponse ? Allez, disons, 80 000 adhérents et à peu près 15 000 militants actifs... Voilà, je ne pense pas me tromper. C’est tout ce qui te préoccupe ?

    L’appareil de formation du PCF est en ruines.

    Encore heureux, vu ce qu’il a produit ! Des monstres, allant de P Zarka ou MP Vieu, à R Hue en passant par G Marchais.... et toi, "Descartes", bien sûr....

    Les écoles fédérales sont devenues rares, et les écoles de section encore plus. Je n’ai par ailleurs connaissance d’aucune action de formation politique nationale.

    Le PCF ne dispose pratiquement plus d’organes d’expression publique et d’édition qui lui soient propres. Avec la disparition de Messidor/Editions Sociales et la « privatisation » de l’Humanité, le PCF ne peut s’exprimer que grâce à la bonne volonté d’autres qui, comme on peut le voir dans l’Huma, se réservent le droit de privilégier telle ou telle « tendance ».

    Et c’est fini ? On ne peut rien re-créer ? Et ici, Bellaciao, c’est quoi pour toi ??? Puisque tu y publies si généreusement ta contribution ?....

    Les organisations de proximité sont en déshérence, notamment dans les entreprises. Les cellules ont été supprimées. Les sections ne vivent souvent qu’en période électorale, et n’ont pas de véritable activité de masse en dehors de ces échéances. Même dans une grande entreprise publique comme EDF, les communistes sont totalement absents des débats à l’intérieur de l’entreprise.

    C’est faux ! Les communistes ne sont pas absents -je pense même que nous n’avons pas été aussi nombreux.Depuis longtemps. Ce sont les militants du PCF qui sont absents - et pour cause....En même temps, je leur déconseille de se pointer chez EDF s’ils ne veulent pas repartir avec du goudron et des plumes compte tenu de la politique du PCF sous la "gauche plurielle"....

    Les instances formelles de décision collective (assemblées de section, comités départementaux, comité national) sont devenues des usines à parlottes, ou l’on refait le monde en dehors de toute considération réaliste sur les moyens de traduire les décisions en actions. Des rapports souvent indigents (celui d’O. Dartigolles analysant les résultats électoraux en est la parfaite illustration) suivis d’une suite d’interventions n’ayant aucun rapport les unes avec les autres est l’ordinaire.

    C’est vrai que O. Dartigolles, comme pitre, est le bouc émissaire idéal - mais est-il le seul ? Heureusement que toi, tu es là, un type qui ne parle pas pour ne rien dire hein ? Un type qui s’écoute parler et qui se masturbe à se lire et à se relire dans des phrases creuses, jusqu’à la nausée...

    Des directions (exécutifs de section, de fédération, exécutif national) qui ne dirigent rien, conscientes souvent des faibles marges de manœuvre dont elles disposent entre une base militante découragée, des « tendances » qui s’affrontent pour gagner des territoires et des « notables » tout-puissants qui mènent leur barque comme ils l’entendent.

    C’est reparti pour le délire fascisant....Direction , discipline....

    Bilan sévère, me direz vous ? Peut être. Mais il faut un jour devenir adulte et regarder la réalité en face.

    Oh oui Maîtresse Domina, fais moi mal....

    Pendant que nous discutons (depuis quinze ans !) sur le sens du mot communisme, que nous débattons s’il faut commencer par les fins ou finir par les commencements, le navire coule. Comment pourrions nous demain être crédibles pour gouverner le pays, quand nous ne sommes pas capables de nous gouverner nous-mêmes ?

    Mais Heureusement qu’aujourd’hui le PCF n’est pas en état de gouverner la France tel qu’il existe !

    L’éternel débat sur « le communisme » : commencer par le commencement…

    Plus une organisation perd la capacité d’agir sur le présent, et plus elle s’acharne à fabriquer des utopies futuristes. Le PCF n’échappe pas à cette règle : il n’y a qu’à voir la floraison de débats sur « ce que c’est le communisme », sur « ce que c’est d’être communiste aujourd’hui » et autres questions du même acabit. Peut-être le meilleur exemple de cette tendance est le livre de Lucien Sève, livre où il soutient que tous les malheurs du PCF ont pour origine sa polarisation sur la construction du socialisme vécu comme étape intermédiaire vers le communisme, au lieu d’avoir consacré ses efforts à passer au communisme directement.

    C’est vrai quoi, on s’en fiche de définir, de questionne,r d’analyser, l’objet politique....Nous sommes des branleurs hein ? Toi, tu nous ficherais tout ça au carré, vite fait bien fait....

    Ces débats ont aujourd’hui un côté largement surréaliste : dans l’état où se trouve aujourd’hui le Parti, est-il vraiment prioritaire de se poser les questions de savoir si Lénine a trahi Marx, s’il faut « dépasser » le capitalisme plutôt que de « l’abolir » et si la transition du capitalisme au communisme directement est possible ? Est-ce que quelqu’un croit vraiment que si les français se détournent du PCF c’est parce qu’ils ne sont pas satisfaits de ses réponses à ces questions ?

    Non non tu as raison, vraiment, on s’en fout de tout ça - passons directement à la kalachnikof et au goulag.

    Bien sur que non. Si les français se détournent du Parti, c’est parce qu’il s’est montré incapable de proposer une alternative CREDIBLE ici et maintenant. Et par « crédible », il faut entendre une alternative qui soit globale, qui tienne compte des contraintes de la réalité et qui soit accompagnée par une stratégie réaliste pour y parvenir.

    Da tavaritch ! Vive la realpolitik. Je suis curieux de savoir ce que ça va donner ton histoire... Les capacités d’action "réalistes" (selon toi) me semblent pour le moins compromises !!!!

    On a trop longtemps sacrifié à des slogans stupides du type « battre la droite », comme si la défaite de la droite était souhaitable quelque en soient le prix ou les conditions. On a toujours tort de se définir par rapport à l’adversaire. Notre but, ce n’est pas de faire reculer ses idées et ses projets, mais de faire avancer les nôtres. Encore faut-il en avoir, des idées et des projets. Et c’est là que le bât blesse : si l’on a fait de « battre la droite » l’alpha et l’oméga de notre projet politique, c’est précisément parce qu’on n’a plus de véritable projet. Oh, bien sur, on a quelques slogans vagues du style « sécurité emploi formation » ou « des papiers pour tous », mais rien qui puisse constituer un projet crédible qui donne envie aux français de nous suivre. Alors on se contente de diaboliser l’adversaire… avec les résultats désastreux qu’on peut constater tous les jours : on ne peut lire un document du PCF sans retrouver Sarkozy à toutes les sauces. Mais pour changer les choses, il ne suffit pas de convaincre que Sarkozy est méchant. Il faut apporter la preuve que nous saurions faire mieux que lui si nous étions à sa place. Et cela, nous en sommes, pour le moment, incapables.

    Certes,certes... Néanmoins ne pas oublier d’être contre et de se battre contre quand même hein , mon petit père des peuples ?

    C’est à la définition d’une telle alternative que le PCF devrait consacrer les maigres forces qui lui restent, au lieu de dépenser du temps et de l’argent dans des débats sans rapport avec les problèmes du jour. Quand on est sur le Titanic, il faut savoir ou se trouvent les priorités.

    Tu as pensé à proposer une carte à Léo Di caprio et à Céline Dion ?

    Et la priorité, aujourd’hui, n’est pas à la construction immédiate du communisme, mais à l’enracinement du PCF dans la réalité de notre temps, qui est celle d’un capitalisme qui n’est pas près de céder la place.

    Mais qu’est ce que ça veut dire, ta soupe, nom d’une pipe ??

    Rien. C’est du vent. Du blabla. Comme les communiqués du PCF mais en mieux écrit plus construit, soit.

    Pour généraliser le propos, il faut dire que le débat byzantin sur le sexe des anges (ou plutôt sur le « sexe du communisme », dans le cas présent) n’est pas le seul distracteur qui pollue le travail politique dans le PCF. La même chose peut être dite des éternels débats sur les « erreurs », « retards » et « crimes » associés à l’histoire du PCF. Au risque de paraître iconoclaste, je pense qu’il faut laisser les déviations idéologiques de Lénine ou de Staline, les procès de Moscou, l’affaire Barbé-Célor, l’exclusion de Marty, de Tillon ou de Juquin aux historiens. En termes de politique, pour reprendre les termes de Brassens, « tout le monde s’en fiche à l’unanimité », à l’exception peut-être de quelques anciens rancuniers qui veulent encore régler quelques comptes. L’expérience de la période Hue a montré, s’il en était besoin, qu’en politique on ne gagne rien à se frapper la poitrine en permanence. Mais le temps et l’énergie dépensés à présenter des excuses à dieu et à tous ses saints est du temps et de l’énergie perdus pour d’autres tâches bien plus prioritaires.

    Oui oui, tiens, laissons toutes ces saloperies à des experts patentés, notoires, qui nous dirons ce qu’ils en pensent....Qui s’en fout ? Les prolos ? Oui, presque tous. Mais les militants, les communistes ? Ca ne les intéresse pas ? Ont-ils tort de s’y intéresser ?

    Un autre distracteur est constitué par les questions sociétales exploitées par les différents « lobbies » enquistés dans l’appareil du PCF. La condition des LGBT dans notre société est certainement une question très intéressante. Mais est-elle une question POLITIQUE, qui doit être prioritaire dans l’activité d’un parti communiste ? Je n’en suis pas convaincu. Et la même chose peut être dite à propos du « féminisme radical » (ou « féminisme de genre », pour reprendre l’expression anglo-saxonne, puisqu’après tout ces idées viennent d’outre Atlantique…) : Est-ce que le temps dépensé à mettre les textes de congrès sous une forme « neutre » (vous savez, le –e-s ajouté à la fin de chaque mot, sans compter les « ils ou elles »…) n’aurait pu être employé à des choses plus utiles ? Est-ce que les considérations fumeuses sur le « patriarcat » ou les « rapports sociaux de genre » aident en quoi que ce soit à formuler une alternative crédible ? J’en doute très sérieusement.

    Tu es un bouffon mon camarade, laisse moi te le dire - si pour toi la question LGBT est une question "sociétale" c’es tque t’as rien pigé de rien du tout.

    La lutte contre TOUTES les discriminations est un IMPERATIF communiste de base, premier, car les discriminations, les communautarismes nourrissent les divisions entre travailleurs et empêchent l’union des prolétaires.

    Il faut commencer non pas par les fins, mais par le commencement. Et au commencement, outre le verbe, il y a la capacité à analyser la réalité et à élaborer des stratégies et des tactiques permettant, ici et maintenant, de la changer. Si le peuple ne reconnaît pas aux communistes cette capacité, alors les meilleures intentions et les propositions les plus alléchantes ne serviront à rien.

    Ah ah ah !!! Elle est bonne celle- là tiens.

    Les mutations de la classe ouvrière

    La reconquête d’un espace politique passe donc nécessairement par la construction d’un rapport de force, qui permette au Parti en tant qu’organisation de peser tant dans ses rapports avec ses partenaires comme avec ses adversaires. Et pour un Parti communiste, cela est inséparable de ses rapports à la classe ouvrière.

    Quel rapport entre le titre de ce chapitre et la suite de ton exposé ? Qui a muté, au fond ? Et comment ?

    A la Libération, le PCF est sans contestation le parti ouvrier par excellence. Non seulement les ouvriers représentent une partie importante de son électorat et de ses effectifs militants, mais surtout il assume une position incontestée de représentant politique de la classe ouvrière. Ce rôle lui est reconnu tant par ses partenaires que par ses adversaires : en 1968, par exemple, le gouvernement a cherché à s’assurer de la position du PCF considérant que c’était un élément décisif dans la négociation avec la CGT et avec les ouvriers en grève.

    "PArti ouvrier" ? C’est quoi ça ? Moi je connais le parti communiste, mais le parti ouvrier... Ah si, c’est LO ! ou le PT, non ?

    Les années 60 et 70 marquent une évolution importante de la classe ouvrière. Les systèmes de redistribution mis en place à la Libération et le développement économique des « trente glorieuses » ont beaucoup augmenté le niveau de vie de la population, toutes couches confondues. L’ouvrier de 1848, qui n’avait « rien à perdre, que ses chaînes » est remplacé par un ouvrier dont les conditions de vie se sont améliorées, qui a accès à un certain nombre de biens « supérieurs » (voiture…) et à un niveau d’éducation et de qualification de plus en plus haut. Des progrès auxquels la classe ouvrière n’entend pas y renoncer au nom d’une « révolution » chaque fois plus théorique. Le discours de guerre civile, qui marque la gauche radicale jusqu’aux années 1940 est alors rejeté par la masse ouvrière, qui demande à ses dirigeants une vision politique qui intègre les conquêtes des trente glorieuses. Le PCF repondra à cette demande avec le « socialisme aux couleurs de la France », un discours qui essaye une synthèse entre la tradition politique des Lumières (colbertiste, jacobine et démocratique) avec les principes du socialisme marxiste. C’est grâce à cette synthèse que le PCF conservera la confiance et l’adhésion d’une fraction importante de la classe ouvrière et restera un « poids lourd » dans les débats politiques nationaux jusqu’au début des années 1990.

    Et vas-y que j’étale ma science....blablabla.... T’es ouvrier toi, Môssieur le philosophe spécialiste en histoire ? C’est parce que les prolétaire,s et notamment les ouvriers ne savaient pas où se jeter mais avaient encore conscience qu’ils devaient s’organiser politiquement, qu’ils sont restés au PCF. Ils ne pouvaient pas aller ailleurs dans une perspective politique. "Yaka fokon" ....

    Cette vision le conduira au contraire à une rupture avec des larges secteurs intellectuels et avec la jeunesse des classes moyennes, qui rêve toujours (on le verra en 1968) d’une « révolution » conçue en termes de guerre civile. Paradoxalement, le PCF perdra le contact avec ces secteurs non pas parce qu’il serait resté à un discours et des valeurs des années 50, mais parce que ces secteurs voulaient renouer avec le romantisme révolutionnaire des années 30.

     ??? Le romantisme révolutionnaire des années 30 ???? Qu’ets ce que c’est que cela ? C’est qui ? C’est où ?

    Pendant toute la période Marchais, le PCF n’a jamais perdu de vue le fait que sa capacité à influencer les politiques au niveau national étaient intimement liées à ses liens avec la classe ouvrière.

    Oui oui - mais en réalité surtout à l’URSS.

    Ces liens de confiance lui permettaient d’une part de disposer d’un électorat discipliné, précieux à l’heure de négocier avec ses partenaires à gauche, et d’une capacité de mobilisation, notamment à travers ses relais syndicaux, permettant de créer un rapport de force avec les gouvernements en place. Cette position lui a aussi attiré l’accusation d’ouvriérisme, et la rancune des intellectuels qui lui ont reproché de ne pas tenir compte suffisamment d’eux.

    L’union de la gauche à marche forcée, puis sa rupture, brutale, et toutes ces cagades, c’est pas MArchais ?

    Avec le départ de Marchais et le 28ème congrès, tout cela change radicalement : le PCF se recentre alors spectaculairement sur les classes moyennes, ce qui se traduit par la mise au deuxième plan des questions sociales et économiques devant les débats « sociétaux ». Il suffit de relire les textes pour constater que les questions éminemment politiques du salaire, de l’emploi et de la protection sociale des salariés passent derrière des questions telles que le féminisme, l’homosexualité, l’antiracisme. Une vague « lutte contre toutes les dominations » remplace la lutte contre l’exploitation du travail par le capital.

    Ca te fait VRAIMENT chier hein que le PCF défende "les gouines et les pédés", non ?!

    Ce processus ne doit rien au hasard : L’enrichissement relatif de la classe ouvrière et son accès à un meilleur niveau d’éducation implique un plus haut niveau d’exigence politique. On ne peut plus se contenter pour mobiliser la classe ouvrière d’arguments du style « au secours, la droite revient ». Le débat actuel sur les retraites illustre parfaitement ce problème : Il ne fait aucun doute que les reformes proposées par le gouvernement vont contre l’intérêt de l’ensemble du monde ouvrier. Et pourtant, devant l’argument rationnel de la droite (allongement de la durée de vie, renversement de la proportion cotisants/retraités), la gauche en général et le PCF en particulier n’ont opposé que les pétitions de principe et des propositions vagues sans le moindre chiffrage. Conséquence : la mobilisation ouvrière sur la question est insignifiante. Il serait d’ailleurs difficile au PCF d’expliquer que d’autres solutions existent alors qu’il a participé à des gouvernements qui ont mis en œuvre des solutions du même type que la droite. La relative passivité de la classe ouvrière sur cette question montre qu’on ne peut plus mobiliser la classe ouvrière sur un pur discours de peur. Si l’on veut représenter le monde ouvrier, il faut trouver autre chose.

    Dans ton constat tu n’oublierais pas des petites questions légèrement importantes : absence de démocratie prolétarienne au sein même du PCF ? trahison des intérêts de la classe ouvrière et des prolétaires avec le PS ? Et j’en passe !

    Face à cette difficulté, la direction du PCF à choisi de laisser de côté la classe ouvrière et à faire jouer le rôle que celle-ci jouait naguère à d’autres groupes sociologiques. D’un côté, les « minorités agissantes » : LGBT, féministes, « minorités visibles », etc.. De l’autre côté, toute la galaxie des « sans » : sans-papiers, SDF, etc.. La raison de ce choix est que ces groupes sont faciles à mobiliser : les « minorités agissantes », parce qu’elles sont constituées par l’activisme, les « sans » parce que, comme les ouvriers de 1848, ils n’ont rien à perdre. Et ces groupes partagent un élément essentiel dans la communication politique d’aujourd’hui : ils peuvent facilement être présentés dans le rôle de la « victime », ce qui dans le victimisme ambiant est loin d’être un détail négligeable.

    Parce qu’on ne peut pas être ouvrier et homo, ou ouvrier et femme, ou ouvrier et juif ? Première nouvelle !

    Cependant, mettre ces groupes à la place de la classe ouvrière condamne le PCF à l’impuissance politique. Les SDF peuvent occuper les berges du canal Saint Martin (conduits d’ailleurs par un « dirigeant » qui les quittera pour satisfaire aux exigences de sa carrière, comme quoi on peut être militant et savoir ou se trouvent les vraies priorités…), les LGBT peuvent défiler dans Paris. Dans la société du spectacle, ces coups médiatiques peuvent servir à faire voter quelques millions d’euros pour des abris de nuit ou des modifications du droit des successions. Mais lorsqu’on touche aux fondamentaux en matière économique et sociale, ces groupes n’ont aucun poids. Les « minorités agissantes » parce qu’elles ne sont pas constitués en tant que groupe par des intérêts économiques collectifs, et les « sans » parce qu’ils jouent un rôle marginal dans les rapports de production. Il ne faut jamais oublier que la division qui sépare le capital du travail est LA division fondamentale, celle qui en dernière instance organise toutes les autres. Les problèmes de la femme ouvrière ressemblent plus à ceux de l’homme ouvrier qu’à ceux de la femme bourgeoise, n’en déplaise aux féministes.

    Ton discours est absolument dramatique. Je ne pensais pas qu’il existait encore des gens comme toi au PCF - on n’est pas sortis de l’auberge....

    Quel rôle pour le PCF demain ?

    Le PCF est à la croisée des chemins. En fait, cette phrase « bateau » n’est pas vraiment juste : la croisée des chemins a été déjà dépassée depuis pas mal de temps, lorsqu’on a fait les choix du 28ème congrès. Il est difficile de savoir si ces choix sont aujourd’hui irréversibles, ou si le PCF peut encore revenir sur ses pas. Pour certains, le PCF est déjà un astre mort, dont la lumière nous arrive toujours, mais qui n’en émet plus. D’autres persistent à voir un espoir de renaissance. En tout cas, voilà à mon sens les options :

    Le PCF peut aussi continuer sur la voie qu’il poursuit depuis 1994 et qui lui a si bien réussi, en devenant un parti centré sur la question électorale, et ou la caste des élus et des « notables » fait et défait en fonction de ses intérêts particuliers. C’est le chemin poursuivi en son temps par le Parti Radical, et qui l’a conduit à devenir une quantité négligeable dans le champ des idées politiques. Ce serait la solution préférée d’une bonne partie des apparatchiks en place.

    Le PCF peut aussi choisir la voie « gauchiste », en renonçant aux alliances tactiques avec le PS et en se retirant dans le superbe isolement de la « gauche de la gauche » avec LO, la LCR et divers « alternatifs ». Et devenir comme eux (ou avec eux) une organisation de témoignage, permettant aux enfants des classes moyennes de se sentir « révolutionnaires » en collant le poster du « Che » dans leur chambre à coucher. En choisissant cette orientation, le PCF abandonnerait toute volonté de peser sur les rapports de production, se contentant du magistère des idées. Cette orientation semble compter avec l’appui d’une bonne partie des militants du PCF, et notamment des plus jeunes, nourris dans la vision « sociétale » de la politique.

    Quelle drôle de peinture de la réalité - on peut dire que tu dépeins les choses comme ça t’arrange, c’est bien commode tu me diras mais absolument antimarxiste - ce qui ne m’étonne guère....Enfin, avec ça, ta messe est dite...

    Le PCF peut redevenir une organisation ayant une influence sur la réalité. Cela suppose de donner la priorité aux questions économiques et sociales par devant les questions « sociétales ». Cela implique aussi de formuler un projet de société en tenant compte de l’état économique et de l’état d’esprit réel du monde du travail, et de construire une stratégie et une tactique politique crédibles pour y arriver. Ce qui revient en fait à fonder notre politique sur une analyse de la réalité, et non pas sur des considérations plus ou moins fumeuses sur ce dont « le peuple à besoin » et qui aboutit à plaquer sur « le peuple » les revendications des cadres du PCF, c’est à dire, celles des classes moyennes.

    Tu as une interprétation du matérialisme dialectique d’un simplisme, d’un révisionnisme, qui me laisseraient presque sans voix... J’attends toujours que tu nous expliques de ta hauteur ce qu’est "la réalité".... Merci.

    Parce que je pense que la politique n’a pas de sens si elle n’agit pas sur la réalité, j’exclus par avance les deux premières orientations : l’une entraine l’abandont de tout espoir d’action collective en tant que Parti, l’autre rappelle le mot de Valéry selon lequel pour éviter de se salir les mains le seul moyen est de ne pas en avoir. Concentrons nous donc sur la troisième orientation, la seule qui à mon avis justifierait qu’il y ait un Parti communiste.

    "JE PENSE" - Voyons, tu signes Descartes, mais René Descartes est mort il y a un certain temps déjà - qui est ce "JE" qui n’a même pas le cran de signer une contribution aussi fondamentale (je me marre) et qui déverse son venin de temps à autre ici et là ?

    Tout d’abord, il est clair que pour retrouver un poids sur le réel,

    Pffff.... mais quelle bêtise....On continue dans le révisionnisme marxiste de grande ampleur...

    il faut s’appliquer à reconquérir au nom du Parti (et non pas au nom de telle ou telle personne) les différents leviers de pouvoir perdus ou confisqués par les « notables », et notamment le levier syndical. Le mythe de l’indépendance politique de l’activité syndicale doit être clairement abandonné : le syndicat a besoin d’un prolongement politique, et le parti politique qui défend le monde du travail a besoin d’un prolongement syndical.

    Pour achever la CGT ? (nomme la au moins ! Mais non, tu as tellement conscience du ridicule, de l’impossibilité , de la nocivité de ce que tu avances que tu n’oses même pas dire les mots ! Un comble.) Pour fossiliser directement le peu de syndicalisme de classe qui subsiste en France ? Ah on, vraiment on aura tout lu....

    Ensuite, il faut clairement institutionnaliser le Parti. Il faut se doter de véritables statuts, rédigés non pas en fonction de la communication externe mais du fonctionnement interne. Les statuts doivent instituer des directions capables de diriger, et des mécanismes de contrôle capables de contrôler. Ils doivent préciser clairement les droits et les devoirs des adhérents comme des dirigeants et des élus, et prévoir les contrôles et les sanctions pour ceux qui ne s’y conformeraient pas. L’anarchie savamment instillée depuis le 28ème congrès a permis la dérive actuelle vers une féodalité de « notables ». Cela doit cesser si le PCF doit survivre comme organisation politique.

    INSTITUTIONNALISER - je suis content que tu fasses cet aveu- ton objectif c’est bien de continuer à incruster le PCF dans l’"idéologie dominante, les schémas mentaux bourgeois, les structures paternalistes...

    Il faut aussi se lancer dans un programme ambitieux de formation des militants. L’appareil de formation de militants et de cadres est aujourd’hui en ruines. Dans un parti d’analphabètes politiques (et il faut bien se rendre à l’évidence, le PCF en est là) le « libre débat », la « libre élaboration » et la démocratie interne sont des formules creuses. La démocratie et la liberté commencent lorsque les militants peuvent faire des choix informés. Et ce n’est pas par hasard si l’ignorance a toujours été le meilleur allié des régimes autoritaires.

    A qui le dis tu Lulu : ! Surtout si jamais tu deviens formateur, fais moi signe que je ne reprenne pas ma carte !!!

    Et finalement, il faut se poser la question des rapports avec les autres organisations politiques et notamment avec le PS. Là encore, il ne faut pas hésiter à mettre en cause les dogmes : il faut arrêter de prétendre qu’une alliance nécessite un accord sur des idées. Une alliance est une question de tactique. Une alliance est un simple contrat, par lequel les partenaires s’obligent à faire ou ne pas faire certaines choses . Point à la ligne. On n’a pas besoin de s’aimer, de s’embrasser sur la bouche ou de prétendre qu’on est les meilleurs amis du monde. Tout juste qu’à un instant donné et pour un temps limité on a une convergence d’intérêts. De notre point de vue, une bonne alliance est celle qui permet au PCF de faire avancer ses projets avec un coût acceptable. Si l’alliance électorale avec le PS remplit ces conditions, alors il n’y a pas de raison de ne pas y consentir. Mais il n’y a aucune raison d’exclure des alliances plus à droite : on s’est bien alliés à De Gaulle du temps de la France Libre. C’est une convergence d’intérêts du même type qui a permis le rejet du traité constitutionnel européen en 2007. Et il n’y a aucune raison d’en avoir honte : on peut être en désaccord sur beaucoup de choses avec certains courants de la droite, et partager avec eux certains points de convergence. Pourquoi ne pas s’unir alors avec eux pour faire avancer ces points-là ? En quoi serait-il « honteux » de voter avec la droite telle ou telle loi des lors qu’elle nous paraît positive ?

    Voilà la substance , le sel du stalinisme, qui donc, non n’est toujours pas mort... Préservons le pouvoir institutionnel, étatique, à tout prix....même s’il est bourgeois ! Que dis tu de l’Etat ? Que dis tu de la révolution ? RIEN. Parce que tu es un stalinien.

    Le PCF ne doit pas continuer à se laisser enfermer dans la logique de guerre civile des gauchistes. Les accords tactiques, les rapports avec les autres doivent être régis non pas par des principes sacrés, mais par une saine analyse de nos propres intérêts et du rapport de forces. A l’heure de conclure un accord avec n’importe quelle autre organisation (et le PS n’est qu’un cas particulier),

    Ah bon ? On peut s’allier avec tout le monde alors ?

    Et maintenant, le couplet pessimiste

    Je ne me fais guère d’illusion sur la possibilité que les propositions que je fais plus haut soient retenues, ou même que les diagnostics que je fais soient entendus. Et cela pour plusieurs raisons :

    Tout d’abord, parce que des forces considérables poussent le PCF vers une vision « notabiliaire » de la politique. Aujourd’hui, ce sont les élus qui pour l’essentiel tiennent les cordons de la bourse, que ce soit parce que le reversement des indemnités représente une partie importante du budget, ou par les possibilités qu’ils ont à distribuer la manne municipale, régionale ou départementale. Beaucoup de permanents sont déjà des élus, et ceux qui ne le sont pas ne voient souvent pas d’autre voie de salut. Or, la capacité du PCF a peser dans l’échiquier politique nécessite une unité dans le discours et dans l’action des élus qui est impensable sans une certaine discipline. Et il sera très difficile d’imposer une telle discipline à des élus devenus tout-puissants et à des permanents terrifiés par la perspective de perdre leur gagne-pain.

    Camarade ,prends ton fusil, tu verras.....

    Ensuite, parce que la composition sociologique du PCF n’est pas favorable. La quasi-disparition des militants ouvriers et des organisations dans l’entreprise et le poids des classes moyennes (notamment parmi les jeunes adhérents, en grande majorité étudiants) est un terreau fertile pour le gauchisme et pour les lobbies « sociétaux ». Après avoir flatté pendant des années la toute-puissance des militants en les persuadant que toutes les paroles se valent, il sera difficile de persuader les militants que la parole de « ceux qui savent » a une valeur et qu’il faut se former avant d’assumer des responsabilités. Après avoir flatté pendant quinze ans l’hédonisme, il faudra longtemps pour persuader les militants que militer peut être un plaisir, mais que c’est avant tout et surtout une discipline exigeante, qui amène souvent à faire des tâches désagréables, ingrates et ennuyeuses. Le militantisme ne peut pas, contrairement à ce que les directions "mutantes" ont soutenu, une fête permanente.

    Non. Pas de fête. PAs de plaisir. PAs de joie. Que des larmes et du sang. Que de la haine et de la violence... Ah qu’est ce qu’on sera bien quand on se sera débarrassés de tout ces guignols qui dansent à poil sur des chars, qui se fonr beaux, qui aiment rire, hein mon vieux ? LE révolutionnaire est triste il est moche, il est chiant, il fait la gueule. Tu vas soulever les foules avec ça.

    Enfin, parce que comme je le disais en introduction, le PCF est maintenant trop affaibli pour espérer une récuperation. Même si l’on décide une véritable politique de formation, ou trouvera-t-on les formateurs ? Même si l’on décidait de réfléchir à un véritable projet, où trouver les dirigeants et des participants capables de conduire une telle réflexion ? A supposer même que les directions prennent conscience des problèmes (et il y a de quoi être pessimiste là dessus…), auraient-elles la force et la compétence pour les affronter ?

    Mais donc, concrètement tu propose quoi ?????????

    Mais surtout, je pense que ces avertissements ne risquent pas d’être entendus parce que le PCF est aujourd’hui incapable de se remettre en question.

    Mais c’est qui, ou quoi "le PCF" dont tu parles ????

    Parce que ses militants refusent de regarder la réalité en face. Parce que la réaction devant un bilan sérieux de la situation sera toujours du style « faux pas exagèrer », « c’est faux de dire qu’on a pas un programme », « les résultats ne sont pas si mauvais que ça », « on détecte un frémissement », « on a fait XXX adhésions de plus que l’année dernière », etc. On l’a fait après la claque de 2003, on l’a refait après la claque de 2008. De « congrès inédite » en « congrès inédite », on s’est refusés à examiner les problèmes, préférant se réfugier toujours dans l’optimisme béat.

    C’est parce que tu fais bien ton travail auprès de tes camarades , sans doute...NE me dis pas que dans ta section ta grande intelligence, ton génie politique même, ne parviennent pas à faire des miracles ? A moins que tu souffres du syndrome stalinien ? Si tes camarades ne te comprennent pas et ne te suivent pas, c’est parce que ce sont des cons, pas parce que tu as tort ou que tu t’expliques comme un pied ?.

    Voici pour les difficultés. Sont-elles insurmontables ? L’avenir le dira.

    Après Descartes, MADAME IRMA !

    On aura tout vu au PCF....

    En tout cas merci pour ces moments de franche rigolade voire de totale hallucination que tu nous as offerts.....

    Le Vieux Singe

  • LA DISCIPLINE DES ELECTEURS ???!!!

    Ce n’est pas possible - ceci est tellement abjecte et aberrant, que c’est forcément
    un canular, un hoax...

    Je pense que la personne qui a écrit cela est un sadique , un pervers de grande envergure qui devrait aller se faire soigner d’urgence si ce n’est déjà le cas.

    J’espère qu’il n’est pas membre du PCF et surtout, qu’il n’y exerce aucune
    responsabilité.

    Pour dire la vérité de mon sentiment, j’espère même qu’il est enfermé, avec une muselière et une camisole, et qu’il ne nuira plus à personne. Les fanatiques de cette espèce sont des incurables, dangereux pour la société et pour les individus.

    Lorna