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Nous voulons pouvoir être communistes. Unissons-nous !

Publie le vendredi 29 août 2008 par Open-Publishing
9 commentaires

J’aimerais dire en introduction que cette contribution est la mienne, puisqu’ il faut bien que quelqu’un l’écrive, mais qu’en réalité, elle est à tout le monde (ou presque).

J’aurais aimé que nous soyons plusieurs à l ‘écrire. Mais il m’a fallu employer « je » à ce stade.

Le souci du collectif me taraude tellement que j’hésite même à la publier « à mon compte » - j’aimerais qu’elle soit complètement anonyme (ce qui ne signifie pas que je refuse de prendre mes « responsabilités militantes », et ce n’est d’ailleurs pas si difficile de savoir qui écrit…), tellement nous soupons actuellement des batailles de personnes et d’egos. Je n’en peux plus. Nous n’en pouvons plus.

Si cela vous plaît, si cela vous parle, prenez-la, utilisez-la, travaillons-la…ensemble. En cellule, en section. Et avec tous les communistes en France.

Enfin, pardonnez-moi de la publier si tard ; mais les contraintes matérielles et personnelles que nous sommes si nombreux à connaître aujourd’hui m’ont empêchée de la produire plus tôt.

Fraternellement.


A l’aube de cette rentrée, les termes du débat du 34ème congrès du PCF sont en train de se cristalliser, voire, de se fossiliser, autour de deux axes, que l’on peut résumer ainsi :

 garder le PCF

ou

 construire un « grand parti de gauche » où le communisme serait un courant ou une tendance, voire, carrément, où il n’y aurait plus ni communistes, ni communisme, pour certains.

J’aimerais vous proposer un troisième terme qui n’a pas encore, à ma connaissance, été évoqué en tant que tel :

 nous voulons pouvoir être communistes, et donc, nous souhaitons qu’existe un parti communiste.

On peut penser qu’ainsi, il s’agit simplement de se distinguer et de jouer sur les mots.

Mais il n’en est rien.

D’abord, la différence entre « communiste » et « membre du PCF » existe (ou peut enfin commencer à exister), à ma connaissance ;

Ensuite, la différence entre « parti communiste » et « PCF » n’est pas neutre. Et ces deux termes du débat sont liés.

Il me semble qu’on ne peut pas être communiste sans souhaiter pouvoir s’organiser collectivement. Je ne crois pas du tout qu’on puisse être communiste et soutenir que « la forme parti » serait dépassée. Il nous faut un outil, une structure, une association, si nous avons vraiment un but révolutionnaire.

Savoir comment cette forme de rassemblement doit être organisée, construite, autour de quels principes elle doit être organisée, doit faire l’objet d’un grand débat mais dans le cadre du communisme cependant.

Si on se réfère à Lénine et Luxemburg, qu’on oppose fréquemment sur ce sujet, on peut dire qu’un point commun ne faisait pas débat entre eux : c’était l’existence d’un parti, d’une association pour les communistes. J’ai des propositions à soumettre en ce sens (et je ne suis pas la seule, évidemment).

Pour ma part, je m’appuie sur deux constats :

- depuis environ 20 ans, le PCF tel qu’il existe ne fonctionne plus du tout ou fonctionne de moins en moins bien, et rien ne semble plus pouvoir arrêter ce déclin ni redresser ce parti, d’une part,

- et d’autre part, qu’il existe encore en France de nombreux communistes, qu’il y a un besoin de communisme, et donc, qu’il faut une structure dédiée exclusivement au travail des communistes ( et je pourrai évidemment m’en expliquer et développer ultérieurement, mais j’aimerais jeter des bases de discussion avant toute chose et essayer de ne pas être trop longue).

J’ai lu quelque part un camarade (dont j’ai oublié le nom, qu’il me pardonne) qui disait : ne nous leurrons pas, ce qui a largement contribué à faire la force du PCF en France pendant 30 ans c’était deux choses : la IIIème Internationale , l’URSS, et la masse des travailleurs, et notamment des ouvriers, qui étaient dans ce parti, qui faisaient confiance aux hommes, à la structure et aux idées pour changer leur vie, et pour changer le monde.

Je partage pleinement ce point de vue (résumé rapidement) - pour cette raison que je pense qu’on ne peut pas "avoir été" et "être" et que, d’un point de vue strictement historique, le PCF (mais pas le communisme et pas un parti communiste) a fait son temps. Je ne crois plus aux possibilités de changer une structure de l’intérieur.

En revanche, je pense que les volontés concordantes des adhérents d’une même structure peuvent permettre de changer les choses de l’intérieur vers un au-delà, et qu’une structure existante peut valablement servir de base à une transformation.

Le concept même de « Parti communiste français », ce que désigne notre sigle, est daté et désormais inopérant.

Cela était bon quand on pensait, à tort ou à raison, qu’il y avait une seule et unique "voie communiste", quand on pensait que ce communisme était un état des choses à atteindre, une sorte de dogme, de donnée intangible, si on appliquait des « recettes », que la révolution en Russie, devenue URSS, devait être le modèle par excellence exporté partout, qu’il y avait une organisation internationale communiste centralisatrice, autour de l’URSS, qui donnait alors consignes, argent, soutiens… (ou pas).

Ajoutons à cela que le capitalisme était en phase monopolistique, que le monde était dans un contexte bipolaire très particulier, sortait de deux guerres mondiales presque coup sur coup, bref, que le PCF évoluait dans un contexte historique particulier qui pouvait justifier ou légitimer certaines prises de position théoriques.

Tout le monde ou presque au sein du PCF s’accorde au moins sur ce constat : pour les communistes, adhérents du PCF ou pas, et dans le monde en général, il y a une page qui a été tournée.

La question du communisme et du parti est une question centrale qui prend place évidemment dans la question majeure de la définition du communisme.

Je n’ai jamais caché que j’étais, pour des tas de raisons ( bonnes et mauvaises), opposée à un grand parti fourre-tout « de gauche » du type « Die Linke », ou comme la malheureuse tentative italienne de « Sinistra Arcobaleno ». Je le suis toujours. Je le serai encore.

De mon point de vue, la constitution d’un tel parti comme alternative exclusive à gauche serait une énorme erreur, théorique, pratique. Il faut un parti, une structure pour les communistes et pour leur projet de société.

Ce projet de société, parlons-en rapidement, je ne crois pas qu’il ait varié depuis 150 ans, au moins dans ses grandes lignes :

Changer de société.

Donc, en prenant pleinement part, en conscience, à la lutte des classes, détruire le capitalisme, abolir la propriété privée des moyens de production, instaurer une démocratie réelle, prolétarienne, défendre la liberté, et permettre à chacun d’avoir selon ses besoins, (bref, on pourrait dire faire cesser toute forme d’exploitation de l’homme par l’homme et essayer d’être heureux).

Nous le savons, ce changement de société ne se fera pas « comme ça ». Tout système tend à sa propre préservation, et les acteurs qui bénéficient de ce système tendent naturellement à le défendre.

Est-ce qu’on doit tourner autour du pot 107 ans pour dire ce que c’est "être communiste" ? !

A priori, non.

Même si, dès que l’on en parle, on peut se dire « il y a autant de communismes que de communistes ».

C’est une plaisanterie parlante, qui signifie bien la difficulté de notre réflexion, de notre travail, cependant, elle ne doit pas faire perdre de vue que, s’il y a éventuellement plusieurs projets de sociétés communistes, il n’y a pas « plusieurs choses » susceptibles de s’appeler communisme (il y a bien des choses qui se déclarent communistes mais ne le sont pas, et même, il y a bien des actions et des prises de position qui ,quoi que ne se réclamant pas du communisme, appartiennent manifestement à cette galaxie).

Bien sûr, il y a celles et ceux qui prétendent qu’on peut « créer une nouvelle pensée communiste », « un nouveau communisme », mais surtout, qu’on devrait trouver d’autres prismes de « réflexion » que celui du travail, du capitalisme.

Qui se perdent dans les méandres d’un altermondialisme filandreux, d’un antilibéralisme flou, d’un écologisme de gauche (sic) ou d’un anarchisme de salon, et j’en passe.

Qui pensent que le communisme en tant que projet de société, et en tant que mouvement, ce n’est plus valable.

Plus exactement encore, et pire, il y a ceux qui pensent que « l’anticapitalisme » (appelons cela ainsi) peut faire l’économie du marxisme, et peut attaquer le problème par d’autres bouts que par la relation travail/capital.

Ils le disent mais ils sont bien incapables de le démonter, et pour cause, puisque c’est faux. Ils contribuent ainsi à une sorte de sacralisation de ce qu’ils prétendent combattre, à son « humanisation », même.

Et d’ailleurs, que proposent-ils « à la place » ?

Les tentatives de réflexion alternative sur nos choix et nos problèmes fondés par exemple sur la société de consommation, ou sur l ‘écologie, s’écroulent comme des châteaux de sable si on y applique une analyse marxiste.

On en revient toujours, toujours, à cette relation capital/travail, à cette exploitation, à la nécessité de combattre la propriété privée des moyens de production.

Si on veut analyser sérieusement la société actuelle, nos difficultés ( je parle ici de nos difficultés de travailleurs, de salariés, de prolétaires) nous savons nous, quelle est la clef de voûte et nous pouvons toujours, comme Marx et Engels, démontrer cette source de tous nos maux, le capitalisme et expliquer pourquoi c’est l’enrichissement de plus en plus indécent, et l’exploitation , par le travail salarié, d’une majorité par une minorité, fondée sur et dans la propriété privée des moyens de production, du capital, protégée par l’Etat et les institutions faussement démocratiques mises en place, qui est le nœud de notre action, le point où il faut absolument appuyer et taper de toutes nos forces.

Je ne dis pas que rien n’existe au-delà de cette analyse (résumée grossièrement).

Je ne dis pas non plus que les communistes ne doivent pas avoir leurs idées, leurs projets sur l ‘écologie,la nourriture, la santé, y compris psychologique, certes non. Et au contraire !

Je crois plus exactement que, par exemple, les discriminations et les communautarismes (que certains appellent à tort des « problèmes sociétaux »), ce ne sont pas des « problèmes sociétaux » justement, comme s’ils étaient « en dehors du communisme », mais sont des problèmes, justement, de la lutte des classe. Ce sont des leurres du capitalisme pour nous détourner de notre voie.

Que tout ce qui divise les travailleurs doit être combattu activement, à commencer par les communistes.

Unis, nous sommes forts. Divisés, nous sommes perdus.

Et je pense simplement que tout ce qui prétend fonder une action de façon majoritaire sur un cœur autre que celui-ci n’est pas le communisme, parce qu’il ne peut pas y avoir de communisme sans « marxisme », premièrement.

Homosexuel ou noir, ou femme, un prolétaire est un prolétaire, c’est cela, sa naissance du bon ou du mauvais côté de la barrière, qui va, dans ce système capitaliste, déterminer sa vie, même s’il n’en a pas conscience.

Nous, nous le savons. C’est cela qui fait de nous des communistes, d’ailleurs, et pas seulement des prolétaires. Ce n’est pas une gloire. C’est un fait, et cela doit être notre force.

Ce dont on peut, dont il faudrait discuter en revanche c’est des moyens du communisme, et c’est de la société que le communisme veut faire naître « après ».

Sur les moyens, il y a beaucoup à dire, mais il y en a deux principaux sur lesquels nous devons nous fixer et nous concentrer : la révolution et la réforme.

Nous y reviendrons. Ce ne sont pas des mots jetés en l’air. Il faut les prendre au sérieux et savoir quoi en faire. Et nous avons un travail colossal à réaliser sur ce point.

Il y a aussi un gros travail à faire sur nos conceptions du pouvoir, de l’outil-parti, de la politique, des institutions.

Ce n’est pas un travail qu’on peut faire en 6 mois , entre trois échéances électorales sur lesquelles le parti est hélas complètement focalisé. Ce congrès aurait demandé à être préparé plus sérieusement, plus longuement, et bien plus en profondeur à la base. Et ça n’a pas été le cas, ou alors, à peine, dans l’espèce d’Assemblée générale de décembre 2007. C’était toutefois insuffisant et insatisfaisant.

Alors on lit que certains camarades, manifestement inspirés par les meilleures intentions du monde, veulent « garder le PCF », en « refaire un parti vraiment communiste » (sic), et qu’à cette fin, ils auraient des sortes de « recettes miracles », toutes prêtes, toutes faites.

C’est facile. Pour « garder le PCF », il suffirait de restaurer la discipline de parti, ou de sortir de l’union européenne et de rompre avec le PS... ou tout ça à la fois, pour « redevenir un grand parti ».

D’autres encore : "Rengagez-vous qu’ils disaient !" ( Un Romain, dans "Astérix et Obélix" après une bonne baffe...)

C’est très tentant de dire "aux autres" de reprendre leur carte. De leur demander leur soutien, de leur expliquer qu’il faut "refaire nombre".

Mais franchement, pourquoi faire ?

On ne peut pas jeter la pierre aux communistes qui sont « dehors » (anciens adhérents ou n’ayant jamais adhéré) - c’est quand même leur liberté de choix d’être dehors et je ne vois pas pourquoi ils auraient subitement changé d’avis, pourquoi ils reviendraient, et pourquoi nous pourrions le leur reprocher ?

Ils n’en sont pas moins communistes, s’ils répondent à cette triple vocation : anticapitaliste, révolutionnaire, socialiste, et qu’ils ont une conscience de classe !

Nous, nous sommes là, « dedans », mais franchement, je peux parfaitement comprendre les motifs et raisons de celles et ceux qui sont dehors !

Et de quelle volonté témoignons-nous majoritairement aujourd’hui à l’égard de ces communistes "tiers", qu’on aimerait tant voir revenir dans le "giron" ?

D’une perspective nouvelle ? D’un renouveau révolutionnaire ?

Que nenni !

On affiche sans complexe un puissant désir conservateur et un sentiment nostalgique.

Ce conservatisme, celles et ceux qui souffrent de la politique du capital ne peuvent plus le regarder avec bienveillance, car chaque travailleur a désormais conscience que c’est ce conservatisme, conservatisme qui transforme le PCF en parti « comme les autres », qui freine l’action du PCF.

Quant à la nostalgie, nos futurs adhérents ne peuvent pas la comprendre ni la partager car ils n’ont rien connu de tout cela. Les valeurs, les espoirs des gens de ma génération, leurs modèles, sont ailleurs et autrement car ils sont façonnés autrement et évoluent dans une société qui ne ressemble plus tout à fait à celle du 19ème siècle.

On ne peut pas « commémorer » quand il faut manger, se loger, se battre contre les rafles , trouver un travail, résister aux provocations des flics qui saccagent votre cité, etc. Accessoirement, un siège, un logo ou un tableau n’ont jamais donné à manger à personne.

Et on devrait tenir grief à tout ces camarades de ne pas (re)venir au PCF, ou de vouloir en partir ?

Outre que je ne vois pas pourquoi notre objectif premier devrait être de « refaire du PCF un grand parti », ni comment ces solutions-là (si on n’en applique pas d’autres en même temps), le permettraient, ce qui me gêne c’est que, derrière ces incantations, je n’arrive pas à comprendre le but de ces camarades, et qu’en outre, même à leur niveau, ce projet me semble tout à fait irréaliste compte tenu du rapport de forces qui s’exerce aujourd’hui dans le PCF

« Garder le PCF, le sauver » – je comprends bien qu’on en ait envie, et j’ai d’ailleurs signé une pétition en ce sens l’an dernier. J’ai d’ailleurs souvent des réactions épidermiques face aux gens de droite qui « m’asticotent » sur « mon » parti. J’en suis plus qu’insatisfaite, agacée, excédée parfois, mais je ne peux pas le quitter.

Mais cependant, pour des tas de raisons, plus j’avance dans ma réflexion, plus je pense que ce n’est pas la bonne problématique.

Je poserais une première question sur ce point :

- admettons qu’on le garde, comment prétendrons-nous ensuite le diriger ? Sans au moins nous unir avec des gens qui n’ont absolument plus les mêmes buts que les nôtres ?

Qui nous emmènent dans les bras du PGE, du PS, qui acceptent le Liban avec Sarkozy, qui refusent la lutte des classes, qui misent tout sur la prise de pouvoir des institutions bourgeoises, et plus précisément encore, sur les élections, qui plaisantent de Marx et Engels, de la révolution, qui refusent de parler de dictature de la bourgeoisie, et de démocratie prolétarienne, et j’en passe ?

« Nous », on n’est peut être pas d’accord sur le contenu des notions, leur utilisation, leur sens, c’est à creuser, parfois même, c’est vrai, on ne peut pas se voir en peinture ( oui oui) – mais au moins, quand même, pouvons nous avoir cette discussion, employer ces mots sans nous faire immédiatement insulter, traiter de "fachos" ; nous avons aussi quelques principes ou valeurs communes, et oui, je crois ce qui nous rassemble est en effet bien plus important que ce qui nous divise !

Alors, honnêtement, sans se mentir, comment garderons-nous ce PCF là, mes camarades, comment le gouvernerons nous sans avoir à passer par les fourches caudines des réformistes socio-démocrates ? Sans leur donner la main ?

Serons-nous libres de faire ce que nous croyons être juste de ce PCF que nous aurons « sauvé » ?

Non. Je n’y crois pas ( plus) une seconde. Les chiffres des derniers congrès parlent d’eux-mêmes. Il faudra composer, et pas au minimum, mais au maximum.

Ensuite, on voit que ce n’est pas une problématique unificatrice, "garder le PCF", ce n’est pas suffisant.

Les différentes « chapelles », ou « courants » qui prétendent toutes avoir ce même but en commun, sont incapables de s’unir.

Franchement, je ne leur reproche pas, je le comprends, en effet, c’est impossible de s’unir sur ce thème, pour des raisons de fond et de forme.

Tant que nous sommes pris dans la volonté de « redresser le parti », dans cette conception de dispute du pouvoir, d’imposer une vision plutôt qu’une autre, dans un cadre impossible à réformer, nous ne pourrons pas nous unir ni vaincre, d’autant que nous sommes minoritaires.

L’état du parti, son histoire, son organisation, qui rejaillissent sur nos réflexions, nécessairement, nous condamnent à « la lutte des places » ici et là. C’est horrible, et cela tue à la fois le PCF et le communisme.

Chaque courant essaie, vainement, (et pour cause) de convaincre l’autre, les autres, de sa position. En bonne foi, je ne dis pas le contraire.

Mais personne ne propose du commun, du commun concret, une solution commune.

Il ne s’agit pas de dire ici : "Ouai, c’est la faute de bidule ou de machin ou de truc-chose qui sont des vilains diviseurs" - non.

Quand on avance à un tel congrès aussi divisés, quand on prend le risque d’aller aussi manifestement à l’échec, c’est notre faute à toutes et à tous.

C’est ce qui a toujours facilité la tâche à ceux qui, dans le PCF, avançant masqués ou à découvert, renoncent au communisme et sont passés à la social-démocratie : ils ont une unité idéologique, malgré tout, même s’ils ne veulent pas la dire.

Unité qui leur permet à chaque fois, de se resserrer in extremis et de nous damer le pion.

Cette unité, nous , les communistes du PCF, ou qui nous prétendons tels au moins, nous ne l’avons même pas. Mais l’avons nous vraiment cherchée jusqu’à présent ?

Cette absence d’unité à l’approche d’un tel Congrès est dramatique et triste, mais révélatrice et inévitable. Inévitable si nous restons bloqués dans les termes de cette perspective, de cette contradiction.

Il y a une double, sinon, une triple urgence en France :

- s’opposer à la droite et aux politiques capitalistes, y compris celles qui se teintent de rose et faire de nouvelles conquêtes sociales

- revivifier le mouvement communiste révolutionnaire en France

- régler la question européenne et participer à la construction d’une véritable internationale communiste.

Je refuse de parler des échéances électorales, je les tiens en effet pour négligeables, pire, c’est notre poison, cet électoralisme – mais il n’est pas là par hasard.

Bien sûr, on ne peut pas adopter une position qui consisterait à dire « en attendant la révolution, démerdez-vous pour bouffer, camarades prolétaires », non. Mais c’est encore une fois une question de perspective, de manière de concevoir et de manière de faire. De cela aussi, il faudrait discuter plus longuement et posément, car je ne donne qu’un avis personnel qui ne vaut pas plus que les autres.

Réfléchissons, camarades, et réfléchissons vite.

« Oublions » un instant la question du PCF, en tant que tel , la question de le garder ; ce n’est pas la bonne question, donc nous n’aurons que de mauvaises solutions.

Et faisons tomber les masques. Faisons voler en éclat les querelles de chapelles et démasquons les profiteurs.

Qu’est-ce qui compte : avoir un parti communiste ou disparaître avec le PCF ?

Sommes nous capables de nous unir, à la base sur ces deux pieds : être communistes et vouloir un parti communiste en France ?

Si oui, alors, nous avons fait la moitié du chemin, pour maintenant. Et ce sera une première preuve qu’en effet, nous sommes bien encore des communistes.

Notre objectif c’est quoi ?

Défendre une idée, aussi belle soit-elle, mais qui reste une idée, devenir conservateurs d’un musée qui s’appellera « la Place du Colonel Fabien », ou avoir les moyens de lutter et de construire dans le réel, de participer au "mouvement réel..." ?

Je rappelle pour mémoire :

"Pour nous, le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement."
in, L’Idéologie allemande, Karl Marx -

C’est à mon sens, d’un point de vue théorique "LA" phrase sur laquelle nous devons faire retour et travailler aujourd’hui. On y reviendra sans doute.

Nous sommes pris dans une triple, non une quadruple, perspective :

- celle des citoyens

- celle des salariés et notamment des prolétaires

- celle des communistes

- celle des membres du PCF.

De cela aussi il faut tenir compte dans nos raisonnements et savoir d’où on parle et pour quel "nous", collectif, nous œuvrons.

Nous ne pouvons pas prendre en considération ici et maintenant « ce que les salariés veulent » (qui se traduit d’ailleurs souvent par « ce que els électeurs veulent »), pour déterminer le résultat de notre Congrès, car nous ne serions plus alors un parti communiste mais un parti social-démocrate, qui ferait une sorte de syndicalisme bis.

Je ne dis pas, évidemment que ça n’a aucune importance et qu’on ne doit pas écouter – je dis, je propose : gardons cela pour plus tard.

Sortons déjà du fossé, de l’ornière.

On ne soutient, on n’aide personne quand on est à genoux.

C’est ça la réalité. Et oui, nous sommes à genoux. Nous sommes minoritaires ! Nous sommes faibles. Et alors ? C’est la première fois ? C’est la dernière fois ?

En revanche, si on ne peut pas aider, il n’est pas exclu qu’à travers la résolution que nous allons apporter à notre contradiction interne, nous contribuions à aggraver les choses ! Hélas, le pire est toujours possible, si le meilleur n’est jamais certain.

Nous devons donc prendre en considération le mouvement communiste, les communistes et naturellement, nous-même en tant qu’adhérents du PCF. Ensuite peut être plus tard, nous prendrons en compte « la gauche » en tant que telle si elle existe de nouveau.

Que sera un parti soi disant communiste dont les militants, nous, auront pris la responsabilité de faire ouvertement le mauvais choix, un choix qui va nuire non seulement à ce parti mais surtout à toute la gauche communiste ?

Il ne s’agit plus de ripoliner la façade, de mettre de nouveaux meubles (entendez par là se donner un "coup de jeune") - non.

On ne vide pas la mer avec une cuiller. Il ne s’agit pas ici de dénigrer ce qui fut fait , ce qui a été . Au contraire. Chaque communiste vit avec en lui la part de souvenir immémorial et respectueux des luttes de ses frères.

Il s ’agit de pouvoir dire : cette forme de rassemblement communiste a bien vécu, a fait son œuvre, nous a bien aidés,hélas, c’est fini, "Rest in Peace" camarades, nous allons poursuivre le travail, prendre nos responsabilités de communistes, faire l’effort presque surhumain de nous révolutionner nous-mêmes.

Je comprends plus que bien que beaucoup d’entre vous soient attachés sentimentalement, viscéralement à ce Parti, à son nom, à son histoire, à son siège (qui ne date quand même de 1980 je le rappelle…) etc.

Je le comprends, oui, bien que mon âge et mon histoire personnelle, bien que les nécessités et les urgences de la vie quotidienne me plongent dans une autre nécessité, et ne me permettent pas de partager cet attachement presque irrationnel.

Je sais bien que c’est dur d’envisager "autre chose", mais qui a dit qu’être révolutionnaire, c’était facile ? Est-ce que parfois quand on est pris au piège il ne faut pas se manger la patte ?

Nous sommes face à une contradiction qui a l’air insurmontable, mais qui comme toutes les contradictions ne peut être valablement résolue que "par le haut".

Les termes de cette contradiction, à replacer dans son contexte historique (c’est à dire la droite et les bourgeois au pouvoir depuis plus de 6 ans maintenant avec des conséquences dramatiques, liberticides, fratricides, un Etat bourgeois, crise économique et financière en Europe/US mais développement ailleurs, guerres, et une vague alternance de gauche qui s’embourgeoise de plus en plus , en gros), ces termes donnés aujourd’hui sont :

- Garder le PCF ou

- Tuer le communisme, le mouvement communiste

Personnellement, j’ai choisi : ce sera faire vivre le communisme en lui donnant une nouvelle structure communiste adaptée à l’époque, à nos besoins, à nos désirs.

Unissons-nous, et proposons cette alternative qui seule continuera vraiment le travail entamé en France en 1920 : un nouveau parti communiste pour tous les communistes.

Au-delà, un parti communiste pour l’organisation politique des travailleurs et pour la révolution.

Unissons-nous sur un constat, sur un désir et sur un projet. Unissons nous sur des statuts fondateurs, sur une Charte des communistes.

Dedans, dehors, unissons-nous.

Oui, il y a une alternative entre l’utopie assassine et la realpolitik collaborationniste.

Camarades, c’est l’heure de la "refondation" qui a sonné pour les communistes en France.

Ce ne sera peut être pas au 34ème congrès, mais cela arrivera vite et nous devrons être prêts.

Il est temps de faire à nouveau trembler les bourgeois et de leur reprendre ce qu’ils nous volent du matin au soir !

Contre le capitalisme, pour la paix, et pour la liberté, vive le communisme, et vive la révolution !

O.

Ps : Je précise pour les "mauvaises langues" : je ne participerai à aucune tentative ou initiative de destruction du PCF en tant que tel, et certainement pas dans un « machin de gauche ». La seule chose souhaitable, c’est ENFIN l’alternative communiste. Faute de cela, je ne peux qu’être au PCF, ou alors en partir, simplement.

Messages

  • Rien contre le communisme, encore moins contre des communistes.

    Mais l’expérience de 2007, avec recherche d’entente avec une direction du PS style Royal, nous rend défiants, et il y a de quoi... pour ne pas dire furieux.

    Et le PC, serait-il parfait, ne pourra rien tout seul. Pour autant le PS a démontré qu’il n’était pas la panacée.

    Alors, le communisme, oui, mais pas n’importe comment.

    • ok "Gauche de Gauche", nous avons tous l’expérience des collectifs unitaire à travers la binette !
      Mais cette expérience là, comment "nous", les prolétaires les exploités les sans-culotte, "nous" la racaille, pouvons-nous la digérer pour avancer ?
      Tu parles "d’entente avec la direction du PS", à quoi fais-tu allusion ?
      Est-ce aux discussion entre José Bové (monsieur que le ventre chatouille parce qu’une pétition réunissant 30 000 noms le réclame comme Sauveur Suprème) et la bourgeoise de province totalement Bovarisé du nom de Royale entre les deux tours ?!
      Est-ce au départ en fanfare d’Olivier B. dés juin, avant même que les collectifs à la base aient démarrés ?
      Ou est-ce au comportement bizarre pour le moins (voir douteux !), de ces Mélenchon, et autre Divas socialistes du non au référendum de 2005 qui signèrent la synthèse du Mans en Avril ?
      Tu as raison pourtant, "le PCF seul ne pourra rien", et je pense que c’est à nous les sans grades les rien du tout qu’il revient de construire l’unité des communistes, par le bas !

      SAd

  • LE COMUNISME....oui !!!!
    mais....un vrai !!!
    pas celui que donne la place aux opportunistes,aux "arrivistes"
    qui voiyent dans le parti la occasion de un ascenso social et economique !!
    La Parti...le vrai !!! doit étre populaire doit donne au peuple sa place pour construir le pouvoir populaire....Pas de ceux qui se croiyent les eclarcies,les "doctos"
    les "ilumines"
    Solament le peuple dauverait au peuple par-ce-que selement lui est capable de aller jusque a les dernier consecuences,sans mesure les efforts ni ce qui il donne.
    Allons au quartiers,la aux se trouvent les exclus !!!!!

  • Si je peux me permettre, n’étant pas au PC, de dire mon mot...

    Le problème apparemment, et il revient dans plusieurs interventions, c’est le Parti, l’organisation du Parti.

    Il faut rendre les structures aux militants, en organisant la possibilité de veto à des décisions, en obligenant les représentants à rendre des comptes et en faisant des mandats impératifs, au lieu de représentatifs.

    Le deuxième problème, c’est l’audience des communistes. L’Humanité n’est plue le journal communiste et le reste de la presse est pourri par le pognon à quatre-vingt dix pour cent. Le message communistes est étouffé, ce qui nuit à l’audience, mais aussi à la confiance des communistes eux-mêmes qui ne peuvent sentir leur propre nombre, leur force réelle.

    Trosième problème : il y a, comme dit la camarade (un(e) camarade est, pour moi, un homme, une femme de gauche véritable et pas seulement communiste évidemment) DES communismes, des communistes, des socialistes, des socialistes, comme les liguards par exemple. C’est vrai qu’on voit bcp Olivier à la télé, qu’il ratisse large. Mais l’esprit, la lutte contre le capitalisme, elle pas là aussi, en partie ?..Est-ce qu’il faut continuer à dire "nous" et "eux", alors que le mouvement des forces productives dans leur émancipation, il peut aussi passer un peu par là, comme il peut passer un peu chez Bové, chez Arlette...Alors, camarades militants du PC, le socialisme, le communisme concret, ça peut pas être des rendez-vous ratés, tout le temps, comme celui avec les CUAL. Ca aussi c’est un problème.

    Bon courage à vous. La gauche est toujours vivante.

    Soleil Sombre

  • Je suis asser d’accord il faut travailler et réaliser l’unité des communistes, mais !
    Avant de réaliser "l’unité", il nous faut "arracher la patte prise dans le piège" de l’institutionnalisation de notre parti, qu’ils ont voulu "comme un autre".

    Il nous faut restaurer l’autonomie de notre parti.

    Il me semble nécessaire de prohiber le cumul "responsabiliter dans les organisations" et charges électives, c’est simple, mais "on" en est de plus plus loin, malheureusement.

    Si le congres du PCF, n’accouchait que de cela, c’est que les choses seront bien engagés et qu’il y a un avenir pour le developpment des luttes. bizarement, les différens clans qui s’affichent (plus qu’il ne s’affrontent !), ne posent pas ce problème ni même votre contribution :(

    Il y a aussi autre chose qui me ...titille !
    Comment arriver à parler vraiment avec quelqu’un qui ne dit rien de lui, et ne laisse qu’un "O" comme signature.
    Je pense qu’il n’y a là qu’une coquille, et n’en dirais rien de plus.

    Fraternelles salutations

    SAd

    • Il n’est pas nécessaire de connaître la personne pour juger du contenu d’un texte... C’est une bonne épreuve - voyons- si nous pouvons cesser de tout personnaliser.

      Vous savez ce que vous voudriez trouver dans un parti communiste - ce texte correspond t il à ce que vous pensez du communisme ? Voilà la seule question.

      Entre un A Le Pors qui estime que les fondements marxistes léninistes de dictature du prolétariat, avant garde etc étaient des sophismes et des erreurs, et ce type de texte (ou d’autres), pouvez vous faire la différence ou pas ?

      Si vous vous contentez de certains poncifs, de phrases qui ne sont pas un raisonnement, de "prêt à penser", vous tomberez dans les pièges (cf le camarade qui a publié ici un texte de communisme 21 de bonne foi...s’il avait été plus "exigeant" avec les contributeurs, il aurait vite compris).

      Pas de position valable sur le PCF et le communisme si on ne voit rien sur le travail, le capital, la dictature bourgeoise, la démocratie prolétarienne, l’internationalisme, les institutions, la révolution etc.... Ce sont déjà de bon gardes fous pour commencer à discuter non ?

      Si oui, vous n’avez pas besoin de noms, camarades.

      Avancez sans crainte, arrêtez de flipper....Fiez-vous à ce que vous connaissez et à ce que vous savez. Débattons sur le fond.

      Il faut construire l’unité - on ne la construira pas sur la motion de X ou Y à la marge mais sur une proposition unitaire alternative ( oui, nous aussi nous pouvons, nous devons employer ces mots pour leur redonner leur sens réel).

      Les propositions sur les responsabilités des élus, le non cumul etc me semblent tout à fait fondamentales et devraient se retrouver dans une proposition de nouveaux statuts.

      O.

  • je partage l’idée qu’il faut un parti communiste ; un vrai parti communiste . pour résumer ; un pc qui prenne en compte la contradiction capital /travail qui engendre que l’on en soit conscient ou pas la lutte des classes . c’est quand même là les fondamentaux du mode de production capitaliste . même si celui-ci est mondialisé .

    après << que soit combattu ce qui divise les travailleurs ; a commencer par les communistes .>> oui la formule est quelque peu incantatoire et théorique , car il y a la pratique et c’est elle comme toujours qui a le dernier mot . quand a garder le pcf ; c’est la ligne politique qui est l’essentiel sur laquelle on rebattit le pcf , ou sur laquelle on construit un parti communiste . pour ce qui est de la nostalgie opposée aux valeurs et espoirs des jeunes générations , je pense que le pcf de par son histoire issus des combats qu’il a mené y compris les armes a la main ; des communistes l’ont payé de leur vies . les combats sociaux également ; faut-il rappeler ; le passage des ministres communistes a la libération qui ont battis les structures sociales que la droite comme les sociaux démocrates ont démolis . en prime c’est le seul parti qui n’a pas de sang sur les mains contrairement a tous les autres . faut-il avoir honte de cette histoire ? je pense que ces valeurs peuvent être des points d’appuis , et peuvent être partagées par toutes les générations de communistes , sans verser dans la nostalgie ,et sans gêner l’ancrage politique dans la lutte des classes actuelle . encore faut- il qu’elle soit connue , qu’elle ne soit pas déformée ,tronquée , manipulée , par les dirigeants du pcf de ces trentes dernières années .

    quand on veut tuer son chien on l’accuse d’avoir la rage c’est bien connu . c’est ce qu’on mis en pratique les dirigeants anciens et actuels du pcf . en érigeant des mensonges en vérités sur certaines périodes de l’histoire du parti , c’est opportunisme politique a servi la dérive réformiste du pcf . a partir de là l’analyse de classe de la réalité sociale , et politique a été biaisée , le pcf n’étant plus un parti révolutionnaire , n’ayant plus de perspective politique de rupture avec le capitalisme , c’est fourvoyé dans l’électoralisme a tout va au tavers de l’union systématique avec le ps .

    alors au delà du constat , de la nécessité d’un parti communiste digne de ce nom , garder le pcf pourquoi pas ? si lors du congrès se dégage un rapport de force , pour que le pc abandonne l’orientation réformiste et redevienne communiste , que les dirigeants qui ont conduit a ce naufrage soient écartés ; mais connaissant le fonctionnement du parti , j’ai de gros doutes . dans le cas contraire reconstruire un pc , porqoi pas ? mais unir tous les communistes qu’ils soient ex adhérents comme je le suis , ou adhérents du pc , ne sera pas facile , car il y a des divergences éssentielles ,que ce soit sur le parti lui même son fonctionnement , et organisation , sur l’analyse politique actuelle , nationale et internationale , sans parler de l’europe ;dont on doit sortir , et non s’engoncer dans ( la tarte a la crème qu’est l’europe sociale ) , la construction d’une internationale communiste , ce ne sont que quelques exemples .

    pour ma part je ne serais pas disposé le cas échéant a baisser la barre pour redevenir adhérent du pcf actuel , ou d’un pc reconstruit , afin de ne pas cautionner une unité de façade , qui ne ferait qu’alimenter les illusions , nous savons par expériences , ou mènent les pratiques unitaires passées tant syndicales que politiques . nous nous devons en tant que communistes d’être intransigeants sur les contenus politiques . c’est vrai que je ne suis pas d’un optimisme exagéré , vue ce qui est la réalité communiste . mais pour paraphraser le Ché << soyons réaliste demandons l’impossible . >> . sam 82 .

  • "Pour nous, le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement."

    Ben oui, mais Marx ce n’est pas que cela, pas qu’une phrase qui peut s’interpréter de multiples façons . D’ailleurs, dés les débuts il y eut des batailles qui firent rage entre réformistes et révolutionnaires (là également , à définir).

    Le 20 eme siècle et l’avènement de l’impérialisme , l’avènement d’une domination absolue et en profondeur du capitalisme sur les autres modes de productions, l’ère des grands révolutions qui ont sécrété (souvent dans des convulsions sanglantes et contre-révolutionnaires), dans la totalité des cas (juste une interrogation sur la révolution cubaine pour savoir si le moteur peut se remettre en route), à l’apparition de couches sociales intermédiaires dictatoriales contre le peuple, singeant la bourgeoisie dans ses travers les plus odieux et n’ayant d’autres finalités que de se transformer en bourgeoisies (URSS, pays de l’Est, Indochine, Chine, etc), nous imposent des lectures plus fermes de certains processus, comme celles qui devraient nous conduire au contrôle étroit des militants sur un parti, des travailleurs sur leurs entreprises, en essayant d’éradiquer les conditions matérielles que crée la bourgeoisie pour que se développent des couches nomenclaturistes dans le camp populaire, en essayant d’éradiquer les conditions matérielles qui fabriquent de l’autonomisation de couches dirigeantes .

    Nous percevons tous ce danger et la nécessité de le combattre, danger qui a fait de puissants partis, soit des auxiliaires assidus de la bourgeoisie devenus au final morceaux de l’appareil de direction de la bourgeoisie (PS), soit des partis soumis crispés sur les fondements matériels de leur bureaucratie au dépens des militants, au dépens du peuple, et finalement perdant tout , ou presque (le PCF).

    Nous pouvons donc aller bien plus en avant et précisément dans les dispositions qui mettent en laisse les tendances à la bureaucratisation d’un parti (diminution radicale du nombre de professionnels bureaucratiques, je précise pour ne pas confondre avec les révolutionnaires professionnels) , de la rotation des permanents, qui développe la démocratie plus en avant dans un parti en la structurant au plus près de telle façon que cela ne favorise pas le suivisme politique, qui également théorise sur le danger institutionnel qui refait rentrer par la fenêtre les postes sous contrôle dans l’appareil.

    Aller plus avant c’est également estimer que le développement de l’organisation du peuple, du prolétariat (distincte structurellement de celle du parti) soumet le reste des batailles politiques. Les élections, dans ce cadre ne servent qu’à alimenter, aider, pousser, l’organisation populaire comme rivale à l’état bourgeois.

    Quand on veut croire, et on croit, que l’institution est finalité du communisme, ou, qu’au maximum, celle-ci est l’alter ego de la mobilisation populaire (souvent sommée de soutenir une politique de conquêtes de postes électifs dans l’état), on quitte les fondements mêmes du communisme, du moins de l’espérance positive que celui-ci a représentée, qui était d’une autre façon la gestion directe par les travailleurs de leurs entreprises, la gestion directe du peuple de ses propres affaires.

    Un parti dans ce cadre, n’a de sens, au delà des mots plus ou moins rougeoyants, que si il est capable d’aider à une bataille contre le capitalisme qui, en même temps, fait progresser l’organisation populaire (formes d’auto-organisation, s’auto-gouvernement unifiantes et démocratiques, etc) comme concurrente à l’état , ce qu’on peut appeler démocratie prolétarienne.

    La question du refus des alliances avec le PS ne se résume pas à refuser de s’allier à un parti qui a une politique pro-bourgeoise, mais également ce qu’il est de nature, ce qu’il n’est plus de nature et de composition sociale, et de l’impossibilité de susciter une mobilisation unitaire et populaire avec ce type de parti car il n’est pas parmi ceux qui ont des militants qui côtoient des militants communistes , bref qu’il n’est plus dans le camp populaire, charnellement et concrètement. Les alliances avec des partis n’ont d’autre enjeu que ce que j’indiquais préalablement : développer l’organisation autonome, unitaire, démocratique et rivale des institutions , de l’état.

    Quand on va à une élection, on n’y va pas pour de "bonnes mesures" en faveur du camp populaire dans un état inchangé , mais essentiellement pour aider à l’organisation de ce camp populaire, la redistribution peut servir à cette mobilisation, mais.....

    Bref, le bon gouvernement n’est pas une finalité....

    Le camp des communistes, le parti des communistes, qu’ils se l’avouent ou pas, qui balaye des anars aux cocos, en passant par les trotskystes, n’est pas le camp des bureaucrates, n’est pas le camp des bons élus, n’est pas le camp de l’institutionnalisation, mais celui qui va au choc avec le capitalisme pour le faire reculer, faire reculer ce qui le nourrit, pour construire ce qui va le renverser, les formes d’auto-gouvernement populaires.

    La camp des communistes c’est celui qui prépare les batailles unitaires sous contrôle étroit et démocratique de la base sociale, pour faire reculer Sarko , sur le terrain social, comme sur le terrain impérialiste en manifestant le 6 septembre pour le retrait des troupes françaises d’Afghanistan (comme première initiative), mais en ayant toujours à l’esprit que ces batailles qui ne sont pas toutes de même importance, sont liées et doivent aider à unifier des couches de plus en plus larges du peuple dans la bataille contre la bourgeoisie, contre Sarko.

    Un parti se constitue donc sous ce quadruple aspect :

     lutte au concret contre la bourgeoisie et ses agressions, au concret, en favorisant ce qui unifie organisationellement , démocratiquement, le camp populaire et ce qui divise la bourgeoisie (ce dernier aspect n’est souvent pas assez développé : essayer de diviser pour le paralyser le camp capitaliste, l’impérialisme nous fournit en permanence des éléments de division internes au camp bourgeois, il faut peser dessus).

     lutte pour développer l’auto-gouvernement populaire comme rival à l’état bourgeois. Ca passe par tout ce qui développe cet aspect et ça donne, en plus, des formes plus efficaces que d’autres de la lutte.

     lutte contre la bureaucratie, la nomenclatura, qui en s’enkystant matériellement comme couche autonome dans la gauche et le syndicalisme, pervertit les batailles et favorise au final la domination renforcée du capitalisme.

     Aller vers un parti rassemblant les communistes (ou ceux qui le sont sans le définir ainsi) qui travaille à ces objectifs et qui permet une grande démocratie interne structurée de façon précise et rigide (que la démocratie ne soit pas une foire d’empoigne où ceux qui ont les hauts-parleurs les plus puissants aient seuls droits de citer), égalitaire, favorisant tous les regroupements passagers nécessaires au débat le plus large et le plus démocratique, nettoyer la bureaucratie en limitant le nombre de permanents et en impulsant une ligne politique combattant l’enkystage institutionnel.