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La barbarie sans fin ..

Publie le mardi 16 septembre 2008 par Open-Publishing
5 commentaires

Le calvaire taurin des fêtes de village divise l’Espagne

Attention : images difficiles

Ce matin, Valentón (le Courageux) connaîtra son ultime heure de gloire. Ou, selon le camp opposé, il subira une mort hideuse après d’atroces souffrances. Alors que des fanfares joueront des airs médiévaux, ce toro bravo de 550 kilos sera lâché dans les ruelles de Tordesillas, un village de Castille, où tous les coups sont permis contre lui, sauf de le tuer.

Tous les coups sont permis

Passé le pont et arrivé dans une vaste prairie, le pire l’attend : montés à cheval pour la plupart, armés de piques et de lances acérées, des dizaines d’hommes s’attaqueront à lui sans répit, trouant son corps autant que possible. Lorsque Valentón tombera à terre, à l’agonie, l’auteur du coup mortel aura « l’insigne honneur » de lui couper les testicules, et de les exhiber triomphalement dans la bourgade au bout d’une pique. La mairie lui décernera deux trophées : une décoration en or et une lance en fer forgé. mad.gif

Des lances acérées sont lancées sur le taureau

Des piques sont lancés sur le taureau

Photos : http://www.altarriba.org/2/verguenza/caceres-coria.htm

Sur son site web, la municipalité vante une « grande tradition immémoriale », née au XVe siècle. Mais pour les défenseurs des animaux, la fête annuelle de Tordesillas, une bourgade de 8 400 âmes située près de Valladolid, est devenue le symbole de l’ignominie. « C’est la tradition la plus vile et barbare de tout le pays », affirme l’Association nationale pour la protection et le bien-être des animaux. Dimanche, ils étaient des dizaines de militants à protester contre cette pratique. « Honte sur Tordesillas », « La tradition, ce n’est pas la torture », pouvait-on lire sur les pancartes.

Affrontement. Chaque année, leur marche se heurte aux insultes des villageois. Mais cette fois-ci, jamais la pression n’a été aussi forte pour interdire cette mise à mort. En juin, des députés européens ont fustigé l’Espagne, « ses corridas et ses fêtes d’un autre âge ». Venus de Madrid et Barcelone, les mouvements pro-animaux se radicalisent et n’hésitent plus à s’inviter aux fêtes de village, prêts à l’affrontement physique. Les médias aussi montent au créneau pour dénoncer la cruauté des 600 fêtes populairesannuelles où sont tués 60 000 taureaux.

Vidéo d’une manifestation :
http://www.youtube.com/watch?v=B8PxY0BRr24

Au total, on compte 11 700 spectacles taurins par an mad.gif , dont un bon millier de corridas. Samedi soir, sur un plateau de la chaîne Cinco 5, un débat était organisé sur le thème : « Faut-il interdire les fêtes populaires ? » Tous les participants ont répondu par l’affirmative, y compris des toreros ou des intellectuels aficionados. « Le taureau est l’animal totémique de la société espagnole, y affirmait l’écrivain-journaliste Sanchez-Drago. Mais, autant la tauromachie est un art, autant ces fêtes sont barbares et répugnantes. »

Celle de Tordesillas est la plus décriée, mais il y en a d’autres. A Coria, en Estrémadure, les habitants décochent des fléchettes sur le taureau avec des sarbacanes avant d’exécuter la bête d’un coup de fusil. A Medinaceli, en Castille, l’« amusement » consiste à mettre le feu aux cornes du taureau, couvertes d’une toile imbibée d’essence, et de se repaître de son agonie. On recense d’innombrables fiestas où le taureau est « en feu » (144 dans la seule région de Valence). mad.gif PHOTOS : http://www.altarriba.org/2/verguenza/correbous.htm http://www.altarriba.org/2/verguenza/soria-medinaceli.htm

Le monde de la tauromachie s’empresse de se démarquer de ces « sauvageries de village », qui n’auraient rien à voir avec ses pratiques, contrairement à ce qu’affirment les écologistes et défenseurs des animaux. D’autant que la corrida a est de plus en plus contestée. D’après une enquête de l’institut Sigma Dos, en 2007, un tiers des Espagnols souhaitaient la fin de la tauromachie, et près de la moitié demandait, comme au Portugal, que la mise à mort n’ait pas lieu dans les arènes.

L’inquiétude de ce milieu tient aussi à la fronde survenue en Catalogne, où Barcelone et une quarantaine de municipalités se sont déclarées « antitaurines » et où une récente loi régionale punit « toute torture publique » contre des animaux.

Carton-pâte. Les fêtes de village, décriées de façon quasi-unanime, pourraient-elles être abolies ? Rien ne s’y oppose sur le papier. Mais à ce jour, seules deux régions - la Catalogne et les Canaries - ont voté des lois d’interdiction. Quant aux maires, rares sont ceux qui osent défier la volonté populaire. Ils se réfugient le plus souvent derrière le paravent de « la tradition intouchable », comme le dit l’un d’entre eux. Pourtant, à force de protestations, certaines fêtes évoluent : depuis 2000 à Manganeses, près de Zamora, la chèvre que l’on lance du haut du clocher de l’église est en carton-pâte ; à Guarrate, non loin de là, on pend toujours des coqs pour les décapiter à coup de serpe, mais après les avoir tués. Et les taureaux ? Dans certains lieux, en Catalogne notamment, des villages commencent à les remplacer par des armatures en acier.

VOS RÉACTIONS :
http://www.liberation.fr/actualite/monde/352177.FR.php

Photos
http://andreruiz.hautetfort.com/
http://www.altarriba.org/

Messages

  • C’est vraiment dégueulasse, il n’y a vraiment pas d’autres mots !!

    Ces barbares dévoilent leur sadisme... pendant la Seconde Guerre mondiale ils auraient sûrement été des agents de la Gestapo très zélés pour torturer leurs opposants ! Là, ils se défoulent sur des taureaux en attendant “mieux”...

     http://www.anticorrida.org/

  • à chaque lecture sur ce genre d’ignominie je blêmis !

    Pire

    il y a un mot qui revient, synonyme de bêtise et de cruauté : le traditionalisme et tous les pots de sa famille.

    Ce n’est pas seulement à l’égard des animaux que les traditions sont ignobles de cruauté : c’est à l’égard de l’altérité.

    L’une des originalités positive du christianisme, en comparaison des deux autres obscurantismes monothéistes qui sont à éliminer des consciences traditionnelles obscurantistes, était que cette pensée est inspirée plus que les autres par la solidarité fraternelle dans laquelle l’autre est un frère et le sentiment à l’autre est l’empathie. L’altérité n’est plus alors un problème.

    Il n’en reste pas moins que le traditionalisme des cultures conserves la dichotomie du monde entre humain et non humain.

    La sagesse pourtant, surtout dans un monde où l’internationalisation de l’économie et des échanges culturels, ainsi que la pression démographiques, font prendre conscience de l’interdépendance fraternelle de tous les éléments de la vie, devrait nous faire condamner radicalement toutes ces cultures fondant la notion de membres sur le rejet et le sacrifice d’un bouc émissaire.

    Le taureau est l’étranger sacrifié au nom de la cohésion du groupe sectaire.

    ces cultures sont inadmissibles surtout si l’on compte construire un autre monde que celui du capitalisme fondé sur les rivalités et les concurrences entre individualismes et ethnocentrismes. Le taureau du capitaliste, c’est le travailleurs mise à mort par l’exploitation de son travail et dépossédé de tout !

    • Il n’y a pas que sur les toros que cette barbarie se commet ! Allez visiter les abattoirs, les élevages pour la fourrure ! Ayez le courage de regarder des vidéos faites dans des labos , où non seulement les animaux sont torturés de la façon la plus effroyable qui soit, mais avec parfois les rires de leurs bourreaux comme accompagnement à ces tortures ! Et le gavage, cette torture immonde .. et la chasse à courre, et le massacre des dauphins, des phoques, des baleines, l’égorgement des cochons, les "expériences" pour l’ armée..

      Cette terre qui comme l’écrivait Prévert pourrait être si jolie est l’enfer du monde animal . De tout le monde animal et cela dans l’indifférence quasi générale . A part nous cette minorité qui n’acepte pas, QUI descendrait dans la rue semaine après semaine pour dire STOP à cette barbarie qui est le premier pas vers celle infligée à nos semblables ????`

  • il y en a marre. Il faut écrire dans les ambassades et dire qu’on ira jamais en Espagne et qu’on peut se demander si tous les espagnols sont des êtres assoifés de sang animal. Ils sont parmi ceux qui font désespérer de l’humanité. Ils n’ont aucune excuse, ni historique, ni sociale, ni culturelle. Quand ils disent cela, ils s’enfoncent encore plus dans leur bestialité et leur connerie.
    Anjou

    • Il n’y a pas qu’en espagne que cette barbarie se pratique ! Chaque pays a son lot d’atrocités.. Atrocités toutes pires les unes que les autres, que ce soit au nom de Dieu, au nom des traditions, au nom de la science sans conscience, au nom des lobbies, et dans tous les cas ou presque au nom de fric !!