Accueil > Film-Debat Jeudi 23 et Jeudi 30 sur la Guyane détruite par les mines d’or

Film-Debat Jeudi 23 et Jeudi 30 sur la Guyane détruite par les mines d’or

Publie le mercredi 22 octobre 2008 par Open-Publishing

Les Jeudi 23 et 30 octobre à 20H, à l’ Espace St Michel, le documentaire de 1H35 de Olivier Weber sera projeté puis suivi d’ un débat dans la salle du sous-sol.
Lors du débat précédent, lundi 20 octobre, une délégation d’ élus venus de Guyane (président du Conseil Régional, député, etc...), en sortant de Matignon, vinrent directement dans ce cinéma de la Place St Michel expliquer leur perplexité face à l’ incompétence (apparemment voulue !) de l’ Etat, après avoir découvert ce nouveau documentaire sur les dégâts causés par l’ orpaillage, qu’ il soit légal ou illégal. Alors que le kilo d’ or rapporte 22 000 euros, seuls 56 euros/kg de taxes sont versés aux collectivités locales, proteste Antoine Karam, et 90% de l’ or extrait échappe à tout contrôle.
Le président du Conseil Régional , élu depuis 1992, stigmatise le mépris de Sarkozy, qui n’ a daigné lui parler que deux minutes lors de son voyage en Guyane en février dernier, et explique comment le département/région situé entre Brésil et Surinam est en réalité administré comme une colonie avec à la tête un "gouverneur" : le préfet, assisté de ses "ministres" : le procureur, le directeur des services fiscaux, le directeur du centre spatial de Kourou (la fusée Ariane)et le commandant en chef des forces armées de la Guyane.
Ce gouvernement cour-circuite les élus locaux.
Pour la France, seul compte l’ industrie spatiale, protégée par la Légion Etrangère. Laquelle a ordre de laisser tranquille les chercheurs d’ or. L’ opération de répression menée le 2 octobre dernier par les seuls gendarmes : 80 pour attaquer pour la 3e fois cette année, la mine clandestine de "Guérilla", à 20km au nord de Saül, a encore échoué lamentablement. Le journaliste Frédéric Farine sait parfaitement pourquoi ces opérations médiatisées sont parfaitement inutiles, et une nouvelle fois, il a été écarté de force par l’ Etat. Il n’ a pas pu se rendre sur ce site d’ orpaillage, comme le relate "Rue 89" et le communiqué de Reporters sans frontières. De ce filon découvert en juin 2007, les ouvriers brésiliens ont déjà sorti 400kg d’ or. Certaines galeries sont à 20 mètres de profondeur.Actuellement, le rythme d’ extraction est de 10 kg par semaine, un record en Guyane !
Interviewé par Laurent Marot, le préfet avoue qu’ il ne dispose pas des moyens humains (NB= mais si ! et les Légionnaires ?) pour maintenir en place en permanence des forces de l’ ordre pour empêcher la réapparition de l’ entreprise quelques jours après le passage des gendarmes.
Les ouvriers ont dit aux journalistes :"On reviendra le week end prochain"

Le colonel Muller vient de faire le bilan des attaques à l’ arme à feu subies par les gendarmes = 50 fois depuis le début de l’ année, au cours de 70 incidents violents. Les gendarmes ont du utiliser leurs armes et tirer 120 munitions (létales et non létales). Depuis juin, le gouvernement a rapatrié les renforts:550 gendarmes et a du de ce fait supprimer la moitié des barrages placés sur les fleuves pour mieux contrôler les pirogues de chercheurs d’or. Depuis, l’ agressivité des trafiquant est décuplée, et les Indiens, notamment Wayana, sont de plus en plus menacés.
On lira sur le site www.okamag.fr la lettre du 9 septembre, devenue depuis une "cyber-action", lettre d’ appel au secours signée par tous les chefs Indiens du Haut Maroni, lieu principal de tournage du film d’ Olivier Weber. Mais ces Indiens n’ont pas la parole dans son film, pas plus le responsable de Solidarité-Guyane, Jean Pierre Havard, que l’ on ne fait qu’ apercevoir, et pas non plus les militants écolos du Collectif "Quel orpaillage pour la Guyane". Seul s’ exprime le français qui anime la revue Okamag, pour que le spectateur comprenne enfin le drame colonial qui se poursuit en Guyane, au détriment de ses peuples autochtones, les Indiens d’ Amazonie sous responsabilité française ici. Comme si on en était encore à la "Conquête de l’ Ouest", avec cette ambiance "Far-West" où l’ auteur a préféré interviewer de multiples fois des prostituées ... qui répète finalement la même histoire ! Heureusement que les interviews croustillants de deux patrons de mines relèvent le niveau du film !
Pour en savoir plus, on lira d’ Axel May :"Guyane, l’ or de la honte", chez Calman-Lévy 2007, préférable au récit romancé d’ Olivier Weber "J’ aurai de l’ or", qui vient de paraître, et où il faut voir derrière le personnage de Peter Boona, le sinistre et réel bandit chercheur d’ or Jean Béna, ami du préfet Dominique Vian, comme cela a été révélé par Le Monde Diplomatique de février 2001 puis la double page "Horizons" du Monde du samedi 7 juillet 2001, sous les plumes de Laurent Marot et de Frédéric Farine. Ce préfet collabore maintenant avec Karoutchi, ce secrétaire d’ Etat qui est chargé de modifier les attributions des départements au profit des Régions, avec la commission Balladur. Pour suivre l’ actualité dans cette colonie encore française, on lira www.blada.com et le site des verts-Guyane ou de ICRA. Télécharger aussi le récent rapport de FNE et de UICN-France = or vert contre or jaune en Guyane : 115 pages avec une dizaine de cartes incroyables qui démontrent l’ urgence de mettre en place un fort mouvement de solidarité, ici, en France.
On peut aussi aussi contacter l’ ethnologue tsallantin@hotmail.com, actuellement à Paris. Uicn-France sera au débat du 30 octobre.