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Vendredi noir sur les marchés financiers paniqués par la récession

Publie le vendredi 24 octobre 2008 par Open-Publishing
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Vendredi noir sur les marchés financiers paniqués par la récession

PARIS, 24 oct 2008

Paniqués, les marchés financiers ont à nouveau dégringolé vendredi, craignant une récession profonde et durable, alors que l’Opep a réduit sa production de pétrole pour tenter d’enrayer la chute des cours.

Malgré tous les plans de soutien annoncés ces dernières semaines, les investisseurs sont affolés par les conséquences de la crise sur la rentabilité des entreprises.

Vers 09H15 GMT, les principaux marchés européens dégringolaient. Londres cédait 5,95%, Francfort 7,32% et Paris 6,92%, dans le sillage de Tokyo, qui a chuté de 9,6% en clôture, terminant au plus bas depuis plus de cinq ans.

Ailleurs en Asie, Séoul a dégringolé de 10,6%, Hong Kong de 8,30%, Shanghai de 1,92%. A 09H15 GMT, Bombay plongeait de 9,83%.

Les principaux marchés européens et asiatiques ont perdu environ la moitié de leur valeur depuis le début de l’année.

"Les investisseurs paniquent", a résumé un courtier à Séoul.

Des prévisions pessimistes, du côté des entreprises, et plusieurs indicateurs décevants ont justifié vendredi les pires scénarios.

Même l’accalmie des dernières semaines sur le front du pétrole ne semble pas rassurer. Le brut, désormais installé sous les 65 dollars le baril, a pourtant chuté de plus de moitié depuis juillet.

Vers 09H00 GMT, le baril coté à Londres est tombé à 61,08 dollars, un plus bas depuis mars 2007 tandis qu’à New York, le light sweet crude est tombé à 63,05 dollars, un plus bas depuis mai 2007, après la décision de l’Opep de diminuer sa production de 1,5 million de barils par jour.

L’économie britannique s’est contractée au troisième trimestre pour la première fois depuis 1992. Les analystes ont été surpris par l’ampleur de la baisse, de 0,5% alors qu’ils tablaient en moyenne sur un recul de 0,2%.

Très inquiétant pour l’avenir, l’indice composite des directeurs d’achats (PMI) pour les secteurs manufacturier et des services de la zone euro a atteint en octobre son plus bas niveau depuis sa création il y a 10 ans.

Autre indice de la faiblesse du commerce international, le trafic aérien de marchandises a chuté de près de 8% en septembre, le plus fort recul depuis 2001.

Jeudi soir, le numéro un mondial des logiciels Microsoft a évoqué la probabilité d’un "ralentissement économique prolongé". Une entreprise américaine sur quatre prévoit de supprimer des emplois dans les douze prochains mois, selon une étude.

Les mauvaises nouvelles se sont notamment accumulées dans le secteur automobile, dont les actions étaient massacrées vendredi en bourse.

En Europe occidentale, le constructeur français PSA Peugeot Citroën a prévu un "fort recul" du marché automobile "de l’ordre de 17% au quatrième trimestre" et "de 8% sur l’ensemble de l’année 2008", annonçant en conséquence des "réductions massives de production" au quatrième trimestre.

La direction de Renault a décidé de fermer "la quasi totalité" de ses usines françaises "pour une à deux semaines". Pour la deuxième journée consécutive, l’allemand Daimler a révisé ses prévisions de résultat à la baisse.

Le fabricant de poids-lourd suédois Volvo, en chute libre à la Bourse de Stockholm, a vu ses commandes s’effondrer de 55% au troisième trimestre. Il a d’ores et déjà annoncé la fermeture d’une usine au Canada.

Les plans sociaux se multiplient, avec 850 suppressions d’emplois chez Volvo, 1.800 chez Chrysler, alors que Volkswagen pourrait se séparer de 25.000 intérimaires.

Dans un autre secteur, le spécialiste américain des photocopieurs Xerox prévoit 3.000 suppressions d’emplois dans le monde.

Le Japon s’inquiète tout particulièrement pour ses grandes entreprises exportatrices, pénalisées par l’envolée du yen en plus de la baisse des marchés occidentaux.

La deuxième économie mondiale a subi sa pire contraction en sept ans entre avril et juin (-0,7% par rapport au trimestre précédent) et beaucoup d’économistes considèrent le pays d’ores et déjà en récession.

Vendredi, la monnaie japonaise s’échangeait à son plus haut niveau face au dollar depuis plus de 13 ans et depuis 6 ans face à l’euro.

Et la tendance à la baisse de l’euro pourrait encore s’accélérer, la Banque centrale européenne s’étant dite jeudi "en position de diminuer les taux sans ajouter de risques inflationnistes à moyen terme".

La devise européenne a d’ailleurs poursuivi vendredi sa dégringolade par rapport au billet vert, tombant sous la barre des 1,26 dollar et touchant en séance un plus bas depuis trois ans.

Autre pays exportateur, la Corée du Sud a vu sa croissance ralentir à son plus bas niveau depuis 2004. Le pays est touché par un ralentissement plus rapide que prévu de ses ventes à l’étranger.

Le géant Samsung Electronics a ainsi annoncé une baisse de 44% sur un an de son bénéfice net au troisième trimestre 2008 et prévoit "une période encore plus difficile pour les prochains mois".

L’ancien président de la banque centrale américaine, Alan Greenspan, n’a pas rassuré en déclarant jeudi soir que le marché du crédit vivait "un tsunami comme on en voit un par siècle".

Ce tsunami sera évidemment au menu des discussions des 43 dirigeants européens et asiatiques réunis vendredi et samedi à Pékin pour le sommet de l’Asem, où l’Union européenne tentera de rallier les puissances émergentes à sa volonté de refondation du système financier mondial.

L’Asem, qui pèse 60% du PIB mondial, regroupe les 27 pays de l’UE, les dix membres du Sud-Est asiatique (Asean) et six autres pays d’Asie dont les poids lourds économiques Japon, Chine et Inde.

Juste avant l’ouverture de ce sommet, les nations est-asiatiques ont annoncé la création d’ici juin d’un fonds commun de réserves de 80 milliards de dollars (62 milliards d’euros) pour se défendre face à la crise financière, a annoncé le porte-parole du président sud-coréen Lee Myung-Bak.

http://www.agefi.com/Quotidien_en_ligne/News/index.php?newsID=201869&PHPSESSID=c97ccc8aa78a8705ef114a6cbed326cb

Messages

  • [2] Maintenant que le secteur financier est à peu près consolidé… Les Echos en échos (article du 23/10/08)

    A l’heure ou est publié cet article sur le journal Le Échos, toutes les bourses sont une nouvelle fois en perte de vitesse ( - 6 % en moyenne sur toute les places boursières !), malgré les 10.5 milliards distribués aux banquiers français, malgré des garanties d’États de plus 1700 milliards d’euros en Europe et 700 autres milliards de dollar outre atlantique ! Nos journalistes économistes qualifient ce secteur financier « a peu près consolidé ». Le tsunami financier est loin d’être achevé, les Edges Fonds, les fonds d’investissements ou autres CDS, n’ont pas encore montré leur capacité de nuisances de leurs créances vérolées.

    Et ce n’est pas fini................

  • AVANT L’OUVERTURE DE WALL STREET : l’hecatombe est annonçée :

    BOURSE /Les contrats à terme sur le Dow Jones et le SP 500 chutent à leur maximum

    Washington - Les contrats à terme portant sur les indices boursiers Dow Jones et S&P 500 chutaient du maximum autorisé vendredi une heure et demie avant le début de la séance, augurant d’une ouverture en très forte baisse de la Bourse de New York.

    Vers 12H00 GMT (14h00 HEC), le contrat à terme sur le Dow Jones Industrial Average (DJIA) lâchait 550 points, représentant 6,27%, à 8224 points.

    Celui sur l’indice élargi S&P 500 abandonnait 60 points, soit 6,56%, à 855,20 points.

    Leur évolution était bloquée, les deux contrats ayant atteint la baisse maximum autorisée par le Chicago Board of Trade (CBoT) et le CME, où ils sont cotés.

    Jeudi, Wall Street avait fini sans direction, le Dow Jones gagnant 2,02% et le SP 500 1,26% alors que le Nasdaq perdait 0,73%, à l’issue d’une séance extrêmement volatile.

    Vendredi, les Bourses asiatiques ont fini leur séance en chute et les Bourses européennes dégringolaient dans leur sillage.

    24 octobre 2008 14h18

    http://www.romandie.com/infos/news/200810241418040AWP.asp